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 GAULE - INTRODUCTION

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Yaelle
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MessageSujet: GAULE - INTRODUCTION   GAULE  - INTRODUCTION I_icon_minitimeVen 15 Nov - 12:27

LA GAULE





La Gaule Romaine
• La Gaule Celtique
• La Gaule Chevelue
• La Gaule Belgique
• La Gaule Narbonnaise
• La Gaule Aquitaine
• La Gaule Cisalpine
• La Gaule Transalpine

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Yaelle
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MessageSujet: Re: GAULE - INTRODUCTION   GAULE  - INTRODUCTION I_icon_minitimeVen 15 Nov - 12:29

GAULE  - INTRODUCTION BFj4Ib-banniere-1




LA GAULE



la Gaule avant Jules César
• le territoire

► La conquête des Gaules
les Gaulois
► La langue
► L’économie
→ L’agriculture et l’alimentation
→ L’élevage du cheval
→ Le commerce
→ Les monnaies
Organisation politique et sociale
► Le guerrier gaulois
** Introduction
** Guerrier de Hallstatt
→ L’équipement
→ Les guerriers de la Tène finale
→ La structure de l’armée gauloise
→ Têtes-trophées
► La religion
► La tenue
► L’art et la technique chez les gaulois
→ Architecture
→ Un art du décor
→ Matériaux utilisés
La civilisation romaine en Gaule
La Gaule dans l’Antiquité tardive





GAULE  - INTRODUCTION BFj4Ib-banniere-2



Sources photos :
Bannière 1 : https://musee-archeologienationale.fr/objet/les-gaulois-dacy-romance
Bannière 2 :     https://fr.vikidia.org/wiki/Gaule_celtique#/media/File:Archeodrome_Beaune_3.jpg
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MessageSujet: Re: GAULE - INTRODUCTION   GAULE  - INTRODUCTION I_icon_minitimeVen 15 Nov - 12:44

LA GAULE



La Gaule (en latin : Gallia) était une région de l'Europe de l'Ouest peuplée de populations celtiques principalement et aquitaines, comprenant la France, le Luxembourg, la Belgique, la majeure partie de la Suisse, le nord de l'Italie, ainsi que des régions des Pays-Bas et d'Allemagne : la rive ouest du Rhin. Elle couvrait une superficie de 494 000 km.

Archéologiquement, les Gaulois étaient porteurs des cultures de Hallstatt (en partie) et de la Tène, qui s'étendaient à travers toute la Gaule, ainsi qu'à l'est de la Raetia, Noricum, Pannonia et le sud-ouest de la Germanie du Ve siècle av. J.-C.

au Ier siècle av. J.-C. La Gaule tomba sous domination romaine durant le IIe siècle av. J.-C.

au Ier siècle av. J.-C. : la Gallia Cisalpina fut conquise en 203  et la Gallia Narbonensis en -123. La Gaule a été envahie après -120 par les Cimbres et les Teutons, qui ont été à leur tour vaincus par les Romains en -103. Jules César a finalement subjugué les parties restantes de la Gaule (qu'il considère comme divisée en trois parties : Gallia Celtica, Belgica et Aquitania dans ses campagnes de -58 à -51. Quant à l'Aquitaine césarienne, elle se différencie du reste de la Gaule par son assise linguistique basque-aquitaine.

La Gaule romaine a duré cinq siècles, jusqu'à ce que le dernier état croupion romain, le domaine de Soissons, ne tombe aux mains des Francs en 486. Alors que les gaulois celtiques avaient perdu leurs identités et leurs langues originelles durant l'antiquité tardive, devenant amalgamés en la culture gallo-romaine, Gallia est resté le nom conventionnel du territoire tout au long du haut Moyen Âge, jusqu'à ce que la Gaule acquière une nouvelle identité en tant que royaume de France capétien dans la haute période médiévale. Gallia reste un nom de la France dans le grec moderne (Γαλλία) et le latin moderne (à côté des alternatives Francia et Francogallia).





GAULE  - INTRODUCTION 26k4Ib-gaule-1
Carte de la Gaule avant la Guerre des Gaules selon Gustav Droysen d'après les peuples définis par Jules César : les Belges , les Aquitains , la Gaule celtique et la Gaule narbonnaise .[/color]



la Gaule avant Jules César


Lorsque César arrive en Gaule en -58, une partie du territoire est déjà aux mains des Romains : le sud de la Gaule, des Pyrénées orientales jusqu'au lac Léman, a été conquis entre les années -125 et -121 et transformé en province. Par ailleurs, le reste du territoire, appelé la Gaule chevelue, est déjà fortement romanisé sous l'action des échanges économiques et culturels ; seuls les peuples belges semblent rejeter toute influence romaine. Dans l'incipit de la Guerre des Gaules, César explique que la Gaule est divisée en trois parties : l'Aquitaine, la Celtique et la Belgique. Ce faisant, il présente la Gaule comme une unité, bien qu'il existe des divisions internes. La question de savoir s'il existait chez les Gaulois un sentiment d'appartenance à un ensemble commun fait l'objet de débats historiographiques depuis le XIXe siècle. Depuis quelques années, la thèse de Christian Goudineau, selon laquelle César aurait inventé la Gaule qui n'avait à l'époque de l’Indépendance aucune forme d'unité, est remise en question par certains historiens. Ainsi, des travaux récents insistent sur les facteurs d'unité entre les peuples gaulois comme les coalitions face à une menace commune, les assemblées politiques supranationales ou encore l'assemblée des druides de toute la Gaule s'inscrivant toutes dans un système institutionnel normalisé et reconnu par tous les peuples gaulois. Malgré tout, si cet « espace politique commun » semble avéré, il n'en reste pas moins que les cellules de base de l'organisation gauloise restent la tribu et le clan, formé de la famille et de la clientèle d'un chef puissant.



le territoire

Vers -475 / -450, les territoires de la Gaule au début de la Tène (deuxième âge du fer), étaient englobés dans un vaste ensemble continental s'étendant de l'Atlantique jusqu'au Danube et étaient nommés « celtiques » par les premiers témoignages écrits dont nous disposons : ceux des Grecs (notamment Aristote).

Au milieu du Ier siècle av. J.-C. Jules César divise la Gaule transalpine en trois parties : la Gaule celtique, la Gaule aquitaine et la Gaule belgique (cf. carte). Ce découpage schématique correspondait à des considérations géopolitiques propres aux Romains, Strabon qui fournit des délimitations différentes le précise en au moins deux occasions. Si la Gaule proprement dite apparaît sous la plume des Romains, elle trouve sa définition arbitraire actuelle à travers l'histoire de sa conquête par ces derniers. La Gaule est en effet une pure invention de César voulant que sa conquête soit perçue comme un ensemble homogène, doté d'une frontière qualifiée de naturelle mais qui n'a aucun sens, le Rhin, fleuve délimitant un nouveau territoire qu'il nomme Germanie.




GAULE  - INTRODUCTION 26k4Ib-gaule-2
Vue générale des territoires de la civilisation de Hallstatt et de La Tène. Le berceau du Hallstatt (- 800) est en jaune foncé, et les territoires sous son influence (- 500) sont en jaune clair. Le berceau de La Tène (-450) est en vert foncé et les éventuels territoires sous son influence (- 50) sont en vert clair. Les territoires de quelques tribus celtes importantes sont nommés.




► La conquête des Gaules

Schématiquement, la conquête romaine de la Gaule fut réalisée en trois phases :
la conquête de la Gaule cisalpine, comprenant la plaine cispadane et la transpadane (fin du IIIe siècle av. J.-C.), bientôt nommée « Gaule en toge » (gallia togata);

la conquête de la Narbonnaise, c'est-à-dire le sud-est de la France et la vallée du Rhône (dernier tiers du IIe siècle av. J.-C.) après la bataille du confluent, nommée « Gaule en braie » (gallia bracata) par opposition à la Gaule cisalpine ;

la conquête de la « Gaule chevelue » (gallia comata), c'est-à-dire du reste de la France, de la Belgique et du plateau suisse (milieu du Ier siècle avant l'ère chrétienne).


La Cisalpine, intégrée à l'Italie sous la République, devint une extension de Rome, tandis que la Narbonnaise constitua une « province » romaine située hors d'Italie (le mot latin provincia, littéralement « vaincue précédemment », a donné le nom Provença en occitan, « Provence » en français).


Les noms « Gaule » et « Gaulois » restèrent quant à eux en usage pour désigner les provinces romaines s'étendant sur le reste de ces territoires (France, Belgique et plateau suisse actuels) et leurs habitants de culture romanisée (que l'archéologie et l'historiographie française désignent sous le néologisme de Gallo-Romains).


En -12 , Auguste instaura la première « institution » supra-provinciale de l'Empire avec le « conseil des trois Gaules » (concilium trium Galliarum) réunissant chaque année les représentants des cités de la Gaule lyonnaise, de la Gaule aquitaine et de la Gaule belgique à Lugdunum pour célébrer le culte impérial. Il est probable que ce geste ne faisait que confirmer les liens anciens qui existaient entre les habitants de ces territoires. Ce sont ces liens, tissés de proche en proche, qui peuvent expliquer en définitive le caractère unitaire que laisse entrevoir, au-delà des disparités, la description de la Gaule par César près d'un demi-siècle avant.


les Gaulois

À l'origine, les proto-Celtes ont pu peupler l'Europe centrale, venant de l'Est, en remontant la vallée du Danube. Pour les Celtes comme pour la plupart des autres populations ayant constitué l'Europe, il n'est pas possible, en l'état actuel des connaissances, de dater précisément le phénomène, faute de trace écrite. Le cas des Grecs, dont les premières traces écrites remontent au IIe millénaire av. J.-C., montre que ces phénomènes peuvent être anciens et complexes, avec plusieurs vagues de colonisation successives. Dans le cas des populations proto-celtiques, l'archéologie et la linguistique indiquent qu'elles ont dû commencer à se mettre en place dans le nord des Alpes et en Gaule au IIe millénaire av. J.-C..

Dès la première moitié du Ier millénaire av. J.-C., des populations celtiques devaient constituer une partie importante de la population des différentes régions de la Gaule.





GAULE  - INTRODUCTION 26k4Ib-gaule-3
Les différents peuples gaulois (en vert) et aquitains (en mauve) avant la conquête romaine



Les premières indications directes de présence des Celtes en Gaule sont données par les Grecs de Phocée, qui fondent pacifiquement la colonie Massalia vers -600, en accord avec la tribu locale des Ségobriges, un nom celtique signifiant « les puissants victorieux » (brige = puissant, sego = victoire, victorieux). Les Grecs développent les échanges avec les tribus indigènes et organisent bientôt, à partir de Massalia, un immense trafic commercial avec l'Europe du Nord, ce qui va être déterminant pour l'évolution future des populations de la Gaule.

On connaît également, par les témoignages écrits des Grecs et des Romains, d'importantes migrations vers l'Est, vers l'Italie et vers le Danube, au Ve siècle av. J.-C. et au IVe siècle av. J.-C., avec notamment le fameux épisode de la prise de Rome par les Gaulois au début du IVe siècle av. J.-C.

À l'époque de la conquête par Rome de la Gaule chevelue (Ier siècle av. J.-C.), des liens anciens et forts existent entre la Gaule et les autres territoires occupés par les Celtes en Europe, de la Norique jusqu'à l'île de Bretagne, comme l'indique la présence de témoignages archéologiques danubiens parmi les guerriers de Vercingétorix, ou encore les liens importants entre les peuples belges du nord de la Gaule et ceux de la Tamise.

Ces liens peuvent s'expliquer d'une part par la présence d'une même tribu sur différents territoire en Europe, et d'autre part par l'existence d'un réseau de « clientèles » qui tient de proche en proche certaines tribus, certains peuples dans la dépendance d'autres, plus riches ou plus nombreux et disposant éventuellement d'un territoire plus étendu. L'existence de « fédérations » de peuples est attestée dans l'ensemble du domaine celtique : parmi les peuples transpadans de la Gaule cisalpine au IIIe siècle avant l'ère chrétienne, dans le midi de la Gaule au IIe siècle avant l'ère chrétienne (les Salyens) ou encore en Gaule chevelue avant la guerre des Gaules (Arvernes, Éduens, Bituriges et Séquanes).


En définitive, des nombreux peuples ou fédérations de peuples présents en Gaule à la veille de la conquête romaine, il reste des contours de « frontières », dont la position exacte fait cependant débat et un « substrat » linguistique longtemps sous-évalué. L'étymologie, enfin, a conservé le nom de populations gauloises, nom qui désigne encore les habitants de régions et de villes françaises actuelles : par exemple, les Auvergnats, les habitants de l'Auvergne qui couvre le territoire arverne (sud est de l'Allier, le puy de Dôme, nord ouest de la Haute-Loire et le Cantal).

• sur le peuplement protohistorique de l'Europe : voir Celtes.
• à l'époque gauloise : voir Gaulois (peuples) (population évaluée à plus d'une dizaine de millions d'individus).
• durant la conquête romaine et à l'époque romaine : voir Gaule romaine.


► La langue

La majorité des habitants de la Gaule protohistorique parlent principalement 3 langues, déclinées en plusieurs dialectes. Jules César mentionne cependant qu'à son époque les trois parties de la Gaule se distinguent par les coutumes, les mœurs, mais aussi par la « langue ». Il semblerait alors qu'en Gaule celtique entre Seine et Garonne, comme en Gaule cisalpine avec le lépontique, que les Celtes parlaient une langue appartenant au groupe celtique continental, tandis que les Aquitains au sud de la Garonne jusqu'aux Pyrénées parlaient une langue issue du proto-basque : l'aquitain. Et qu'enfin les Belges se seraient peut-être exprimés pour certains d'entre eux dans un dialecte proto-germanique. Cependant, si les indices toponymiques, les noms des tribus et les anthroponymes, ainsi que les rares inscriptions découvertes (Arras, Bavai) montrent à l'évidence l'origine celtique de la langue parlée, voire aussi d'un autre idiome indo-européen (voir Bloc du nord-ouest), il n'existe en revanche aucune trace, autre que les dires de César (germani cisrhénani), qui permettrait d'affirmer que le germanique ait été parlé avant l'installation progressive et plus tardive des Germains en Gaule du nord.

Le gaulois était une langue celtique de la famille des langues indo-européennes, proche du brittonique antique, dont on conserve cependant peu de témoignages, malgré un corpus grandissant d'inscriptions lapidaires ou autres mises au jour par l'archéologie, les nombreux anthroponymes et toponymes qui ont parfois une stricte équivalence en Gaule (ex : *Epiākon > Epiaco XIIe siècle, Epfig, Alsace, et Epiacum, Grande-Bretagne ; *Festiniākon > Festiniacus en 853, Festigny et Ffestiniog, pays de Galles), ainsi que des évolutions phonétiques communes. Certains chercheurs n'ont pas hésité à évoquer l'existence d'un gallo-brittonique, tel Léon Fleuriot par exemple. Le breton, bien qu'il appartienne au groupe brittonique pour l'essentiel, a pu être influencé par un substrat gaulois et la langue d'oïl est la langue romane la plus imprégnée par un substrat celtique (150 à 180 mots sur les près de 400 contenus dans toutes les langues romanes réunies). L'hypothèse de dialectes gaulois a été reprise par John Rhys qui évoque un dialecte "celtican" (conservation de -qu-, ex: Sequana « la Seine », le mois EQVOS) ou encore Joshua Whatmough, cependant que pour Pierre-Yves Lambert « même si l'idée de dialectes différents en gaulois n'est pas irrationnelle en soi...elle ne s'appuie pas sur des preuves solides à l'heure actuelle ».


► L’économie

→ L’agriculture et l’alimentation



La Gaule, contrairement à l'idée préconçue qui veut qu'elle soit couverte de forêts dans lesquelles les Gaulois pratiquent essentiellement la chasse, est largement défrichée pour constituer des terres agricoles très riches avec de nombreuses fermes. Au Ier siècle av J.-C., l'exploitation de son sol était activement poussée. Ainsi, des prospections aériennes dans certaines parties de l'Ille-et-Vilaine mettent en évidence un réseau d'enclos aussi dense que celui des fermes actuelles ; au Ier siècle, les analyses palynologiques du couvert végétal dans la plaine de Vaise près de Lugdunum révèlent un sol couvert de champs cultivés et de prairies herbacées destinées à l'élevage, les forêts représentent moins de 5 % du faciès paysager, ces résultats pouvant être extrapolés à la plupart des régions. En effet, pendant ses campagnes, César trouva toujours sur place le blé nécessaire à la nourriture de ses troupes, et pourtant, le soldat romain était gros consommateur de froment. Les ports fluviaux situés à proximité des régions productrices jouaient le rôle d'entrepôts où sont concentrées les réserves de blé. Celles-ci pouvaient être ainsi acheminées par voie d'eau à portée des armées : tel est le cas d'Orléans, sur la Loire, d'où l'on peut présumer que la Beauce possédait, dès cette époque, d'importantes emblavures. Tel est le cas aussi de Chalon-sur-Saône et de Mâcon, sur la Saône, et aussi d'Amiens qui servait également de magasin dans le nord de la Gaule. Presque toutes les cités possédaient leurs champs de blé et pouvaient se suffire à elles-mêmes : jusqu'aux abords des Pyrénées, le blé était récolté, même les terres peu fertiles des Flandres, alors couvertes de marécages, en produisaient. Le cas de l'Anjou, où César mentionne expressément le défaut de blé, est isolé. Peut-être cette absence était-elle momentanée ou accidentelle. Parmi les terres à blé renommées de l'époque, il faut citer la région de Toulouse, chez les Volques, chez les Cavares et la basse vallée du Rhône, la Bourgogne (surtout), ainsi que le pays des Bituriges et celui des Carnutes. Dans le nord et dans le nord-est, le Soissonnais et la Champagne étaient également assez riches. La production agricole abondante et de qualité est assurée par l'engraissement des sols grâce à la fumure ou le marnage, par des labours performants à l'aide de la charrue à soc métallique et de puissants attelages.

Les études archéobotaniques (notamment la carpologie ou la palynologie) montrent que les Gaulois se nourrissaient surtout de céréales (quatre sortes de blé : engrain, amidonnier, épeautre et froment ; orge à grains nus ou vêtus, avoine, millet commun et millet des oiseaux), de légumes (navets, choux) en proportion variable selon les régions, en moins grande quantité des légumineuses (lentilles appelées ers, haricots, fèves, pois…), des plantes sauvages (renouée, arroche, mauves, chénopode) ou oléagineuses (pavot, lin, caméline). Les céréales, pauvres en gluten (donc peu panifiables), se consommaient sous forme de grains concassés, bouillies, gruaux, soupes à base de farine grillée ou de galettes à pâte non fermentée. Le beau pain blanc de froment faisait le régal des nobles gaulois et la convoitise des autres peuples. Le blé était la principale nourriture du peuple. L'utilisation de condiments (poivre d'eau, ravanelle, moutarde noire) est rare à l'exception du sel, celle de plantes aromatiques orientale et méditerranéenne (fenouil, origan, sarriette) apparaît à partir du Ier siècle. La consommation de fruits comprend des espèces sauvages (prunelles, merises, framboises, fraises, pommes, noisettes, raisins, glands, baies de sureau), des espèces cultivées gauloises (prune) ou romaines (olive, poirier, figue, vigne).

L'archéozoologie montre que la viande provenait de l'élevage car la chasse (lièvre, cerf, chevreuil ou sanglier servis à la table de nobles), sport de noble, était marginale (de 1,3 % au IVe siècle av. J.-C. à moins de 1 % aux siècles suivants). Elle était constituée principalement de cochon, mais aussi de bœuf dans le centre de la Gaule, de chèvre et de mouton dans le Midi et de chevaux dans le Nord, plus épisodiquement de chien, de cheval ou de volaille. Des ragoûts de chien étaient occasionnellement consommés (traces de cynophagie différentiée). Les salaisons et la charcuterie gauloise étaient réputées à Rome. Les volailles, pourtant elles aussi exploitées, étaient peu consommées.

Le philosophe grec stoïcien Posidonios, dans son Histoire, décrit les boissons gauloises. Le peuple buvait de l'hydromel et surtout de la cervoise, bière à base d'orge, tandis que l'élite consommait du vin pur, à la différence des Grecs et Romains qui le buvaient aromatisé. La culture de la vigne, au temps de la conquête, était peu répandue en Gaule et ne dépassait guère les abords de Marseille. Le vin, boisson rare, était donc importé de Rome et considéré comme un luxe : on échangeait un esclave contre une amphore de vin par exemple. Le commerce avec Rome s'intensifiant (l'archéologie sous-marine l'évalue à un million d'amphores par an), le vin s'est progressivement démocratisé. Au total, ce sont plus d'une dizaine de millions d'hectolitres qui furent importés de République romaine et de la Provincia entre 150 et 50 av. J.-C..


→ L’élevage du cheval


Le cheval a toujours tenu une grande place dans la vie des Gaulois, au point de figurer sur leurs pièces de monnaie. On dit que la cavalerie était un élément essentiel de leur puissance militaire. Lors de la guerre des Gaules, les effectifs engagés étaient énormes, ce qui supposait un élevage de chevaux très actif. L'élevage du cheval contribuait pour beaucoup à la réputation du paysan et on n'oublie pas qu'Epona, la seule déesse gauloise intégrée dans le panthéon romain, était représentée en compagnie d'un cheval. Les nobles gaulois (les equites) servaient à cheval dans la cavalerie et l'usage permanent des chariots exigeait un grand nombre de chevaux de trait. Pourtant, dès le IVe siècle av. J.-C., les Gaulois qui combattent à l'étranger découvrent les grands chevaux méditerranéens, différents des chevaux indigènes qui correspondent donc à nos poneys ou doubles-poneys actuels, et s'en prennent de passion, et, nous dit César : « les acquièrent à n'importe quel prix ». Pourtant, il semble que l'élevage se soit développé davantage sous le pouvoir romain.


→ Le commerce


L'abondance de moyens fait soupçonner l'importance du réseau routier, qui a permis le déplacement rapide des légions romaines durant la guerre des Gaules, et des échanges commerciaux. Dans ce domaine encore, les Gaulois bénéficièrent de l'effort soutenu des populations antérieures. La diffusion des matières les plus recherchées, à partir de leurs centres de production, avait entraîné la recherche des itinéraires les plus aisés. Le commerce de l'étain, qui continue à l'âge du fer, eut, sur le développement routier, les plus fortes répercussions. La localisation et la rareté des gisements de ce métal déterminèrent les directions du trafic. Le minerai importé venait, surtout, du Guadalquivir (Tartessos) et de la pointe occidentale de la Bretagne, de Cornouailles et, de là, le métal était apporté sur la côte de la Manche et jusqu'à l'embouchure de la Loire, on suivait les grandes vallées pour pénétrer à l'intérieur du pays. Outre l'étain, Rome importait de Gaule essentiellement du sel, du blé, du fer et beaucoup d'esclaves (prisonniers des peuples voisins).


Au premier âge du fer, les échanges ne sont plus limités aux matières premières. De l'Europe centrale, par le Danube, arrivent les modèles des épées de fer qui pénètrent en Gaule par la trouée entre Vosges et Jura et la vallée du Doubs. Parviennent aussi des objets importés d'Italie : seaux cylindriques appelés cistes, ou tronconiques appelés situles, les uns et les autres en bronze battu. Parfois des vases étrusques et grecs les accompagnent dans les tumulus les plus récents de la Gaule de l'Est. C'est par la même voie du Danube que s'effectue ce trafic. Depuis la découverte du cratère de Vix, la question de savoir par où cet énorme vase avait pu être acheminé a été longuement discutée. En plus des itinéraires classiques, on a envisagé le col du Grand Saint-Bernard et surtout, la vallée du Rhône, mais rien de décisif. Si le couloir rhodanien reste alors en dehors du grand mouvement commercial, c'est que le littoral, excepté Marseille, et la basse vallée du Rhône est encore aux mains des Ligures, peu sociables. Ces tribus arriérées forment un écran entre le foyer de civilisation méditerranéen et la Celtique, dont les limites méridionales ne dépassent guère le confluent de Lyon. Par ailleurs, Vix se trouve admirablement placé au point où la voie protohistorique de la Loire inférieure et moyenne à la trouée de Belfort coupait l'itinéraire jalonné par la vallée de la Seine.

Il faut attendre la descente des Gaulois sur la côte de Provence pour qu'enfin des relations directes pussent s'établir entre Marseille et la Celtique. Dès lors, un avenir brillant s'ouvre pour la voie la plus expressive que la nature avait inscrit sur le sol de la Gaule. Cette voie emprunte le couloir rhodanien jusqu'au coude de la Saône à Châlon, par les passages de Bourgogne, elle atteint le bassin de la Seine et le carrefour parisien. De là, on peut suivre le fleuve jusqu'à son embouchure ou gagner le Pas-de-Calais. L'essor subi du port fluvial de Chalon-sur-Saône, au IIIe siècle av. J.-C., fixe la date à partir de laquelle cette voie fut régulièrement suivie. Elle servit au trafic de l'étain, Diodore nous transmit, d'après la relation d'un auteur plus ancien, des détails précis sur son utilisation : les marchands achetaient le métal aux habitants de l'île de Bretagne (Grande-Bretagne actuelle), le transportaient sur le continent, puis, cheminant par terre à travers la Gaule pendant trente jours environ, ils conduisaient leur chargement jusqu'à l'embouchure du Rhône. Un autre géographe grec, Strabon, évoque une communication essentiellement fluviale utilisée pour le transport de toutes denrées. On remontait le Rhône et la Saône et après avoir quitté cette rivière, ce qu'on ne pouvait faire qu'à Chalon, il fallait gagner la Seine par voie de terre et, de là, on pouvait atteindre l'océan.


→ Les monnaies


Chaque peuple gaulois était indépendant du point de vue du monnayage, certains plus productifs que d'autres, mais il y a tout lieu de supposer que les pièces en métaux précieux circulaient entre peuples voisins. Des statères d'or et de bronze à l'effigie de Vercingétorix sont frappées, au verso on peut observer un croissant, un étalon et une amphore. Rome, qui convoitait les mines d'or gauloises, commença à frapper ses propres pièces d'or après l'invasion de la gaule.



GAULE  - INTRODUCTION 26k4Ib-gaule-4
Pièces en or des Santons.



Au VIe siècle av. J.-C., la colonie grecque établie à Marseille, frappe des oboles. Progressivement, elle se répand parmi les peuples limitrophes (trésor d'Auriol). Au IIe siècle av. J.-C., le monnayage en argent se développe en moyenne vallée du Rhône, et les peuples ayant des mines d'or, comme les Arvernes, frappent des statères qui sont aussi un moyen d'affirmer leur souveraineté et leur puissance. Au Ier siècle av. J.-C. , les Parisii produisent leur célèbre et magnifique statère d'or au cheval.


Organisation politique et sociale


Conformément au schéma de l'idéologie tripartite des Indo-Européens telle qu'elle a été développée par Georges Dumézil, les Gaulois comme les Celtes sont organisés en trois classes : classe sacerdotale (prêtres, gutuaters, bardes et druides), classe guerrière (les Equites, chevaliers issus de la noblesse ; l'infanterie, peuple et vassaux des chevaliers) et classe productrice (la plebs : commerçants, artisans, agriculteurs et éleveurs).

Les peuples de la Gaule étaient dirigés auparavant par une noblesse de type archaïque avec les différentes strates de sa hiérarchie. César nous renseigne dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules sur différents types de magistratures politiques et religieuses : princeps (prince), vergobret (magistrature suprême), arcantodan[nus] (magistrat monétaire), etc..

La noblesse s'était constituée tout au long des temps « héroïques » lors de différentes guerres ou d'expéditions lointaines. Les seigneurs gaulois (rois, princes guerriers, chefs de tribu et riches propriétaires), de type féodal, se réunissant dans des sénats, avaient sous leurs ordres une foule de vassaux et de clients dont la fidélité était absolue. Au bas de la pyramide sociale se trouvaient probablement les esclaves, comme le suggèrent les découvertes archéologiques d'entraves en fer dans des tombes46. Ce sont les nouvelles bourgeoisies (commerçants et artisans) gauloises qui en différents lieux de la Gaule ont choisi de collaborer avec le conquérant romain pour préserver leurs affaires et leur rang social. Ces velléités de trahison, de « collaboration » avec l'occupant romain ne se passèrent pas toujours très bien pour les nouveaux oligarques celtes puisque tous les membres des sénats des Aulerques, des Lexoviens et des Éburovices furent massacrés jusqu'au dernier par les princes et les nobles de leurs peuples. Il semblerait que la bourgeoisie vénète n'a pas suivi la même démarche car elle avait compris que les Romains voulaient s'emparer de ses marchés et qu'elle avait tout à perdre avec la conquête romaine.[/color]
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MessageSujet: Re: GAULE - INTRODUCTION   GAULE  - INTRODUCTION I_icon_minitimeVen 15 Nov - 12:46

► Le guerrier gaulois

** Introduction


Durant la période de la protohistoire l'évolution technique de l'armement a peu évolué. Il s'est surtout adapté à des techniques de combat en fonction des situations. Toutefois, suivant l'époque certaines évolutions technologiques ont vu le jour. Dans cet article sont détaillées les deux grandes périodes que sont Hallstatt (-800 ; -400) et la Tène finale (Ier siècle avant notre ère à -50).


** Guerrier de Hallstatt

La période de Hallstatt tire son nom du village autrichien où ont été découvertes les traces de civilisation celte les plus anciennes. Appelée aussi civilisation hallstattienne sa période chronologique s'étend de -1100 à environ -400 divisée en deux grandes périodes :
• La première période de -1100 à -800 ;
• la seconde période de -800 à -400.
Durant cette période les mouvements de troupes sont importants et la renommée des guerriers gaulois (ou celtes) se répand dans toute l'Europe. Ils interviennent en tant que mercenaires n'hésitant pas à changer de camp lorsque l'offre est plus intéressante.


→ L’équipement


L'arme principale est la lance. La raison est simple. Peu chère à fabriquer car nécessitant peu de matière noble qu'est le fer, elle est très maniable et cause de nombreux dégâts chez l'adversaire. Pouvant être maniée à une ou à deux mains sa longueur varie de 180 à 250 cm. Le fer peut avoir une grande variété de formes mais la principale forme est la feuille de saule.

L'épée est relativement courte (entre 65 et 70 cm de lame) et est particulièrement effilée et pointue, permettant ainsi un combat rapproché ou bien un combat de mouvement sur des chars. Fabriquée en fer, la poignée est en bois. Elle est traversée par la soie qui est écrasée afin de créer un rivetage. Le profil de la lame peut être lenticulaire ou posséder un cœur en forme de losange dont les arêtes extérieures sont étirées pour former la lame (voir les graphiques ci-dessous).

Le poignard peut être présent dans la panoplie.

Le casque celte est non plus en bronze mais en fer plus léger et de forme oblongue, souvent terminé par un cimier. Le visage est protégé par des paragnathides en fer couvrant les joues. Un protège-nuque peut être présent.

Le reste du corps est protégé par un linotorax. Cette protection est composée de plusieurs couches de lin collé. Bien que lourde et rigide, cette protection relativement simple à fabriquer est efficace contre les coups de taille et les coups d'estoc.

Enfin le bouclier. De forme ovale pour une dimension d'environ 150 à 160 cm de haut pour une largeur de 50 à 60 cm de large est en bois. Le détail de sa structure sera vu plus bas.  Percé en son centre pour y placer la main, un manipule horizontal placé sur le centre de gravité permet une manipulation aisée d'une main de manière défensive comme offensive. Le plateau est  renforcé par une spina en bois qui a aussi un rôle de protection de la main. Le tout est fixé et blindé par le  umbo en fer et des rivets.


→ Les guerriers de la Tène finale


Le combattant de cette période contemporaine de la guerre des Gaules est le plus connu. Sa panoplie est la même que son ancêtre du Hallstatt à quelques variations près.

Le casque est devenu rond et possède un protège-nuque plus important. Cette forme permet aux armes de glisser dessus et d'éviter les prises. De plus cette forme plus compacte permet d'avoir une protection optimale en limitant l'incidence du poids sur  les mouvements. L'épée s'est allongée, bien que des modèles courts existent toujours (voir les techniques et les types de combattants), la longueur moyenne d'une lame est désormais de 80 cm pour une largeur moyenne de 6 cm. La pointe effilée a laissé place à une forme d'ogive. Cette arme s'est adaptée à de nouvelles techniques de combat telles que le combat monté où l'on se bat essentiellement à coups de taille. Portée à droite, elle est glissée dans un fourreau en fer composé de trois pièces et est fixée à une ceinture à suspension. Ce système encore mal connu permettrait de donner à l'arme une certaine liberté de mouvement sans gêner le combattant (différentes hypothèses ont été émises quant à son montage).

Le bouclier a légèrement évolué et est devenu composite. Lorsqu’ au Hallstatt les boucliers étaient composés de couches de bois croisés, à la Tène finale, des couches de lin vont être insérées entre les couches de bois rendant le bouclier plus résistant aux chocs mais aussi plus souple. La spina s'est sensiblement affinée, voire a complètement disparu sur certains modèles. Le  umbo s'est développé et la simple double coque de fer clouée sur la spina a laissé la place à une coque d'un seul tenant avec des ailettes permettant le positionnement de rivets. Les boucliers sans spina, plus légers, ont un umbo circulaire tenu par six rivets.


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Guerrier de la Tène finale.



Un nouveau type de protection est apparu au cours du IVe siècle av. J.-C., la cotte de mailles annulaire de type lorica hamata. Cette protection en fer est composée d'anneaux de 6 mm. Bien que lourde, elle présente l'avantage d'être extrêmement souple et de former une seconde peau protégeant ainsi le combattant des coups de taille. Mais elle est inutile contre les coups d'estoc. Les pointes écartant les anneaux. Il est aussi à supposer que les combattants portaient sous la cotte de maille une protection supplémentaire appelée subermalis permettant d'absorber les chocs.

Les textes antiques rapportent quelques cas de combats avec des guerriers gaulois nus ou avec une simple jupette de cuir à lambrequins protégeant leur bas-ventre. Ce choix s'explique pour impressionner l'adversaire ou pour des raisons religieuses (pour eux, la mort au combat faisait directement accéder au paradis), plus que pour des raisons de confort (plus grande liberté de mouvement, chaleur selon les explications rationalistes de Polybe).


→ La structure de l’armée gauloise

Contrairement aux idées reçues, l'armée gauloise est particulièrement bien structurée. Bien que l'individu soit au centre, des unités peuvent être créées permettant ainsi de monter des stratégies élaborée et complexes.
Il y a trois types de combattants :


L'infanterie légère
Essentiellement composée de combattants occasionnels et de débutants, elle représente environ 80 % des effectifs. Leur rôle est de surtout « faire du bruit ». Placés à l'arrière leur intervention est un dernier recours. Ces hommes armés essentiellement de lances, de javelines ou de frondes sont surtout des paysans. Leur mobilisation est donc exceptionnelle mais indispensable.


L'infanterie lourde

Ce sont des combattants de métier, qui ne savent faire que la guerre. Bien souvent au service des aristocrates, ils sont soit des ambactos, soit des mercenaires, soit de jeunes aristocrates faisant leurs armes. Leur armement est plus adapté. Ils savent manier la lance, l'épée et le bouclier. Les ambactos sont équipés par leur maître. Ces hommes, suivant leur fortune ou la fortune de leur maître, peuvent porter la cotte de maille, un casque et manier l'épée. Pour les plus riches, une cavalerie peut être constituée. Lors de victoires, le soldat prélève la tête de son ennemi en trophée qu'il place sur la porte de sa maison, le portique d'un sanctuaire ou dans un coffre en cèdre.





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Guerrier d'infanterie lourde armé d'une lance


Les chefs de guerre
C'est la classe aristocratique dirigeante. Ils savent parfaitement manier toutes les armes, du javelot à l'épée en passant par le bouclier et la dague. Généralement cavaliers, surtout durant la guerre des Gaules, ils sont en première ligne. Ils commandent aux hommes durant le tumultus gallicus (« tumulte gaulois », levée en masse d'urgence) et sont considérés comme des demi-dieux par les hommes. Ils possèdent toute la panoplie du guerrier, casque, cotte de maille, épée, bouclier, dague et lance. Ils sont reconnaissables par leurs vêtements hauts en couleurs.

Un autre type de combattant intervient sur le champ de bataille : le sonneur de carnyx. On ne connait pas exactement son rôle mais l'hypothèse actuelle serait qu'il permettait de transmettre les ordres via des mélodies, de donner des directions suivant son orientation et d'amplifier le tumultus gallicus. Le carnyx est un instrument fabriqué en alliage cuivreux d'environ 1 m de haut dont l'embouchure représente souvent une tête de sanglier. À Tintignac, la fouille d'un site votif a permis de mettre au jour une quantité impressionnante de ces instruments et à ce jour le site le plus riche en informations. Deux de ces carnyx sont quasiment complets, l'un représente une tête de sanglier et l'autre un serpent.


→ Têtes-trophées

Les auteurs grecs comme Posidonios, Diodore de Sicile et Strabon rapportent un rituel celtique : lorsque les guerriers gaulois tuent leurs ennemis, ils coupent leurs têtes, les attachent à l'encolure de leurs chevaux et remettent à leurs servants d'armes le reste de la dépouille ensanglantée. Une fois rentrés chez eux, ils enclouent ces têtes au linteau de la porte de leur maison ou les exposaient dans un bâtiment public (alvéoles dans des linteaux, des piliers de portiques), suggérant dans ce dernier cas une fonction religieuse mais aussi civile et politique. Les têtes ont pu être peintes et les alvéoles peut-être accueillir des têtes modelées dans de l'argile ou surmodelées sur les crânes réels. Ils embaument les têtes de leurs plus grands ennemis avec de l'huile de cèdre et les gardent soigneusement dans un coffre transmis de génération en génération. Ce trophée précieux qui est une forme d'hommage au vaincu, témoigne aussi de la valeur du guerrier qui n'hésite pas à le montrer régulièrement aux étrangers. Posidonios assimile « ce rite à celui qu'ont les chasseurs de conserver et d'exposer les crânes des bêtes les plus féroces ou les plus splendides qu'ils ont tuées. Le crâne humain apparaît donc avant tout comme un trophée, au sens cynégétique du mot. Il est le témoin d'un fait d'arme ». Ce rituel de décapitation est confirmé par plusieurs représentations gravées ou sculptées (Entremont, Aulnat), des piliers ou linteaux percés d'alvéoles céphaloïdes pour exposer les têtes ou les crânes momifiés (Glanum, Roquepertuse), et par les découvertes archéologiques qui ne permettent pas de trancher sur le mode de prélèvement des têtes (décapitation, mode d'exécution sur le vivant, ou décollation effectuée sur des cadavres).




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Trophées de crâne humain trouvés sur l'oppidum de la Cloche.( Bouches-du-Rhône - France)






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Sculpture de têtes coupées celtes, retrouvées sur l'oppidum d'Entremont en 1877.




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Pilier aux cavaliers d'Entremont représentant une tête portée au cou d'un cheval de cavalier gaulois.




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Pilier avec des alvéoles céphaloïdes qui devaient probablement exposer les têtes-trophées (Roquepertuse).




► La religion

Les Gaulois avaient des druides, que Diodore De Sicile appelait des « philosophes » qui étaient en quelque sorte leurs prêtres. Ils écrivaient, à l'aide de l'alphabet grec, mais uniquement pour des raisons politiques et administratives.


► La tenue

Loin de la fausse image de « barbares chevelus et mal dégrossis », « colportée dès le début de la conquête de la Gaule par Rome (...) et relayée pendant des millénaires », les peuples gaulois étaient plutôt raffinés. On leur doit par exemple l'invention du savon (sopo) qu'ils fabriquaient à partir de cendres et de suif pour lustrer leur chevelure qu'hommes ou femmes, ils portaient longue. « Les gaulois prenaient soin d'eux et ont inventé beaucoup d'instruments et produits cosmétiques celtes. Ils se rasaient déjà avec des rasoirs, ils avaient des miroirs, des forces (ciseaux), des peignes en os ou en corne pour la barbe et pour les cheveux, des grattes oreilles, des grattes ongles, des épingles à cheveux, des pinces à épiler (...). Ils se teignaient même les cheveux avec du lait de chaux ou de l'argile, d'où l'image du gaulois aux cheveux blonds. ».

Le vêtement gaulois est principalement constitué d'une tunique avec des motifs en petits carreaux serrés et teints (teintures végétales donnant surtout du jaune, vert, rouge de garance, voire du brun ou noir grâce à la noix de galle). Cette tunique (généralement courte pour les hommes et une robe allant jusqu'aux chevilles pour les femmes) est serrée à la taille par une ceinture en tissu. Les chausses sont des braies ou des bas en tissu de laine ou de lin. L'hiver, il revêt le sayon, sorte de casaque décorée, parfois multicolore, s'agrafant par une fibule. Les chaussures ou bottines sont en cuir.


► L’art et la technique chez les gaulois

→ Architecture

L'art architectural est malheureusement difficile à appréhender car il n'a pas survécu aux années, les Gaulois construisant essentiellement en bois et torchis. Néanmoins l'archéologie aérienne initiée par Roger Agache permet de révéler des vestiges architecturaux gaulois à partir des années 1970.


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Ferme gauloise et grenier sur pilotis, entourée par un enclos palissadé.



Loin du mythe de la hutte ronde de branchage fragile au toit de chaume et de la chasse au sanglier, les Gaulois mènent une existence confortable tournée essentiellement vers l'élevage et l'agriculture. Ils vivent essentiellement dans des fermes, maisons vastes (d'une surface moyenne variant entre une vingtaine et une soixantaine de mètres carrés), carrées ou rectangulaires soutenues par des poteaux en bois, aux parois faites de clayonnage (type branches de noisetier tressées et reliées aux poteaux) recouvert de torchis, charpentées (planches de bois assemblées avec des clous de fer) et couvertes d'un toit de chaume ou roseaux en forte pente. Les fenêtres sont rares et étroites, de façon à conserver la chaleur l'hiver et la fraîcheur l'été. Parfois, les murs sont recouverts par une couche de crépi à base de chaux dont les propriétés hydrofuges assurent une protection contre la pluie et une plus grande durée de vie au torchis (entre trente ans et un siècle). Certains habitats peuvent faire trois à quatre étages avec à chaque niveau des planchers supportant des planches jointives (un platelage) ou assemblées entre elles par rainures et languettes (un parquet traité à l'huile de lin). Un foyer central est équipé de chenets et d'un chaudron suspendu servant à l'éclairage (les maisons n'ont pas de baies), le chauffage et la cuisson à l'origine de fumées qui en se déposant (noir de fumée, goudron) font office d'insecticide. Parfois ces maisons sont précédées par un enclos palissadé (enclos pastoral simple ou système d'enclos emboîtés, constitué d'une levée de terre avec une haie d'arbres doublée d'un fossé), ont un étage muni d'un plancher et qui sert de grenier pour dormir. Ces fermes, isolées en aedificium ou regroupées dans un vicus fortifié ou non voire une ville (ces agglomérations avec des quartiers spécialisés et hiérarchisés se développent à la fin du IIe siècle av. J.-C.), témoignent d'une intense activité agricole : entourées de champs quadrangulaires dits "celtiques", elles comportent plusieurs bâtiments indépendants (granges, étables, greniers sur poteaux pour protéger les céréales stockées de l'humidité du sol et des rongeurs ou silos enterrés) au sein d'une cour. L'élevage mixte (destiné principalement à la viande, au lait et à la laine, mais aussi utilisé comme animaux de trait) à proximité de ces fermes comporte surtout des bovidés (bœufs, capridés) et des suidés.

En cas d'attaque, les villageois gaulois se regroupent dans un refuge fortifié public, l'oppidum ou un petit poste militaire, le dun.



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Reconstitution hypothétique d'un habitat gaulois : mobilier limité aux banquettes aux sols pour s'asseoir et dormir, aux objets de la vie quotidienne et aux éléments de stockage.



→ Un art du décor

Les Gaulois ne cherchaient pas à représenter le réel. En témoignent les visages succincts et l'absence de détail.
Les Gaulois riches portaient des bijoux (bracelets, colliers, bagues, torques, fibules, épingles à chignon, diadèmes, boucles de ceinturon aux motifs variés) en or, les classes inférieures utilisant le bronze qui imite l'or ou des parures en verre coloré, en cuivre ou en fer.

Les découvertes archéologique de rasoirs, miroirs, peignes à cheveux et à barbe, cure-oreilles, pince à épiler, mettent en évidence un souci d'hygiène .


→ Matériaux utilisés


L'art des Gaulois est très différent des critères esthétiques de la culture romaine.

L'art gaulois s'exprime essentiellement par le travail des métaux (bronze, fer et or). Les Gaulois savaient manipuler avec précision ces métaux, et étaient d'excellents orfèvres. Certaines créations ont pu aussi se faire sur de la céramique.



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Torque gaulois en bronze avec entrelacs et motifs animaliers





La civilisation romaine en Gaule



Les changements apportés par le conquérant ont longtemps éclipsé toute idée d'une permanence de certains traits : d'abord, le syncrétisme religieux romain et l'interdiction du druidisme entraînent assurément la disparition d'une religion celtique dont on peut deviner seulement quelques contours, grâce à l'archéologie, d'une part, et par comparaison avec quelques survivances romaines, d'autre part et surtout par la confrontation avec les sources littéraires insulaires (voir par exemple mythologie celtique irlandaise et littérature celtique galloise).

Les cadres du pouvoir — l'administration romaine —, l'économie, l'art, notamment monumental, et la culture littéraire latine, aussi, s'imposent, peut-être d'autant plus facilement que rien de préexistant ne peut les concurrencer.

Après la conquête romaine de la Gaule, achevée en -51, la romanisation est rapide chez les élites. On ignore cependant quelle est sa progression exacte et sa profondeur en ce qui concerne le peuple. Elle doit en tout cas demeurer inégale, voire limitée dans nombre de domaines ayant trait à la vie quotidienne, comme l'indiquent plusieurs exemples.



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Les régions de la Gaule romaine, carte réalisée par Jan Jansson en 1657





Le réemploi du site du sanctuaire celtique de Gournay-sur-Aronde, en Gaule Belgique, ou encore les ex-voto des sources de la Seine, montrent comme nombre d'autres lieux sacrés pour les Gaulois de la période de l'indépendance que les lieux de culte romains prolongèrent des usages anciens (voir nemeton).

L'abandon des oppida est un fait avéré dès la deuxième moitié du Ier siècle av. J.-C. À partir de ce moment, des villes romaines sortent de terre, soit à la place de l'oppidum gaulois, soit sur un espace plus large et adapté à une période de paix (exemple : le site archéologique d'Alba-la-Romaine).

Lorsqu'une certaine « barbarisation » de l'Empire a lieu au IIIe siècle, des traits de civilisation qui sont demeurés en vigueur depuis la période de l'indépendance s'introduisent à leur tour dans la culture impériale : le manteau gaulois qui donne son surnom à l'Empereur Caracalla n'a pu être remplacé par le mode de vie du conquérant romain. Dans nombre de domaines ayant trait à l'artisanat, où les Gaulois excellent, leurs inventions s'imposent : c'est le cas, notamment, du tonneau qui s'impose face à l'amphore plus fragile et de moindre contenance. La cotte de mailles est adoptée par les Romains dès les premiers siècles de la République, jugée plus pratique que les cuirasses grecques, tandis que le casque impérial gaulois est adopté par les légionnaires au Ier siècle av. J.-C., tout comme les braies ou les braies courtes pour les soldats d'Occident.


La Gaule dans l’Antiquité tardive


Certains traits caractéristiques de la Gaule antique perdurent après l'Empire romain.

Lorsque l'administration impériale romaine s'effondre, la Gaule se « germanise » lentement et partiellement. La présence de toponymes germaniques est d'abord attestée sur ses franges, due au repeuplement, souvent à but défensif et organisé assez tôt par Rome, de régions sinistrées par les crises et par les épidémies. De tels établissements durables de colons « barbares » (les lètes) ont d'ailleurs lieu dans l'Empire romain tout au long du IVe siècle et du Ve siècle. Ainsi des contingents Francs sont installés en Belgique, des Alamans en Alsace et en Suisse, des Burgondes en Savoie.

La date symbolique de la disparition de l'Empire romain d'Occident en 476 et celle du baptême du roi des Francs Clovis, vers 496, ne marquent pas non plus, à cet égard, de rupture : ces événements ont lieu à une époque où Francs, Burgondes et Wisigoths ont fait « souche » et détiennent depuis longtemps déjà le monopole des affaires militaires.

Aussi, les familles de la noblesse gallo-romaine continuent longtemps à concentrer l'essentiel du véritable pouvoir politique dans les cités épiscopales : les « patrices », comme le marseillais Mauronitus, ou les évêques, sont les véritables représentants des populations. Ainsi, la culture nouvelle qui se développe en Gaule, après la période impériale, est avant tout chrétienne, et à plusieurs égards augustinienne.


L'expansion chrétienne en Gaule, qui s'appuie en premier sur la diaspora juive, s'est en effet diffusée, par l'intermédiaire des commerçants et artisans d'Orient ainsi que des armées, dans les villes gauloises par les grands axes (vallées de la Loire, du Rhin, de la Seine) puis, à partir de l'édit de Milan en 313, dans les villages dont l'évangélisateur emblématique est Martin de Tours, Saint Martin étant également à l'origine de l'implantation du monachisme en Gaule. La Gaule compte six évêchés vers 250 (celui d'Arles, de Toulouse, de Narbonne, de Vienne, de Reims, et de Paris), 120 à la fin du IVe siècle, Clovis s'appuyant sur ce maillage épiscopal pour gagner l'appui des populations et du clergé gallo-romains lors de sa conquête de la Gaule.


Plus généralement, les permanences observables dans le cadre de vie de l'Antiquité tardive jusqu'au VIIe siècle sont nombreuses en Gaule : c'est surtout à partir du milieu du VIIe siècle, temps de crise, que les patronymes germaniques se multiplient au sein des élites, indiquant par là que le centre de gravité de l'Europe s'est déplacé vers le nord et que les équilibres du monde antique se sont rompus.


En définitive, si la culture latine classique recule, le latin continue à constituer la langue de la culture et surtout, celle exclusive de l'écrit (le premier document écrit en langue vernaculaire étant les serments de Strasbourg, datés de 842).


Aussi, l'usage des noms « Gaule » et « Gaulois » se conserve jusqu'à la fin de la période mérovingienne, du moins à l'écrit. Lentement, durant la période carolingienne, le nom de « Francie » (Francia, puis francia occidentalis) se répand pour désigner la réalité politique majeure qu'est devenu le royaume des Francs (regnum francorum). Mais ce nom ne désigne qu'incidemment les territoires correspondant à l'ancienne Gaule romaine, désormais rattachés à un ensemble plus vaste.


C'est également la renaissance carolingienne qui pose les fondations d'une culture véritablement nouvelle. Cette « renaissance » veut pourtant, à l'origine, restaurer la culture romaine antique et impériale.

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