LEGENDES - FOLKLORE - ÊTRES IMAGINAIRES - PEUPLES
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 LES CONTES

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Yaelle
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MessageSujet: LES CONTES   LES CONTES I_icon_minitimeSam 2 Nov - 8:06

LES CONTES JW80Ib-banniere-1





Baba Yaga
Baba Yaga et Gringalet
12 mois
Maria Morevna
L’oiselle
Sadko
Snégourotchka
Vassilissa
Les oies-cygnes
Tsarevna la grenouille
Matin, Soir et Minuit
La plume de Finist le fier faucon




LES CONTES KW80Ib-banniere-2
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MessageSujet: Re: LES CONTES   LES CONTES I_icon_minitimeSam 2 Nov - 8:11

Baba-Yaga



Dans la maisonnette d'un village vivait une petite fille qui n'avait plus de maman. Son père, qui était déjà assez vieux, se remaria; mais il ne sut pas bien choisir. Sa nouvelle femme n'était pas une vraie maman, c'était une marâtre. Elle détestait la petite fille et la traitait mal. "Comment faire pour m'en débarrasser ?" - songeait la marâtre.
Un jour que son mari s'était rendu au marché vendre du blé, elle dit à la petite fille :
- Va chez ma soeur, ta gentille tante et demande-lui une aiguille et du fil pour te coudre une chemise.

La petite fille mit son joli fichu rouge et partit. En route, comme elle était maligne, elle se dit : "J'ai une gentille tante, c'est vrai, mais qui n'est pas la soeur de ma marâtre : c'est la soeur de ma vraie maman. J'irai d'abord lui demander conseil."
Sa tante la reçut avec beaucoup de plaisir.
- Tante, dit la petite fille, la femme de mon papa m'a envoyée chez sa soeur lui demander une aiguille et du fil pour me coudre une chemise. Mais d'abord, je suis venue te demander, à toi, un bon conseil.
- Tu as eu raison. La soeur de ta marâtre n'est autre que Baba-Yaga, la cruelle ogresse ! Mais écoute-moi : il y a chez Baba-Yaga un bouleau qui voudra te fouetter les yeux, noue-le d'un ruban. Tu verras une grosse barrière qui grince et qui voudra se refermer toute seule, mets-lui de l'huile sur les gonds. Des chiens voudront te dévorer, jette-leur du pain. Enfin, tu verras un chat qui te crèverait les yeux, donne-lui un bout de jambon.
- Merci bien, ma tante, répondit la petite fille.


Elle marcha longtemps puis arriva enfin à la maison de Baba-Yaga








LES CONTES Zw30Ib-baba-yaga-1




Baba-Yaga était en train de tisser.
- Bonjour, ma tante.
- Bonjour, ma nièce.
- Ma mère m'envoie te demander une aiguille et du fil pour qu'elle me couse une chemise.
- Bon, je m'en vais te chercher une aiguille bien droite et du fil bien blanc. En attendant assieds-toi à ma place et tisse.


La petite fille se mit au métier. Elle était bien contente. Soudain, elle entendit Baba-Yaga dire à sa servante dans la cour :
- Chauffe le bain et lave ma nièce soigneusement. Je veux la manger au dîner.

La petite fille trembla de peur. Elle vit la servante entrer et apporter des bûches et des fagots et de pleins seaux d'eau. Alors elle fit un grand effort pour prendre une voix aimable et gaie et elle dit à la servante :
- Eh ! ma bonne, fends moins de bois et pour apporter l'eau, sers-toi plutôt d'une passoire !
Et elle donna son fichu à la servante.

La petite fille regardait autour d'elle de tous les côtés. Le feu commençait à flamber dans la cheminée. Il avait beau être un feu d'ogresse, sa flamme était vive et claire. Et l'eau commençait à chanter dans le chaudron ; et bien que ce fût une eau d'ogresse, elle chantait une jolie chanson. Mais Baba-Yaga s'impatientait. De la cour, elle demanda :
- Tu tisses, ma nièce ? Tu tisses, ma chérie ?
- Je tisse, ma tante, je tisse.


Sans faire de bruit, la petite fille se lève, va à la porte... Mais le chat est là, maigre, noir, et effrayant ! De ses yeux verts il regarde les yeux bleus de la petite fille. Et déjà il sort ses griffes pour les lui crever.
Mais elle lui donne un morceau de jambon cru et lui demande doucement :
- - Dis-moi, je t'en prie, comment je peux échapper à Baba-Yaga ?
Le chat mange d'abord tout le morceau de jambon, puis il lisse ses moustaches et répond :
- Prends ce peigne et cette serviette, et sauve-toi. Baba-Yaga va te poursuivre en courant. Colle l'oreille contre la terre. Si tu l'entends approcher, jette la serviette, et tu verras ! Si elle te poursuit toujours, colle encore l'oreille contre la terre, et quand tu l'entendras sur la route, jette le peigne et tu verras !




LES CONTES Zw30Ib-baba-yaga-2





La petite fille remercia le chat, prit la serviette et le peigne et s'enfuit. Mais à peine hors de la maison, elle vit deux chiens encore plus maigres que le chat, tout prêts à la dévorer. Elle leur jeta du pain tendre et ils ne lui firent aucun mal.

Ensuite, c'est la grosse barrière qui grinça et qui voulut se refermer pour l'empêcher de sortir de l'enclos ; mais la petite maligne lui versa toute une burette d'huile sur les gonds et la barrière s'ouvrit largement pour la laisser passer. Sur le chemin, le bouleau siffla et s'agita pour lui fouetter les yeux ; mais elle le noua d'un ruban rouge ; et voilà que le bouleau la salua et lui montra le chemin. Elle courut, elle courut, elle courut.


Pendant ce temps, le chat s'était mis à tisser. De la cour, Baba-Yaga demanda encore une fois :
- Tu tisses, ma nièce ? Tu tisses, ma chérie ?

- Je tisse, ma vieille tante, je tisse, - répondit le chat d'une grosse voix.
Furieuse, Baba-Yaga se précipita dans la maison. Plus de petite fille !
Elle rossa le chat et cria :
- Pourquoi ne lui as-tu pas crevé les yeux, traître ? [/b]
- Eh ! - dit le chat, - voilà longtemps que je suis à ton service, et tu ne m'as jamais donné le plus petit os, tandis qu'elle m'a donné du jambon !
Baba-Yaga rossa les chiens.
- Eh ! - dirent les chiens, - voilà longtemps que nous sommes à ton service, et nous as-tu seulement jeté une vieille croûte ? Tandis qu'elle nous a donné du pain tendre !
Baba-Yaga secoua la barrière.
- Eh ! - dit la barrière, - voilà longtemps que je suis à ton service et tu ne m'as jamais mis une seule goutte d'huile sur les gonds, tandis qu'elle m'en a versé une pleine burette !
Baba-Yaga s'en prend au bouleau.
- Eh ! - dit le bouleau, - voilà longtemps que je suis à ton service, et tu ne m'as jamais décoré d'un fil, tandis qu'elle m'a paré d'un beau ruban de soie !
- Et moi, - dit la servante, - à qui pourtant on ne demandait rien, et moi, depuis le temps que je suis à ton service, je n'ai jamais reçu de toi ne serait-ce qu'une loque, tandis qu'elle m'a fait cadeau d'un joli fichu rouge !


Baba-Yaga - jambe osseuse - sauta dans un mortier, et jouant du pilon, effaçant ses traces avec son balai, elle s'élança à travers la campagne. La petite fille colle son oreille contre la terre : elle entend que Baba-Yaga approche. Alors elle jette la serviette, et voilà que la serviette se transforme en une large rivière !




LES CONTES Zw30Ib-baba-yaga-3




Baba-Yaga fut bien obligée de s'arrêter. Elle grince des dents, roule des yeux jaunes, court à sa maison, fait sortir ses trois boeufs et les amène ; et les boeufs boivent toute l'eau jusqu'à la dernière goutte ; et Baba-Yaga reprend sa poursuite. La petite fille est loin. Elle colle l'oreille contre la terre ; elle entend le pilon sur la route ; elle jette le peigne... Et voilà que le peigne se change en une forêt touffue ! Baba-Yaga essaie d'y entrer, de scier les arbres avec ses dents.. Impossible !µ


La petite fille écoute : plus rien. Elle n'entend que le vent qui souffle entre les sapins verts et noirs de la forêt. Pourtant elle continua de courir très vite parce qu'il commençait à faire nuit, et elle pensait : "Mon papa doit me croire perdue".


Le vieux paysan était revenu du marché. Il avait demandé à sa femme :
- Où est la petite ?
- Qui le sait ! - répondit la marâtre. Voilà trois heures que je l'ai envoyée faire une commission chez sa tante.

Enfin, la petite fille, les joues plus roses que jamais d'avoir couru, arriva chez son père. Il lui demanda :
- D'où viens-tu, ma petite ?
- Ah ! - dit-elle, - petit père, ma mère m'a envoyée chez ma tante chercher une aiguille et du fil pour me coudre une chemise ; mais ma tante, figure-toi que c'est Baba-Yaga, la cruelle ogresse !


Et elle raconta toute son histoire. Le vieil homme était en colère. Il prit son fusil de chasse et tua la marâtre.
Depuis ce temps, la petite fille et son père vivent en paix. Je suis passé dans leur village ; ils m'ont invité à leur table, le repas était très bon et tout le monde était content.



http://www.russievirtuelle.com/mythologie/contesf/babayaga.htm
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MessageSujet: Re: LES CONTES   LES CONTES I_icon_minitimeSam 2 Nov - 8:22

Baba-Yaga et Gringalet





LES CONTES 9R30Ib-gringalet



Il était une fois un vieux et une vieille qui n'avaient pas d'enfants. Ils avaient beau essayer et prier Dieu, la vieille n'enfantait pas. Un jour, le vieux s'en va au bois ramasser des champignons et en chemin, il rencontre un vieillard chenu.
- Je sais, - dit celui-ci, - ce qui te préoccupe: tu ne penses qu'aux enfants. Fais donc le tour du village, prends un oeuf dans chaque maison et fais les couver par une poule. Tu verras ce que ça donnera!


Le vieux rentre au village qui comprend quarante et un foyers, il va d'izba en izba, prend un oeuf à chaque famille et les fait couver par une poule. Au bout de quinze jours, le vieux et la vieille voient éclore des garçonnets - quarante bébés sains et vigoureux, le quarante-et-unième frêle et chétif! Le vieux leur donne des noms, mais n'en trouve pas pour le dernier.
- Bon, dit-il, tu t'appelleras Gringalet!


Les enfants poussent, poussent à vue d'oeil. Devenus grands, ils commencent à travailler, à aider leurs parents: quarante gaillards s'activent aux champs, Gringalet s'occupe du ménage. A la fenaison, les frères fauchent, dressent les meules et rentrent au village après une huitaine de jours; ayant mangé à la fortune du pot, ils se couchent. Le vieux les regarde et dit:
- Ces jeunots! Ça dévore, ça dort sur ses deux oreilles, mais je parie que la besogne n'a guère avancé!
- Va donc voir sur place, père! - intervient Gringalet.
Le vieux attelle et se rend dans les prés. Tiens, quarante meules sont là!
- Bravo, mes gars! Que de beau travail en une semaine."



Le lendemain, il retourne dans les prés pour admirer son avoir... Tiens! L'une des meules a disparu. Rentré chez lui, il s'écrie:
- Ah, mes enfants! Il nous manque une meule!
- Sois tranquille, père! - répond Gringalet. - Nous attraperons le voleur, donne-moi cent roubles et fais-moi confiance.  
Il prend les cent roubles et va trouver le forgeron:
- Pourrais-tu forger une chaîne qui suffise à ligoter un homme des pieds à la tête?  
- Pourquoi pas!  
- Fais-la bien solide surtout, et si elle tient bon, tu auras cent roubles. Si elle se rompt, tu en seras pour tes frais!  


Le forgeron exécute la commande. Gringalet enroule la chaîne autour de lui, tire dessus... elle se casse. Le forgeron en fait une autre, plus solide; celle-là tient. Gringalet la prend, paye cent roubles et s'en va garder le foin. Assis au bas d'une meule, il attend. A minuit, le vent se lève, la mer s'agite et une jument merveilleuse surgit de ses flots. Elle court jusqu'à la première meule et s'attaque au foin. Gringalet bondit, l'enchaîne et l'enfourche. La jument l'emporte au galop, par monts et par vaux, mais elle est incapable de le désarçonner. Elle s'arrête et lui dit:
- Eh bien, mon gaillard, puisque tu as réussi à me dompter, je te confie mes poulains.
La jument trotte vers le rivage et hennit très fort, la mer s'agite et quarante et un poulains sortent des flots, l'un plus beau que l'autre! On ferait le tour du monde sans trouver leurs pareils!


Au matin, le vieux entend hennir et piaffer dans la cour. Qu'est-ce que c'est? Gringalet, son benjamin, a ramené tout un troupeau.
- Salut, frangins! - dit-il. [b] - Maintenant que nous avons un cheval chacun, partons ensemble chercher des fiancées.
- Partons!


Leurs parents les bénissent, et les voilà qui se mettent en route. Ils chevauchent longuement à travers le monde, mais où trouver tant de fiancées? Ils ne voudraient pas se marier isolément, pour éviter les jalousies. Or, quelle est la mère qui peut se vanter d'avoir juste quarante et une filles? Les garçons, parvenus dans des terres lointaines, voient au sommet d'une montagne abrupte un château de pierre blanche entouré de hautes murailles, avec des poteaux de fer près du portail. Les cavaliers les comptent: quarante et un. Ils y attachent leurs beaux destriers et pénètrent dans l'enceinte. Baba-Yaga, la sorcière, les accueille:
- Hé, tas d'intrus! Comment avez-vous osé attacher vos chevaux sans ma permission?  
- Qu'as-tu à crier, la vieille? Avant de nous poser des questions, donne-nous à boire et à manger, puis tu nous conduiras aux bains.


Baba-Yaga les fait boire et manger, les conduit aux bains et les interroge ensuite:
- Alors, mes gaillards, vous avez du travail ou vous fuyez du travail?
- Nous avons du travail, grand-mère.
- Lequel?
- Nous cherchons des fiancées!
- J'ai des filles, moi, - dit la sorcière qui se précipite dans son château et ramène quarante et une belles.

L'affaire conclue, on boit, on festoie, on se marie dans la joie. Le soir, Gringalet va voir son cheval. Le beau destrier le voit et dit en langage humain:
- Écoute, mon maître! Quand vous irez coucher avec vos femmes, changez d'habits avec elles, sinon ce sera notre perte!
Gringalet prévient ses frères, et ils échangent les habits. Tous s'endorment, sauf Gringalet, qui ne ferme pas l'oeil. A minuit pile, Baba-Yaga clame:
- Ohé, mes fidèles serviteurs! Tranchez la tête de mes hôtes!


Les fidèles serviteurs accourent et décapitent les filles de la sorcière. Gringalet réveille ses frères et leur conte ce qui s'est passé; ils prennent têtes coupées, les plantent sur les broches de fer qui couronnent les murs, puis ils sellent leurs chevaux et s'en vont en hâte.


Au matin, la sorcière se lève, regarde par la fenêtre et aperçoit les têtes de ses filles. Folle de rage, elle réclame son bouclier de feu, se lance à la poursuite des cavaliers et brûle de son bouclier tout ce qui lui tombe sous la main.




LES CONTES 9R30Ib-baba-yaga






Où les cavaliers pourraient-ils se cacher? La mer est devant eux, la sorcière derrière eux, incendiant tout. Ils auraient tous péri, mais Gringalet était prévoyant et n'a pas oublié d'emporter le mouchoir de Baba-Yaga. Dès qu'il a secoué le mouchoir devant lui, un pont enjambe la vaste mer; les gars le franchissent. Gringalet secoue le mouchoir dans l'autre sens, et le pont disparaît; Baba-Yaga rebrousse chemin, tandis que les frères regagnent leur pays.

         
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[/b]
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MessageSujet: Re: LES CONTES   LES CONTES I_icon_minitimeSam 2 Nov - 8:25

12 MOIS




Dans un petit village de Bohême vivait une méchante femme avec sa fille et sa belle-fille, Maroushka.



LES CONTES WX30Ib-les-douze-mois
Les Douze Mois





La femme adorait sa fille mais rien de ce que fait sa belle-fille ne la contentait. Un soir, au plus profond de l'hiver, la cruelle marâtre ouvrit la porte de l'isba et dit à sa belle-fille d'aller cueillir des perce-neige pour l'anniversaire de sa soeur. Pourtant, elle sait bien que les perce-neige ne sortent qu'en mars et l'on est encore qu'en janvier.
La petite fille s'enfonce tout de même dans la neige. Au bout d'un moment, elle a la surprise de voir une lumière vaciller entre les arbres. Elle sent de la fumée chaude et entend le craquement des bûches dans un feu. Avant de comprendre, elle se retrouve dans une clairière où douze hommes discutent tranquillement autour d'un feu. Il y a trois vieillards, trois hommes d'âge mûr, trois jeunes gens et trois enfants. Ce sont les douze mois. Elle leur demande humblement de se réchauffer à leur feu. Après qu'elle eut expliqué la raison de sa venue, les mois se concertent. Ils la connaissent bien. C'est une jeune fille active en toute saison : elle lave le linge dans un trou glacé et ramasse du bois dans la forêt. Ils décident de l'aider à trouver des perce-neige.

Frère Mars demande à Janvier et à Février de le laisser prendre leur place une heure durant et ils acceptent. Immédiatement, un tapis de terre brune s'étend sous les pieds de la petite fille et des bourgeons paraissent aux branches. Le sol se couvre d'un épais tapis de perce-neige. La petite fille en ramasse d'énormes brassées et se dépêche de retourner vers la clairière mais celle-ci est vide. Elle rentre alors en courant chez elle avec son panier plein de fleurs.

LES CONTES WX30Ib-les-perces-neiges
Les perces-neige




Un peu plus tard une scène identique va se dérouler mais cette fois la marâtre veut des fraises puis des pommes. Et à chaque fois Maroushka va rencontrer les douze mois et leur demander humblement de pouvoir se réchauffer à leur feu. Et à chaque fois les douze mois vont lui permettre de réaliser sa tâche.

Après avoir croqué la dernière pomme sans en avoir offert le moindre quartier à Maroushka qui leur raconte comment elle a pu faire pour ramener des pommes en plein hiver. À peine a-t-elle fini de raconter son histoire que la fille de la maison décide d'aller elle-même en chercher. Effectivement en haut de la montagne elle rencontre les douze mois et sans rien demander elle se chauffe à leur feu et répond à leurs questions de manière effrontée. La sanction ne se fait pas attendre: une violente tempête de neige s'abat sur la montagne tuant la malheureuse jeune fille de froid.

Quand sa mère part à sa recherche, elle trébuche aussi dans la neige et se subit le même sort.

Maroushka vit désormais heureuse dans son isba avec son père. Les gens racontent que, tout au long de l'année, elle a le plus beau des jardins. Des roses y fleurissent, les baies y mûrissent, et pommes et poires y sont abondantes toute l'année. Les douze mois ne viennent-ils pas tous la voir chaque jour de l'année


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MessageSujet: Re: LES CONTES   LES CONTES I_icon_minitimeSam 2 Nov - 8:27

MARIA MOREVNA



C'est le conte de la très belle reine guerrière Maria Morevna, du méchant sorcier, Koshchey Bessmiertni, et du charmant tsarevich Ivan.


LES CONTES Th40Ib-maria-morevna
Maria Morevna et le sorcier Kachtchéi par Bilibin - 1900




Chevauchant, le prince Ivan découvre l'armée défaite de Koshchey Bessmiertni. Elle a été vaincue en combat singulier par Maria Morevna (Maria des mers), la reine guerrière. Ivan continue son chemin, trouve la reine et tombe amoureux. Ils se marient. Avant de repartir guerroyer, elle lui interdit de rentrer dans une des pièces du palais. A peine s'est-elle éloignée qu'Ivan ouvre la chambre interdite et y découvre un vieil homme enchaîné dans un chaudron de fer sur un brasier rougeoyant. Pris de pitié, le prince lui donne à boire. Koshchey Bessmiertni retrouve immédiatement ses forces, brise ses chaînes et emporte Ivan dans son royaume. Quand Maria Morevna apprend cela, elle part au galop à la recherche de son mari mais se fait tailler en pièces. Alors, les beaux-frères d'Ivan, un faucon, un corbeau et un aigle, arrivent à son secours et aspergent les morceaux du cadavre avec l'Eau de Vie. Le corps retrouve son intégrité et Maria reprend vie. Cette fois, avant d'aller secourir son mari, elle se met en devoir d'obtenir le seul coursier capable d'aller plus vite que l'étalon de Koshchey Bessmiertni. Il appartient à la Baba Yaga, la sorcière qui réside dans un au-delà fort lointain au bout de la terre. Pour y parvenir, Maria Moriévna doit traverser une rivière de feu. De trois ondulations d'une écharpe magique volée à Koshchey Bessmiertni, Maria Morevna traverse la rivière de feu et parvient à la hutte de la Baba Yaga. Elle lui dit qu'elle est venue pour gagner l'un de ses coursiers.


La sorcière lui donne trois jours pour rassembler les chevaux dans une prairie, et elle pourra y choisir un des plus beaux. Mais si elle échoue, sa tête prendra place sur le dernier pieu de la clôture de crânes. Maria Morevna parvient à conduire les chevaux et s'entend dire par la reine des abeilles d'aller aux écuries et de seller une haridelle galeuse qui se vautre dans la boue. Tel est le cheval capable de faire le tour du monde en un jour. Elle s'exécute, retraverse la rivière de feu sur l'écharpe magique tandis que la Baba Yaga tombe dans le brasier et meurt brûlée. Maria Moriévna retrouve le prince Ivan et tous deux s'enfuient sur la carne devenue un fier coursier, poursuivis par Koshchey Bessmiertni. Le cheval de l'ogre trébuche, précipitant son cavalier à terre où il se brise le crâne. Maria l'achève de sa propre épée, brûle le corps et disperse les cendres au vent. Elle rejoint alors son royaume avec le prince pour y donner une fête à laquelle le monde entier est convié.


L'Ogre Kachtchéï Bessmiertni est un personnage slave à part entière. Ce sorcier, vieillard malfaisant, a pour spécialité d'enlever les belles vierges. Emprisonné et enchaîné, souvent par une courageuse vierge guerrière (comme Maria Morevna), il est retenu dans une chambre interdite (thématique qui rappelle l'histoire de Barbe-Bleue). Son nom Koshchey semble dériver de l'ancien slavon ou du turc et signifierait OS » ou « prisonnier ». Les guerres opposant les Slaves aux tribus nomades turques, parmi lesquelles les Polovtsiens et les Tartares ont laissé de nombreux noms et personnages au folklore slave.

https://mythologica.fr/slave/texte/morevna.htm
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MessageSujet: Re: LES CONTES   LES CONTES I_icon_minitimeSam 2 Nov - 8:29

L’OISELLE



Par delà les montagnes couvertes de brume, de l'autre côté des profondes mers écumantes, vivait un roi qui avait un verger. Il y tenait plus que tout car dans ce verger poussait l'arbre qui donnait les pommes d'or. Une nuit vint un voleur qui en déroba quelques-unes. Le roi en fut fort bouleversé et ordonna à Ivan, son palefrenier, de monter la garde toute la nuit. La moitié de la nuit passa, puis soudain Ivan vit une oiselle descendre sur l'arbre et commencer à picorer les fruits. Il l'attrapa par la queue mais elle parvint à se libérer et à s'envoler, laissant une plume dans les mains d'Ivan. Le roi envoie Ivan à la recherche de l'oiselle magique. Il n'est pas allé bien loin quand apparaît devant lui un grand loup gris qui promet de l'aider à retrouver la voleuse. Il conseille à Ivan de mélanger un peu de bière à du pain et du fromage et de répandre le tout sur le sol. Dès que les oiseaux de Feu commencent à manger, Ivan réussit à en attraper un et le met dans sa besace. Sautant sur le dos du loup, il se dépêche de rapporter sa prise au roi. Le roi a entendu parler d'une princesse, Yéléna (Hélène) la Belle, qui vit au-delà des océans. Il envoie Ivan chercher la belle jeune fille. A nouveau, le grand loup gris vient l'aider et ils partent à toute vitesse vers le palais féérique au-delà des océans. Ivan enlève la princesse et ils partent tous deux chevauchant le loup pour revenir vers le vieux roi. Mais en chemin, Ivan et Yéléna la Belle tombent amoureux. Ils confient leur dilemme au loup qui leur dit de s'en remettre à lui. De retour dans le palais du roi, le loup prend l'apparence de la princesse et Ivan le présente au roi. Ce dernier ne se tient plus de joie et convie les nobles à assister au couronnement de la nouvelle reine. Comme il se penche pour l'embrasser, il sent la truffe froide du loup. Le choc est trop rude et le roi meurt sur-le-champ. Ivan épouse Yéléna la Belle et devient roi. Quant à l'oiselle de feu, elle est relâchée et s'envole pour ne plus jamais picorer de pommes ni de pain et de fromage.

https://mythologica.fr/slave/texte/oiselle.htm
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MessageSujet: Re: LES CONTES   LES CONTES I_icon_minitimeSam 2 Nov - 8:31


SADKO




Sadko vivait à Novgorod et jouait des gousslis de platane pour les riches marchands lors des somptueux banquets. Mais les temps devinrent difficiles et personne ne pouvait plus payer sa musique. Un jour, alors qu'il se promenait le long du lac Ilmen, il s'assit sur une pierre blanche qui luisait pour jouer de son instrument favori.


Mais à peine avait-t-il commencé à jouer que les eaux se firent écumantes et que la tête puissante du dieu de l'onde sortit des profondeurs. Il avait tant aimé la musique de Sadko qu'il lui demanda de venir jouer dans son royaume sous-marin, lui promettant une récompense confortable.

LES CONTES Uh40Ib-sadko-1
Sadko


Sadko n'avait pas encore dit oui qu'il se retrouva au fond de l'océan dans un palais de pierres blanches. Le dieu des mers était assis sur son trône de corail dans une grande salle. Dès que Sadko entonna un air, le dieu se mit à danser.
En surface, les eaux écumaient et des vagues hautes comme des collines déferlaient, faisant sombrer les bateaux dans les profondeurs marines.

Au bout d'un moment, Sadko était si fatigué qu'il ne pouvait jouer une note de plus. Il sentit une main se poser sur son épaule et, se retournant, vit un homme à barbe blanche. Le sage lui conseilla de casser les cordes de son instrument pour interrompre la danse. Le dieu des mers lui offrirait une fiancée en récompense. Mais il ne devra pas se hâter de choisir et laisser les trois cents premières, puis les trois cents suivantes et encore trois cents passer, et ne prendre que la toute dernière pour épouse. Le sage prévint Sadko, il ne devra pas toucher la jeune épousée sous peine de rester à jamais sous les eaux.


LES CONTES 4k40Ib-sadko-2
Sadko au fond de l’océan par Ilya Yefimovich Repin



Puis émergeant du songe Sadko cassa ses cordes et la danse s'interrompit. Le dieu des mers protesta mais insista pour que Sadko ait sa récompense : il choisira sa fiancée parmi ses filles. Une procession de jeunes vierges apparut, chacune plus belle que la précédente. Sadko laisse passer les trois cents premières, puis les trois cents suivantes et encore trois cents. Arriva alors Tchiérnava, la plus belle de toutes.
Et Sadko la prit pour épouse.

Plus tard dans la nuit, quand Sadko resta seul avec sa femme, il se souvint de l'avertissement du vieil homme et se coucha sans la toucher. Au milieu de la nuit, cependant, alors qu'il dormait il se retourna et la frôla du pied. Elle était si froide qu'il s'éveilla en sursaut. Il se retrouva allongé sur les berges pentues du lac Ilmen, le pied gauche dans les eaux glacées. Il boitera de ce pied tout le restant de sa vie. Mais à ses côtés il y avait un sac d'or qui faisait de lui un homme très riche.

Certains disaient que lorsqu'une tempête faisait rage sur une mer ou un lac, c'était en fait Sadko le ménestrel qui jouait des gousslis de platane pour le dieu de la mer qui dansait une gigue au fond des océans.
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MessageSujet: Re: LES CONTES   LES CONTES I_icon_minitimeSam 2 Nov - 8:33


Snégourotchkka


Snégourotchka (ou Snegurotcha, Снегурочка) est la « Fille de neige ».


Elle est la fille (ou selon certaines légendes, petite-fille) de Ded Moroz (le Père Noël ou Père Frimas) et de Vesna (Primevère),
Jusqu'à ses seize ans, elle grandit dans le royaume glacial de son père pour éviter que le regard de Yarilo, le dieu-soleil, ne se pose sur elle et la fasse fondre. À la fin d'un hiver, ses parents se rencontrent et se disputent à propos de son avenir. Sa mère veut qu'elle soit libre d'aller où elle veut mais son père a peur du soleil. Finalement, ils décident de la confier à un couple âgé.


LES CONTES Uh40Ib-snegourotchka-1
Snégourotchka et Ded Moroz

Ainsi un matin, un vieillard et sa femme marchent dans la forêt enneigée et l'homme décide de faire une « jeune fille » de neige (en russe, on ne dit pas « bonhomme » de neige). À sa grande surprise, les lèvres de la jeune fille rougissent, ses yeux s'ouvrent et elle sort de la neige : c'est une vraie jeune fille. Elle grandit, non pas de jour en jour, mais d'heure en heure. Bientôt le soleil printanier réchauffe la terre et des touffes d'herbe verte commencent à apparaître. Snégourotchka se cache du soleil, cherche la fraîcheur de l'ombre et offre ses bras tout blancs à la pluie.

Un jour, l'été venant, des jeunes filles du village l'invitent à jouer avec elles. Elle se joint à elles avec réticence pour cueillir des fleurs, chanter et danser avec les garçons du village. Elle se tient en retrait jusqu'à ce que Lei, un berger, lui joue de la flûte puis la prenne par la main et l'entraîne dans la danse. A partir de ce jour-là, il vient régulièrement la voir. Mais, bien qu'il l'aime tendrement, il ne sent pas de réciprocité dans son coeur froid. Il la quitte alors pour une villageoise.

De chagrin, Snégourotchka s'élance vers un lac au milieu de la forêt et supplie sa mère, de lui donner un coeur d'humain. Aimer, même pour un court instant, est plus précieux que la vie éternelle avec un coeur de glace. La prenant en pitié, sa mère lui place une couronne de lys sur la tête et lui conseille de protéger son amour du regard ardent de Yarilo.

Courant à travers les arbres, Snégourotchka va trouver Lei et déclare son amour. Pendant qu'elle parle, le soleil monte dans un ciel sans nuage, dispersant les brumes de l'aube et faisant fondre les dernières neiges.
Un rayon de soleil tombe sur elle et, dans un cri de douleur, elle prie Lei de jouer un dernier air de flûte. Il s'exécute tandis que le corps de la jeune fille s'enfonce dans le sol, ne laissant qu'une couronne de lys et une petite flaque d'eau.

Une vie passe, une autre arrive. Le soleil éveille la terre glacée d'un baiser et donne naissance aux fleurs et aux plantes. Mais Lei attend que les neiges hivernales lui ramènent sa bien-aimée.
Ce conte a aussi inspiré Alexandre N. Ostrovski

LES CONTES Uh40Ib-snegoutochaka-2
Snégourtochka saute au-dessus du feu


Il neige sur le petit village de Tobolska. Les enfants jouent à se jeter des boules de neige, et un flocon prend vie. C’est une jeune fille pâle et frêle, qui s’anime doucement. Pendant ce temps, deux vieillards se lamentent de ne pas avoir d’enfants.
Voilà qu’ils aperçoivent celle que l’on nomme désormais Snégourotchka, fille de la glace et du froid. Aussitôt ils décident de l’adopter. Snégourotchka confie bientôt sa peine à la rivière : “comment faire battre mon cœur ?”, se lamente-t-elle. Un jour qu’elle observe une fête au village par la fenêtre de son isba, Ivan (Lei), jeune homme de fière allure, l’aperçoit ; Il la séduit et lui déclare sa flamme. C’est le Printemps. Snégourotchka retrouve Ivan dans la forêt de bouleaux. Instants d’amour partagés. Nouvelle fête au village : Snégourotchka est invitée par tous à passer l’épreuve du feu : “Saute ! Saute par-dessus les flammes !” lui crient les voix des villageois et des enfants. Devant ses hésitations, ils se moquent d’elle. La jeune fille saute alors et disparait dans un nuage de vapeur. Ivan reste stupéfait et va confier son chagrin à la rivière. “Snégourotchka est toujours là, lui murmure celle-ci. Bien vivante. L’hiver prochain, le froid reviendra et la belle Snegourotchka aujourd’hui changée en eau redeviendra de glace. Et vous vous retrouverez, et vous aimerez à nouveau !"

A partir du XXe siècle Snégourotchka est devenue l'assistante du père Noël. Toute de bleu vêtue et coiffée de son kokoshnik (coiffe traditionnelle féminine russe), elle aide Ded Moroz ("Vieux gel au nez rouge") à apporter les cadeaux à Noël


LES CONTES Uh40Ib-snegourothcka-3
Snégourotchka, l’assistante du Père Noël

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MessageSujet: Re: LES CONTES   LES CONTES I_icon_minitimeSam 2 Nov - 8:35


Vassilissa



Un vieil homme et sa femme vivaient avec leur fille Vassilissa.

Un jour, la mère tomba malade et, avant de mourir, elle donna à sa fille agée de huit ans une petite poupée en lui disant que si elle auvait besoin d'aide, elle devrait la nourrir et lui demander conseil. De plus elle ne devrait sous aucun prétexte la montrer à quelqu'un.

Après la mort de sa femme, le vieil homme se remaria avec une veuve qui avait deux filles croyant qu'elle ferait une bonne épouse et une mère de famille avisée. Mais toutes trois devinrent très rapidement jalouses de Vassilissa qui était très belle. Un jour que le vieil homme était parti au marché sa belle-mère envoya , à la tombée de la nuit, Vassilissa chez la Baba Yaga chercher des éclats de bouleau pour éclairer leur maison.


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Vassilissa arrive chez la Baba Yaga[/b]




La Baba Yaga est une sorcière qui vit au fond d'une forêt obscure. Vassilissa mit la poupée dans sa poche et partit. Elle arriva à une cabane en bois posée sur des pattes de poules et entourée d'une clôture de pieux surmontés de crânes. Le portail était fait d'os de jambes humaines et la serrure, de dents. La Baba Yaga surgit alors de la forêt, volant dans son mortier qu'elle dirigeait à l'aide d'un pilon, tout en effaçant ses traces avec son balai.


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Vassilissa et sa poupée rencontrent le jour




Vassilissa lui expliqua ce qu'elle voulait et la sorcière lui dit qu'elle devait d'abord travailler pour mériter sa récompense.
Commença une série de travaux bien évidemment irréalisables : décortiquer le grain, trier des graines de pois et de pavot. Pourtant, en deux nuits, avec l'aide de la poupée, Vassilissa s'acquitte de ces tâches. Vassilissa a maintenant compris que la sorcière n'a nullement l'intention de la laisser partir. Aussi, pendant son sommeil, Vassilissa s'enfuit-elle, prenant sur la clôture un crâne aux yeux luisants. Dans sa course à travers la forêt, elle est doublée par trois cavaliers, l'un en blanc, représentant la lumière du jour, un autre en rouge représentant le soleil levant et le dernier en noir représentant la nuit profonde. Ils la guident sur son chemin.



LES CONTES Tx40Ib-vassilissa-3
Vassilissa et le crâne lumineux




Quand elle rentra chez elle, sa belle-mère et ses soeurs lui arrachèrent le crâne des mains. Ses yeux brillants se posent sur elles et les réduisent en cendres. Seule Vassilissa est indemne. Le lendemain matin, elle enterre le crâne profondément et un rosier aux fleurs rouge sombre pousse au-dessus. Vassilissa vit désormais dans la paix et le confort avec son père, conservant toujours la petite poupée dans sa poche, au cas où elle aurait encore besoin d'elle.





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MessageSujet: Re: LES CONTES   LES CONTES I_icon_minitimeSam 2 Nov - 9:11


Les oies-cygnes





Il était une fois un vieux et une vieille. Ils avaient une fille et un petit garçon.
- Fillette, fillette ! - disait la mère. - Nous partons travailler, nous te rap-porterons de la brioche, te ferons une robe, t'achèterons un fichu ; sois sage, veille sur ton frérot, ne quitte pas le clos.

Les parents partis, elle oublie leurs recommandations ; laissant son frérot dans l'herbette, sous la fenêtre, elle se sauve dans la rue, joue, s'amuse. Des oies-cygnes qui passaient se saisissent du garçonnet et l'emportent sur leurs ailes.



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La fillette revient... plus de frérot ! Affolée, elle court dé-ci, dé-là : person-ne ! Elle l'appelle, pleure, se lamente, redoutant la colère des parents... le frère n'a pas répondu ! Elle débouche en rase campagne ; les oies-cygnes, entrevues un instant, disparaissent par-delà les bois. Ils ont une mauvaise réputation, ces oiseaux malfaisants, ravisseurs d'enfants ; la fillette a deviné que ce sont eux qui ont enlevé son frérot et se lance à leur poursuite.

Elle court, elle court et voit un poêle sur son chemin.
- Poêle, poêle, dis-moi où les oies-cygnes se sont enfuies?
- Mange mon pâté de seigle, et je te le dirai.
- Peuh, chez mon père on dédaigne même les pâtés de froment!

Le poêle n'a rien dit. Elle court plus loin et voit un pommier sur son chemin.
- Pommier, pommier, dis-moi où les oies-cygnes se sont enfuies?
- Mange une de mes pommes sauvages, et je te le dirai.
- Peuh, chez mon père on dédaigne même les pommes de jardin!

Elle court plus loin et voit une rivière de lait aux rives de kissiel.
- Rivière de lait, rives de kissiel, où les oies-cygnes se sont-elles enfuies?
- Mange de mon simple kissiel arrosée de lait, et je te le dirai.
- Peuh, chez mon père on dédaigne même la crème fraîche.

Elle aurait longuement battu prés et bois si, par chance, elle n'avait ren-contré un hérisson; elle est tentée de le bousculer, mais craint de se piquer et lui demande:
- Hérisson, hérisson, n'as-tu pas vu où les oies se sont enfuies?
- Par là!  -dit-il, montrant la direction.


Elle court et voit une cabane sur pattes de poulet, qui tourne, qui vire. Baba-Yaga la sorcière est dedans, face osseuse, jambe glaiseuse; le petit garçon, assis sur un banc, joue avec des pommes d'or.




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Sa soeur s'approche en tapinois, le saisit et l'emporte; et les oies-cygnes la poursuivent à tire-d'aile; elles vont la rattraper, les scélérates. Que faire? La rivière de lait coule entre ses rives de kissiel.
- Rivière chérie, cache-moi!
- Mange de mon kissiel.
Rien à faire, la fillette en mange. La rivière la cache sous sa rive, les oies la dépassent. La fillette sort de sa cachette, remercie et court plus loin avec son frérot; mais les oies ont fait demi-tour et arrivent sur elle.

Que faire? Malheur! Et voici le pommier.
- Pommier, cher pommier, cache-moi!
- Mange une de mes pommes sauvages!
Elle s'empresse de la manger. Le pommier l'enveloppe de sa ramure, la couvre de son feuillage; les oies passent. Elle sort de sa cachette, se remet à courir avec son frérot; mais les oies l'ont aperçue et la poursuivent; elles l'ont presque rejointe, la battent de leurs ailes, il s'en faut de peu qu'elles lui arrachent son frérot! Par bonheur, le poêle est là, sur le chemin.
- Monsieur le poêle, cache-moi!
- Goûte à mon pâté de seigle!


Elle l'engloutit aussitôt et se glisse à l'intérieur du poêle. Les oies volent, volent, cacardent, cacardent et repartent bredouilles. Et la fillette rentre à la maison en hâte, juste avant ses parents, heureusement.



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MessageSujet: Re: LES CONTES   LES CONTES I_icon_minitimeSam 2 Nov - 9:54


Tsarevna la grenouille





Il était une fois un royaume dont le tsar avait trois fils.Un jour, le tsar fit venir ses fils et leur parla ainsi :
- Mes fils, mes fiers faucons, le temps est venu pour vous de prendre femme. Je veux voir vos enfants - mes petits-enfants. Prenez vos arcs, tournez-vous de trois côtés différents et décochez chacun une flèche. Là où elle tombera sera votre fiancée.


La flèche du fils aîné se planta dans le balcon de bois d'une riche maison, juste devant la chambre de la fille d'un boyard. Celle du fils puîné tomba devant la demeure d'un riche marchand, au moment où la fille du marchand s'apprêtait à descendre.

Ivan-tsarévitch le cadet, lui, vit sa flèche se ficher dans la boue d'un marais, où une grenouille s'en empara. Ivan-tsarévitch lui demanda :
- Grenouille, grenouille, rends-moi ma flèche.






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Et la grenouille répondit :
- Épouse-moi !
- Tu veux que j'épouse une grenouille ? Les gens vont se moquer de moi.
- Il le faut, Ivan-tsarévitch. C'est ton destin.
Rien à faire. Ivan-tsarévitch enveloppa le petit animal dans son mouchoir et l'emporta au palais royal, tout triste.


Les trois noces eurent lieu le même jour et, le lendemain, le tsar convoqua ses fils.
- Eh bien, mes fils, vous voilà mariés tous les trois. Je voudrais voir ce que vos épouses savent faire. Demain matin chacun m'apportera une chemise cousue par sa femme.

Ivan-tsarévitch revint chez lui la tête basse.
- Qu'as tu, Ivan-tsarévitch ? Quelle peine t'accable ?
- Le tsar mon père veut que je lui apporte demain matin une chemise que tu aurais cousue toi-même.
- Ne te désole pas et va dormir, Ivan-tsarévitch. La nuit porte conseil.

À peine Ivan-tsarévitch endormi, la grenouille se dépouilla de sa peau verte et se transforma en Vassilissa l'astucieuse, une jeune fille d'une merveilleuse beauté, comme on n'en trouve que dans les contes.
Vassilissa l'astucieuse sortit sur le perron, frappa dans les mains et cria :
- Mes servantes, mes nourrices, hâtez-vous ! Faites-moi une chemise belle et fine !
Le matin venu, Ivan-tsarévitch vit une chemise sur la table, enveloppée dans une serviette brodée. Tout heureux, il la porta à son père.


Les deux fils aînés vinrent aussi. Le tsar prit la chemise du fils aîné et dit :
- Elle n'est digne que d'un paysan !
Et l'envoya aux serviteurs. La chemise apportée par le fils puîné subit le même sort.
Vint ensuite le tour d'Ivan-tsarévitch. Il montra la chemise brodée d'or et d'argent, décorée de dessins superbes. Le tsar s'exclama :
- Une chemise comme celle-là, il faut la porter lors des grandes occasions.
Puis il dit :
- Demain matin chacun m'apportera une miche de bon pain blanc préparée par sa femme.


Ivan-tsarévitch revint chez lui la tête basse.
- Qu'as tu, Ivan-tsarévitch ? Quelle peine te mine ?
- Mon père veut que je lui apporte demain matin une miche que tu aurais faite toi-même.
- Ne te désole pas et va dormir, Ivan-tsarévitch. La nuit porte conseil.

À peine Ivan-tsarévitch endormi, la grenouille se transforma en Vassilissa l'astucieuse, qui sortit sur le perron, frappa dans les mains et cria :
- Mes servantes, mes nourrices, hâtez-vous ! Faites-moi d'ici demain matin un pain blanc, tendre, comme j'en mangeais chez mon père.
Le matin venu, Ivan-tsarévitch trouva sur la table un pain blanc et doré, paré de tours et maisons, décoré de beaux dessins.


Ivan-tsarévitch, tout heureux, le plaça sur un plat d'or et le porta à son père. Les deux fils aînés vinrent aussi, mais ils n'avaient pas de quoi se vanter : la miche de la fille du seigneur était brûlée, et celle de la fille du marchand était trop cuite d'un côté et pas assez de l'autre. Le tsar fit donner la miche de son aîné à ses chiens. Celle du fils puîné subit le même sort.


Vint ensuite le tour d'Ivan-tsarévitch. Le tsar s'exclama :
- Des miches comme celle-là, il faut les garder pour les grandes fêtes.




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Et il la fit servir à la table royale. Puis il dit :
- Je veux voir laquelle de mes belles-filles danse le mieux. [/b]


Et le tsar les convia avec leurs maris à un grand banquet auquel devaient assister tous les courtisans. Ivan-tsarévitch revint chez lui la tête basse, le visage sombre. Grenouille la coasseuse lui demanda:
- Qu'as tu, Ivan-tsarévitch ? Quelle chagrin t'accable ? [/b]
- Mon père veut que je t'emmène demain à son festin. Comment te montrerai-je aux gens ?
- Ne te désole pas et pars seul au banquet, je t'y rejoindrai plus tard. Si tu entends un grand fracas et le grondement du tonnerre, ne t'inquiète pas. Dis au tsar que c'est ta grenouille la coasseuse qui arrive dans sa boîte.



Ainsi fit Ivan-tsarévitch. Il trouva dans la salle du festin ses deux frères qui se pavanaient avec leurs épouses richement vêtues et couvertes de bijoux. Ils ne perdirent pas une occasion de se moquer de lui :
- Tiens, tu es venu seul ? Pourquoi ne nous as-tu pas amené ta grenouille dans ton mouchoir ? Où as-tu trouvé une telle beauté ? Tu as du la chercher longtemps dans tous les marais !
Soudain un grand bruit se fit, et le tonnerre ébranla le palais, terrorisant les invités. Ivan-tsarévitch leur dit :
- N'ayez pas peur ! C'est ma grenouille la coasseuse qui arrive dans sa boîte.


Tous se précipitèrent vers les fenêtres et virent un carrosse doré tiré par de fringants coursiers blancs et escorté de valets en livrée.
Une fois le carrosse arrêté devant le perron, et Vassilissa l'astucieuse en descendit, portant une robe d'azur, décorée d'étoiles, un diadème en forme de lune sur la tête, si belle que cela ne peut ni se dire ni se décrire ! Elle prit Ivan-tsarévitch par la main et le mena aux tables dressées, couvertes de succulents mets.


Les invités firent honneur au festin. Tous mangeaient, buvaient et causaient gaiement. Vassilissa l'astucieuse boit du vin et verse le fond de son verre dans la manche droite, mange du cygne rôti et place les os dans sa manche gauche.
Ses belles-soeurs se hâtèrent de suivre son exemple.


Le tsar, une fois rassasié, donna le signal des danses. Dès qu'Ivan-tsarévitch eut commencé à faire tourner Vassilissa, celle-ci secoua ses manches : de la gauche s'échappa un lac aux eaux limpides, et de sa droite, des cygnes blancs qui vinrent se poser gracieusement sur le lac. Quand Vassilissa s'arrêta de danser, tout disparut : le lac comme les cygnes.





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Ses belles-soeurs, impatientes de l'imiter, agitèrent leurs manches gauches, aspergeant de vin les invités, et quand elles vidèrent leurs manches droites, un des os qui s'en échappèrent faillit crever l'oeil du tsar. Celui-ci, furieux, les fit chasser aussitôt.


La soirée approchait de sa fin. Ivan-tsarévitch profita d'un moment où personne ne faisait attention à lui pour quitter le palais. Il se précipita chez lui, saisit la peau de grenouille de Vassilissa et la jeta au feu.



Quand Vassilissa l'astucieuse rentra à son tour, elle se mit à chercher sa peau de grenouille, mais elle ne trouva que des cendres dans la cheminée. Elle dit alors à Ivan-tsarévitch :
- Ivan-tsarévitch, qu'as tu fait ? Il ne te restait que trois jours à patienter, et j'aurais été à toi pour toujours. Tandis que maintenant, je suis obligée de te quitter, et tu devras me chercher par-delà vingt-neuf pays, dans le trentième royaume, chez Kochtcheï l'Immortel.
Sur ces mots, elle se changea en coucou gris et s'envola par la fenêtre.
Ivan-tsarévitch était au désespoir. Il s'équipa, prit son arc et ses flèches et partit à la recherche de son épouse.


Combien de temps marcha-t-il, nul ne le sait. Au bout de ses heures, ou jours, ou mois de marche, Ivan-tsarévitch rencontra un vieillard chenu.
- Bonjour, grand-père, le salua Ivan-tsarévitch.
- Bonjour, brave jeune homme. Que cherches-tu, où vas-tu ?
Ivan-tsarévitch raconta au vieillard ses malheurs.
- Ce n'était pas malin de ta part, - lui reprocha le vieillard, - de brûler cette peau de grenouille. Ce n'est pas toi qui la lui avais fait revêtir, ce n'était pas à toi à la lui retirer. Vassilissa l'astucieuse s'était montrée plus subtile que son père, Kochtcheï l'Immortel, et il l'a condamnée à passer trois ans à coasser dans un marais. Enfin, ce qui est fait est fait. Il ne sert à rien de se lamenter. Prends plutôt cette pelote : en roulant, elle t'indiquera le chemin.


Ivan-tsarévitch suivit la pelote. Soudain, au détour d'un chemin, le jeune prince aperçut un ours. Il se saisit de son arc, le banda, mais l'ours lui dit :
- Fais-moi grâce, Ivan-tsarévitch, je pourrai te rendre service un jour.
Ivan-tsarévitch épargna l'ours et suivit son chemin. Il rencontra ensuite un canard, puis un lièvre, et ceux-ci eurent de la même façon la vie sauve.

Toujours en suivant la pelote, Ivan-tsarévitch arriva au bord de la mer et vit un brochet, qui respirait à peine, sur le sable.
- Pitié, tsarévitch! Rejette-moi dans l'eau, - dit le brochet. - Un jour, je te rendrai service.
Ivan-tsarévitch rejeta le brochet dans la mer et poursuivit son chemin.


Arrivé à la lisière de la forêt il aperçut une maisonnette perchée sur deux pattes de poule, qui tournait sur elle-même. C'était là que demeurait une sorcière toute décharnée, Baba-Yaga.
Ivan-tsarévitch dit :
- Maison-maisonnette, remets-toi comme ta mère t'a faite ! Tourne-toi face à moi, dos à la forêt!  
La maison tourna. Ivan-tsarévitch entra et vit que sur le poêle en briques était couchée Baba-Yaga, vieille sorcière, jambes osseuses, nez crochu. Elle dit :
- Que viens-tu faire ici, Ivan-tsarévitch ?  
Ivan-tsarévitch lui dit tout de go :
- Avant de me poser des questions, la vieille, tu ferais mieux de me faire manger et boire et de me préparer un bain.  

Baba-Yaga était particulièrement de bonne humeur ce jour-là, car elle s'exécuta sans protester. Et c'est un Ivan-tsarévitch rassasié et lavé qui lui raconta ce qui lui était arrivé. La sorcière était au courant :
- Ta femme est au pouvoir de Kochtcheï l'immortel. Celui-ci est pratiquement impossible à vaincre. Tout ce que je peux te dire, c'est que sa mort se trouve sur le bout d'une aiguille, l'aiguille est au fond d'un oeuf, l'oeuf dans le bec d'un canard, le canard dans l'estomac d'un lièvre, et ce dernier dans un coffre juché au sommet d'un immense chêne.  


Et Baba-Yaga lui indiqua même où se trouvait le chêne. Ivan-tsarévitch y parvint. En levant la tête autant qu'il put, il aperçut le coffre, mais il était incapable de l'atteindre. C'est alors qu'apparut l'ours auquel il avait laissé la vie sauve. L'animal, reconnaissant, attrapa le chêne de ses puissantes pattes et le déracina. Le coffre tomba à terre, où il se brisa.


Le lièvre s'en échappa, aussitôt poursuivi par celui qu'Ivan-tsarévitch avait épargné. Ce dernier déchira le ventre de son congénère, livrant passage au canard. Celui-ci, attaqué par le canard qui avait promis d'aider Ivan-tsarévitch, lâcha l'oeuf qui tomba dans la mer. En voilà le brochet arriva, attrapa l'oeuf dans la gueule et le porta à Ivan-tsarévitch.


C'est alors qu'apparut Kochtcheï l'immortel. Mais Ivan-tsarévitch lui montra l'oeuf et se mit à le faire sauter d'une main dans l'autre. À chaque fois, Kochtcheï était soulevé et balancé d'un côté à l'autre. Puis Ivan-tsarévitch écrasa l'oeuf et cassa l'aiguille.


Ce fut la fin de Kochtcheï l'immortel. Le charme était rompu. Ivan-tsarévitch revint au palais avec Vassilissa l'astucieuse, et ils vécurent heureux et contents jusqu'à la fin des temps.

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MessageSujet: Re: LES CONTES   LES CONTES I_icon_minitimeSam 2 Nov - 10:36


Matin, Soir et Minuit




LES CONTES 19110209512722443816489185








Dans un certain pays, il était un tsar qui avait trois filles d'une grande beauté. Il veillait sur elles plus que sur la pupille de ses yeux, il avait fait construire un palais souterrain et les y tenait enfermées comme des oiseaux en cage, à l'abri des vents furieux et du soleil ardent. Un jour, les princesses ont lu dans un livre qu'il existe un monde merveilleux, et dès que le tsar vient leur rendre visite, elles le supplient, en larmes:
- Seigneur notre père! Laisse-nous voir le monde ensoleillé, nous promener dans le jardin verdoyant.


Le tsar tente de les dissuader... Peine perdue! Elles ne veulent rien entendre; et plus il s'obstine, plus elles insistent. De guerre lasse, il finit par céder.


Les belles princesses, sorties dans le jardin, voient le soleil, les arbres, les fleurs, et se réjouissent beaucoup d'être en liberté; elles folâtrent, gambadent, admirent le moindre brin d'herbe. Mais voici qu'un coup de vent furieux s'empare d'elles et les emporte loin, très loin, on ne sait où. Servantes et gouvernantes, affolées, courent prévenir le tsar, qui envoie aussitôt ses fidèles serviteurs aux quatre coins du monde, en promettant de récompenser généreu-sement celui qui tombera sur les traces des princesses. Les serviteurs battent en vain le monde et reviennent bredouilles. Le tsar convoque alors son grand conseil et demande aux boyards s'ils se chargeraient de retrouver ses filles. En cas de réussite, le gagnant épouserait l'une d'entre elles, à son choix, avec une dot qui l'enrichirait pour la vie. A la première annonce, les boyards se taisent; à la deuxième, pas un mot; à la troisième, silence total! Le tsar fond en larmes:
- Je n'ai donc pas d'amis, pas de défenseurs!


Et il fait répandre sa proposition à travers la ville, dans l'espoir qu'un homme du peuple se porterait volontaire.


En ce temps-là vivait dans un village une pauvre veuve qui avait trois fils, trois preux puissants, nés la même nuit: l'un tard le soir, l'autre à minuit, le troisième au petit matin, d'où leurs noms: Soir, Minuit et Matin. Sitôt informés de l'appel du tsar, ils se font bénir par leur mère, s'équipent pour la route et s'en vont à destination de la capitale. Arrivés devant le tsar, ils s'inclinent bien bas en disant:
- Longue vie à toi, notre souverain! Ce n'est pas pour festoyer que nous sommes là, c'est pour te servir; permets-nous d'aller à la recherche de tes princesses.
- Bonne chance, mes braves! Comment vous nommez-vous?
- Nous sommes trois frères: Matin, Soir et Minuit.
- Que vous faut-il pour le voyage?
- Nous n'avons besoin de rien, Sire; prends seulement soin de notre mère, qui est pauvre et âgée.


Le tsar installe la vieille femme au palais, ordonne de la nourrir des mets de sa table, de la vêtir des habits de ses magasins.


Les trois preux partent à l'aventure; ils chevauchent un mois, deux mois, trois mois, et s'engagent dans une vaste plaine désertique. La plaine aboutit à une forêt sauvage que précède une chaumine; ils frappent au carreau - pas de réponse; ils entrent par la porte - personne au logis.


- Eh bien, mes frères, arrêtons-nous ici un moment, reposons-nous.


Ils se dévêtent, récitent leur prière et se couchent. Au petit jour, Matin le cadet dit à Soir:
- Minuit et moi partons à la chasse, et toi tu nous prépareras à manger.


Soir accepte; près de la chau-mine, il y a une bergerie pleine de moutons; il prend sans hésiter le plus gras, l'égorgé, le vide et le met à rôtir. Sa besogne achevée, il s'allonge sur le banc. Soudain, ça cogne, ça tonne, la porte s'ouvre devant un bonhomme haut comme trois pommes, la barbe d'une coudée et l'oil rageur; il apostrophe Soir:
- Qui t'a permis de jouer au maître chez moi, de tuer mon mouton?
Le gars lui répond:
- Grandis un peu avant de parler, on ne te voit pas! Attends que je te flanque une cuillerée de soupe et une miette de pain à la face!


Le bonhomme haut comme trois pommes fulmine:
- Je suis petiot mais costaud!
Il empoigne un quignon de pain et se met à taper sur la tête de l'autre, il l'assomme à moitié et le jette sous le banc; puis il dévore le rôti et disparaît dans la forêt. Soir a mis un pansement autour de sa tête et gémit de douleur.

Ses frères reviennent et lui demandent:
- Qu'est-ce qui t'arrive?
- Ah, mes frères, j'avais allumé le four, et la vapeur de charbon m'a donné la migraine, j'ai été malade tout le jour et n'ai rien pu cuisiner.


Le lendemain, Matin et Soir s'en vont à la chasse, laissant Minuit à la mai-son pour préparer le dîner. Minuit fait du feu, choisit le plus beau mouton, l'égorgé, le met au four; sa besogne achevée, il s'allonge sur le banc. Soudain, ça cogne, ça tonne, le bonhomme haut comme trois pommes entre, la barbe d'une coudée, et de battre, de rosser le malheureux; un peu plus et il l'assommait! Il dévore le rôti et disparaît dans la forêt. Minuit a noué un mouchoir autour de sa tête et gémit de douleur. Ses frères reviennent:
- Qu'est-ce que tu as?  - demande Matin.
- La vapeur de charbon a failli m'asphyxier! Ma tête éclate, je n'ai rien cuisiné.  


Le troisième jour, les deux frères aînés s'en vont à la chasse et Matin reste au logis; il choisit le meilleur mouton, l'égorgé, le vide et le met à rôtir. Sa besogne achevée, il s'allonge sur le banc. Soudain, ça cogne, ça tonne, le bon-homme haut comme trois pommes, la barbe d'une coudée, s'amène dans la cour, avec une meule de foin sur la tête et une grande bassine d'eau dans les mains; il pose à terre la bassine, éparpille le foin et commence à compter les moutons. Voyant qu'il en manque un de plus, il se fâche, se rue dans la chaumine, assaille Matin et le frappe violemment à la tête. Matin se lève d'un bond, saisit le bonhomme par sa longue barbe et de la tirailler, en répétant:
- Regardes-y à deux fois!
Le bonhomme le supplie:
- Pitié, preux tout-puissant! Ne me donne pas la mort, fais-moi grâce!


Matin le traîne dehors jusqu'à un poteau en chêne où il cloue sa barbe avec un gros coin de fer; puis il rentre dans la chaumine pour attendre le retour de ses frères. Ceux-ci reviennent et sont étonnés de le voir sain et sauf. Matin leur dit, narquois:
- Venez, mes frères, j'ai attrapé votre vapeur de charbon et l'ai attachée à un poteau.


Ils sortent et voient que le bonhomme haut comme trois pommes s'est enfui, laissant la moitié de sa barbe au poteau; mais sa piste est marquée d'une tramée de sang.
Les frères la suivent et atteignent une profonde crevasse. Matin pénètre dans les bois, détache des bandes de tille, en fait une corde et dit qu'on le descende sous terre. Soir et Minuit obéissent. Parvenu dans l'autre monde, il se détache et s'en va au hasard. Au bout d'un certain temps, il aperçoit un palais de cuivre; il y pénètre, et la plus jeune des princesses l'accueille, plus belle que la rose, plus blanche que la neige, et lui demande gentiment:
- Comment es-tu venu, brave garçon, de ton plein gré ou par nécessité?
- C'est votre père qui vous fait rechercher, nobles princesses.

Elle l'invite aussitôt à table, lui sert à manger et à boire, et lui remet une fiole d'eau de vigueur:
- Bois cette eau et tes forces seront décuplées.
Matin boit et se sent une force prodigieuse. "A présent, - se dit-il, - j'aurai raison de n'importe qui!"


Là-dessus, un vent furieux se lève, la princesse s'écrie, effrayée:
- Voilà mon dragon qui revient!

Elle prend Matin par la main et le cache dans une autre salle. Un dragon à trois têtes arrive, s'abat sur le sol, se change en guerrier et s'écrie:
- Ah! Cela sent le Russe... qui est là?
- Qui veux-tu que ce soit? Tu as survolé la Russie, ramassé les odeurs étrangères, c'est ce qui te donne cette impression.


Le dragon réclame à manger et à boire; la princesse lui apporte toutes sortes de mets et de boissons, dans lesquelles elle a mis de la poudre à dormir. Le dragon, une fois restauré, a sommeil; il commande à la princesse de lui peigner les cheveux, pose ses têtes sur les genoux de la belle et s'endort pro-fondément. La princesse appelle Matin; il arrive, brandit son glaive et tranche les trois têtes du dragon; puis il dresse un bûcher, brûle la bête impure et répand les cendres à travers la campagne.
- Adieu, princesse! Je pars à la recherche de tes soeurs, et dès que je les aurai retrouvées, je reviens te prendre, - dit Matin avant de se mettre en route.



Au bout d'un certain temps, il aperçoit un palais d'argent où habite la deuxième princesse. Il y tue un dragon à six têtes et poursuit son chemin. Au bout d'un temps plus ou moins long, il parvient à un palais d'or où habite l'aînée des princesses ; il tue un dragon à douze têtes et délivre la prisonnière. Toute heureuse, elle s'apprête à retourner au pays, sort dans la vaste cour, agite un mouchoir écarlate...
Le royaume d'or se rapetisse, devient un oeuf; elle prend cet oeuf, le met dans sa poche et part avec Matin le preux chercher ses soeurs. Celles-ci ont fait comme elle: transformé leurs royaumes en oeufs qu'elles emportent jusqu'à la crevasse.

Soir et Minuit remontent leur frère et les trois princesses au grand jour. Ils reviennent ensemble au pays; les princesses font rouler à travers la campagne leurs oeufs qui se changent aussitôt en royaumes de cuivre, d'argent et d'or.


Le tsar, au comble du bonheur, donne ses filles en mariage à Matin, à Soir et à Minuit. Il nomme ensuite Matin son héritier.

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MessageSujet: Re: LES CONTES   LES CONTES I_icon_minitimeSam 2 Nov - 11:33


La plume de Finist le fier faucon



LES CONTES 19110209512822443816489187







Il était une fois un bonhomme qui avait trois filles, l'aînée et la deuxième coquettes, la benjamine modeste et bonne ménagère. Un jour, le père s'apprête à partir en ville et leur demande ce qu'elles veulent comme cadeau. L'aînée dit:
- Achète-moi un coupon d'étoffe!
La deuxième aussi.
- Et toi, ma préférée, que veux-tu? - demande-t-il à sa benjamine.
- Une plume de Finist le fier faucon. [/b]


Il prend congé d'elles et se met en route; il achète du tissu pour deux de ses filles, mais ne trouve pas la plume de Finist le fier faucon. De retour à la maison, il remet ses emplettes aux aînées, qui en sont ravies.
- Et toi, dit-il à la benjamine, je n'ai pas trouvé la plume que tu voulais.
- Tant pis, répond-elle, tu auras peut-être plus de chance la prochaine fois.  
Les deux coquettes se confectionnent des robes et rient de la benjamine qui ne dit mot.


Le père s'apprête de nouveau à partir en ville et leur demande:
- Alors, mes filles, que voulez-vous que je vous rapporte?
L'aînée et la deuxième réclament un fichu, la benjamine dit:
- Achète-moi, mon père, une plume de Finist le fier faucon.


Le père se rend à la ville, achète deux fichus mais n'a pas vu la plume. De retour à la maison, il dit:
- Hélas, ma fille, je n'ai toujours pas la plume que tu voulais!
- Tant pis, mon père, tu auras plus de chance la prochaine fois.


Le père s'apprête encore à partir en ville et leur demande:
- Dites-moi, mes filles, ce que vous voulez que je vous rapporte.
Les deux aînées répondent:
- Achète-nous des boucles d'oreilles.
La benjamine répète:
- Achète-moi une plume de Finist le fier faucon.


Le père achète des boucles d'oreille en or, cherche avec zèle la plume, mais nul n'en a entendu parler; il rebrousse chemin, désolé. Aux portes de la ville, il rencontre un petit vieux avec une petite boîte dans les mains.
- Qu'as-tu là, vieux?
- Une plume de Finist le fier faucon.
- Combien en demandes-tu?
- Mille roubles.


Le père paye la somme et se hâte de rentrer avec la petite boîte. Ses filles l'accueillent.
- Eh bien, ma préférée, - dit-il à la benjamine, - j'ai enfin le cadeau; tiens, le voilà!


La benjamine faillit sauter de joie, prit la boîte, la couvrit de baisers, la pressa sur son coeur. Après souper, tout le monde s'en va dormir; la benjamine, retirée dans sa chambre, ouvre la boîte, la plume de Finist le fier faucon s'en échappe aussitôt, s'abat sur le sol et se change en un beau tsarévitch. Ils échangent des propos tendres, amoureux. Les soeurs aînées les entendent et questionnent:
- Avec qui parles-tu, soeurette?
- Avec moi-même! - répond la belle.
- Ouvre donc!


Le tsarévitch s'abat sur le sol et redevient plume; elle la remet dans sa boîte et ouvre la porte. Ses soeurs fouinent dans tous les coins - personne! Sitôt qu'elles sont ressorties, la belle ouvre la fenêtre, sort la plume et lui dit:
- Vole, ma plume, dans les champs; prends ta liberté en attendant!" La plume se change en un faucon et s'envole.


La nuit suivante, Finist le fier faucon revient auprès de sa belle; ils tiennent de joyeux propos. Les soeurs aînées qui les ont entendus courent prévenir leur père:
- Papa! Notre soeur reçoit quelqu'un de nuit; il est justement là, qui cause avec elle.


Le père se lève, se dirige vers la chambre de sa benjamine, y pénètre... Mais le tsarévitch déjà redevenu plume est dans la boîte.
- Ah, coquines! - gronde-t-il à l'adresse de ses filles aînées. Qu'est-ce que ces calomnies? Occupez-vous plutôt de vos affaires!"


Le lendemain, les deux soeurs ourdissent un complot: la nuit venue, elles dressent une échelle, ramassent des couteaux tranchants, des aiguilles, et en garnissent la fenêtre de la benjamine. Finist le fier faucon arrive, tente en vain d'entrer par la fenêtre et se blesse les ailes.
- Adieu, ma belle! - dit-il. Si tu veux me retrouver, cherche-moi loin, très loin, tout au bout du monde. Tu useras trois paires de souliers de fer, casseras trois bâtons de fonte et mangeras trois pains de pierre avant de m'avoir rejoint!


Or, la belle est endormie: elle entend bien, à travers son sommeil, ce triste discours, mais ne peut se lever. Le matin, à son réveil, elle voit sa fenêtre hérissée de couteaux et d'ai-guilles d'où goutte le sang. Elle joint les mains:
- Mon Dieu! Ce sont mes soeurs qui ont blessé mon bien-aimé!


Aussitôt elle quitte la maison. Elle court à la forge pour se fabriquer trois paires de souliers de fer et trois bâtons de pèlerin de fonte, s'approvisionne de trois pains de pierre et part à la recherche de Finist le fier faucon.


Elle marche, marche, use une paire de souliers, casse un bâton, mange un pain de pierre; parvenue à une chaumine, elle frappe à la porte:
- Patron, patronne! Hébergez-moi pour la nuit.
Une vieille lui répond:
- Sois la bienvenue, ma belle! Où vas-tu, mignonne?
- Hélas, grand-mère! Je cherche Finist le fier faucon.
- Ah, ma belle, tu auras du chemin à faire!
Le lendemain matin, la vieille dit:
- Va maintenant chez ma deuxième soeur, elle est de bon conseil; et voici ce que je te donne: un banc d'argent, un rouet d'or qui changera en fil d'or la filasse.


Puis elle prend une pelote, la fait rouler sur le chemin et dit à la belle de la suivre. La jeune fille remercie et s'en va derrière la pelote.
Au bout d'un certain temps, elle use la deuxième paire de souliers, casse le deuxième bâton, mange le deuxième pain de pierre; enfin, la pelote parvient à une chaumine. La jeune fille frappe à la porte:
- Braves gens! Hébergez une pauvre fille pour la nuit.
- Sois la bienvenue! - répond une vieille. - Où vas-tu, ma belle?
- Grand-mère, je cherche le Finist le fier faucon.
- Tu auras du chemin à faire!


Le lendemain matin, la vieille lui remet un plat d'argent, un ouf d'or, et l'envoie chez sa soeur aînée qui, elle, sait où trouver le Finist le fier faucon.


La belle prend congé de la vieille et repart; elle marche, marche, use la troisième paire de souliers, casse le troisième bâton, mange le dernier pain, avant que la pelote ne soit parvenue à une chaumine. La jeune fille frappe à la porte en disant:
- Braves gens! Hébergez une pauvre fille pour la nuit.
Une vieille apparaît:
- Entre, ma jolie! Sois la bienvenue! D'où viens-tu, où vas-tu de ce pas?
- Grand-mère, je cherche le Finist le fier faucon.
- Ah, c'est très, très difficile de le retrouver! Il habite maintenant telle ville où il a épousé la fille d'une boulangère.

Le lendemain matin, la vieille dit à la belle:
- Voilà pour toi un métier et une aiguille en or: tu n'as qu'à tenir le métier, l'aiguille brodera toute seule. Allons, bonne chance, quand tu seras chez la boulangère, engage-toi comme servante.


Sitôt dit, sitôt fait. La belle, arrivée à la boulangerie, s'engage comme servante; elle travaille à souhait, chauffe le four, porte l'eau, fait la cuisine. Sa patronne n'a qu'à s'en louer.
- Dieu merci, - dit-elle à sa fille. - Nous avons une domestique gentille et zélée: elle fait tout sans qu'on la commande!


Or, la belle, ses travaux de ménage terminés, prend le banc d'argent, le rouet d'or, et commence à filer; le fil qu'elle obtient est d'or pur. Ce voyant, la fille de la boulangère s'exclame:
- Oh, ma belle! Tu ne me vendrais pas ton joujou?
- Pourquoi pas.
- Combien en veux-tu?
- Laisse-moi passer la nuit avec ton mari.
L'autre y consent. "Bah! - songe-t-elle. - Mon mari, on peut lui donner une potion à dormir, et avec ce rouet, mère et moi, nous ferons fortune!"


Quant à Finist, il n'était pas à la maison; il a plané à longueur de journée dans les cieux et ne revient que sur le soir. On se met à table; la belle, en servant, ne le quitte pas des yeux; mais lui, le gars, ne la reconnaît pas. La fille de la boulangère lui verse de la poudre à dormir dans sa boisson, le fait coucher et dit à la domestique:
- Va dans sa chambre pour chasser les mouches!
La belle chasse les mouches et se lamente:
- Réveille-toi, réveille-toi donc, mon Finist! C'est moi, ta belle, qui suis là; j'ai usé trois paires de souliers de fer, cassé trois bâtons de fonte, mangé trois pains de pierre en te cherchant, mon bien-aimé!


Mais Finist dort, insensible; et la nuit se passe. Le lendemain, la belle prend son plat d'argent et y roule l'ouf d'or, qui se multiplie! La fille de la boulangère, affriandée, lui dit:
- Vends-moi ton joujou!
- Pourquoi pas.
- Combien en veux-tu?
- Laisse-moi passer la nuit de plus avec ton mari.
- Bon, d'accord!


Quant au Finist le fier faucon, il a encore plané à longueur de journée dans les cieux et ne revient que sur le soir. On se met à table; la belle, en servant, ne le quitte pas des yeux; mais lui, il semble ne l'avoir jamais connue. La fille de la boulangère lui verse la potion à dormir, le fait coucher et envoie la domestique chasser les mouches. Cette fois encore, elle a beau pleurer et l'appeler, il dort jusqu'au matin sans rien entendre.


Le troisième jour, la belle a pris le métier à broder, et l'aiguille travaille toute seule, faisant un ouvrage magnifique. La fille de la boulangère, émerveillée, lui dit:
[f5bca9]- Vends-moi, ma belle, ton joujou! [/color]
- Pourquoi pas.
- Combien en veux-tu?
- Laisse-moi passer la troisième nuit avec ton mari.
- Bon, d'accord!


Le soir, au retour de Finist le fier faucon, sa femme lui verse de la potion à dormir, le fait coucher et envoie la domestique auprès de lui pour chasser les mouches. La belle chasse les mouches et se lamente:
- Réveille-toi donc, mon Finist! C'est moi, ta belle, qui suis là; j'ai cassé trois bâtons de fonte, usé trois paires de souliers de fer, mangé trois pains de pierre en te cherchant!" Mais le Finist le fier faucon dort, insensible.


Elle pleure et l'appelle longuement; soudain, l'une de ses larmes tombe sur la joue de Finist, qui se réveille en sursaut:
- Ah, dit-il, quelque chose m'a brûlé!
- Finist, mon Finist le fier faucon, - lui répond la belle. - C'est moi qui suis là, j'ai cassé trois bâtons de fonte, usé trois paires de souliers de fer et mangé trois pains de pierre en te cherchant. Voici la troisième nuit que je te parle, mais toi, tu dors toujours, tu ne me réponds pas!


Finist le fier faucon la reconnaît enfin et se sent transporté de joie. Ils décident de fuir sans tarder. Au matin, la fille de la boulangère trouve la chambre vide. Elle se plaint à sa mère qui fait atteler et se lance à leur poursuite. Elle roule, roule, passe chez les trois vieilles, mais n'arrive pas à rattraper Finist le fier faucon: il a disparu comme par enchantement!


Les deux amoureux parviennent à la maison de la belle; Finist s'abat sur le sol et se change en plume; la belle la ramasse, la cache sur son sein et se présente à son père:
- Oh, ma fille chérie! Je te croyais morte; où étais-tu tout ce temps?
- En pèlerinage. [/b]


Or, comme on est justement à la veille de la Semaine Sainte, le père et ses filles comptent aller aux matines.
- Allons, mon enfant , dit-il à la benjamine, viens avec nous; c'est une si bonne journée.
- Mon père, je n'ai rien à me mettre.
- Prends nos atours, - lui proposent ses soeurs.
- Hélas, soeurettes, ils ne sont pas à ma taille! J'aime mieux rester à la maison.


Le père et les deux filles partis aux matines, la belle sort sa plume qui s'abat sur le sol et se change en tsarévitch. Il siffle en direction de la fenêtre, et aussitôt surgissent des vêtements, des parures, un carrosse doré. Ils s'habillent, montent en voiture et vont jusqu'à l'église. Là, ils se placent au premier rang; les gens se demandent quel est ce couple princier. A la fin de l'office, ils rentrent avant les autres; plus de carrosse, plus de vêtements, plus de parures, le tsarévitch est redevenu plume. Le père et ses deux filles reviennent.
- Oh, soeurette! Tu as eu tort de ne pas nous accompagner à l'église, il y avait là un tsarévitch et une tsarevna de toute beauté.
- Tant pis, mes soeurs! De vous entendre, j'imagine les avoir vus de mes yeux."


Le lendemain, même chose; le surlendemain, au moment où le tsarévitch et la belle montent en carrosse, le père sort de l'église, il voit le carrosse s'arrêter devant sa maison et disparaître. A son retour, il interroge sa benjamine qui lui répond:
- Me voilà obligée de tout avouer! [/b]
Elle sort la plume, qui s'abat sur le sol et se change en tsarévitch. Là-dessus, on les marie.



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