LEGENDES - FOLKLORE - ÊTRES IMAGINAIRES - PEUPLES
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 CREATURES DU FOLKLORE BRETON

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Yaelle
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MessageSujet: CREATURES DU FOLKLORE BRETON   CREATURES DU FOLKLORE BRETON I_icon_minitimeMer 6 Fév - 8:16

Créatures du folklore breton


Bugul-noz
• Le chat d’argent
• Fées des houles
• Fion
• Groac’h
• Jetins
• Margot la fée
• Marie-Morgan




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https://www.novo-monde.com/bretagne-cote-de-granit-rose-ploumanach/
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MessageSujet: Re: CREATURES DU FOLKLORE BRETON   CREATURES DU FOLKLORE BRETON I_icon_minitimeMer 6 Fév - 8:16

Bugul-Noz





Etymologie et terminologie
• Origine et confusion
• Description
• Collectages et évolutions des croyances
• Conte et légende

► ne jamais siffler en rentrant du boulot











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MessageSujet: Re: CREATURES DU FOLKLORE BRETON   CREATURES DU FOLKLORE BRETON I_icon_minitimeMer 6 Fév - 8:18

► BUGUL-NOZ

Le Bugul-noz en breton vannetais) ou bugel-noz, « enfant de la nuit » ou « berger de la nuit », est une créature nocturne du légendaire breton, proche du lutin et du loup-garou, et connue pour se présenter sous la forme d'un berger métamorphe portant un large chapeau. Surtout attaché au Vannetais, qui forme l'actuel Morbihan, il est mentionné depuis le XVIIe siècle et peut-être issu des créatures du type « appeleur ».

La tradition populaire parle de la crainte qu'il inspire et des moyens de s'en protéger. Il aurait pour fonction, selon Walter Evans-Wentz et Pierre Dubois, de prévenir les bergers attardés de l'arrivée des hordes nocturnes, et de les pousser à regagner leur foyer. Les mères bretonnes effrayaient jadis leurs enfants en l'évoquant.

Etymologie et terminologie


Joseph Loth en a étudié l'étymologie dans son Dictionnaire breton-français du dialecte de Vannes, en 1894. Le nom a changé de sens en breton vannetais, puisque bugel, qui désigne l'enfant, y est le même mot que bugul, le berger, dont le sens est différent dans les autres dialectes. On trouve la forme « bugel-noz » en 1633, et celle de bugul-noz en vannetais à partir de 1732. L'orthographe est assez variable, incluant surtout « bugul-noz », « Bugul Noz » et « Bugul-nôz ».


Origine et confusion

Dans tous les cas, le bugul-noz a un rôle d'« épouvantail », puisque les parents désireux de ne pas voir leurs enfants courir le soir les menaçaient en disant que si le bugul-noz les voyait en dehors de la maison, il les emporterait dans son immense chapeau rond.

Il est peut-être issu de Yannig an Aod (ou Yann-An-Ôd), « Jean du rivage », un « appeleur » qui pousse les pêcheurs à rentrer au port dès la nuit tombée, d'après Walter Evans-Wentz et Albert Moxhet. Un bulletin de la Société archéologique du Morbihan, paru en 1858, affirme qu'il est issu des dusino latins. Paul Sébillot note une confusion entre le bugul-noz et le loup-garou à son époque, un même nom désignant le lycanthrope qui rejoint les siens durant la nuit et le pâtre nocturne d'apparence humaine. En 1914, le chanoine J. Buléon mène une enquête sur le « Bugul-Noz et le Garo » dans la Revue Morbihannaise de février, et suppose qu'il y a eu confusion entre plusieurs types de récits, qui se sont fondus les uns dans les autres. Il regrette que les conteurs aient fait des amalgames. François Cadic note en 1922 que le bugul-noz, les kannerezed-noz et les hopper-noz ont été assimilés à des revenants, suppôts du Diable.


Description


Le bugul-noz est un « lutin malfaisant » qui effraie les humains par ses apparitions, et revêt parfois une peau de loup pour courir nuitamment.
« Quand les ombres sont descendues, et que l'oiseau de nuit quitte sa retraite, éloignez-vous : vous y entendriez, comme des voix plaintives, les gémissements des pâtres enlevés par le Bugul-Noz, ce Croquemitaine breton ! »
Guide du voyageur : Carnac et ses alentours



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Selon certaines descriptions, le Bugul-noz est un loup-garou


Les Bretons qui rentrent tard du labour sont susceptibles de le rencontrer et redoutent ce moment. Esprit de la nuit, le bugul-noz voit l'apogée de son pouvoir à minuit et fréquente les bois et les chemins, caché par un chapeau « plus large qu'une roue de charrette » et un ample manteau blanc traînant à terre d'après Vérusmor. Comme dans le cauchemar, il grandit au fur et à mesure que l'on s'approche de lui. Il possède le don de métamorphose afin de surprendre ses victimes, et peut se changer, par exemple, en cheval. Il est parfois accompagné de korrigans poussant leur chant de marche. Anatole Le Braz dit qu'à Riantec, lorsqu'on l'entend siffler derrière soi, il faut bien se garder de siffler aussi. Mais il n'est pas toujours malfaisant car il aurait protégé des gens contre les démons, en les mettant sous son manteau.

Dans d'autres histoires, il est un loup-garou qui emporte les enfants en les cachant dans son chapeau. Paul Sébillot livre une version selon laquelle un cultivateur s'aperçoit que son frère est « bugul-noz » et sort tous les soirs sous forme de loup. Suite aux conseils d'un prêtre, il va le rejoindre une nuit et le pique avec une fourche à deux pointes. Le bugul-noz est parfois lié à la mer, où il officierait, « armé jusqu'aux dents », et il craint l'aubépine, dont le pouvoir met fin aux enchantements. Ce serait un homme maudit qui accomplit une pénitence. Une version de la légende est affichée sur le chemin de randonnée de Pont Augan, à Quistinic.

L'américain Walter Evans-Wentz s'est intéressé au Bugul-noz, qu'il qualifie d'« homme-fée », mais n'est pas parvenu à trouver de description du troupeau qui l'accompagne, ni ce que présage sa rencontre, même s'il a noté que les Bretons préfèrent l'éviter. Il suggère, tout comme Pierre Dubois, que le bugul-noz emmenait paître son troupeau d'ombres à la nuit tombée pour signifier au berger qu'il est temps de rentrer, et ne serait pas maléfique, mais presserait les hommes à quitter les territoires qu'il hante avec les esprits de la nuit.


Collectages et évolutions des croyances


Le bugul-noz est surtout connu dans le Vannetais, où un moyen de s'en protéger consistait à « se retrancher rapidement derrière une porte de chrétien, dont les barres horizontales et verticales forment comme une croix », ou alors à rester dans un champ labouré, précédemment semé avec des grains bénis.

La plupart des informations le concernant sont issues de différents collectages effectués en Bretagne. Joseph Frison en rassemble plusieurs pour la Revue des traditions populaires : Le petit boudeur en avril 1908, Le berger de nuit en juillet 1910, Le Bugul-nôz en novembre de la même année, et La délivrance du Bugul-nôz en février 1911. Il apprend d'un domestique d'une vingtaine d'années qu'une de ces créatures hantait jadis l'église de Cléguer. La croyance populaire est cependant déjà en voie de disparition : un paysan de Lorient affirme avoir entendu parler du bugul-noz mais ne plus s'en souvenir, ajoutant qu'il s'agit peut-être d'un oiseau chanteur, mais que ce nom n'est plus guère utilisé. Joseph Frison se fait dire que la créature aurait habité avec sa conjointe du côté d'Hennebont, mais aurait depuis disparu. Yves Le Diberder recueille de nouvelles anecdotes dans le Kemenet-Héboé, le Porhoët, et dans la presqu'île de Rhuys en 1912. Le bugul-noz serait notamment qu'un païen archaïque, allergique au signe de la Rédemption.


Impact culturel


Le Bugul-noz a donné son nom à un trail entre Sarzeau et le stade de Quistinic, dont la quatrième édition s'est tenue en 2011.

Il est inclus dans l'ouvrage de Faery Wicca, d'Edain Mc Coy, qui le décrit comme le dernier de son espèce, ajoutant qu'il est incroyablement laid, ce qui lui cause beaucoup de peine, incite les animaux de la forêt à l'éviter, et explique qu'il pousse lui-même des cris pour avertir les gens de son approche et ne pas les effrayer. Elle ajoute qu'il n'est pas malveillant, mais demeure toujours seul à cause de son effroyable apparence.
Un monstre de Final Fantasy XI porte également ce nom.
Dans le film Sinister, le Bugul-noz est associé à un tueur en série.


SOURCE TEXTE : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bugul-noz
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MessageSujet: Re: CREATURES DU FOLKLORE BRETON   CREATURES DU FOLKLORE BRETON I_icon_minitimeMer 6 Fév - 8:20

Contes et légendes


Ne jamais siffler en rentrant du boulot !



Il est un point commun à tous les Bugul-Noz, des plus anciens à la demi-ombre qui aujourd’hui guette sur les chemins de trail. Anatole le Braz dit qu’à Riantec, lorsqu’on entend le Bugul-Noz siffler derrière soi, il faut bien se garder de lui répondre. Mais l’histoire la plus complète nous vient d’Yves Le Diberder : Un homme fort ivre entendit un soir siffler près du Sapin-Tors. Il siffla de retour, et, dès que le Bugul-Noz lui eut répondu, il lui sembla que la créature s’était nettement rapprochée de lui. Au second sifflement, le Bugul-Noz atteignit la maison. Dès que le pâtre nocturne siffla une troisième fois, l’homme se jeta illico par sa porte, en bloquant sa retraite avec une barre en travers :


« ON DRA VAD E D’OH EMOH PED ABI AÙI(T) BOU(T) LAKEID
ER FERM GED EN ÔR. PENAÙI(T)-SE M’EHÈ BET HOU PRÈWET KEN
MUNUD AL ER PÈL ! »

« UNE BONNE CHOSE C’EST À VOUS QUE VOUS AYEZ ÉTÉ [AUSSI]
HABILE QUE D’AVOIR MIS LA BARRE À LA PORTE. N’EUT ÉTÉ CELA, JE
VOUS AURAIS BROYÉ AUSSI MENU QUE LA BALLE ! »


Cette barre, combinée à l’une des planches de la porte, représentait une croix.
Une autre fois, un homme épandait du fumier en plein champ lorsqu’il entendit siffler. Il répondit, imaginant qu’un autre travailleur cheminait près de lui. Comme il serait agréable de rentrer en sa compagnie ! Un second sifflement lui parvint aux oreilles, nettement plus proche, et… « Lorsqu’il lui a hué « de retour » pour le troisième coup, arriva le Pâtre de nuit près du champ. Il avait un chapeau, qui était plus large qu’une roue de voiture. »
Notre homme, coincé, fut incapable de regagner son foyer. Mais le pâtre de nuit n’a pu lui faire le moindre mal, car ce champ-là était semé de blé, et le Bugul-Noz ne pouvait mettre les pieds sur la terre travaillée par les hommes. Il tourna, tourna et se retourna toute la nuit, jusqu’à l’aube. Lorsqu’arrivèrent les maîtres du domestique, bien étonnés de le voir resté debout en plein champ, celui-ci leur dit « Le pâtre de nuit m’a empêché. Si j’étais allé sur la crière, alors j’aurais été à lui. Mais je suis resté au milieu du champ, et de cette façon il n’a pas pu m’attraper. » Un homme revenait un soir de Plémet. En passant au pont de Renéac, il entendit siffler dans les landes, et répondit trois fois. Aussitôt, une forme humaine se trouva devant lui :


- « TU M’AS APPELÉ, JE SUIS VENU. VEUX-TU LUTTER AVEC MOI ?
OUI RÉPONDIT LE VOYAGEUR EN SE RETROUSSANT LES MANCHES.
VA D’ABORD POSER TA CHEMISE, REPRIT L’OMBRE. PUIS TU REVIENDRAS ICI. JE T’ATTENDRAI. » [/B]


Le voyageur portait sur lui la chemise du jour de son mariage ; elle était bénite. Il s’en fut pour la poser, mais sa femme qu’il avait mise au courant l’empêcha de sortir et le contraignit à se mettre au lit. Bientôt, ils entendirent du bruit et des sifflements à l’extérieur, entrecoupés par ce refrain :

« JEAN, TU DISAS QUE TU REVENAS,
MAIS TU NE REVENAS PAS ! »


Le Bugul-Noz garde aussi les troupeaux des Bretons. Des gens, cherchant nuitamment leurs moutons égarés, entendirent quelqu’un chanter comme eux, et se dirigèrent de son côté en sifflant. Ils trouvèrent le Bugul-Noz, qui leur dit fraternellement « Retournez chez vous et ne sifflez pas. Les bêtes sont ici dans la douve. Je resterai les garder avec mon chien. Venez les prendre ici demain matin au lever du soleil ». Sa haine des sifflements désormais connue, il n’en faut pas pour autant oublier les autres habitudes du Bugul-Noz :

LE BUGUL-NOZ ? DAME, JE NE L’AI JAMAIS VU ! J’AI ENTENDU PARLER DE LUI. JE CROIS QU’IL ÉTAIT VIVANT, PUISQU’IL PARLAIT […] ET IL VENAIT DANS LES MAISONS, DANS LES VILLAGES DANS LA CAMPAGNE. IL AVAIT LES BRAS CROISÉS, REPOSANT L’UN SUR L’AUTRE, UNE DES PAUMES DÉCOUVERTE, COMME SI ON DEVAIT Y POSER QUELQUE CHOSE. ET IL NE PARLAIT PAS ; [IL NE FAISAIT] RIEN QUE RESTER DEBOUT […]. LA MAÎTRESSE ALLAIT À LA TOURTE, COUPAIT UN MORCEAU DE PAIN SUR TOUTE LA LONGUEUR, METTAIT DU BEURRE DESSUS ET LE POSAIT SUR SES DEUX BRAS — AU PÂTRE DE NUIT —. IL DISAIT ALORS : « II EST BON POUR VOUS QUE VOUS AYEZ SU FAIRE VOTRE DEVOIR, CAR SANS CELA JE VOUS AURAIS MOULUE [MENUE] COMME LA CENDRE DANS LA CHEMINÉE. »
— RÉCIT COLLECTÉ À KERDEFF LE 24 DÉCEMBRE 1912



Source : http://7seizh.info/2013/09/19/le-bugul-noz-lenfant-de-la-nuit-vannetaise/
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MessageSujet: Re: CREATURES DU FOLKLORE BRETON   CREATURES DU FOLKLORE BRETON I_icon_minitimeMer 6 Fév - 8:21

Le chat d’argent





La sorcellerie et le chat
• Dénomination
• Contenu de la légende

► description
► obtention d’un chat
► Arnaque

Chat pouvant être considéré comme des Matagots












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MessageSujet: Re: CREATURES DU FOLKLORE BRETON   CREATURES DU FOLKLORE BRETON I_icon_minitimeMer 6 Fév - 8:22

LE CHAT D’ARGENT


Le chat d'argent, mandragot ou matagot est, dans le folklore de Bretagne, de Gascogne, de Provence, et du Languedoc, un chat généralement noir et diabolique obtenu par un sorcier en échange de son âme. Il est censé se promener dans quelques lieux mystérieux pendant la nuit, et revenir à l'aube avec un stock de louis d'or pour son maître. Si celui-ci le néglige ou ne le récompense pas, le chat s'offense et peut se venger cruellement. Parfois, ce chat serait censé servir non pas un, mais neuf maîtres, et conduire le dernier en enfer. Le chat d'argent est une partie importante de toutes les superstitions attachées au chat noir, qui entrainèrent souvent une profonde crainte de cet animal chez les populations qui le considéraient comme porte malheur, et des persécutions allant jusqu'aux procès de chats pour sorcellerie.



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Le chat d’argent est toujours de couleur noire



La sorcellerie et le chat

Le chat a plutôt bonne réputation dans l'Europe du bas Moyen Âge, surtout à la campagne, où les paysans l'apprécient pour ses talents de chasseur. Saint Patrick puis le pape Grégoire le Grand déclarèrent leur affection pour le chat. Le chat bénéficiait encore d'un respect certain au XIe siècle lorsque les premières hordes de rats noirs arrivèrent en Europe pour dévorer les céréales et les fruits.

En 1233, la bulle Vox in rama du pape Grégoire IX, créateur de l'Inquisition médiévale, considère que le chat, comme le crapaud, est une incarnation du Diable et déclare que toute personne abritant un chat noir risque le bucher. La résurgence du culte de Freyja, la déesse germano-scandinave de la fécondité, vers le milieu du XIVe siècle entraîna l'association du chat et des cultes infernaux, manifestement en raison de son adoration passée de la part des païens et surtout de la réflexion de la lumière dans ses yeux, qui passait pour être les flammes de l’Enfer. Dans la symbolique médiévale, le chat était associé à la malchance et au mal, d’autant plus quand il était noir, ainsi qu’à la sournoiserie et à la féminité. Son comportement sexuel démonstratif, son grand besoin de sommeil considéré comme de la paresse et ses vagabondages ont contribué à lui forger une image négative. C’était un animal du diable et des sorcières. On lui attribuait des pouvoirs surnaturels, dont la faculté de posséder sept ou neuf vies. Chez les chats noirs, couleur associée au diable, seule une tache blanche sur le poitrail ou le cou leur permettait la clémence car on considérait que c'était une manifestation divine. Le chat, tout particulièrement noir est considéré comme un sorcier métamorphosé ou un démon familier.



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Le matagot est typiquement décrit comme un chat noir,
bien qu’il puisse prendre d’autres formes.
(source : The Great Cat Family, dessin animé de Walt Disney (1956))

http://www.paranormal-encyclopedie.com/wiki/Articles/Matagot



Le pape Innocent VIII promulgua un édit en 1484 qui conduisit au sacrifice des chats pour les fêtes populaires, ce qui marqua une grande période de persécution pour le félin1. Cet édit eut un impact important sur les couches populaires, particulièrement fanatique, puis s'étendit lentement sur la noblesse. L'inquisition réunissait dans un même feu de joie les hérétiques, les sorcières, les assassins et les chats pour la nuit de la Saint Jean. Sur les grands places de bon nombre de communes, les villageois, érigeaient des bûchers dans lesquels ils jetaient les chats qu'ils avaient capturés.
Le chat était considéré comme le déguisement du diable sur Terre pour ses visites, et fut condamné ainsi que ses maitres les sorciers et les sorcières. Selon certaines sources, ils furent alors nombreux à être brulés vif sur les places publiques. D'autres affirment cependant que les rares enquêtes de grande envergure menées dans les archives infirment cette hypothèse. Les condamnations de chats au bûcher seraient aussi marginales que celles de coqs et l'on y trouverait plus de crapauds ou de loups.


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Image traditionnelle de la sorcière



Dénomination


En Gascogne, le chat d'argent est appelé « mandragot ». Un sorcier de Gascogne aurait été étranglé par ses chats d'argent qu'il avait délaissé une fois sa fortune faite. En Provence, le chat d'argent est appelé « matagot ». L'appellation chat d'argent est plutôt réservée à la Bretagne. Dans plusieurs régions au sud de la Loire, l'« herbe du matagot » ou « herbe du Matangon » désigne la mandragore.

Contenue de la légende

- Description

Le chat d'argent est un chat généralement noir et diabolique obtenu par un sorcier en échange de son âme. Il est également paresseux car il ne chasse pas les souris et se contente de manger à sa faim ce qu'on lui propose. Certaines légendes content même que le chat d'argent réclame le lait des femmes allaitantes. D'autres précisent que le chat doit être nourri avec la première bouchée de chaque plat. Il est censé se promener dans quelques lieux mystérieux pendant la nuit, et revenir à l'aube avec un stock de louis d'or pour son maître. D'autres versions précisent qu'il faut lui donner un louis d'or le soir en lui demandant de faire son devoir, et le lendemain, ce chat rapporte plusieurs louis d'or. Si son maître le néglige ou ne le récompense pas, le chat s'offense et peut se venger cruellement.
Parfois, ce chat serait censé servir non pas un, mais neuf maîtres, et conduire le dernier d'entre eux en enfer. Selon une autre légende, le chat doit absolument être donné avant sa mort, sinon l'agonie sera longue et douloureuse.


CREATURES DU FOLKLORE BRETON 19020407513522443816107516
http://mikana-cabinet.skyrock.com/3263760640-Contes-et-Legendes-Le-chat-d-argent.html




- Obtention d’un chat d’argent

En Bretagne, ceux qui souhaitaient se procurer un chat d'argent se rendaient à un carrefour ou se croisaient cinq routes et invoquaient l'Abominable. Un chat noir arrivait alors, accompagné de divers animaux, dont un autre chat qui appartient au sorcier en échange de son âme. Une fois l'animal chez lui, le sorcier devait lui confier une bourse contenant une certaine somme d'argent. Le chat disparaissait alors, et revenait le lendemain avec le double de cette somme.
Une autre légende considère qu'on peut capturer un chat d'argent en restant plusieurs nuits à l'affut devant la croisée de quatre chemins, puis de l'attirer avec une poule morte pour le capturer. Une fois le chat d'argent mis dans un sac, la personne doit rentrer chez elle sans se retourner, quoiqu'il puisse entendre derrière lui. Ensuite, le chat doit être enfermé dans un coffre, puis nourri jusqu'à ce qu'il soit complètement apprivoisé. Il trouvera par la suite une pièce dans le coffre tous les matins.

- Arnaque

Les arnaques concernant les chats noirs se multiplièrent. Ainsi, au XIXe siècle, à Belle-Isle-en-Terre, un homme acheta un jour à une vieille femme se prétendant sorcière un mandragot pour 300 francs. Au bout de huit nuits, le chat ne lui apporta rien. L'homme déposa plainte contre celle qui l'avait spoliée auprès du juge de paix, et celui-ci la condamna à reverser la somme qu'elle avait encaissée indûment.



CREATURES DU FOLKLORE BRETON 19020407513522443816107517
http://francoise1.r.f.f.unblog.fr/files/2014/12/gif-chat-noir-3.gif




Chats pouvant être considérés comme des matagots

Même si aucun pacte diabolique n'est scellé, le chat botté peut être considéré comme un chat d'argent. Seul héritage du cadet d'une fratrie de trois enfants, le chat botté apportera gloire et richesse à son maître. La légende de Dick Whittington, qui devint maire de Londres grâce à son chat, peut également être considérée comme celle d'un matagot.

SOURCE : https://fr.wikipedia.org/wiki/Chat_d%27argent
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MessageSujet: Re: CREATURES DU FOLKLORE BRETON   CREATURES DU FOLKLORE BRETON I_icon_minitimeMer 6 Fév - 8:24

FEES DES HOULES



Etymologie et terminologie
• Caractéristiques
• Apparence
• Occupation et vie sociale
• Interaction avec les humains
• Localisation
• Contes et légendes collectés

► la houle Cosseu
► la Goue-ès-Fées - La houle aux fées
► la houle de la Corbière
► la houle de la Poulifée
► la houle du Grouin
► les fées de Lûla
► analyse
► évolution des croyances



Contes et légendes
► la fée exorcisée
► la pommage magique








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MessageSujet: Re: CREATURES DU FOLKLORE BRETON   CREATURES DU FOLKLORE BRETON I_icon_minitimeMer 6 Fév - 8:25

FEES DES HOULES




CREATURES DU FOLKLORE BRETON 19020508274122443816107974
http://celtijima.skynetblogs.be/archive/2012/05/05/la-fee-des-houles.html


Les fées des houles sont des fées propres à la côte de la Manche qui s'étend de Cancale à Tréveneuc en Haute-Bretagne, aux Îles Anglo-Normandes, et connues par quelques fragments de récits dans le Cotentin. Elles vivraient dans les grottes et cavernes côtières nommées houles. Réputées magnifiques, immortelles et très puissantes, elles sont sensibles au sel. Plutôt bienveillantes, les fées des houles décrites par les récits locaux vivent en communauté, s'occupent à leur lessive, à cuire leur pain ou à garder leur troupeau, se marient avec des féetauds et sont servies par des lutins guerriers nommés les Fions. Elles viennent en aide de multiples façons aux humains qui le leur demandent, fournissant de la nourriture et des objets enchantés, mais se fâchent si l'un d'eux leur manque de respect ou acquiert le pouvoir de voir leurs déguisements sans leur accord.

Les collectes de Paul Sébillot, en langue française et en gallo, ont permis de rassembler une cinquantaine de contes et de fragments de légendes évoquant ces créatures. Les fées des houles, considérées comme des « semi-divinités », ont probablement été vénérées localement par les Hauts-Bretons. La croyance a beaucoup reculé au XIXe siècle, sous l'influence religieuse du christianisme et celle des instituteurs. Les récits collectés évoquent eux-mêmes la disparition de ces fées, souvent en conséquence de la perte de leur immortalité et de leurs pouvoirs.


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Illustration du conte « la fée des Houles », collecté
Par Paul Sébillot, publié en 1882 dans les
Contes de terre et de mer



* Etymologie et terminologie

La totalité ou presque des collectages concernant les fées des houles a été effectuée par Paul Sébillot. Contrairement à ce que leur nom laisse à penser, elles ne doivent pas celui-ci à un lien avec les vagues de la mer, mais plutôt au nom donné aux cavernes et grottes maritimes sur les falaises de la côte nord de Haute-Bretagne et du Cotentin, « houles » ou plus rarement « goules ». Paul Sébillot dit que ce nom est de langue française, mais il précise aussi une origine « du pays gallot ». Il est pour lui assez difficile de déterminer l’étymologie du mot « houle », qui vraisemblablement ne vient pas du breton. Selon lui et Françoise Morvan, c'est le mot anglais « hole » (trou) qui s’en rapproche le plus, puisqu'il a la même signification. Des recherches étymologiques ultérieures indiquent que le mot « houle » viendrait plutôt du dialecte normand.


* Caractéristiques

Les contes et fragments de légendes comportent de nombreux traits communs qui permettent de reconstituer l'idée que les habitants des côtes nord de Haute-Bretagne se font des fées des houles au XIXe siècle. Ils les considèrent, selon Sébillot, comme des « semi-divinités ». Cependant, certaines informations sont irrémédiablement perdues. Les fées des houles sont assez nombreuses. Elles agissent le plus souvent sur la terre ferme et n'ont pratiquement aucun lien avec l'eau en dépit de leur habitat. Elles avaient peut-être originellement le pouvoir de marcher sur l'eau, comme le suggèrent deux récits. Elles sont plutôt adeptes de la contemplation et foncièrement bénéfiques. Réputées immortelles, très puissantes et insensibles aux maladies, elles craignent le sel qui les rend mortelles. Elles vivent dans les grottes et les cavernes (les houles) situées dans des falaises côtières entourées de récifs. Ces houles peuvent être très grandes et meublées avec luxe, comportant de quoi boulanger, enseigner, faire de la musique et dîner, à la manière d'un Autre Monde. Dans celle de Saint-Briac, des navires en or sont construits. Elles sont respectueusement nommées « bonnes dames » ou « nos bonnes dames les fées ». Les noms de quelques-unes de ces fées sont connus : la Truitonne, la Merlitonne, Gladieuse et Fleur du rocher. Certaines sont de descendance royale et enfants de magiciens, capables en particulier de métamorphoses monstrueuses. Les fées de la houle du Grouin forment une exception, car ces mauvaises fées sont décrites comme maudites et causent beaucoup de tort. Sébillot note également un rapprochement avec les Laminak basques, qui ont des affinités avec les fées des houles.




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Illustration du conte « La houle du châtelet », 1883. Publiée
Dans les contes de terre et de mer de Paul Sébillot.



* Apparence


Elles sont le plus souvent décrites comme de grandes et belles dames blondes. La plupart des fées des houles sont vêtues de toile grise. Quelques-unes s'apparentent à de vieilles fées de type groac'h, adeptes des métamorphoses et dont le rôle est plus obscur. Devenues vieilles, elles sont plus rabougries et se couvrent de goémon. Tant qu'elles ne sont pas baptisées (et donc immortelles), ces fées ont des vers dans la bouche.
Selon Françoise Morvan, une autre créature des contes bretons, l'« homme de mer », est intermédiaire entre les fées des houles et les sirènes mâles. Elle note une certaine assimilation entre les korrigans femelles et les fées des houles dans quelques récits, bien que par leurs descriptions respectives, ces créatures soient complètement opposées. Les fées des houles sont assez proches des sirènes, par leur beauté et leur voix qui enjôle les jeunes pêcheurs.


* Occupations et vie sociale


Les fées des houles sont peu différentes des humains en matière d'occupations et de sociabilité, leur mode de vie étant comparable à celui de seigneurs ou de propriétaires aisés. Elles tiennent leurs lieux de vie dans une éclatante propreté, s'occupent à cuire leur pain, à filer la laine et le tissu, à pêcher, elles étalent leur lessive de linge blanc au soleil. Le soir, elles bercent leurs enfants, chantent ou vont danser dehors sous la lumière de la lune. Leurs enfants reçoivent une instruction incluant la musique (les fées jouent du violon et chantent sous terre un chant « si doux et si mélodieux que rien qu’à l’écouter [on] tombe en extase »), la métamorphose et la clairvoyance. Elles possèdent aussi une grande variété d'objets magiques, dont un navire en or et un cordon qui permet de se déplacer sur terre comme sur mer en se le passant autour du corps.


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http://aupaysdemelusine.blogspot.com/2010/02/les-fees-des-houles-legende-pour.html


Ces fées rendent parfois visite à leurs semblables. L'une de leurs particularités est de vivre en communauté matriarcale avec d'autres fées du même type. Elles peuvent se marier, leurs époux sont des « fétauds » ou « féetauds ». Elles mettent au monde des enfants joufflus. Les lutins guerriers nommés les « Fions » sont leurs serviteurs. Elles possèdent également une grande variété d'animaux domestiques, le plus souvent des poules noires, des coqs et des chats, mais aussi toutes sortes de troupeaux de bovins, d'ovins et de caprins qui ont pour particularité de se rendre invisibles pour pâturer sur les terres des paysans alentour. Plus rarement, elles ont des oies et exceptionnellement, des chevaux.


* Interaction avec les humains


Les interactions entre ces fées et les humains sont nombreuses. Les fées des houles sont facilement visibles de tous pendant la nuit, mais pendant la journée, seul un humain doué de clairvoyance (grâce à un onguent magique dont il se frotte les yeux) serait capable de les voir sous tous leurs déguisements. Les fées n'hésitent pas à répondre aux demandes ni à fournir du pain (qui a la particularité de ne jamais diminuer) et des galettes (parfois avec un pichet de cidre) ou encore des potions de soin, tant que la demande est formulée avec respect et politesse. Ces dons incluent aussi du lard, du beurre, du vin, une bourse qui ne se vide jamais, des vêtements inusables qui s'adaptent à la taille des enfants, des baguettes magiques, des navires enchantés… Certains contes mentionnent même que ces fées tiennent des écoles où les enfants humains sont admis s'ils le demandent : ils y apprennent à se métamorphoser, à voir les illusions et les choses invisibles. Sociables, les fées des houles sont facilement visibles tant qu'elles restent à terre : les pêcheurs de Fréhel assurent les avoir vues danser de nombreuses fois sur la lande. Il arrive que certaines d'entre elles commettent de menus larcins en relevant des casiers à homard ou en faisant paître leur troupeau invisible sur une pâture appartenant à quelqu'un. Cela pousse des paysans et pêcheurs à leur tendre des pièges, que ces fées déjouent avec une grande facilité. Elles n'ont cependant aucune intention malveillante. Selon Françoise Morvan, elles recueillent des enfants humains mais n'abandonnent pas de changelins. Philippe Le Stum cite cependant le conte de la Houle de Chêlin où un enfant est échangé par ces fées. Les fées des houles se portent souvent et facilement volontaires pour devenir marraines d'enfants à naître, et traitent les enfants humains adoptés avec autant d'égards que les leurs. La vie à leurs côtés serait si plaisante que sept ans y paraissent sept mois, et « vingt ans y paraissent un jour ».
Selon les lieux, les fées des houles parleraient différentes langues. Celles des côtes nord de Haute-Bretagne et de Guernesey parleraient le gallo de la côte, tandis que les fées des houles normandes parlent le « français des villes ». Elles sont capables de lire et d'écrire, et peuvent utiliser ce mode de communication pour échanger avec les humains.



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Les fées des houles ont souvent des poules noires


* Localisation

Paul Sébillot répertorie de nombreuses houles auxquelles le folklore populaire associe deux ou trois légendes impliquant ces fées : à Cancale, Saint-Briac, Saint-Jacut (Houle Causseul), Saint-Cast, Étables (houle Notre-Dame), au cap Fréhel, et une douzaine sur la commune de Plévenon. Il en décrit une à Erquy qui, au lieu de « houle », se nomme la « Goule de Galimoux ». La grotte de Saint-Énogat, bien connue des baigneurs de Dinard à son époque, s’appelle aussi la « Goule-ès-Fées ». L'île de Guernesey a elle aussi ses houles et ses fées. Les houles ne sont pas des habitats permanents pour les fées : des récits font état de houles qui s'effondrent ou qui sont creusées par les fées elles-mêmes.


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Des histoires de fées de houles se déroulent sur les falaises du Cap Fréhel


La localisation des fées des houles, depuis la côte de Cancale jusqu'à celle de Tréveneuc, est connue avec une grande précision. Paul Sébillot a chargé d'autres folkloristes de trouver des contes similaires dans les régions avoisinantes. La Basse-Bretagne ne connaît pas de fées des houles, attribuant plutôt les cavernes côtières aux korrigans. En Normandie, de très rares légendes rappellent ces créatures, une tradition attribuant des habitants féeriques aux houles, nommées les « trous des fées »
Par contre, des récits très similaires ont été collectés sur l'île de Guernesey, où est répertorié un Creux-des-Fées tapissé de mica qui le fait briller comme de l'or. Edgar MacCulloch y voit l'origine de la légende selon laquelle les fées possèdent de grandes richesses et sortent danser la nuit à la pleine lune.
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MessageSujet: Re: CREATURES DU FOLKLORE BRETON   CREATURES DU FOLKLORE BRETON I_icon_minitimeMer 6 Fév - 8:26

* Contes et légendes collectés


Sébillot recense une cinquantaine de contes ou fragments de légendes faisait intervenir les habitants des houles. Il parle des histoires de fées des houles comme des « plus curieuses et les plus particulières […] de toutes celles qu’on raconte dans le pays gallot ». Le premier conte de fées collecté dans sa carrière se trouve être celui de « La Houle Cosseu », confié en 1866 par Anselme Carré, fils d'un pêcheur de Saint-Jacut-de-la-Mer, qu'il a rencontré au collège de Dinan. Quelques années plus tard, il recueille le conte de la « Goule-ès-fées » d'Auguste Lemoine, publié dans Littérature orale de la Haute-Bretagne avec de nombreux mots de patois suivant sa version contée en « dialecte gallo de la côte ».

Une légende populaire de Plévenon raconte que les fées des houles du cap Fréhel lavent leur linge à la mare de Gaulehen, au milieu de la lande aride. Elles étendent leurs linges qui sont les plus blancs qu’on puisse voir, sur les gazons qui l’entourent. Celui qui pourrait arriver jusque-là sans remuer ses paupières aurait la permission de s’en emparer ; mais aucun de ceux qui ont tenté l’aventure n’a pu réussir. Dès qu’ils remuent les paupières, le linge devient invisible. Les fées de la houle de la Teignouse, en Plévenon, avaient un bœuf qui pâturait sur la lande ; un jour, il s’en écarta et passa à travers les blés en causant des dommages. Les cultivateurs qui avaient été lésés vinrent se plaindre aux fées, qui pour les dédommager leur donnèrent une belle gâche de pain en leur recommandant de ne jamais en donner à un étranger. Le pain dura deux ans et disparut, parce qu’on en avait coupé un morceau pour un mendiant. D'après le conte « L'école des fées », la houle de la Corbière, à Saint-Cast, héberge des fées qui instruisent leurs enfants à l'école. L’aînée des enfants (humains) d'une famille voisine entend un jour la fée réveiller ses propres enfants pour aller à l'école, et lui demande à suivre le même enseignement avec ses frères et sœurs. Ces enfants humains sont instruits à l'art d'utiliser les baguettes et de voir les illusions. Un récit collecté sur l'île de Guernesey raconte qu'un laboureur tenta de s'emparer du gâteau des fées sans y être invité, et en fut puni.
Il existe aussi à Plévenon un conte faisant intervenir le géant Gargantua parmi ces fées bretonnes, « Gargantua filleul de la reine des fées ».

►La Houle Cosseu


La Houle Cosseu est grotte située non loin de l’extrémité de la presqu’île de Saint-Jacut-de-la-Mer. Un soir, à la nuit tombante, un pêcheur longe les rochers au bas des falaises et aperçoit dans une grotte plusieurs fées. Elles se frottent les yeux avec une sorte de pommade, et aussitôt elles changent de forme et s’éloignent de la grotte, semblables à des femmes ordinaires. Le pêcheur se cache et elles passent sans se douter d'être observées. Il se rend à la grotte réputée hantée et trouve un reste de la pommade. Il s’en met autour de l’œil gauche. Dès lors, il reconnaît les fées quels que soient leurs déguisements et se protège de leurs tours, consistant à mendier du pain chez les humains, à jeter des sorts sur certaines maisons, embrouiller les lignes de pêche ou encore dire la bonne aventure sous la forme de bohémiennes. En se rendant sur une foire, il devine que les fées sont inquiètes à l'idée que quelqu’un les reconnaisse. En passant près d’une baraque où plusieurs fées paradent sur l’estrade, elles le regardent d’un air irrité et, rapide comme une flèche, l’une des fées lui crève l’œil gauche avec la baguette qu’elle tient à la main.


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Pareidolie d’un visage dans un rocher à Saint-Jacut-de-la-mer
https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9e_des_houles


Pour Françoise Morvan, ce conte mêle certains traits propres aux korrigans avec ceux des fées des houles, en particulier les déguisements de bohémiennes. Elles gardent cependant les pouvoirs couramment attribués à ces fées.


►La Goule-ès-Fées / La Houle-aux-Fées


Un soir en plein hiver, la mère Milie, qui est sage-femme, fait entrer chez elle une vieille qui lui demande de l'aide pour un accouchement. Elle la suit jusqu'à la Goule-ès-Fées, ce qui lui révèle la nature de la vieille. Dans cette grotte immense, une jeune femme très belle est l'objet de toutes les attentions. Elle accouche d'un enfant dodu. Les fées donnent à Milie un onguent à la graisse de porc et lui disent d'en frotter l'enfant, en lui recommandant de bien s'essuyer les mains après, sous peine qu'il ne lui arrive du mal. En s'occupant du nouveau-né, Milie se gratte un œil. Elle se rend compte que la grotte misérable est belle comme une église, et que les fées sont vêtues comme des princesses. Avec les fées, des Fions pas plus gros qu'un pouce sont présents. Elle ne dit rien de sa découverte et annonce avoir fini. Les fées la remercient en lui donnant une bourse d'argent. Milie peut désormais voir les fées et en aperçoit souvent pendant ses voyages. Elle le cache jusqu'au jour où elle aperçoit une fée voler en mettant sa main dans le tablier d'une femme sur le marché. Elle crie « à la voleuse », mais la fée se retourne vers elle et lui arrache l’œil vivement, si bien que Milie devient borgne.


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La plage de Saint-Enogat (énogat), où se trouve la Goule-ès-Fées
http://fracademic.com/pictures/frwiki/68/Dinard_plage_Saint-%C3%89nogat.jpg



Ce conte est collecté puis écrit en gallo par Paul Sébillot, qui signale sa volonté de respecter la langue originale dans laquelle il l'a recueilli. Il note aussi que les conteurs n'utilisent pas habituellement ce patois pour conter, ce qui explique pourquoi ce conte forme son unique collecte en gallo. Françoise Morvan le commente en y relevant le motif de la pommade qui rend clairvoyant, présent dans de nombreux autres contes et légendes depuis le Moyen Âge.

Un autre conte lié à ce lieu parle d'un pêcheur irrésistiblement attiré par une femme vêtue de blanc, un soir d'automne dans la brume. Sa barque se brisa dans la Goule-ès-Fées et il perdit connaissance. Le lendemain, il s'éveilla en pleine forme dans un bateau tout neuf rempli d'engins de pêche, amarré à un gros rocher à l'entrée de la Goule-ès-Fées.


► La Houle de la Corbière


Plusieurs contes ont été recueillis à propos de la houle de la Corbière, située à Saint-Cast-le-Guildo. Agnès qui vit au-dessus de cette houle, entend très souvent le bruit d’un rouet, le chant d'un coq, des pleurs d'enfants ou encore le pilon d’une baratte venir de sous sa maison. Elle ne s'inquiète pas, car les fées sont réputées bienfaisantes. Un jour, l’enfant d’Agnès tombe malade. Une fée donne un remède en passant sa main par les pierres du foyer de la cheminée et conseille à Agnès de « conserver soigneusement la bouteille ». Cela sauve l'enfant, mais Agnès raconte tout à ses voisines, prêtant la bouteille à celles qui ont des enfants malades, si bien que l'une d'elles finit par la casser. Lorsque son mari tombe malade, Agnès supplie la fée qui vit sous sa cheminée de lui donner un nouveau remède. La fée la met en garde qu'il s'agit du dernier remède, et qu'il ne faut en parler à personne. Elle demande plus tard aux fées leur aide pour retrouver sa vache et ses deux moutons qu'elle a perdus, les fées lui permettent de trouver trois animaux bien plus beaux. Un soir, alors qu'elle n'a plus rien à donner à manger à son enfant, celui-ci demande du pain aux fées, un pain qui a la propriété de ne jamais diminuer. Une main dépose un tourteau de pain qui ne diminue jamais pour l'enfant, avec la consigne de n'en donner à personne d'autre qu’à ses parents. Un soir, dix ans plus tard, le mari d’Agnès rentre avec l'un de ses amis à qui il coupe un morceau de pain des fées. Mais aussitôt le pain disparaît. Agnès et ses enfants supplient maintes fois les fées de leur donner un autre pain, mais elles restent sourdes à leurs prières.

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La Pointe de la Corbière :
Les récits légués par les anciens parlent des fées qui habitent la
houle (grotte) de la Corbière (qui a des corbeaux), visible du large.
Ces fées sont drapées des plus brillants habits. Mais quand on
s'approche d'elles, leurs belles couleurs disparaissent. Elles sont
souvent jeunes et se plaisent à rendre service aux hommes

http://www.vacanceo.com/albums_photos/voir-photo_545417,order_2,debut_0,jump_0.php

Le conte du bonhomme Mignette, assez similaire, raconte que cet homme blessé au pied voit entrer chez lui une fée qui le guérit et lui donne une chemise inusable. Heureux, il croise plus tard des laboureurs, l'un d'eux leur ayant demandé une galette sans politesse, qui se révèle immangeable. Il demande poliment la même chose et se voit gratifié d'une galette succulente qu'il partage. Une femme ayant entendu parler des fées se rend à la houle et les admire tisser et chanter. La fée qui a guéri Mignette demande à cette femme de le trouver, et lui remet pour la commission une miche de pain qui ne s'épuise jamais et une baguette, avec la consigne de ne jamais en parler. Quand Mignette se rend à la houle, la fée demande à l'épouser. Il accepte, mais puisqu'il est vieux et baptisé, les fées accomplissent un rituel en le cuisant dans le four pour le réduire en cendre et le pétrir, ce qui le rend jeune et beau. Il vit dès lors heureux avec la fée.

Paul Sébillot cite un autre conte dont il n’a pu avoir qu’un résumé. L'une des fées qui habitaient cette houle s’amouracha d’un des soldats qui gardaient la Redoute de la Corbière. Elle suivit son amant à l’armée, à l’époque des guerres de la Révolution. Tant qu’ils furent ensemble, le soldat monta en grade et fut victorieux sans recevoir de blessures. Mais la fée l’ayant abandonné, la chance le quitta aussitôt ; il fut blessé, et toutes les batailles où il figura furent perdues.


► La Houle de Poulifée


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Houle de Poulifé
http://primavera.over-blog.org/article-le-cap-frehel-la-houle-de-poulifee-55316159.html


La Houle de Poulifée est réputée être la plus belle et la plus grande des houles de Plévenon. De jeunes gens du village y pénètrent et découvrent qu'elle est habitée. Deux dames les invitent à dîner ; ils mangent toutes sortes de mets. Le repas fini, les dames leur proposent de revenir une autre fois. Les gens de Plévenon apprennent la nouvelle et viennent souvent rencontrer les deux fées, qui les interrogent sur leur profession, les conseillent et leur donnent du pain et de la viande. Un homme leur apprend qu’il est père de famille et fait part de ses difficultés à nourrir les siens. Une fée lui donne de l'argent et lui dit de revenir quand son épouse sera de nouveau enceinte. Quand il retourne à la houle, l'une des fées lui demande à devenir marraine de l’enfant. Le mari, de retour à la maison, raconte tout à sa femme qui refuse de donner son enfant aux fées. Les dames de la grotte, irritées de ce refus, ôtent tous les présents qu’elles avaient faits. La famille redevient pauvre comme auparavant. Un autre conte, « La Houle de Poulie », évoque le destin des quatorze fils d'une femme de Plévenon, la Mère-aux-quatorze. Elle confie sept de ses fils aux fées de Poulifée, les sept autres les rejoignent après la mort de la femme. Auprès des fées, ces enfants deviennent intelligents (ils étaient nés simples d'esprit) et apprennent à se changer en « toutes sortes de bêtes ». Ils se changent un jour en lapins pour se promener sur la lande, mais un chasseur les abat tous.


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Une houle dans les falaises du Cap Fréhel près de Plèvenon
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:3993.Cap_Frehel-%C3%9Cber_70m_ragt_das_Cap_Frehel_aus_dem_Meer_empor-Cote_de_Emeraude,Village_Plevenon_im_Departement_Cote_de_Armor,
Region_Bretagne.JPG


Un conflit est à l'origine de la mort d'un grand nombre de fées des houles. Une rivalité naît entre les fées de la houle de Château-Serin et celles de Poulifée. Jean, un enfant de Plévenon, devient le filleul d'une fée de Poulifée, si bien qu'une autre de Château-Serin convient de le tuer avant ses dix-huit ans. La marraine fée parvient à sauver l'enfant en l'enfermant dans la houle de Crémus, qu'elle creuse pour lui dans une falaise de Fréhel. Il y atteint l'âge de vingt ans au-delà duquel les autres fées n'ont plus le pouvoir de lui faire du mal. Jean apprend le secret de l'immortalité des fées : il suffit que leurs lèvres entrent en contact avec du sel. Il lui est demandé de ne jamais s'en servir, mais Jean se venge de la fée de Château-Serin qui avait tenté de le tuer en lui déversant un paquet de sel dans la bouche. Aussitôt, toutes les fées disparaissent du pays de Plévenon. Elles abandonnent leur houle en y laissant leur trésor sous la garde d'un nain et d'un coq.
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MessageSujet: Re: CREATURES DU FOLKLORE BRETON   CREATURES DU FOLKLORE BRETON I_icon_minitimeMer 6 Fév - 8:27


► La Houle du Grouin

La houle du Grouin (sur la pointe du Grouin à Cancale) est habitée par de mauvaises fées qui volent les biens des humains et causent des dommages. Un jour, une fermière qui garde ses vaches voit s'approcher une inconnue qui lui demande un peu de lait. Ignorant qu'il s'agit d'une fée, elle refuse sa requête en disant que ses vaches seront traites à l'heure habituelle. La fée la maudit et les vaches ne donnent plus de lait. Elle les vend pour en racheter d'autres, sans succès. Les fées empruntent son âne pour se promener huit jours d'affilée, et l'animal « devient sorcier » à force de les fréquenter, prenant l'habitude d'ensorceler les gens qui le frappent. Les fées font aussi pousser les cornes des moutons et en mettent aux brebis, si bien que leurs propriétaires ne les reconnaissent plus. Elles tondent les moutons et la laine repousse en huit jours. Pour apaiser ces fées, les fermiers leur offrent du beurre. Elles lèvent le sort.


CREATURES DU FOLKLORE BRETON 19020508465922443816107987
La pointe du Grouin à Cancale
http://www.wikiwand.com/fr/F%C3%A9e_des_houles


Le conte « Le roué de mer et la fée » narre la malédiction d'un pêcheur qui a ignoré l'avertissement des fées du Grouin, lui demandant de ne pas lever ses filets. Pour le punir, les fées l'ont changé en poisson, le « roué de mer ». Les fées de la houle du Grouin auraient disparu après un éboulement qui détruisit leur caverne.


► Les Fées de Lûla


La grotte de Lûla, dans la baie de Saint-Cast, est proche d'un parc à huîtres. Son propriétaire se rend compte qu'il est régulièrement volé en huîtres et en homard, il soupçonne les fées et les féetauds et décide de monter la garde. Découvrant que ses voleurs sont invisibles, il tire un coup de fusil. Lorsque la fée éclate de rire à cette tentative, il la maudit. La fée lui répond de ne pas jurer et promet de remettre les huîtres dans le parc le lendemain. Il trouve en effet son parc plein le jour suivant. Heureux, il y retourne huit jours plus tard et dit aux fées de prendre tout ce qu'elles voudront. Les fées lui apparaissent et disent qu'elles gardent le parc, si bien qu'il n'aura plus à s'en inquiéter. Elles précisent aussi qu'en cas de requête, l'homme n'aura qu'à écrire celle-ci sur un bout de papier qu'il déposera à l'entrée de la houle.

Un laboureur voit un jour de la fumée sortir du sol en retournant la terre fertile qu'il venait de travailler. Une voix lui demande de ne pas creuser davantage car s'il détruit la maison des fées, elles détruiront la sienne. Il répond ne pas leur vouloir de mal, et la fée lui propose un cadeau pour ne pas avoir à creuser plus profondément. Il demande un croc et une bêche capables de travailler tout seul, ce qu'il obtient. Les outils remplissent parfaitement leur office jusqu'au moment où ils sont trop usés et doivent être amenés chez le forgeron. Dès lors, ils perdent leur enchantement. Le paysan cherche en vain à retrouver les fées pour leur demander de nouveaux outils, puis apprend qu'elles ne sortent que la nuit. Il se rend à leur houle gardée par un féetaud, qui lui conseille de revenir plus tard avec un chat noir et un coq à offrir en présent aux fées. Il se procure les deux animaux et revient, le féetaud est ravi du présent et lui offre des outils qui besognent seuls sans s'user, ainsi qu'un navire capable d'aller sur la mer ou dessous. Sa femme demande des vêtements et du pain pour ses enfants, elle obtient des vêtements qui ne s'usent pas et du pain qui ne diminue jamais. Le féetaud demande au laboureur et à son épouse de ne jamais montrer le bateau à quiconque, puis annonce qu'il s'agit du dernier service rendu par les siens aux hommes, avant leur départ définitif.


* Analyse


Les fées des houles ont de nombreuses caractéristiques attribuées aux fées de manière générale. Les contes qui leur sont liés comportent une forme de sagesse : celui qui veut profiter des fées ou qui n'est pas sincère à leur égard est puni, celui qui leur demande un service sans arrière-pensée ou qui s'émerveille est récompensé. De même, les « mauvaises » fées des houles ont, d'après Morvan, une caractéristique essentielle qui est d'agir dans un but qu'elles gardent secret, à l'inverse des fées bienfaisantes qui agissent sans arrière-pensée. Les enfants du conte de L'école des fées, qui se font remettre la pommade magique permettant de voir les enchantements par les fées elles-mêmes, ne sont jamais punis, contrairement aux adultes qui l'ont volée. Pour Morvan, « les dons de ces fées reviennent comme un reflet dans un miroir, avant que vous n'ayez pu prévoir ce qui serait à votre image ». Le thème de leur disparition est également très symbolique (voire alchimique), puisque les fées de la houle de Poulifée tuées par le sel, créatures plutôt solaires, laissent leur ancien lieu de vie sous la garde d'un nain, une créature typique chtonienne, et d'un coq qui symbolise le brasier prêt à renaître.


* Evolution des croyances


Il est difficile de connaître l'origine exacte des récits de fées des houles. Roger Sherman Loomis voit une parenté entre les fées de Haute-Bretagne et la Morgain des romans arthuriens, grâce à l'existence de nombreux récits autour de Margot la fée. Philippe Le Stum évoque l'ascendance des Parques, déesses antiques présidant la destinée, en raison des relations entretenues par ces fées avec la noblesse, et leur habitude de devenir marraines d'enfants. D'après Sébillot et Edgar Mac Culloch, bailli de Guernesey à la fin du XIXe siècle, les croyances liées aux houles pourraient avoir été volontairement colportées et entretenues par des contrebandiers qui entreposaient leurs marchandises dans ces cavernes. Quoi qu'il en soit, d'après Richard Ely et Amélie Tsaag Valren, « la Bretagne craint [ces fées] autant qu'elle les aime ». La croyance était encore forte en Haute-Bretagne à la fin du XIXe siècle, surtout chez les femmes âgées nées au XVIIIe siècle, dont plusieurs pensent que les fées ont réellement existé. D'après plusieurs conteurs qui ont confié ces histoires à Sébillot dans les années 1880, leurs grands-pères avaient connu les fées des houles. Les anciens de l'époque assurent avoir partagé les danses et les rondes de ces fées, ou les avoir entendues chanter. Sébillot précise aussi que la croyance aux fées a fortement reculé au début du XXe siècle, particulièrement avec la création d'une station balnéaire dans la baie de Saint-Malo. Beaucoup de gens estiment que ces fées ont disparu au cours du XIXe siècle, considéré comme le « siècle invisible ». Certains contes laissent espérer un retour possible des fées des Houles « en des temps visibles », c'est-à-dire au siècle suivant (le XXe siècle). Cette croyance s'est conservée au point qu'en 1900, des paysans prennent des dames passant en automobile pour des fées de retour dans leur pays.

Les fées des houles semblent avoir fait l'objet d'une réelle vénération. À Saint-Suliac, la grotte connue sous le nom de « l'antre de la Fée du Bec du Puy », sur les bords de la Rance, aurait hébergé une fée des houles capable de calmer le vent et la mer : elle sortait de sa grotte le soir, d’abord en vapeur blanche et indistincte, prenant ensuite la forme d’une belle femme aux habits couleur de l’arc-en-ciel. Les marins partant pecher avaient l'habitude de lui rendre hommage en déposant des fleurs à l'entrée de sa grotte. Le curé de Saint-Suliac en est venu à exorciser cette créature, qui n'aurait depuis « plus aucun pouvoir ». Le cas de cette fée est cependant un peu particulier au regard des autres récits de fées des houles, la créature semblant intermédiaire entre ces dernières, et les personnages du type Marie Morgane et lavandières.



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La fée des houles réputée vivre sur les rives de la Rance
à Saint-Suliac aurait été exorcisée



Un certain nombre de contes évoquent la disparition de ces fées, dont celui de la houle Lûla et ceux de la houle Saint-Michel à Erquy et de la houle du Châtelet, où les fées disent qu'elles partent « pour un autre pays ». D'autres sont tuées dans l'effondrement de leur houle. Un « homme de mer » aurait séjourné dans la houle de Poulifée puis celle de la Teignouse, avant de partir en emmenant avec lui tous les habitants de la houle en Angleterre. Les raisons évoquées pour ces départs sont certainement liées à l'influence de l'Église et de l'éducation à l'école, explication renforcée par le fait que l'immortalité de ces fées est perdue avec le sel du baptême, ce qui rappelle le recul des divinités païennes face au christianisme.



SOURCE :https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9e_des_houles
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MessageSujet: Re: CREATURES DU FOLKLORE BRETON   CREATURES DU FOLKLORE BRETON I_icon_minitimeMer 6 Fév - 8:28

* Contes et légendes


► la fée exorcisée (Saint-Suliac)


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A l’extrémité de la commune de Saint-Suliac, est une grotte appelée l’antre de la Fée du Bec du Puy.

A sa voix jadis, les vents soufflaient moins fort, les flots se calmaient, et la mer devenait tranquille et transparente, comme un lac de cristal. Aussi voyait-on chaque marin, en partant pour la pêche, venir sur la grève sacrée, offrir ses hommages à la belle déesse, qui lui rendait le vent favorable et la pêche abondante.

Les femmes, les soeurs, les filles, les amantes des absents, venaient déposer de nombreuses guirlandes de fleurs sauvages, à l’entrée de son impénétrable grotte, gardée par une meute de chiens invisibles, toujours aboyants et prêts à dévorer l’imprudent qui se hasardait à en forcer l’entrée.

On dit qu’un jour, des bergers revenant de pâturages, trouvèrent à la tombée du jour, à l’entrée de la grotte, une jeune fille expirante : son fiancé n’avait encore jamais manqué au rendez-vous, quand, trois jours auparavant, elle avait vu la fée.

«depuis,», confia-t-elle, «je l’attend vainement : le vent et la mer ont été contre nous, et cependant, je conserverais l’espoir, si la Fée ne m’était de nouveau apparue.»

La veille au soir, elle se trouva face à la Dame du Puy; voulant fuir, les forces lui manquèrent, et elle tomba anéantie à la place où l’on venait de la trouver.

«mes jours sont comptés,» dit-elle; «allez me chercher un prêtre : la fée m’a dit des choses qui me laissent aucun doute sur ma fin prochaine. Mon fiancé n’est plus! Que ferai-je ici-bas? Allez mes amis, hâtez-vous, le temps presse, et mes forces m’abandonnent.»


Les bergers, ne doutant plus de la fatale rencontre, la portèrent sur leurs épaules jusqu’au bourg, où elle expira. Le curé de Saint-Suliac, suivi d’un nombreux cortège, croix et bannière en tête, se rendit à la grotte, où il somman la fée de comparaître, répétant trois fois la sommation, sans résultat.


Alors, il l’exorcisa et lui ordonna de la part de Dieu de ne plus apparaitre en ces lieux. On ne vit rien, mais on entendit un cri de douleur sortir de la montagne, et des imprécations qui glacèrent tous les coeurs furent répétées par les échos des vallons de la Rance.

Depuis ce jour, on la voit bien quelquefois se promener au clair de lune, mais elle s’enfuit, dès que l’homme approche l’endroit où elle se trouve.

En revenant sur les galets de la grève, le cortège trouve un corps inanimé que les flots y avaient déposé depuis son passage. C’était le jeune marin disparu, le fiancé de la jeune fille qui, faisant chaque jour la traversée de la Rance à la nage, avait péri dans le trajet, et que la fée en fuyant, avait jeté comme une dernière vengeance sur les pas du clergé qui le fit enlever et transporter en terre bénite.

Source : http://celtijima.skynetblogs.be/archive/2012/05/05/la-fee-exorcisee-saint-suliac.html


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la pommade magique (Cap Fréhel)
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MessageSujet: Re: CREATURES DU FOLKLORE BRETON   CREATURES DU FOLKLORE BRETON I_icon_minitimeMer 6 Fév - 8:29

FIONS




Terminologie, origine et genre
• Caractéristiques
• Localisation
• Contes collectés
• Culture populaire











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MessageSujet: Re: CREATURES DU FOLKLORE BRETON   CREATURES DU FOLKLORE BRETON I_icon_minitimeMer 6 Fév - 8:30

FIONS


Les Fions sont des créatures du petit peuple surtout mentionnées dans le folklore maritime de la Haute-Bretagne, de type lutin. Ils sont peut-être d'origine anglaise. L'essentiel des récits à leur sujet provient des collectes de Paul Sébillot, à la fin du XIXe siècle. Caractérisés par leur habitat dans les rochers et les grottes du rivage nord de la Bretagne, les Fions mènent une vie militaire en communauté avec les fées des houles, dont ils sont les serviteurs. Organisés en bataillons, ils guerroieraient sur un navire en or. D'après les contes, ils possèdent du bétail qu'ils font paître et donnent parfois des objets enchantés ou de la nourriture aux humains. Pierre Dubois et Joann Sfar font intervenir un Fion dans la série de bande dessinée Petrus Barbygère, en 1996 et 1997.



Terminologie, origine et genre


L'origine du nom de « Fions » n'est pas connue, et son usage reste peu clair. Pour Walter Evans-Wentz, ce terme semble originellement désigner des fées, mais il peut s'appliquer à des créatures du petit peuple des deux sexes. Les avis divergent à ce sujet, car si pour Paul Sébillot « il n'y avait pas de Fions femelles, du moins dans les houles », selon Pierre Dubois, ils sont perçus comme des créatures hermaphrodites. Les Fions sont crédités d'une habitude plutôt propre aux fées en France, qui est de garder du bétail3. De plus, les Fions ont remplacé les fées des houles dans plusieurs lieux de Bretagne4. Françoise Morvan les voit apparentés aux fairies anglo-saxonnes5, tout comme les Jetins : le nom de leurs grottes, les houles, est tiré de hole, signifiant « trou » en anglais. De plus, leurs caractéristiques rappellent sur plusieurs points des créatures anglaises. Les Fions représenteraient l'un des rares cas d'influence anglaise sur le folklore breton, mais le nombre limité des informations à leur sujet empêche d'en savoir davantage.


Caractéristique


Par rapport aux autres lutins de Bretagne, les Fions sont nettement caractérisés. Ils ne peuvent se comparer qu'aux Jetins, n'étant proches ni des korrigans, ni des changelings7. Ils n'appartiennent pas non plus à la même famille de créatures que les fées des houles, qu'ils servent. Ce sont les seuls lutins réputés vivre avec des fées, dans un « état de domesticité ». Leur rôle nettement militaire et leur organisation en bataillons forment également une particularité unique chez des lutins. À Saint-Briac, les Fions portent des habits d'amiraux, s’entraînent en bataillon de trente et guerroient sur un navire en or appartenant aux fées, contre les fées de Chêlin. Ils aident parfois (mais plus rarement) les fées à tisser sur leurs rouets, toujours en bataillons. Il leur arrive de jouer au bouchon avec des pièces de cent francs, et de s'entraîner avec de petits fusils en or.



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Une fée des Houles réputée partager son
Habitat cavernicole avec les Fions qui lui
Servaient de domestiques



Pour Françoise Morvan, les Fions rappellent des petits soldats de plomb8. D'après un collectage de Paul Sébillot, ils sont de si petite taille « que leurs épées n'étaient guère plus longues que des épingles de corsage ». Il attribue aux Fions des houles un pouce de hauteur, précisant ne pas avoir eu de description de Fions terrestres, eux aussi réputés très petits. Pierre Dubois signale des histoires de Fions jouant avec les enfants, ce qui provoquait l'inquiétude des mères car les Jetins, proches d'eux, sont des voleurs d'enfants.


Localisation


Les cavernes maritimes de la côte nord de Haute-Bretagne, dites « houles », sont le domaine habituel des Fions. La seule grotte bretonne connue pour servir de demeure à des nains serait d'ailleurs une « Cache à Fions » de Pleurtuit, près de la Rance maritime. Les Fions sont signalés près de Dinard, sur les bords de la Rance, mais aussi à Saint-Briac et sur l'île de Batz.


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La Rance maritime à Pleurtuit. Les cavernes rocheuses sur
les bords seraient le domaine des Fions, selon Paul Sébillot.



Contes collectés


Plusieurs contes recueillis par Paul Sébillot parlent des Fions. Auguste Lemoine raconte que la vache noire des Fions du Pont-aux-Hommes-Nés a un jour mangé le blé noir d'une famille. Face aux protestations de la femme propriétaire du champ qui s'est rendue jusqu'à leur cache, les Fions lui font don d'un godet de blé noir qui ne s'épuise jamais, en lui recommandant bien de n'en donner qu'à sa famille et jamais à un étranger. Mais la femme oublie cette promesse et elle donne du blé noir à un chiffonnier. Dès lors, la famille n'a jamais pu ravoir de blé noir. Les Fions établis aux bords de la Rance dans les « caches » à leur taille possèdent de mystérieux fours enchantés. Un jour, des hommes qui charruent non loin les entendent souffler dans une corne pour appeler au four. Ils demandent aux Fions un tourteau de pain. En arrivant au bout de leur sillon, ils trouvent le pain posé sur une nappe, avec des couteaux. Mais l'un des laboureurs met un couteau dans sa poche, provoquant la disparition instantanée de la nappe et de tout ce qu'elle contenait. Le conte du navire des fées narre une bataille qui eut lieu entre les fées de Saint-Briac et celles de Chêlin. Le rôle des Fions y est décisif, puisqu'ils mettent le Diable en pièce avec leurs armes.

D'autres contes mentionnent des Fions sans qu'ils en soient le sujet principal. Toussainte Quémat confie en 1881 le conte de « la Fée de la Corbière » à Paul Sébillot, mentionnant des Fions serviteurs qui tissent sur une quenouille sur l'ordre des fées.


Culture populaire

Pierre Dubois et Joann Sfar font intervenir un Fion dans la bande dessinée Petrus Barbygère : la petite créature apparaît dès le début du premier album, poursuivie par une horde de pirates, pour demander son aide au célèbre elficologue. Dans La Grande Encyclopédie des lutins, Pierre Dubois raconte qu'après la disparition des fées des houles, les Fions sont partis s'installer dans des cavernes à l'état semi-sauvage. Certains d'entre eux seraient partis au nord de l'Irlande, et y terroriseraient les gens depuis.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fions
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MessageSujet: Re: CREATURES DU FOLKLORE BRETON   CREATURES DU FOLKLORE BRETON I_icon_minitimeMer 6 Fév - 8:31

GROA’CH



Etymologie
• Caractéristiques
• Apparence
• Attributs et caractères
• Contes et légendes collectés

► la Groa’ch de l’Ile de Lok
► la Groa’ch de la fontaine
► la fée du puits
► les fées de la mer
► la fée de Lamascol


Localisation, toponymes et cultes
• Analyse
• Légende

► la fée de l’île de Loc’h









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MessageSujet: Re: CREATURES DU FOLKLORE BRETON   CREATURES DU FOLKLORE BRETON I_icon_minitimeMer 6 Fév - 8:33

GROAC’H


Une groac'h (breton pour « fée », « sorcière » ou « vieille femme », pl. groagez) est une fée bretonne liée à l'eau. Multiforme, elle est souvent vieille et nocturne, apparentée aux ogres et aux sorcières, parfois avec des dents de morse. Réputée vivre dans des cavernes, sous le sable ou sous la mer, la groac'h a du pouvoir sur les éléments de la nature et maîtrise la métamorphose. Elle est surtout connue comme une figure malveillante, en particulier à cause du conte d'Émile Souvestre La Groac'h de l'île du Lok. La fée y séduit les hommes qu'elle change en poissons et les sert comme repas à ses hôtes, sur l'une des îles de l'archipel des Glénan. D'autres contes les présentent comme de vieilles fées solitaires pouvant combler de cadeaux et de dons les humains qui leur rendent visite.

Plusieurs toponymes de Basse-Bretagne sont attribués à une groac'h, en particulier des mégalithes dans les Côtes-d'Armor, ainsi que l'île de Groix dans le Morbihan, et le phare de la Vieille. L'origine de ces fées appartenant à l'archétype de « la Vieille » est à rechercher dans des divinités féminines antiques diabolisées avec le christianisme. L'influence des écrivains bretons, au xixe siècle, les a rapprochées de la figure féerique classique. La groac'h apparaît régulièrement dans des œuvres littéraires récentes, comme La Pâleur et le Sang (1983) de Nicolas Bréhal.



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A Broac’h de l’île du Lok d’après Théophile Busnel, pour les
Contes et légendes de Basse-Bretagne (1891)


* Etymologie

Selon Philippe Le Stum, à l'origine, « groac'h » semble être le mot breton pour désigner les fées de manière générale. Il a évolué pour désigner une vieille créature, à la beauté trompeuse. Il est parfois orthographié « groah », la consonne finale se prononçant comme le ch en allemand. L'un des pluriels possibles est groagez. Selon Joseph Rio, l'assimilation entre la groac'h et la fée est davantage le résultat de l'influence du conte et des commentaires d'Émile Souvestre qu'une croyance réellement issue des traditions populaires de Basse-Bretagne : La Groac'h de l'Île du Lok, conte destiné à un public de lettrés, fait appel à une technique d'écriture basée sur l'utilisation interchangeable des mots « fée » et « groac'h ». Anatole Le Braz commente ce nom, disant que « Groac'h est pris tour à tour en bonne ou en mauvaise part. Il signifie vieille sorcière ou simplement vieille femme ».


* Caractéristiques

Les groagez sont les fées le plus souvent rencontrées en Bretagne, généralement dans les forêts et près des fontaines : les fées des puits bretons en sont essentiellement7. Un certain nombre de « fées des mers » portent également le nom de groac'h, parfois de façon interchangeable avec ceux de « Mary Morgane » ou de « sirène ». Joseph Mahé parle (1825) d'une mauvaise créature dont il était effrayé pendant son enfance, réputée vivre dans les puits d'où elle submerge les petits enfants tombés dedans. Il est possible que Souvestre ait puisé les caractéristiques maléfiques de « sa » groac'h chez Mahé, il avoue en effet dans ses notes une certaine réinvention de la tradition.


* Apparence

En raison de leur caractère multiforme, les groagez sont difficiles à définir. L'une d'elles passe pour fréquenter les alentours de Kerodi, mais les descriptions varient : une vieille femme courbée et appuyée sur une béquille, ou bien une princesse richement vêtue, accompagnée de korrigans. Les descriptions insistent souvent sur l'aspect de vieille femme, Françoise Morvan parlant de fée-scarabée. Elle relève des cas où les groagez ont des dents « de morse » exceptionnellement longues, depuis la longueur d'un doigt jusqu'à traîner par terre. Dans d'autres cas, elles n'ont pas de dents ou rien n'est précisé de cet attribut. Il arrive qu'elles soient bossues. Le conteur Pierre Dubois les décrit comme des métamorphes capables de prendre des apparences des plus flatteuses aux plus répugnantes : cygnes ou larves myopes et flasques. Il leur attribue des dents vertes ou, beaucoup plus rarement, rouges, ainsi qu'un « mante[au] d'écailles ». Pour Morvan, la variété de ces descriptions provient de deux phénomènes. D'une part, il se pourrait que ces fées changent d'apparence en vieillissant, pour prendre celle de batraciens à pustules. D'autre part, une tradition russe rapportée par André Siniavski veut que les fées passent par des cycles de rajeunissement et de vieillissement selon les cycles de la lune : une tradition similaire a peut-être existé en Bretagne.



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La groac’h arbore parfois de longues dents
Comme celles des morses


* Attributs et caractères


Pierre Dubois compare la groac'h à une ogresse ou une sorcière d'eau. André-François Ruaud la rattache plutôt aux ondines, Richard Ely et Amélie Tsaag Valren aux sorcières, Édouard Brasey la décrit comme une « fée lacustre ». Quoi qu'il en soit, la groac'h est l'une des plus puissantes fées des eaux bretonnes. Depuis son habitat aquatique comme sur terre, elle a pouvoir sur les éléments. Celle du château de Lanascol pourrait faire bouger les feuilles mortes à l'automne et les changer en or, ou bien faire s'incliner les arbres et frissonner les étangs sur son passage. Bien qu'elle soit surtout connue par des représentations négatives, la groac'h n'est pas forcément mauvaise. Il lui arrive de recevoir poliment des humains dans son repaire et d'offrir des objets magiques (par trois le plus souvent), des trésors et des guérisons. Comme de nombreuses autres fées, elle s'occupe aussi à ses lessives et à filer. Elles sont autoritaires mais généralement pleines de bonnes intentions. Le plus souvent, les groagez sont décrites comme des solitaires dans leur retraite sous la mer, dans un rocher ou dans le sable. Certains contes font état d'une vie en famille uniquement féminine. Les groagez n'abandonnent par leurs enfants et ne laissent pas de changelin. Il arrive qu'elles soient accompagnées d'un cheval d'eau vert et d'un homme-brochet. Elles sont plus inconstantes et plus sensibles que les autres fées bretonnes, pouvant facilement prendre ombrage. Dans le Finistère, des groagez révèlent aux mineurs l'existence du plomb argentifère.


* Contes et légendes collectés


Plusieurs collectes font état d'une groac'h en divers lieux de Bretagne. Souvestre évoque l'une de ces fées, assimilée à une naïade, dans un puits de Vannes : cette légende semble assez populaire à son époque, et pourrait avoir les mêmes sources que le conte de la fée du puits. Il rejoint le thème des « fileuses près de la fontaine » dans la classification Aarne-Thompson. Un récit collecté par Anatole Le Braz fait d'une de ces fées la personnification de la peste : un vieil homme de Plestin trouve une groac'h qui lui demande son aide pour traverser la rivière. Il la porte, mais elle devient de plus en plus lourde, si bien qu'il la re-dépose là où il l'a prise, évitant du même coup une épidémie de peste au pays de Lannion. François-Marie Luzel rassemble lui aussi plusieurs traditions autour des groagez, que les habitants fuiraient comme l'Ankou. Certaines sont réputées pouvoir se changer en poulains, ou encore hanter la forêt de Coat-ann-noz (le bois de la nuit). L'étang du duc à Vannes hébergerait une groac'h, ancienne princesse qui s'est jetée à l'eau pour fuir un amant trop entreprenant, et que l'on verrait parfois démêler ses longs cheveux blonds avec un peigne en or.


► La Groac’h de l’île de Lok


Le plus célèbre conte évoquant une groac'h est celui de La Groac’h de l’Île du Lok, collecté puis écrit et arrangé par Émile Souvestre pour son recueil Le Foyer breton (1844). Houarn Pogamm et Bellah Postik, cousins orphelins, grandissent ensemble à Lannilis et s'aiment, mais ils sont pauvres. Houarn part chercher fortune. Bellah lui confie une clochette et un couteau, elle garde le troisième objet magique en sa possession, un bâton. Houarn arrive à Pont-Aven et y entend parler de la groac'h de l’île du Lok, une fée qui habite le lac de la plus grande des îles Glénan, réputée aussi riche que tous les rois réunis. Houarn se rend sur l’île du Lok et monte dans un canot enchanté en forme de cygne qui le conduit sous l'eau, dans la demeure de la groac'h. Cette femme superbe lui demande ce qu'il veut, Houarn répond qu'il cherche de quoi acheter une petite vache et un pourceau maigre. La fée lui offre à boire du vin enchanté et lui demande de l'épouser. Il accepte, mais en voyant la groac'h attraper et faire frire des poissons qui gémissent, il a peur et ressent des remords. La groac'h lui donne le plat de fritures de poisson et s'absente pour chercher du vin.


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Houarn sur le canot enchanté de la groac’h.
d’après Théophile Busnel,
Contes et légendes de Basse-Bretagne, 1891.


Houarn tire son couteau, dont la lame détruit les enchantements. Tous les poissons se redressent et deviennent de petits hommes. Ce sont des victimes de la groac'h, qui ont accepté de l'épouser avant d'être métamorphosés et servis à dîner aux autres prétendants. Houarn tente de s'échapper mais la groac'h revient et lui lance le filet d'acier qu'elle porte à sa ceinture, ce qui le change en grenouille. La clochette qu'il porte à son cou tinte et Bellah l’entend à Lannilis. Elle prend son bâton magique qui se change en bidet rapide, puis en oiseau pour traverser la mer. Au sommet d'un rocher, Bellah trouve un petit korandon noir, le mari de la groac'h. Il lui apprend le point faible de la fée. Le korandon offre des habits d'homme à Bellah et lui permet de se déguiser. Lorsqu'elle arrive auprès de la groac'h, celle-ci est très heureuse de recevoir un si beau garçon et cède à la demande de Bellah, qui voudrait attraper ses poissons avec le filet d’acier. Bellah lance le filet sur la fée en la maudissant : « deviens de corps ce que tu es de cœur ! ». La groac'h se change en créature hideuse, la reine des champignons, qui est jetée au fond d'un puits. Les hommes métamorphosés et le korandon sont délivrés, Bellah et Houarn prennent les trésors de la fée, s'épousent et vivent heureux.

D'après Joseph Rio, ce conte de Souvestre témoigne d'un important travail d'écriture sur le personnage de la groac'h. Il explique son choix de le placer sur l'île du Lok par la multiplicité des versions des conteurs. La Groac'h de l'île du Lok connaît un grand succès en Allemagne, plus encore qu'en Bretagne. Henrich Bode le publie sous le titre de « La fée des eaux » en 1847. Il est réédité en 1989 et 1993. Ce conte est également traduit en anglais (the Groac’h of the Isle), et publié notamment dans The Lilac Fairy Book en 1910. Il sert de matériel d'étude de la langue française pour les élèves britanniques entre 1880 et 1920.


► La Groac’h de la Fontaine

Ce conte, collecté par Joseph Frison vers 1914, parle d'une fillette qui se rend de nuit à la fontaine pour aider sa mère. Elle découvre qu'une groac'h y habite. La fée lui demande de ne plus jamais revenir la nuit, faute de quoi jamais la fillette ne reverra sa mère. Cette dernière tombe malade et la fillette retourne puiser de l'eau la nuit malgré l'interdiction. La groac'h capture la fillette et la séquestre dans sa grotte, qui a tout le confort disponible. Bien que privée de sa famille, la petite fille y est heureuse. Une jeune groac'h vient la garder pendant que la groac'h de la fontaine est en visite auprès d'une de ses sœurs. Elle meurt en compagnie de sa sœur et transmet un message à la jeune groac'h : la fillette est libre de partir si elle le souhaite. Sachant que la demeure de la groac'h est bien plus confortable que la sienne, la fillette demande une clé pour pouvoir entrer et sortir à son aise. La jeune groac'h lui demande d'attendre un mois, le temps que meure la sœur aînée. Elle lui remet alors deux clés, avec la consigne de ne jamais rester dehors après le coucher du soleil. La jeune fille rencontre l'une des siennes en se promenant et décide de rentrer plus tôt pour tenir sa promesse. Elle rencontre plus tard un jeune homme très beau, qu'elle quitte en lui promettant de revenir le lendemain. La groac'h lui conseille de l'épouser, garantissant que cela lèvera l'interdiction de rentrer avant le coucher du soleil. Elle suit le conseil et vit heureuse avec son nouvel époux.


► La Fée du Puits / Groac’h ar puñs


D'après ce conte récent (collecté par Théophile Le Graët en 1975), un homme veuf, ayant une fille, épouse une femme noire de peau, qui a une fille de même apparence. La nouvelle épouse traite très mal sa belle-fille et lui demande de filer toute la journée. Un jour qu'elle file près d'un puits, elle rencontre une vieille fée aux dents de morse qui lui offre de nouveaux habits, lui guérit les doigts, file à sa place et lui propose de partager sa demeure, où la jeune fille s'empresse d'emménager et y devient très heureuse. Quand elle annonce son souhait de partir, la fée lui remet une pierre magique. Elle rentre chez sa marâtre où, avec ses nouveaux habits, personne ne la reconnaît. La pierre fée lui permet d'obtenir tout ce qu'elle veut. La fille noire devient jalouse et se jette dans le puits en espérant obtenir les mêmes dons. La fée lui remet un chardon. La fille noire souhaite voir apparaître le plus grand prince du monde pour qu'il la demande en mariage, mais c'est le Diable qui apparaît et l'emporte. Depuis, la gentille fille est retournée dans sa maison au fond du puits, et on peut l'entendre chanter certains jours.


► Les Fées de la Mer / Groac’had vor


Ce conte se déroule sur l'île de Groagez (l'« île aux femmes » ou l'« île aux fées »), que Paul Sébillot décrit comme étant la demeure d'une vieille enchanteresse fileuse, dans le Trégor, à un kilomètre de Port Blanc. D'après ce conte collecté par G. Le Calvez à la fin du XIXe siècle, une groac'h vor (fée de mer) vit dans un rocher creux de cette île. Une femme vient à y passer et tombe sur la vieille fée en train de filer sur sa quenouille. La groac'h invite la femme à l'approcher et lui remet sa quenouille, précisant que cela fera sa fortune, mais qu'elle ne devra en parler à personne. La femme rentre chez elle et devient très vite riche grâce à la quenouille qui ne diminue jamais, et dont le fil est d'une qualité bien supérieure à tous les autres. Mais la tentation d'en parler se fait plus forte. À l'instant où elle révèle que sa quenouille vient d'une fée, tout l'argent qu'elle a gagné avec disparaît.


► La Fée de Lanascol / Groac’h Lanascol


Cette histoire a été collectée par Anatole Le Braz, qui fait référence à la croyance aux fées parmi les personnes de sa connaissance auprès de son ami Walter Evans-Wentz. Une gentilhommière en ruine, nommée le « château de Lanascol », passe pour abriter une fée connue sous le nom de groac'h Lanascol. Un jour, les propriétaires des lieux mettent en vente une partie du domaine qu'ils n'habitent plus. Un notaire de Plouaret supervise la vente aux enchères, au cours de laquelle les prix montent très haut. Soudain, une voix féminine douce et impérieuse surenchérit de mille francs. Toute l'assistance cherche qui a dit cela, mais il n'y a aucune femme dans la salle. Le notaire demande alors à haute voix qui a enchéri, et la voix féminine répond « groac'h Lanascol ! ». Tout le monde s'enfuit et, depuis lors, d'après Le Braz, le domaine n'a jamais trouvé d'acquéreur.


* Localisation, toponymes et cultes


De nombreux toponymes en Basse-Bretagne sont attribués à une « groac'h ». Le Grand Menhir dit Men Er Groah, à Locmariaquer, doit probablement son nom à un amalgame entre le nom breton de la grotte (« groh ») et celui de cette vieille fée. Pierre Saintyves cite dans la même commune une « table de la vieille », un dolmen nommé daul ar groac'h. À Maël-Pestivien, trois pierres de deux mètres de hauteur, posées à côté l'une de l'autre au village de Kermorvan, sont connues sous le nom de Ty-ar-Groac'h, soit « la maison de la fée ».

En 1868, un menhir de huit mètres nommé Min-ar-Groach fut détruit à Plourac'h. À Cavan, le tombeau de la « groac'h Ahès », ou « Be Ar Groac'h », est par contre attribué à la géante Ahès. Il existe un « Tombeau de la Groac'h Rouge » à Prat, attribué à une « fée rouge » qui aurait apporté les pierres dans son tablier. Ce mégalithe est cependant presque détruit. D'après Souvestre et le celtomane Alfred Fouquet (1853), l'île de Groix devrait son nom (en breton) à des groagez, décrites comme « des druidesses » désormais vues comme de vieilles femmes ou de vieilles sorcières. La philosophe Claire de Marnier relie cette croyance faisant des îliens des fils de la sorcière à une « pensée merveilleuse », propre à l'« âme bretonne ».


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Le Grand Menhir, dit Men Er Groah, à Locmariaquer.


Un rocher de Croac'h Coz, soit l'« île de la vieille fée » rattachée à Plougrescant, serait habité par une vieille groac'h qui file de temps en temps. Sébillot raconte que les pêcheurs de Loguivy (à Ploubazlanec) craignaient jadis de passer près de la grotte nommée Toul ar Groac’h (trou de la fée), et préféraient se coucher sous leur bateau retourné sur la grève en attendant la prochaine marée, pluôt que de risquer de fâcher la fée. De même, Anatole Le Braz cite Barr-ann-Hëol, près de Penvénan, comme étant un lieu dangereux où veille une groac'h prête à se saisir des gens attardés, à l'angle de deux routes. À Ouessant, de nombreux toponymes y font référence, dont la Pointe de la Groac'h et le phare de la Vieille, en référence, d'après Georges Guénin, à « une espèce de sorcière ».

Quelques traces de possibles cultes rendus à ces fées sont recensées. Paul-Yves Sébillot raconte que les malades venaient jadis se frotter à la statue préchrétienne dite Groac'h er goard (ou Groac'h ar Goard), pour obtenir guérison. Cette vieille statue de granit de sept pieds de haut, plus connue sous le nom de Vénus de Quinipily, représente une femme nue aux « formes indécentes » et pourrait être un vestige du culte de Vénus ou d'Isis.


* Analyse

Selon Marc Gontard, la groac'h témoigne de la diabolisation des anciennes divinités féminines sous l'influence du christianisme : elle a été changée en sorcière, tout comme d'autres divinités l'ont été en filles perdues et en sirènes. Son palais au fond des eaux est un motif typique des contes et récits féeriques, que l'on retrouve entre autres dans les textes de la légende arthurienne, le folklore irlandais et plusieurs contes hispaniques. Pierre Dubois rapproche la groac'h d'un grand nombre de fées des eaux maléfiques, comme Peg Powler, Jenny Greenteeth, la mère Engueule et les ogresses vertes de Cosges, qui entraînent les humains au fond des eaux pour les dévorer. Joseph Rio l'inscrit dans une évolution globale des fées bretonnes entre 1820 et 1850 qui, de petites créatures noiraudes et ridées proches des korrigans, deviennent de plus en plus souvent de grandes et jolies femmes dans les textes des lettrés de l'époque, probablement pour rivaliser avec les fées germaniques.


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La groac’h est rapprochée du personnage archétypal de « la Vieille »
(ici une représentation de Baba Yaga)


La groac'h a été rapprochée du personnage énigmatique et archétypal de « la Vieille », étudié par différents folkloristes. Ce nom est souvent lié à des mégalithes. Edain McCoy assimile la groac'h à la Vieille (Crone, en anglais), citant notamment la traduction courante par « sorcière ». Elle ajoute que « nombre de contes bretons présentent cette créature de manière négative, aucun n'en dresse un portrait flatteur ».


SOURCE : https://fr.wikipedia.org/wiki/Groac%27h
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MessageSujet: Re: CREATURES DU FOLKLORE BRETON   CREATURES DU FOLKLORE BRETON I_icon_minitimeMer 6 Fév - 8:34

La fée de l'île de Loc'h



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L’histoire qui débute à Lannilis est celle de Houarn Pogamm et de Bellah Postik, deux jeunes amoureux promis depuis longue date. Malheureusement, la mort de leurs parents les avaient plongés dans le dénuement, et chacun, tout en travaillant dur, n’arrivait pas à mettre suffisamment d’argent de côté pour acheter une petite vache et un cochon maigre et pouvoir ainsi se marier.

Las d’attendre, Houarn décida de prendre la route en quête d’une meilleure fortune. Bellah, inquiète de le voir ainsi s’en aller, lui confia deux des trois reliques qu’elle tenait pour seul héritage.

La première, la clochette de saint Kolédok, avait pour objet d’avertir proches et amis que vous couriez un grand danger.

La seconde, le couteau de saint Corentin, annulait les maléfices des sorciers dès qu’il entrait en contact avec leurs victimes .

La troisième relique, le bâton de saint Vouga, elle le garda pour elle car il possédait le pouvoir de vous transporter où vous vouliez.
Arrivant dans le Sud-Finistère, Houarn entendit parler de la Groac’h de l’étang du Loc’h qui se trouvait sur la plus grande des îles des Glénans. La Groac’h -ou la fée- était, disait-on, d’une richesse incommensurable. Nombreux étaient les jeunes gens qui avaient tenté de s’emparer de son trésor mais personne n’en était jamais revenu.

N’écoutant guère les conseils de prudence des gens de la région, Houarn s’embarqua pour l’île du Loch, bien décidé à tenter sa chance. Un petit bateau semblait l’attendre sur l’étang. Mais dès qu’il eut mis les deux pieds dedans, ce dernier plongea au plus profond de l’eau. Houarn se retrouva ainsi à l’entrée d’un merveilleux palais de coquillages, où l’on accédait par un bel escalier de cristal. La fée l’ensorcela aussitôt par sa beauté et ses vins savoureux. Elle lui offrit de partager ses richesses s’il acceptait de la prendre pour épouse.

Houarn, sous le charme, accepta et la fée le métamorphosa en grenouille.

Bellah entendit aussitôt tinter la fameuse clochette de saint Kadélok. Son bâton magique la conduisit alors auprès du véritable époux de la Groc’h, lui aussi condamné à un triste sort, qui lui donna le secret pour délivrer Houarn et tous les autres.

Déguisée en séduisant jeune homme, elle se rendit donc sur l’île et déjouant le piège de la sorcière, libéra les malheureux captifs après leur avoir rendu forme humaine.

Houarn et Bellah purent ensuite faire leur choix parmi le trésor et rentrèrent dans leur pays de Lannilis, fortune faite, et prêts à se marier.


SOURCE : http://www.coeurdebretagne.com/pages/contes-et-legendes/la-fee-de-l-ile-de-loc-h.html#IjIhFHAombzLoWOr.99
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MessageSujet: Re: CREATURES DU FOLKLORE BRETON   CREATURES DU FOLKLORE BRETON I_icon_minitimeMer 6 Fév - 8:34

JETINS



Etymologie et terminologie
• Caractéristiques
• Changeling
• Culture populaire













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MessageSujet: Re: CREATURES DU FOLKLORE BRETON   CREATURES DU FOLKLORE BRETON I_icon_minitimeMer 6 Fév - 8:35

JETINS


Les Jetins sont de petites créatures imaginaires de Bretagne, surtout mentionnées par Paul Sébillot le long du littoral de l'Ille-et-Vilaine et sur l'île de Guernesey. Par rapport aux lutins du même type, ils sont caractérisés par leur grande force permettant de jeter d'énormes rochers sur une très longue distance, et par leur habitat, essentiellement dans les rochers et les grottes du rivage. Ils ont aussi l'habitude, très crainte des humains, d'enlever de beaux bébés pour y substituer leurs changelins vieillots. Pierre Dubois donne de nombreux détails sur l'apparence des Jetins dans La Grande Encyclopédie des lutins



Etymologie et terminologie


Le nom varie en Jetins, J'tins ou J'tuns1. Ces noms proviennent de l'habitude qu'ont les Jetins de lancer des rochers (et donc, du mot « jeter »2). Françoise Morvan suppose que, comme les Fions dont ils sont très proches, ils proviendraient des fairies du folklore anglais, notamment en raison de leur habitat dans les cavernes maritimes nommées « houles » (de hole, signifiant « trou » en anglais). Cependant, le faible nombre d'éléments connus à leur sujet ne permet pas d'en savoir davantage3. À Saint-Suliac, dans la grotte du Bec-Dupuy, les Jetins portent également le nom de « Trou ».


Caractéristiques


Paul Sébillot recueille la plupart des traditions à leur sujet. Les Jetins sont localisés dans plusieurs lieux maritimes de la Haute-Bretagne, le long du littoral de l'Ille-et-Vilaine et notamment sur l'une des îles Anglo-Normandes, Guernesey. Ils apprécient les rives de la Rance.

Ces nains sont censés vivre « dans les houles », des grottes maritimes, mais ne semblent pas partager la compagnie des fées des houles. Les cavernes de Guernesey peuvent être fréquentées soit par ces fées, soit par les Jetins. D'après un témoignage recueilli par Sébillot, ils ont l'apparence de petits hommes d'un pied et demi de haut. Ceux des bords de la Rance, réputés très « jouasse », sortent chaque soir de leurs trous pour s'amuser dans la campagne, en particulier en jouant des tours tels qu'emmêler les crins des chevaux, faire courir les cochons et ouvrir les poulaillers. Les Jetins sont cependant de nature généreuse, et ils donnent volontiers du pain, du lard ou des saucisses à qui le leur demande. Il convient de ne pas tenter de garder l'un de leurs couteaux. Un homme se retrouva cloué au sol par ces petites créatures, en punition d'avoir voulu voler un ustensile, jusqu'à ce qu'il accepte de le rendre. Leur caractéristique principale est le jet de pierres « énormes comme une maison » jusqu'à une lieue de distance : les Bretons expliquaient ainsi la présence de pierres gigantesques au beau milieu de leurs champs.


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Une Fée des Houles qui occupe le même
type d’habitat cavernicole que les Jetins.


Changelins

Les Jetins remplacent aussi les bébés humains par leurs changelins à la face vieillotte, qui ne grandissent pas et qui tètent sans arrêt. D'après un témoignage recueilli par Sébillot en 1891 à Saint-Suliac, les Jetins enlevèrent le fils d'une femme, pour le remplacer par un changelin vieillot. Sur les conseils de son voisin, elle mit une demi-douzaine de coquilles d'œufs remplies d'eau à bouillir devant le feu. Le changelin s'exclama, et la mère lui demanda où était passé son fils. Il répondit que les Jetins l'avaient emmené chez eux « pour en avoir de la race ». Elle emmena le changelin au bord du trou des Jetins, et menaça de le tuer si on ne lui rendait pas son fils, ce qui fut fait. Comme les autres légendes de changeling, celle-ci implique un « chantage à la vie, à la mort » pour que soit rendu le vrai bébé, et une opposition entre l'enfant joufflu et jeune des hommes, et l'enfant chétif et âgé de 90 ans des lutins. Ce récit accrédite la tendance qu'ont les fées et lutins de voler des bébés humains sur le critère de la beauté, pour assurer la pérennité de leur propre « race » et la protéger de la dégénérescence.


Culture populaire

Comme pour de nombreux autres lutins, Pierre Dubois parle des Jetins dans La Grande Encyclopédie des lutins. Il leur attribue un demi-pied de haut, une tenue rustique, un bonnet velu et des sabots d'argent, ajoutant que lorsque les fées des houles ont quitté la Bretagne pour gagner l'Angleterre, ce sont les Jetins qui ont bouché définitivement « l'entrée du goulet de la Teignouse qui menait à leur ancien palais », grâce à leur très grande force, comparable à celle de géants.



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L’île de Guernesey (ici, au fort Le Marchant)
serait habitée par des Jetins


Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jetins
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MessageSujet: Re: CREATURES DU FOLKLORE BRETON   CREATURES DU FOLKLORE BRETON I_icon_minitimeMer 6 Fév - 8:40

MARGOT LA FEE


Terminologie
• Caractéristiques
• Capacité et mode de vie
• Interaction avec les humains
• Origine et analyse
• Contes et légendes collectés
• Rôle de marraine
• Accouchement et rapt d’enfants
• À propos des dons et de l’or
• Méfaits des margots
• Métamorphoses
• Rapport avec les animaux
• Localisation, toponymes et croyances
• Les margots - La fée au Gouray
• Grotte margot à Thorigné-en-Charnie
• Trésors des margots




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MessageSujet: Re: CREATURES DU FOLKLORE BRETON   CREATURES DU FOLKLORE BRETON I_icon_minitimeMer 6 Fév - 8:41

MARGOT LA FEE


Margot la fée est, dans les traditions de Bretagne et de la Mayenne, le nom générique de certaines fées terrestres. Elles sont surtout connues en Centre-Bretagne, particulièrement dans les Côtes-d'Armor. Vraisemblablement issues de la fée Morgane et avant elles d'un aspect de la Terre mère, les Margot la fée sont assez puissantes. Elles peuvent se rendre invisibles, se métamorphoser et transformer autrui. Réputées excellentes danseuses, souvent généreuses et parfois cruelles, elles prennent plaisir à mettre les humains à l'épreuve par le don d'or et d'objets. Elles sont créditées d'avoir bâti plusieurs monuments, et posséderaient d'immenses trésors cachés sous la terre. Elles ont des animaux, souvent du bétail.

Contes et légendes parlent des habitudes de ces fées, qui enlèvent les enfants humains pour les remplacer par les leurs et deviennent les marraines de bébés qu'elles nomment et couvrent de dons plus ou moins arrangeants. Elles récompensent les justes et punissent ceux qui leur font du mal, se montrent avides, ou font preuve d'indiscrétion envers elles. Elles se montrent parfois voleuses. De nombreux mégalithes et rochers seraient les demeures de ces fées, ou bien leurs meubles et leurs outils : table, fuseau, chambre, sabot, fauteuil, berceau... Elles ont fait l'objet de cultes et de croyances, en particulier à la grotte Margot. Ces croyances, jusqu'à la fin du XIXe siècle, ont poussé plusieurs personnes à leur offrir des animaux en sacrifice et à rechercher leurs trésors supposés.


* Terminologie

« Margot la fée » n'est pas un nom propre pour désigner une fée en particulier. Il s'agit plutôt d'un terme générique pour désigner un ensemble de fées, une « classe » de créatures pas toujours différenciées des autres fées, si ce n'est par leur langage. Ce nom provient vraisemblablement d'une déformation de celui de Morgane, la célèbre fée de la légende arthurienne. Elles étaient d'ailleurs nommées « Morgane » à l'origine, en Basse-Bretagne. Roger Sherman Loomis voit une parenté entre les fées de Haute-Bretagne et la « Morgain » des romans arthuriens. Vers le Mené, dans les cantons de Collinée et de Moncontour, on les appelle des « Margot la fée », ou « ma commère Margot », ou bien « la bonne femme Margot ». Ce nom de Margot la fée est employé dans nombre de pays des Côtes-d'Armor, principalement dans les arrondissements de Saint-Brieuc et de Loudéac. Il existe au singulier comme au pluriel (« les Margot la fée »). À Bécherel, il est fait mention de « fées Morgant », un nom assez semblable à Margot et Morgane. Le centre-Bretagne est, d'après Paul-Yves Sébillot, la seule partie de Bretagne où les fées portent un nom particulier.


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La fée Morgane est étroitement apparentée aux Margot,
à la fois par le nom et par les capacités. Morgan le Fay,
vue par Edward Burne-Jones (1862)


* Caractéristiques

D'après Paul Sébillot, les Margot sont très proches des fées des houles avec lesquelles elles partagent de nombreuses caractéristiques, et presque aussi nombreuses que ces dernière. Cependant, Françoise Morvan tient à bien les en différencier. Il les rapproche aussi des fées terrestres de Lorraine, des fées berrichonnes, et surtout des Laminak basques. Elles peuvent être rencontrées dans divers lieux naturels tels que les tertres, les grottes, les landes et les rochers. Ce sont des fées essentiellement terrestres, qui habitent souvent des « roches aux fées » et de gros blocs. Celle du Cas Margot, près de Moncontour, habiterait une houle dans laquelle « jamais les chiens n'ont voulu pénétrer ». Elle aurait un bras de fer et un autre d'acier. Paul Sébillot les décrit comme de « belles personnes » vêtues d'habits splendides, bien que certaines soient laides, ridées, et portent de vieux vêtements. Pierre Dubois les décrit comme des fées rustiques, florides, rondes et joviales. Certains récits évoquent leur accouchement (très généralement de filles), mais il n'est jamais fait mention d'hommes ou de mâles dans leur entourage. Leur habitat est moins luxueux que celui des fées des houles, qui consiste en un véritable Autre Monde. Ordinairement, il s'agit plutôt de grands terriers.


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Margot la fée vue par l’illustrateur breton Pascal Moguérou


* Capacité et mode de vie

Bien qu'elles soient des fées relativement puissantes, surnommées les « grandes prêtresses des landes »par Jean-Claude Carlo, elles sont vulnérables face à la maladie. Les Margot sont réputées pouvoir se rendre invisibles quand elles le souhaitent. Elles demandent souvent à celui qui leur parle de regarder ailleurs, pour disparaître dès que la personne tourne la tête. Comme nombre d'autres fées, elles sont danseuses : Pierre Dubois insiste beaucoup sur cet aspect et sur leurs danses au clair de la lune, sur le mont Croquelien, les crêtes du Méné et les landes. Citant Gwenc'hlan Le Scouëzec, il voit dans ces danses des Margot la fée un moyen d'accéder à un autre niveau de conscience et de perception de soi. Les fées de Guenroc danseraient la nuit à côté de leurs roches. Elles ont toutes sortes d'animaux, excepté des cochons et des chiens. Le plus souvent, ce sont des bœufs et des vaches qu'elles font sortir de leur demeure souterraine le matin, et rentrent le soir.


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Le chœur de la Collégiale Notre-Dame de Lamballe
aurait été bâti par des Margot la fée.




Une légende de Lamballe en fait des bâtisseuses, puisqu'elles auraient construit le chœur de la collégiale Notre-Dame de Lamballe et le souterrain sur lequel il repose, qui mène à la « chambre à Margot », laquelle contient la « quenouille à Margot » et son trésor, un monceau de pièces de six francs gardé par une créature diabolique. De la même manière, les Margot auraient apporté les pierres de Notre-Dame d'Espérance et de la tour de Cesson à Saint-Brieuc dans leur tablier en trois allers-retours, ce qui leur permit de construire l'église en deux heures. Les pierres apportées avec leur quatrième aller-retour auraient été déposées à Trébry sur le Mont Bel-air. Le dolmen nommé « coffre de Margot-la-fée », toujours à Lamballe, aurait été jeté par l'une de ces fées alors qu'elle portait sur sa tête des pierres destinées à bâtir un monument. En voyant une pie morte et en apprenant que tout meurt, elle a abandonné sa construction en cours.

Par ailleurs, certains récits présentent des Margot la fée en train de prier dans leur propre église. La mention d'une Margot « supérieure » dans un conte de fée marraine montre une certaine assimilation entre la société des Margot et la vie monacale. Il est possible que ces ajouts aux récits aient été faits sciemment pour christianiser les fées, et les ramener au rang d'anciennes pécheresses revenues dans le droit chemin de la foi. Cela permet également d'en ôter le côté sexualisé et païen, pour en faire des mères et des épouses vierges.


Mais surtout, à petits pas pressés, sautés, coulées, elles entrainaient leur
Invité dans la gavotte des autres mondes (Pierre Dubois, dans la Grande
Encyclopédie des fées)


* Interaction avec les humains


Les Margot la fée se montrent assez souvent aux humains et aiment les éprouver, une caractéristique également très commune chez toutes les fées. Elles se montrent plutôt bienveillantes, n'hésitant pas à rendre de menus services dans la maisonnée. Elles ont des fonctions de fées marraines, prédisant aux enfants qu'elles ont nommé ce qu'ils auraient été. Elles offrent généreusement de la nourriture enchantée aux gens qui le leur demandent et il leur arrive de garder les troupeaux des humains. Elles ont pour habitude d'étaler des trésors sous le nez des gens, et de les en priver s'ils se montrent trop avides. Elles n'aiment pas les indiscrets et les font souvent se repentir de leur curiosité, notamment en ensorcelant ceux qui passent trop près de leur demeure. Les histoires de fées Margot occupées à laver leur linge, et qui cassent le bras de ceux qui les aident à le tordre, prouvent une assimilation entre ces personnages et les lavandières de nuit. Elles sont réputées pour venir dans les maisons, souvent en descendant par la cheminée. Parfois, elles font l'ouvrage de la maisonnée sans demander de salaire. Si, pour les récompenser, on leur offre un repas, elles y prennent goût et reviennent tous les jours pour le voler s'il ne leur est pas offert. Souvent elles sont voleuses et, cachées sur la cheminée, elles épient le sommeil des gens pour leur prendre ce qui leur plaît. Les Margot sont aussi des voleuses d'enfants, qui enlèvent les bébés humains (et parfois même les adultes) pour les remplacer par les leurs. Quand elles ne peuvent pas les remplacer, elles les redéposent sur les marches des métiers à toile. Elles ont parfois besoin du secours des humains pour leur accouchement.
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MessageSujet: Re: CREATURES DU FOLKLORE BRETON   CREATURES DU FOLKLORE BRETON I_icon_minitimeMer 6 Fév - 8:42

* Origine et analyse


L'origine exacte des Margot n'est pas connue avec précision. En matière d'ésotérisme, il semble que, comme la fée Morgane dont elle est un avatar, elle puisse représenter un aspect de la déesse mère et donc de la nature. Morgane et Margot partagent la sonorité « MRG », qui renvoie à la grand-mère en langage des oiseaux, la nature dans son aspect guérisseur. La parenté avec Morgane est plus évidente, comme l'attestent la multiplicité des orthographes dans les manuscrit médiévaux (Morgain, Morgues, Mourgues...), ainsi que de nombreux points communs dans leur rôle et leur fonction de fée marraine. Elles ont aussi été rapprochées des déesses et fées-oiseaux annonciatrices du destin (comme la Morrigane), à travers « Margot la Pie », bien que l'origine possible de déesse-oiseau panceltique soit controversée.


* Contes et légendes collectées


L'essentiel de ces récits provient des collectes de Paul Sébillot. Ces histoires mettent les Margot la fée dans des rôles de marraines, de pourvoyeuses d'or et de dons, de voleuses ou encore de ravisseuses d'enfants, qui laissent à la place un changeling.


CREATURES DU FOLKLORE BRETON 19020511053522443816108143
Johann Heinrich Füssli, The Changeling, 1780


* Rôle de marraine


Plusieurs contes et fragments de légendes rassemblés par Sébillot détaillent le rôle de fée marraine des Margot. Vers Collinée, un père de famille nombreuse cherche un parrain ou une marraine pour son dernier-né, quand il croise une Margot la fée qui lui propose d'assumer ce rôle. Elle vient avec « un compère » et toutes sortes de cadeaux et de dons pour la maisonnée, mais, en voyant l'enfant, fait le vœu qu'il ne change pas de taille jusqu'au moment où il les aura rendu hilares. Le temps passe et l'enfant, qui atteint sept ans, est resté aussi petit qu'au jour de sa naissance. Il attrape un rat dans sa maison et en fait sa monture. Margot la Fée et son compère le voient se faire désarçonner pour mener le rat boire à la rivière. Ils rient tant que le sort est levé, et l'enfant prend aussitôt la taille de tous les autres enfants de sept ans.

Les Margot témoignent de peu d'égards envers les personnes qui oublieraient de les convier à nommer un enfant. Une femme, mère de deux filles, oublie ainsi d'inviter la supérieure des Margot la fée au moment de nommer son enfant. Pour se venger, la fée rend le visage de l'enfant noir comme du charbon. Les fées prennent cette fille à leur service et lui ordonnent de filer du fil fin comme ses cheveux. Un jour, la Sainte Vierge vient à son secours et file à sa place. Les fées lui ordonnent de puiser de l'eau avec des pots percés, la Vierge aide à nouveau la jeune fille en bouchant les trous des pots pour qu'elle accomplisse sa tâche. Elle lui demande de se nettoyer le visage avec l'eau qu'elle a puisé. Aussitôt, celui-ci redevient blanc. La jeune fille se rend pour finir dans un château où se trouve un jardin avec un serpent. C'est un prince métamorphosé, qu'elle finit par épouser.


* Accouchement et rapt d’enfants


Un conte collecté par Sébillot au Gouray dit qu'une sage-femme a aidé une Margot la fée à accoucher. Elle oublie de se laver la main et se touche un œil. Depuis ce temps, elle reconnaît les déguisements des fées. Un jour, elle voit le mari de la Margot voler du grain, et crie au voleur. Il lui demande de quel œil elle le voit, et le lui arrache aussitôt. D'après un autre conte, une femme confie à sa voisine qu'elle craint que son enfant n'ait été échangé par les Margot, car il est très goinfre et parle comme une grande personne. Elle lui conseille de prendre des œufs, de leur casser le petit bout, et puis d'y mettre des petits brachiaux de bois et d'y allumer un bon feu, près de l'enfant. Quand le petit faiteau voit les œufs bouillir, il s'écrie : « Voilà que j'ai bientôt cent ans ; mais jamais de ma vie durant je n'ai vu tant de p'tits pots bouillants ». La femme devine que son enfant a été changé et elle s'écrie « Vilain petit sorcier, je vais te tuer ! » La fée qui est dans le grenier lui crie de n'en rien faire, et lui promet de rendre le véritable enfant.


* A propos des dons et de l’or


Un fragment de légende collecté à Moncontour parle d'une femme, au Frêne, qui se désole de n'avoir pas de pain à donner à ses enfants. Elle demande la charité aux Margot la fée, l'une d'elles lui fait présent d'un chanteau qui ne diminue jamais. Mais un jour, la femme du Frêne oublie que la Margot la fée lui a défendu de partager son pain ; elle en donne à une commère du voisinage, et à partir de ce moment le pain diminue comme un pain ordinaire. À la fontaine du bois du Plessis, deux femmes vont puiser de l'eau, et rencontrent Margot la fée qui leur demande à boire. La première se montre très impolie, la seconde abreuve la fée. Quand elles sont rentrées toutes les deux et qu'elles vident leur hue, celle qui a mal parlé trouve la sienne remplie de vilaines bêtes. La hue de l'autre est pleine de pièces d'or. La fée de la grotte Margot aurait offert de l'or à ceux qui lui donnent une poule noire.


CREATURES DU FOLKLORE BRETON 19020511053322443816108136
La forêt de Loudéac, dans laquelle est relatée
une rencontre avec une Margot la fée.


Plusieurs fragments d'histoires parlent aussi des grandes richesses de ces fées, et de la façon dont elles punissent les hommes trop avides. Un homme nommé Jean Rénier est allé chercher du bois dans la forêt de Loudéac. Arrivé aux Courtieux (courtils) Margot, des creux profonds, il voit des fées qui étendent de beaux linceux blancs remplis d'argent au soleil. Jean Renier s'approche des Margot, qui lui demandent s'il veut de l'argent. Il répond « oui », ce sur quoi les fées lui demandent de choisir entre en avoir plein son chapeau ou plein son demé (boisseau contenant de vingt-cinq à trente kilogrammes). Il choisit son demé, mais puisqu'il ne le porte pas sur lui, les fées l'invitent à aller le chercher. Quand il revient avec son demé, les fées et les linceux remplis d'argent ont disparu. Une autre histoire très similaire raconte qu'une fée lave son linge avec près d'elle un linceul (drap de lit) couvert d'argent. Un homme passe et elle lui demande s'il veut sa charge d'argent ou la charge d'un cheval. Il répond qu'il aime mieux la charge d'un cheval ; mais pendant qu'il part le chercher, la fée disparaît.
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MessageSujet: Re: CREATURES DU FOLKLORE BRETON   CREATURES DU FOLKLORE BRETON I_icon_minitimeMer 6 Fév - 8:43

* Méfaits des Margots


Il y a près du Gouray une femme qui tous les soirs met son souper à chauffer dans le foyer ; mais pendant qu'elle est occupée à filer, les fées descendent par la cheminée et mangent son souper. Elle s'en plaint à son mari, qui est journalier et ne rentre que pour se coucher. II lui dit de le laisser un soir tout seul à la maison. Il s'habille en femme et prend une quenouille comme une fileuse ; mais il ne file pas. Quand les fées arrivent, elles s'arrêtent surprises et disent que ce n'est pas la femme des autres soirs. L'homme ne répond rien ; il prend une trique et frappe les fées qui, depuis ce jour, ne sont jamais revenues.
Un soir, une Margot la fée lave auprès de l'hôté (la maison) des fées du Gouray. Une femme lui propose de l'aider à tordre son linge. La fée accepte, mais lui tord tant les bras qu'elle la laisse presque morte. Si la femme n'avait rien dit à la fée, la fée ne lui aurait rien fait.


* Métamorphoses


Plusieurs contes évoquent des métamorphoses périodiques de ces fées en serpents. Une Margot la fée, dont la fille est à un certain jour de l'année métamorphosée en couleuvre, prie un paysan d'aller sur la route et de couvrir avec un bassin la couleuvre qu'il trouvera à l'endroit désigné ; il y va et reste assis sur le bassin jusqu'au soir ; alors il le lève, et au lieu d'une couleuvre, il voit une belle jeune fille qui le récompense magnifiquement. Le conteur Pierre Dubois évoque ce conte en disant que les Margot adolescentes sont forcées à rester un jour de l'année sous cette forme. Selon Roger Sherman Loomis, ce conte constitue la preuve la plus évidente d'une parenté entre la fée Morgane et les Margot la fée, puisqu'une chanson italienne du XIVe siècle fait intervenir Gauvain dans un combat contre un serpent qui se transforme en jeune fille, et dit être la fille de la Fata Morgana. Un autre conte cité par Pierre Dubois parle de deux faucheurs en train de déjeuner, quand une couleuvre passe à proximité. Le premier dit qu'il la tuera si elle passe près de lui, le second trouverait dommage de faire du mal à un reptile innocent. Le soir venu, le second faucheur rencontre une Margot la fée qui lui remet deux ceintures, une pour lui et une pour son compagnon, en lui recommandant de ne surtout pas se tromper. Il ouvre sa ceinture et découvre qu'elle est pleine d'or. Ne trouvant pas l'autre faucheur, il attache la ceinture qui lui est destinée à un arbre, qui se flétrit à l'instant.

Il leur arrive aussi de métamorphoser ceux qui leur manquent de respect pour les punir. Au Gouray, un homme se serait rendu à l'« église » des Margot peu avant minuit pour les insulter, en les assimilant à des femmes de mauvaise vie. La fée qui dit la messe le change en cochon.


* Rapport avec les animaux


Enfin, des contes s'attachent aux interactions entre ces fées et les animaux, que ce soient les leurs ou ceux des humains. Les fées du Cas Margot, près de Moncontour, gardent leurs vaches sur la lande de la Chapelle avec les pâtours. Ils n'ont rien le droit de leur dire. Selon un conte, les Margot la fée ont un pâtour pour garder leurs propres bœufs. Un jour qu'ils sont « passés en dommage » (passés en causant des dégâts), le maître du champ veut les frapper ; mais aussitôt son propre bétail meurt. Les fées des Courtieux Margot ont des bœufs qui ne peuvent travailler ni avant le lever du soleil, ni après son coucher. Un homme les leur emprunte pour faire ses labours. Il veut continuer à les faire travailler après le coucher du soleil, mais les bœufs meurent.

À Saint-Aaron, dans le nord de Lamballe, une grotte aux Fées héberge une Margot et ses deux enfants. Elle s'occupe des animaux d'une ferme voisine, ses enfants soignent les vaches et changent leur paille. La fermière voit un jour l'un de ses porcs, bien gras alors qu'il ne s'alimente pas, dévorer une timbale. Il se réfugie dans la grotte des fées quand elle essaie de l'attraper. La fermière trouve un soir les enfants de la fée vêtus de hardes près du feu. Elle leur dépose de meilleurs vêtements sur une bûche le lendemain, mais ils disparaissent et ne reviennent jamais.


* Localisation, toponymes et croyances


En Bretagne, les Margot la fée sont surtout présentes dans les Côtes-d'Armor, à travers de nombreux contes et toponymes. Paul Sébillot a collecté presque tout ce qui s'y rapporte sur les communes de Le Gouray, Saint-Glen, et Penguily. Une forte croyance fait de certains mégalithes, rochers et cavernes les demeures des fées Margot. À Pordic, un dolmen se nomme Table-Margot. Il existe aussi le Fuseau-de-Margot à Plédran, le Sabot-de-Margot à Ploufragan, la Chambre-de-la-Fée-Margot à Quessoy (une allée couverte), la roche Margot près de Pontivy. La Roche-Margot de Plaintel, près du village de « Sur-le-Moulin », est un énorme bloc de granit. Sur le bord du Lié, à trois kilomètres au nord-ouest de Plémet, un amas de rochers passe pour être les demeures de la fée Margot. L'un d'eux imite la forme d'un fauteuil grossièrement taillé. C'est le siège de la fée. Une « chaise à Margot » est connue sur la Lande du Gras à Meslin : elle reste visible de nos jours. À la Poterie, près de Lamballe, la crainte des Margot la fée poussait les gens à éviter de passer près de leurs pierres. Une allée couverte désormais ruinée aurait hébergé ces fées qui venaient étaler leurs pièces d'or au soleil. On assure que les pierres de la Brousse, à Saint-Cast-le-Guildo, étaient les hôtés (maisons) des Margot la fée. Une pierre taillée comme un berceau aurait servi à bercer leurs enfants. À Moncontour, la houle dite « Cas Margot » située au bord de la rivière est habitée elle aussi par ces fées.



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Le sabot de Margot à Ploufragan



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Le fuseau de Margot à Plédran


Bien que la grande majorité de ces mégalithes reprenant le nom de Margot soit localisée dans les Côtes-d'Armor, il en existe ailleurs. Une pierre haute de 2,30 m sur la commune de Pisy (Yonne) s'appelle Margot du bois ou « la roche des fées ». À Montrond dans le Jura, la grotte de la Margot est réputée être habitée par une sorcière. Un lieu-dit Margot-la-fée existe à Avize dans la Marne. Par contre, les Roches Margot près de l'église de Senones (Vosges) sont liées à une légende de sorcier portant ce nom.
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MessageSujet: Re: CREATURES DU FOLKLORE BRETON   CREATURES DU FOLKLORE BRETON I_icon_minitimeMer 6 Fév - 8:56

* Les Margot : la fée au Gouray


Le site du mont Croquelien, une lande sauvage et rocailleuse sur la commune du Gouray, est bien connu pour héberger certaines de ces fées. Des blocs y sont appelés « Rochers de Margot la fée », notamment un bloc en granit placé sur une hauteur et surmonté d'un autre bloc plus petit. Un groupe de rochers naturels dans le petit bois du Limbé a une cavité en forme de grotte allongée. Il est appelé par les anciens « L'Hôté (la maison) des Margot la fée ». Ces gros rochers sont séparés de 5 à 6 mètres et hauts d'environ 1,50 m, formant une sorte de maison.


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http://eden-saga.com/legende-bretagne-paysdegalles-fee-morgane-margot.html


Sébillot se fait raconter que jadis les Margot la fée y habitaient. La croyance reste assez forte dans les années 1880 pour que les habitants refusent d'y passer après le coucher du soleil. Une empreinte longue de 50 cm sur le rocher figure le pied des Margot, les clous de leurs sabots et leur her (berceau). Il y a deux endroits où elles auraient fait du feu, et de grosses pierres sur lesquelles elles se seraient assises pour se chauffer. Un autre rocher est leur lit ; un plus petit leur oreiller. Un peu plus loin, séparé du bois par un ruisseau, une pierre plate serait la tombe de la reine de ces fées. Il y a également le parapluie et l'auge à bœufs des Margot.



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http://eden-saga.com/legende-bretagne-paysdegalles-fee-morgane-margot.html


* Grotte Margot à Thorigné-en-Charnie

À Thorigné-en-Charnie, en Mayenne, une cavité très visitée est connue sous le nom de grotte Margot. Elle aurait hébergé une fée souveraine. Sa légende locale est mentionnée pour la première fois en 1701, mais elle est certainement beaucoup plus ancienne. La fée ou sorcière Margot, qui vivait dans la grotte, aurait pactisé avec le diable. Il lui interdit d'entrer dans sa grotte pendant une semaine, lui promettant un trésor à son retour. Trop avide, la fée regagne sa demeure précocement et disparaît pour toujours. Une étude met cette légende mayennaise en relation avec les Margot bretonnes. Un culte est rendu à cette fée dans toute la vallée locale jusqu'au milieu du XIXe siècle, à travers le sacrifice d'animaux noirs. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, de nombreuses personnes lui apportent en offrande des chèvres, moutons et poules noires, pendant qu'un devin y dispense ses oracles. Ce sacrifice est réputé apporter la fortune, quelques sources attestent que des personnes ont réellement trouvé de l'argent après une offrande à la fée Margot.


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https://www.grottes-musee-de-saulges.com/la-grotte-margot



Il semble que le culte de cette fée ait été en étroite relation avec celui du saint local Cénéré de Saulges. Margot, ancienne déesse, aurait été volontairement diabolisée par des prêtres catholiques hostiles à son culte. Ce culte présente certaines ressemblances avec des pratiques de vénération au Maroc (offrande de chèvres noires à Aïcha / Marjana) et en Inde (offrande de chèvres noires à la déesse Kali), qui représentent toutes deux la face sombre d'une divinité par ailleurs bienveillante. Margot la fée aurait pu représenter un aspect de Cénéré de Saulges.


* Trésors des Margots


La tradition veut que les trésors des Margot la fée soient cachés sous des rochers, des mégalithes et des édifices religieux. À Pordic, trois barriques d'or seraient enfouies sous le dolmen de la Table-Margot. Dans les années 1840, une chronique raconte que sur le conseil d'une bohémienne, les habitants tentent de soulever la pierre sous laquelle ils imaginent ce trésor caché. Mais les prescriptions de l'Égyptienne n'ont pas été exactement suivies, la pierre retombe chaque fois, ce qui les oblige à renoncer à l'entreprise. De même, trois rochers du mont Croquelien protégeraient la fortune des fées, mais tout pillard serait statufié. Quant au trésor qui reposerait sous la collégiale Notre-Dame de Lamballe, une procession aurait tenté de s'en emparer quand une nuée d'insectes provoqua l'extinction des cierges et la panique des religieux, qui en auraient condamné l'accès depuis. Le puits des Margot à Saint-Cast-le-Guildo est couvert d'une dalle qui sonne le creux quand on frappe dessus, il est censé abriter un trésor.


Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Margot_la_f%C3%A9e
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TREO-FALL




Etymologie et terminologie
• Description
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TRÉO-FALL

Les Tréo-Fall, également connus sous le nom de danserien-noz, sont des créatures du folklore populaire de la Basse-Bretagne, de type lutin. Sous ce premier nom, ils sont spécifiques à l'île d'Ouessant où les traditions à leur sujet ont été collectées par François-Marie Luzel. Les Tréo-Fall se regrouperaient au sommet de falaises pour danser à la lumière de la lune, promettant des trésors aux humains qui les croisent. Deux contes à propos de « danseurs de nuit » ont été recueillis à Plouaret en janvier 1869. Ces lutins y récompensent les humains qui se joignent à leur danse, et punissent ceux qui les insultent.


Etymologie et terminologie


Le nom de « Tréo-Fall » ne se rencontre que sur l'île d'Ouessant. François-Marie Luzel et Françoise Morvan voient les Tréo-Fall comme étant une variété particulière de Korrigans, liés à un usage local du couteau sur l'île d'Ouessant. Le nom de danserien-noz (version originale, soit dañserion-noz en breton unifié), plus répandu, signifie « danseur de nuit », en breton. Selon Divi Kervella, c'est un surnom donné aux Korrigans, plutôt que le nom d'une créature spécifique. Il est d'usage dans le Finistère, mais le nom « danseur de nuit » se retrouve aussi pour désigner des lutins danseurs de Plouaret, dans les Côtes-d'Armor.


Description


Les Tréo-Fall se réunissent la nuit au clair de lune sur les falaises de l'île d'Ouessant, pour y danser. D'après Paul Sébillot, les descriptions restent assez vagues mais insistent sur leur petite taille. Ils invitent les humains à participer à leur danse en leur promettant des trésors. Cependant, il s'agit d'un piège car le malheureux danseur finit souvent avec les reins brisés. Le seul moyen d'y échapper est de planter un couteau dans le sol, puis de le frôler à chaque rond de danse. Si le danseur parvient à remplir cette condition, les Tréo-Fall accèdent à sa requête, quelle qu'elle soit7,8. D'après Paul-Yves Sébillot, ils portent des chapeaux ronds et dansent autour d'une bassine de cuivre.



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Les rochers de l’île d’Ouessant, territoire des Tréo-Fall d’après la légende


Collectage


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Les deux contes recueillis dans les Côtes d’Armor proviennent
de Plouaret( ici le moulin du Losser)



La première mention connue des Tréo-Fall provient des notes de voyage de François-Marie Luzel, en mars 1873. Il recueille ses informations auprès du juge de paix de l'île d'Ouessant, qui lui révèle la croyance en ces lutins maléfiques. Luzel publie plusieurs fois ces informations. Il recueille aussi deux versions d'un conte parlant des « danseurs de nuit » à Plouaret, dans l'ouest des Côtes-d'Armor. Il les publie dans le troisième volume de ses Contes populaires de Basse-Bretagne :




Les danseurs de nuit et la femme métamorphosée en cane.


Texte original en breton, p.103
Selaouit holl, mar hoc’h eus c’hoant, setu aman eur gaozic koant, ha na eus en-hi netra gaou, mès, marteze, eur gir pe daou.

Traduction française, p.103
Ecoute, si vous voulez, voici un joli petit conte, dans lequel il n’y a pas de mensonges,
si ce n’est, peut-être, un mot ou deux.


Il met en scène deux demi-sœurs, l'une jolie, gracieuse et sage ; l'autre laide, disgracieuse et méchante. Au carrefour de Croaz-ann-neud entre Guernaour et Plouaret, on voyait les Danseurs de nuit. Quiconque venait à passer par là pendant qu’ils menaient leurs rondes au clair de la lune, et ne voulait pas danser avec eux, était victime de mauvais tours de leur part. La dame de Guernaour envoie sciemment la jolie fille, qu'elle déteste, sur cette route. Au carrefour de Croaz-ann-neud, elle voit une foule de petits hommes l'invitant à danser et accepte. Ils la comblent alors de dons. La marâtre, voyant cela, envoie Margot la mauvaise fille sur la route. Mais quand elle voit les petits hommes l'inviter à danser, elle les insulte, si bien qu'ils la maudissent.

La seconde version est très proche, si ce n'est qu'elle mentionne sept nains avec de larges chapeaux (au lieu d'une foule) : six dansent et un ne danse pas. Lorsque la bonne fille accepte de danser avec eux, les six nains qui ont dansé l'embrassent pour la remercier et le septième s'en abstient.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Tr%C3%A9o-Fall
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