PEDRO ET INES
Pedro et Inès, une véritable histoire d’amour devenue légende
Une des plus belles histoires d’Amour au mondeCette histoire fait penser à celle de « Roméo et Juliette » par sa portée universelle. Elle s’est déroulée au Portugal, au milieu du XIVe siècle.
Pedro, est né à Coimbra en 1320. Coimbra est alors considérée comme la capitale du royaume. Le jeune Pedro est élevé dans le château royal, aujourd’hui l’Université, classée au Patrimoine mondial de l’Unesco.
Il épouse en grande pompe Constance Manuel, fille d’un grand féodal, descendante des rois de Castille, de Léon et d’Aragon et lui fait un héritier. Mais les mariages princiers ne sont pas des histoires d’amour.
Pedro trouve le véritable amour auprès d’une des dames de compagnie de sa femme, la belle Inès de Castro. Blonde, élégante on la surnomme « Colo de Garça », en hommage à son cou de cygne. Le coup de foudre du jeune prince est partagé par Inès. Mais leur amour, qui ne se cache pas fait désordre.
Le roi Alphonse IV ordonne alors l’éloignement d’Inès. Un an plus tard en 1346, Pedro ramène sa dulcinée au Portugal et s’installe avec elle, loin de la cour. En 1347, Inès met au monde le premier né des quatre enfants qu’elle aura avec Pedro.
Quand Constance, l’épouse officielle, bafouée aux yeux de tous, disparaît en couche en 1354, Pedro est libre.
Le jeune veuf de 34 ans installe Inès en face de la cité de Coimbra, dans un petit palais à deux pas du couvent de Santa-Clara. Mais le peuple gronde, acceptant mal les amours adultères à deux pas du tombeau de la sainte Reine Isabel, d’autant que la peste, signe de la colère de Dieu fait son apparition.
Pedro, dit-on visite sa maîtresse près de la « fontaine des amours ». Le lieu est en effet romantique à souhait : à l’abri du chaud soleil, un pan de mur envahi de lierre, troué de deux arches, derrière lequel murmure une fontaine, propice aux confidences les plus tendres…
Le roi, père de Pedro, se laisse alors convaincre que seule la mort d’Inès peut mettre un terme au scandale. Le 7 janvier 1355, Pedro embrasse Inès avant de partir à la chasse pour quelques jours. Non loin de là les trois émissaires du roi foncent à bride abattue vers Coimbra. Ils y découvrent Inès seule. Ils la décapitent. La tragédie est accomplie. Inès est enterrée à la hâte dans l’église Santa-Clara, tandis que les hommes du roi s’en retournent rapidement.
Pedro est fou de douleur et fou de rage. Il lève une armée contre son père qui marche à son tour contre son fils. La confrontation est évitée de justesse grâce à l’intervention de la reine-mère Béatrice.
Si le fils pardonne au père, l’amant reste inconsolable. Deux ans plus tard Pedro monte sur le trône. Le premier acte du nouveau souverain est de rechercher les assassins d’Inès. Pedro obtient qu’on lui livre deux des trois conseillers : Pedro Coelho et Alvaro Gonçales. Le troisième a eu le temps de fuir en Aragon puis en France.
Le nouveau roi fait immédiatement exécuter les deux meurtriers. La légende veut même que Pedro ait choisi une mort particulièrement horrible pour les deux exécuteurs des basses-œuvres. Puisque ces hommes lui ont brisé le cœur, il leur fera arracher le leur, l’un par la poitrine, l’autre par le dos. Une vengeance sanglante et brutale qui ne le soulage qu’un instant.
Car Pedro est à jamais épris de la belle Inès. En 1360, il jure sur les Evangiles qu’il a épousée en secret Inès de Castro. Inès devient donc Reine, sa reine, et mérite tous les honneurs dus au rang qu’on lui a toujours refusé au temps de sa splendeur.
Alors en avril 1361 le corps d’Inès est transféré en grande pompe du couvent de Coimbra vers le monastère royal d’Alcobaça où sont enterrés les monarques portugais. La tradition ajoute que Pedro fait placer le corps d’Inès sur le trône, pose une couronne sur son crane et oblige tous les nobles présents à embrasser la main de la reine morte.
Mais même ainsi Pedro n’en a pas encore fini avec son amour. Il fait construire son propre tombeau dont les détails sculptés rappellent son histoire d’amour avec Inès. À sa mort en janvier 1367, sa dernière demeure est placée face à celle d’Inès, pour qu’au jour de la résurrection, ils puissent se réveiller tous deux et que dès leur premier regard ils se retrouvent face à face, enfin réunis pour l’éternité.
Les deux somptueux sarcophages de pierre blanche des deux amants tragiques sont à découvrir dans le superbe et immense monastère Santa Maria Alcobaça.
Quant à l’histoire de la belle Inès, elle a depuis inspiré nombres de poètes et de dramaturges portugais, mais aussi français comme Henry de Montherlant qui écrit en 1942, sa pièce de théâtre La Reine Morte.
http://www.portugalinbox.com/fr/magazine/fiche/la-legende-portugaise-de-pedro-ines.79.html