LEGENDES - FOLKLORE - ÊTRES IMAGINAIRES - PEUPLES
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 QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE

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Yaelle
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MessageSujet: Re: QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE   QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 I_icon_minitimeMar 5 Fév - 21:26

légendes de lieux: pays de la Mée



Si vous passez du côté de Treffieux ou d'Issé, non loin de Châteaubriant, prenez bien garde de ne pas déranger le Serpent de la Forêt Pavée. Fait-il sept mètres ? A-t-il sept têtes ? Il n'est pas recommandé de chercher à en savoir davantage car le monstre, domicilié à l'étang Neuf, s'amuse à poser d'extravagantes questions aux gens qu'il rencontre et à gober d'un seul coup tous ceux qui n'apportent pas la réponse qu'il désire.

Méfiez-vous aussi des vélins qui pullulent dans les bois et souvenez vous de la mésaventure de ce bûcheron qui, un jour, voulut en débarrasser les bois de la Croix Merhan, entre Nozay et Marsac : un à un il les appela, par leur nom, mais il eut le malheur d'en oublier un, caché dessous les fascines ; celui-ci, pour venger la mort de ses congénères, poursuivit le bûcheron jusqu'au moulin à vent de Toulon, près de la route de Puceul.

Le bonhomme était là, barricadé, incapable de sortir. Pour sauver sa vie, il consentit à donner au monstre quelques gouttes de son sang. Il passa donc un orteil par la chatière de la porte et le serpent pu ainsi se gaver du sang de l'homme, qu'il laissa pour mort.

Et c'est depuis lors que les serpents peuplent à nouveau les fourrés.



http://mangouzdebretagne.skyrock.com/2014755495-legendes-de-lieux-pays-de-la-Mee.html
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MessageSujet: Re: QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE   QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 I_icon_minitimeMar 5 Fév - 21:27

Les loup-tigres



QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 19020509231322443816109035
http://aunirik.blogspot.be/2003/01/je-suis-le-loup-je-suis-le-tigre.html




La forêt de Domnesche, dit-on, recelait de féroces loups-tigres qui s'attaquaient aux bûcherons et aux promeneurs, surtout aux enfants. Mais il est dans la région une autre sorte de loups, plus malins, plus solitaires : ce sont les garous.

Homme le jour, le garou ne devient loup qu'à la nuit, entre l'Angélus du soir et celui du matin. Le garou est un peu sorcier, s'enduisant le corps d'un onguent, quand la nuit est venue. L'onction, progressivement, opère le maléfice, et le garou peut s'échapper dans les forêts, landes et taillis, prairies et moissons. De l'homme il garde la pensée et la parole. Du loup l'avidité, la cruauté, le goût de courir des lieues et des lieues la même nuit sans fatigue.

Le plus célèbre était Joson Brasdane qui habitait sur les landes du Drouillays. Dans ses courses nocturnes il aimait faire le tour de la forêt de Juigné, se désaltérer dans la Chère, et rejoindre son ami de Carbay qui garouyait comme lui. Souvent, il se rendait au village de l'Alleud en Soudan, pour y faire peur à un paysan, Tennerel, qui avait dénoncé son pouvoir. "Il allait donc à cette métairie hurler sous les hussets ou par le haut des cheminées, en montant par les escaliers de pierre qui vont aux chambres hautes, et les gens pelotonnés sous les couvertures se mouraient de peur aux hurlements de la bête nocturne", raconte J. Chapron, un historien de notre région qui sait de quoi il parle.


QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 19020509231422443816109036
http://hitek.fr/actualite/on-vous-dit-tout-sur-les-loups-garous_6314



La grande peur des garous est double : d'abord de n'être pas rentré avant l'Angélus du matin et de ne pas retrouver à temps l'ingrédient "l'électuaire à faire revenir" ; ensuite de mourir lors d'une course de garouyage : s'il meurt dans la peau d'un loup, c'en est fait de son salut éternel.

Joson Brasdane, le garou, mourut ainsi une nuit, abattu par Tennerel qui avait chargé son fusil de balles bénites.


http://mangouzdebretagne.skyrock.com/2014758811-Les-loup-tigres.html
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MessageSujet: Re: QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE   QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 I_icon_minitimeMar 5 Fév - 21:29

Les « Bonnes donnes »


Près d'Avessac, il y a très longtemps, vivaient des fées. Les gens du pays les appelaient les "bonnes donnes".


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http://www.imag-in-air.com/aerial/slidenav.php?folder=ds44/44af/&file=slides/Avessac_014.jpg



Fées et gens vivaient en bon entendement. Le jour était le domaine des humains, mais dès que la brune arrivait celui des fées s'avançait. Les lavandières pouvaient abandonner du linge sale le soir près du lavoir, les fées le lavait au clair de lune. Au matin, linon, batiste, draps et toiles, tous propres, séchaient étalés au soleil.

Un enfant pleurait-il la nuit? les fées descendaient par la cheminée, ranimaient les braises, faisaient chauffer du lait et cuisaient la bouillie. L'enfant contenté se rendormait et les fées repartaient par le même chemin.

Au creux des masures, elles connaissaient les misères, elles déposaient alors un morceau de pain bis qui ne raccourcissait jamais. Ainsi, même en coupant des tartines tous les matins, la huche était pleine, même si la famille s'agrandissait.

Les fées connaissaient aussi le secret des plantes, elles soignaient et pansaient gens et bêtes avec les sirops, potions, tisanes, philtres et onguents qu'elles concoctaient. Il suffisait de les en prier pour qu'elles soulagent.

Les bonnes gens ne restaient pas ingrats et quelques galettes , pain beurré, lait ribot ou même part de gâteau les jours de fête rendaient aux "bonnes donnes" leurs bontés.



QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 19020509231222443816109032
http://lapassiondelali.over-blog.com/article-comment-attirer-les-fees-41054598.html



Un petit berger rêvait-il à quelques douceurs ? Quelques mots jolis murmurés en supplique et l'objet convoité attendait son réveil.

Un paysan nécessiteux avait-il besoin d'animaux de traits pour cultiver son champ, que les fées lui prêtaient de gros bœufs ; mais, une condition était mise, qu'il ne traça pas un seul sillon du coucher au lever du soleil, les bêtes en mourraient. Et cela les fées ne pouvaient le supporter et de bonnes elles en devenaient méchantes.
Et cela arriva une fois!

Un laboureur ayant voulu à tout prix finir de labourer sa parcelle, laissa passer l'heure du crépuscule, toute une génération de villageois passa avant que le fil avec les fées ne se renoua.


QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 19020509231222443816109031
http://blogs.ac-amiens.fr/0801443j_marechalleclercadm/index.php?post/Les-f%C3%A9%C3%A9es-en-Picardie.


Mais à l'époque où nous parlons, point de problème avec les fées, tout était pour le mieux dans le meilleur des Avessac. Elles ne faisaient pas la fortune des gens mais leur permettaient chaque jour de pouvoir apprécier à sa juste mesure, superflu et nécessaire, plaisirs donnés et bienfaits reçus.

Les fées avaient leur monde propre, il côtoyait celui des humains, mais ne s'y mêlait jamais. Les fées aimaient par-dessus tout danser chanter et faire de la musique, leurs longs cheveux blonds dansant dans le vent. Les soirs d'insomnie les villageois les entendaient bien, mais, chacun restait dans son monde, et ainsi Avessac vivait en harmonie avec ses "bonnes donnes".

Mais il en était un des villageois, acariâtre, célibataire (et pour cause!) qui ne cessait de maugréer, les fées faisant trop de bruit la nuit selon lui.



QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 19020509231322443816109033
http://mayamumu.centerblog.net/rub-les-fees-4.html



Un soir, il décida de jouer les trouble-fête et d'empêcher leur bal. Lorsqu'il entra dans leur ronde, les fées l'entourèrent à petits pas et se moquèrent gentiment de lui. Mais plus elles riaient, et plus il devenait odieux, les insultant.

De bonne composition devant tant de haine, elles l'invitèrent à entrer dans la danse mais nu-pieds, afin de se racheter de ses goujateries.

Mais lui n'en fit rien et continua de plus belle à les bousculer et les insulter.
De guerre lasse, devant tant de mauvaise volonté, les "bonnes donnes" le jetèrent pieds et poings liés sur la place du village.
Et depuis ce jour on ne les revit plus à Avessac...

L'année suivante, chardons et orties furent la récolte dans les champs, la pluie se mit à tomber en abondance, le soleil se fit rare. Les bêtes dépérirent et il se fit une grande disette.
Hélas! les fées n'étaient plus là pour panser et soigner.

Longtemps, très longtemps, on se souvint avec regret du temps des "bonnes donnes"!
Que sont-elles devenues? Quand donc reviendront-elles? D'aucuns, qui en savent plus long que d'autres, prétendent qu'un siècle au chiffre pair, serait plus favorable, et qu'elles reviendraient alors auprès de nous si on les en priait.



http://mangouzdebretagne.skyrock.com/2014764839-Les-Bonnes-donnes.html
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MessageSujet: Re: QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE   QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 I_icon_minitimeMar 5 Fév - 21:47

LE TORRENT SILENCIEUX



La petite commune de Locquenvel se trouve dans le canton de Belle-Isle-en-Terre. Son église est peut-être la plus ancienne du pays. Son clocher porte en effet la date de 1111. Elle est placée sous l'invocation de saint Envel.



QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 19020509432722443816109084
http://site.erin.free.fr/Bretagne/Armor/LocEnvel.htm



Envel, né en Grande-Bretagne, vers le sixième siècle, était abbé. Il avait un frère, abbé comme lui, et une soeur, nommée Juna, qui était, elle aussi dans les ordres. Obligés de fuir les Saxons, ils s'expatrièrent et vinrent en Armorique.

Après leur débarquement sur la côte, ils marchèrent longtemps et s'arrêtèrent finalement à l'orée de la forêt de Coat an Noz (le bois de la nuit). Le séjour leur parut agréable. Ils résolurent de s'y fixer. Ils bâtirent trois ermitages peu éloignés l'un et l'autre. L'ermitage de saint Envel était en Locquenvel, précisément dans le lieu où se trouve l'église ; celui de son frère, à Belle-Isle, à l'endroit où s'élève la chapelle du Bois; celui de Juna se trouvait en Plounévez-Moëdec. La rivière le Guic, affluent du Guer, qui forme en son estuaire le port de Lannion, séparait Juna de ses deux frères.

Envel se fit agriculteur et même éleveur. Et c'est lui que l'on invoque maintenant pour protéger les blés contre les corbeaux, et les bestiaux contre la maladie et les loups.

Sur l'un des vitraux de l'église, Envel apparaît un licol à la main, puis, un peu plus loin, on aperçoit un loup qui achève de dévorer une jument. Envel s'adressant au loup l'apostrophe en ces termes :

Manquet out dantec, Pa teus lac'het ma c'hazec.

Tu as manqué, bête à dent, Car tu as tué ma jument.

Sur un autre vitrail, Envel enlace la tête du loup de son licol, et force celui-ci à le suivre et à lui tenir lieu, pour labourer son champ, de la jument qu'il a perdue. Et dans un quatrième tableau, on voit le loup attaché à une charrue et conduit par le saint, qui tient un fouet levé et prêt à frapper.

Non loin de l'église, la rivière le Guic coule sur un amoncellement de rochers. Bien que les eaux aient une apparence torrentueuse, on ne les entend pas. En voici la raison

Juna, très souvent, venait rendre visite à son frère, mais, par esprit de sacrifice, tous deux avaient fait voeu de ne se voir et parler qu'en demeurant chacun sur une rive différente. Un jour, la rivière avait été grossie par la pluie. Ses eaux grondaient avec un bruit si assourdissant que, bien en vain, Envel et Juna essayaient de s'entendre. Comme ils n'y parvenaient pas, Envel ordonna au torrent de se taire et, depuis, il n'a jamais osé élever la voix.




http://mangouzdebretagne.skyrock.com/2014768273-Le-Torrent-silencieux.html
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MessageSujet: Re: QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE   QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 I_icon_minitimeMar 5 Fév - 21:48

La légende du dragon de l’Elorn


Deux chevaliers, Neventorius et Derrien, chevauchaient le long de la rivière de Dour-Doun, entre Pont-Christ et le château de Roch Morvan, dont les ruines imposantes se voient encore, à côté d'une délicieuse église, toute proche de la station même de la Roche-Maurice, un peu avant d'arriver à Landerneau.


QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 19020509432822443816109087
http://bretonsclamart.free.fr/legendes/Le%20Dragon%20de%20l'Elorn.htm



Tout à coup, Neventorius et Derrien aperçurent, entre les créneaux des tours, le seigneur de Roch-Morvan qui se nommait Elorn. Ils le virent enjamber le parapet et se précipiter dans la rivière qui coulait au pied même du rocher, sur lequel était bâti son castel. C'est depuis que cette rivière a changé son nom de Dour-Doun (eau profonde) pour celui d'Elorn.


QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 19020509432722443816109085


Les deux chevaliers, à toute bride, se portèrent au secours du malheureux seigneur. Ils le tirèrent, quelque peu blessé, hors de l'eau et le transportèrent dans sa demeure.

Neventorius demanda à Elorn les causes de son acte désespéré et celui-ci lui répondit :
- Sachez, chevalier, que tout près de chez moi gîte un épouvantable dragon qui dévore gens et bêtes. Dès que la faim le fait sortir de son repaire, il cause dans le pays des ravages irréparables. Or, le roi Bristokus, mon suzerain, a, par édit, décidé que, chaque mercredi, on demanderait au sort de choisir, parmi les seigneurs du Léon, celui qui devra envoyer un homme pour être dévoré par cette cruelle bête, ou y aller lui-même. Or, ce sort est tombé sur moi tant de fois que j'ai livré tout mon monde. Il ne reste plus que ma femme que voici et mon fils, Riek, ce petit enfant qu'elle tient entre ses bras, âgé seulement de deux ans, que le sort vient de désigner. Je préfère me noyer que de le livrer à une mort aussi terrible.

Le seigneur Elorn était païen. Neventorius et Derrien lui promirent, s'il se convertissait et s'engageait à construire une église sur ses terres, qu'ils le délivreraient à tout jamais de son dangereux voisin. Elorn leur donna l'assurance qu'il se sentait tout prêt à partager leur foi.

Les deux chevaliers se rendirent à la caverne du dragon. Ils lui firent, au nom du Christ, commandement de paraître. Le monstre sortit et son sifflement effroyable jeta l'épouvante parmi les assistants. Il était long de cinq toises et gros par le corps comme un cheval ; sa tête ressemblait à celle d'un coq gigantesque, son corps était cuirassé de dures écailles qui se hérissaient, sa gueule s'ouvrait si grande que, d'une seule bouchée, il avalait une brebis, ses yeux lançaient des éclairs qui tuaient les oiseaux et les enfants. A sa vue, Derrien mit pied à terre. Son cheval, pris de peur, s'échappa et courut à toute bride à travers le pays.

Neventorius et Derrien, sans hésiter, s'avancèrent au devant du dragon qui, n'osant plus bouger, se laissa approcher et passer un licol. L'enfant Riek le prit alors par la bride et le conduisit au château.

Les chevaliers et le comte Elorn se rendirent chez le roi Bristokus avec leur capture, puis à Tolente où habitait le prince Jugomus, et, enfin en un hâvre voisin où leur navire se trouvait à l'ancre. Là, ils commandèrent au dragon de se jeter à la mer. Ce qu'il fit. Depuis ce port s'est appelé Poulbeunzual, c'est-à-dire port où fut noyé la bête, nom qu'il porte encore, en la commune de Plounéour-Trez.



http://mangouzdebretagne.skyrock.com/2014777855-La-legende-du-dragon-de-l-Elorn.html
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MessageSujet: Re: QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE   QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 I_icon_minitimeMar 5 Fév - 21:50

MOURIOCHE



Guère plus haut que les arbustes où il aime se cacher, Messire Mourioche appartient au monde des lutins, à l'univers du petit peuple.



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Un lutin, personnage typique du petit peuple, dessiné par
Godo en octobre 2011, technique mixte crayon et tablette graphique.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Petit_peuple



Lutin à métamorphose, c'est généralement près d'un carrefour, d'un pont, d'un gué ou encore au pied d'une échelle que vous le rencontrerez.

Il peut à souhait se transformer en animal de toute espèce et même devenir invisible.

Alors s'il se joue de vous inlassablement, se changeant en animal disproportionné, s'envolant, disparaissant et ricanant jusqu'à vous faire perdre la tête, hurlez Mourioche, Mourioche, le diab' t' écorche pour qu'il cesse. S'il vous souffle quelque cauchemar, vous vole ou saccage votre maison, c'est que vous dormiez et il sera bien loin lorsque vous vous réveillerez. Mais s'il vous joue l'un de ses tours les plus cruels, votre chagrin demeura éternel.

Animé par la vengeance et la perfidie, Mourioche garde au fond de son cœur les traces d'un amour interdit qui l'exila loin de sa belle. La légende dit que cet ancien bouffon de cour fut banni du royaume des eaux pour avoir forcé l'amour de la jeune cadette du roi des mers. La colère du roi fut à la hauteur de la puissance du philtre préparé par l'apprenti sorcier. Condamné à mort par décapitation, ce n'est que par la magie du sorcier qui l'avait initié aux sciences occultes qu'il parvint à prendre la fuite. L'exil et la magie noire changèrent ce nain ordinaire en un lutin fantasque et cruel. L' âme en peine, il erre aujourd'hui sur les terres bretonnes.


Rien ne sert de le chercher, c'est la nuit qu'il maraude, sortant de sa tanière tapissée de foin et de fougères. Il déambule en proscrit à la recherche d'un mauvais tour à jouer, de nourriture à chaparder ou d'un vieillard à effrayer. D'aucuns le décrivent comme cornu, bossu et ventru, aux doigts crochus et aux pieds fourchus, mais l'ont-ils seulement vu ? De ses anciennes fonctions de bouffon, il semble avoir gardé la tenue et même si, en ces temps condamnés, elle paraît délavée, c'est pourtant les grelots de son bonnet qu'au loin il est possible d'entendre sonner.



http://mangouzdebretagne.skyrock.com/2014784537-Mourioche.html
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La Hunaudaye



Il est en Bretagne bien des châteaux en ruines : beaucoup étaient des forteresses imposantes dont les murs ont succombé sous les assauts des guerriers et sous les coups du temps auquel, parfois, les vandales révolutionnaires ont prêté la main.



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http://www.casteland.com/pfr/chateau/bretagne/cotesar/hunaudaye/hunau_diapo.htm




Certains remontent bien au delà du XVème siècle, à l'époque où la féodalité était toute puissante. D'autres sont plus anciennes encore. Leurs murs se sont écroulés en partie, mais ce qu'il en reste atteste que ceux qui les construisirent savaient unir, dans un ensemble parfois formidable, l'élégance et la force.



QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 19020509432722443816109082



C'est l'impression que l'on emporte quand on visite, dans la commune de Plédéliac, le château de la Hunaudaye, dont les ruines, devenues la proie des ronces et des lierres, se dressent comme un auguste défi au temps, dans un site d'une sauvage grandeur.

Les cinq tours énormes qui le flanquaient sont encore debout, mais décapitées. La partie qui était demeurée habitable a été incendiée en 1793.

Le château de la Hunaudaye est vieux de sept siècles. Sa construction par Olivier Tournemine remonte à l'an 1220 et son nom lui viendrait du village actuel de Saint-Jean beaucoup plus ancien que lui, qui se nommait alors la Ville-Hunaudaye et dont il était tout proche.

Originaire d'Angleterre, la maison de Tournemine était alliée aux Penthièvre. Parmi ses membres il en est qui furent de véritables bandits et qui ne reculèrent pas devant le vol et l'assassinat. C'est Geffroi Tournemine qui pille et rançonne Plancoët et vole les vases sacrés de la chapelle de Lesberroit ; c'est Pierre Tournemine qui arrête l'évêque de Saint-Brieuc traversant la forêt de la Hunaudaye en 1384, lui enlève ses chevaux et ses bagages et ne lui rend la liberté que moyennant rançon.


QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 19020509432722443816109083
https://www.trekearth.com/gallery/Europe/France/West/Bretagne/Pledeliac/photo1066797.htm


Deux ans plus tard, le 20 décembre 1386, ce même Pierre Tournemine assassine son beau-père Jean de Beaumanoir. Il confesse son crime et essaie de se justifier. Mais le Due de Bretagne décide, à la demande de Robert de Beaumanoir, fils de la victime, de recourir au jugement de Dieu. Le duel judiciaire a lieu en présence de toute la cour. Pierre Tournemine est terrassé par son adversaire qui, généreusement, au lieu de l'achever ou de le faire pendre, lui fait grâce.

A quelque temps de là, Jean Eder de Beaumanoir épousa Marie de Villiers, dame du Homet de la Bérardière, douairière de la Hunaudaye, mère de Georges et de Jean de Tournemine. Mécontents de ce mariage, les deux jeunes gens attirèrent, sous prétexte d'une partie de chasse, leur beau-père dans la forêt de la Hunaudaye et le firent lâchement assassiner sous leurs yeux par Jean du Breil et un de leurs frères bâtards.

La tradition assure que bien d'autres drames se déroulèrent à la Hunaudaye. Le château était devenu un objet de terreur. Personne n'osait s'aventurer dans les environs. Les Tournemine ne respectaient rien. La reine Anne, elle-même, traversant la forêt lors de son voyage en Bretagne pour se rendre au Folgoët, fut arrêtée et conduite en présence du seigneur des lieux. Il la fit traiter avec égard, mais soutint qu'il avait le droit de mettre à rançon quiconque passait dan-, son voisinage sans sa permission.

Il vint une époque où la rumeur, renchérissant sur la vérité, accusa le maître redouté de la fière demeure d'avoir assassiné son père, sa femme et son frère. Il ne pouvait plus, disait-on, connaître les douceurs du sommeil. Une nuit, un chevalier drapé d'un manteau rouge se présenta devant le châtelain. Celui-ci appela ses gens pour châtier cet inconnu qui osait pénétrer dans sa chambre sans s'être fait annoncer. Comme nul ne répondait à son appel, il aperçut, derrière l'homme au manteau rouge, trois spectres entrouvrant leur suaire et montrant leur sein percé et sanglant.

- Je n'ai pas d'autre garde, dit le chevalier : ce vieillard, c'est ton père ; cette femme c'est ton épouse ; ce jeune homme, c'est ton frère. Ils viennent te chercher pour que désormais tu demeures avec eux.

A ce moment un violent orage éclata. Le faîte des tours, frappé par la foudre, s'effondra. Quand, le lendemain, on pénétra chez le châtelain, on le trouva mort sur le sol.




http://mangouzdebretagne.skyrock.com/2014788289-La-Hunaudaye.html
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Dans les landes et tourbières de Brasparts



Avec ses sommets culminant à plus de 380 mètres, le pays de Brasparts domine la Bretagne. Avec ses bas-fonds de tourbières et de marais, avec ses immenses landes désertiques, il offre le spectacle majestueux et désolé de ses steppes arides.

Avec ses vallées encaissées aux versants couverts de grands bois et ses villages perchés sur ses collines arrondies quadrillées par les champs, il évoque le calme des campagnes paisibles de l'Argoat, vivant leur vie réglée au bord de l'inconnu.

A force d'être extrême, cette terre est devenue magique. A la lisière de l'irréel, là où les légendes s'écrivent dans le paysage et prennent corps dans la pierre, c'est le royaume de l'imaginaire, le pays des loups, le domaine de l'Ankou.

Voyage aux frontières mouvantes de la raison et du mystère.


Le Mont-Saint-Michel de Brasparts domine de sa masse orgueilleuse la plaine pelée qui s'étend jusqu'à Brennilis et aux contreforts de la chaîne des Roc'h. Grâce à la petite chapelle érigée à son sommet, dont la croix culmine à 391 mètres, il coiffe d'une courte tête son voisin et alter ego le Tuchen Kador : lui ne s'est pas haussé du col grâce à la fantaisie des hommes.


QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 19020510030622443816109131
Le Mont Saint Michel de Brasparts
https://fr.wikipedia.org/wiki/Brasparts


Tricherie ? Ainsi en ont jugé les géographes d'aujourd'hui qui, refusant de tenir compte de l'artifice architectural du mont, ont rabaissé son altitude à celle que lui ont donné la nature : 380 mètres. De sorte qu'ils ont reconnu au Tuchen Kador -ou Signal de Toussaines, de son nom français- le privilège d'être le point culminant de la Bretagne, avec ses 384 mètres. Quoiqu'il en soit, l'un comme l'autre vaut le détour, et chacun offre aux visiteurs un inégalable panorama. Car même si les sommets bretons n'ont, sur le papier, que des altitudes de modestes communes, ils se donnent, quand on prend la peine de les gravir, des allures de montagnes.



QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 19020510030622443816109132
Mont Saint Michel de Brasparts
http://www.hubert35.net/article-le-mont-saint-michel-de-brasparts-78497359.html




La montagne à cheval


Une bénédiction pour les amateurs de randonnées équestres en quête de solitude : le centre de Rugornou tourne au ralenti hors saison et telle une véritable usine en période estivale. Ceux qui souhaitent découvrir la beauté sauvage intacte et préservée de ce pays magique aux paysages grandioses ont tout intérêt à profiter de ces périodes hors vacances où les sentiers des monts et des bois n'appartiennent qu'à eux. Le centre du Rugornou propose des formules de randonnées à cheval "tout compris" (gîte, couchage, repas...), à la semaine ou au week-end.



QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 19020510030722443816109134
http://www.hubert35.net/article-le-mont-saint-michel-de-brasparts-78497359.html



Les menhirs à la noce de pierre


Au pied de Mont-Saint-Michel, un alignement mégalithique comportant une vingtaine de petits menhirs porte le nom d'Eured Ven, la noce de pierre. La légende veut en effet qu'une noce paysanne, possédée par le démon de la danse, ait refusé de laisser le passage au recteur de Brasparts qui allait porter l'extrême-onction à l'un de ses paroissiens mourant.



QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 19020510030622443816109130
http://www.roulottes-des-korrigans.com/roulotte.region.htm



L'homme d'Eglise et l'enfant de chœur qui l'accompagnait ont dû marcher à travers les landes et broussailles pour accomplir leur mission. Quant aux noceurs, ils ont été punis pour leur méchante attitude : à la dernière note de la dernière danse, ils ont été changés en pierres.


Le Yeun Ellez, porte de l'Enfer


Au fond de l'immense cirque de landes dominée par les hauteurs du Roch Trévézel et du Mont-Saint-Michel, le lac de Brennilis a noyé voici plus de 50 ans les tourbières du Youdic. Il n'y avait là qu'une mare d'eau stagnante avant la construction du barrage de Nestavel. Une mare sans fond, l'une des portes de l'Enfer. C'est dans ces eaux mystérieuses que, selon les légendes de la Mort, les prêtres exorcistes précipitaient les chiens noirs dans lesquels ils avaient enfermé les démons hantant l'âme des possédés; ces défunts refusés aux portes du paradis et revenus sur terre tracassèrent les vivants.


QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 19020510030722443816109133
paysage des landes du Yeun Elez
http://www.roulottes-des-korrigans.com/roulotte.region.htm



La légende du Saint au Cerf



QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 19020510030622443816109129
Le site de Lannédern depuis l'église : à l'arrière-plan les
monts d'Arrée et le mont Saint-Michel-de-Brasparts.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lann%C3%A9dern


Le village de Lannédern groupe quelques maisons autour de son église et son ossuaire gravé de masques macabres (l'Ankou, toujours lui). Dans l'église, fermée en dehors des offices, six panneaux de pierre sculptée évoquent la légende de saint Edern, représenté chevauchant son cerf sur le calvaire qui se dresse au beau milieu du cimetière. Saint Edern, un moine irlandais de la Légende Dorée, s'est d'abord fait connaître en terre douarneniste, où la petite vache qui constituait son seul cheptel donnait les plus beaux blés aux champs où elle vagabondait. Mais il est surtout connu pour le cerf venu se mettre sous sa protection, alors qu'il était traqué, et pour ses démêlés avec sa sœur Jenovefa.

Cette dernière s'est fixée à Loqueffret, et lui en ce lieu auquel il devait donner son nom. Chacun a construit son église et, pour délimiter leur territoire, il a été conclu que reviendrait au frère le domaine qu'il aurait parcouru entre la tombée de la nuit et le chant du Coq. Edern, chevauchant son compagnon, le cerf a parcouru une distance considérable et arrivait aux portes de Loqueffret lorsque sa sœur, voyant sa paroisse lui échapper, a fait crier un coq en le plongeant dans l'eau d'une auge. Il en est résulté une solide brouille entre le frère et la sœur qui ont chacun maudit l'église de l'autre : celle d'Edern ne devait jamais avoir de haut clocher, et celle de Jenovefa devait voir ses cloches se fêler.


La Maison des Artisans


Non loin de Roch Quelyan, qui marque le point culminant de la balade, une ferme en bordure de la route du mont abrite la Maison des Artisans-Créateurs de Bretagne.
Gérée par une association regroupant une centaine d'artisans d'art de la région, cette expo présente des tissages, poteries, bijoux, gravures, tableaux, sculptures, vêtements, cuirs, maquettes, demi-coques, peintures sur soie, ou jouets en bois.

De la petite broche au magnifique samouraï signé de la potière Francine Toulemonde, on peut s'y procurer un petit souvenir ou cadeau de valeur.




http://mangouzdebretagne.skyrock.com/2014867885-Dans-les-landes-et-tourbieres-de-Brasparts.html
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MessageSujet: Re: QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE   QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 I_icon_minitimeMar 5 Fév - 22:25

LA LEGENDE DU CHÂTEAU DE TREMAZAN



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Le château de Trémazan dresse encore aujourd'hui les ruines de son impressionnant donjon du XIIIe siècle à Landunvez, au pays des Abers et de la Côte des Légendes.

Si l'on ne peut y pénétrer, - les risques de chutes de pierres étant trop importantes-, on peut l'admirer du belvédère. L'histoire, rapportée par un texte d'Albert Legrand au XVIIe, rappelle la tragédie qui s'y déroula au début du VIe siècle. Domaine de la famille des du Chastel depuis toujours, il porte encore l'empreinte du souvenir de Gurguy et Haude de Trémazan. Ayant passé une dizaine d'années au service du roi de France, Gurguy s'en revenait dans ses terres bretonnes retrouver sa famille.


QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 19020510173022443816109148
http://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu/chateaux-finistere-chateau-a-landunvez-chateau-de-tremazan.html



Sa marâtre, qu'il vit en premier lieu, lui en donna quelques nouvelles. Mais ses paroles emplies de fiel et de mensonges dressèrent un si noir tableau de sa jeune sœur, qu'elles mirent Gurguy hors de lui.

L'apercevant à son arrivée, il saisit son épée et lui trancha la tête. Néanmoins, il ne mit pas longtemps à comprendre qu'il s'était trompé ou plutôt qu'on l'avait abusé.


La tête tranchée


Alors qu'il se consternait de sa méprise auprès de son père dans l'une des salles du château, Haude leur apparut, tenant son chef décapité entre les mains. Avec une grande simplicité, elle reposa sa tête à sa place initiale et tenta de démasquer la traîtrise de sa marâtre. Comme cette dernière niait les accusations portées par le frère et la sœur, elle fut foudroyée par un éclair divin.

Après avoir pardonné à son frère, Haude s'évanouit telle une apparition. Néanmoins, Gurguy demeurait inconsolable. Se repentant auprès de l'évêque saint Pol, il fit sur ses conseils une longue pénitence.

Ses quarante jours de jeûne le transformèrent et c'est auréolé d'une couronne de feu qu'il vint retrouver l'évêque. Ce dernier le revêtit alors de l'habit monastique puis le rebaptisa du nom de Tanguy. Il mena par la suite une vie de saint Homme et, pour mieux se faire pardonner, fonda également l'abbaye Saint-Mathieu à Plougonvelin.



http://mangouzdebretagne.skyrock.com/2014917643-La-legende-du-chateau-de-Tremazan.html
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MessageSujet: Re: QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE   QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 I_icon_minitimeMar 5 Fév - 22:26

LA MARIE MORGAN DE VANNES



Une Mari Morgan habite l'étang du Duc, près de Vannes, elle en sort quelques fois pour tresser ses longs cheveux verts au soleil.



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http://www.coeurdebretagne.com/pages/paysages/le-lac-au-duc.html




Un jour un soldat la surprit sur son rocher, et, attiré par sa beauté, il s'approcha d'elle.
Malheureusement, la Mari Morgan l'enlaça de ses bras et l'entraîna au fond de l'étang. Si vous demandez au peuple qui est cette fée des eaux, voici ce qu'il vous contera :

Une princesse, à qui l'étang au Duc appartenait, avait refusé d'épouser un grand seigneur, son voisin, qui possédait l'étang de Plaisance. Cependant, fatiguée par la prière de celui-ci, elle lui dit un jour : (croyant bien demander l'impossible)

-  Je serai vôtre, quand l'étang de Plaisance et celui au Duc couleront ensemble.
Mais le seigneur fit creuser un canal qui réunit les deux étangs.
Un jour, ayant invité la dame à une fête qu'il donnait à son château de Plaisance, il la conduisit en bateau par ce canal, jusqu'à l'étang au Duc, et là lui dit :

- J'ai rempli votre vouloir, remplissez maintenant votre promesse, et devenez mienne.

Mais la princesse, saisie de douleur en voyant ce qu'elle avait promis, ne voulut point donner son âme et son corps au seigneur qu'elle n'aimait pas, son cœur étant déjà prit par un autre.
Elle se pencha, alors, désespérée, sur le bord du bateau, et se jeta la tête en avant au fond du lac d'où elle ne revint plus.



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C'est depuis ce jour, qu'il y eu dans l'étang une Mari Morgan belle comme le jour. On pense que c'est la princesse qui a pris cette forme, et qui se montre, vers les matins d'été, sur les rochers qui bordent l'eau, peignant ses longs cheveux, et faisant des couronnes de glaïeuls.


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MessageSujet: Re: QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE   QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 I_icon_minitimeMar 5 Fév - 22:28

LES CHATS SORCIERS



Jadis les chats dont on n'avait point coupé le bout de la queue avaient coutume de s'assembler à jour fixe : on les voyait réunis au clair de lune sur quelque lande déserte, non loin des Roche - aux - Fées et des Pierres - Debout. Ils délibéraient, grave comme des prêtres à l'église, et personne n'aurait osé passer près d'eux et encore moins les déranger quand ils tenaient leurs réunions plénières.


On racontait à la veillée d'étranges et d'effrayantes histoires où il était arrivé malheur à des gens assez audacieux ou assez fous pour avoir voulu se mêler à leur société : les uns étaient morts subitement, d'autres avaient été terrifiés de voir tous les chats darder vers eux leurs prunelles brillantes comme des chardons ardents et les regarder d'un air irrité, que leurs cheveux étaient devenus blancs en une nuit, et ils tremblaient encore rien qu'en pensant aux assemblées nocturnes des matous.


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Jean Foucault s'en revenait par un belle nuit de la foire où il s'était un peu attardé dans les auberges, parce que le cidre était bon cette année - là. Il était tout joyeux et matchait gaiement en chantant à tue - tête, lorsqu'au détour d'un chemin creux il aperçut tout à coup une nombreuse réunion de chats rangés autour d'une croix de pierre. Il y en avait de toutes les grosseurs; et de toutes les couleurs; à la vue de tous ces matous, la voix du chanteur s'étrangla dans son gosier, et il se mit à trembler comme un homme qui a les fièvres, car les chats poussaient des miaulements irrités, voûtaient leurs dos souples où le poil de hérissait, redressaient leurs queues et le regardaient avec des yeux qui luisaient dans la nuit.

Sa terreur augmenta encore lorsqu'il vit le plus gros de la bande accourir vers lui : il ferma les yeux, s'attendant à être mis en pièces et récita son acte de contrition. Mais, au lieu de sentir les griffes du chat s'enfoncer dans sa chair, il aperçut que l'animal se frottait le long de ses jambes en faisant un ronron joyeux comme s'il avait envie d'être caressé. Jean Foucault ouvrit les yeux et reconnut son propre chat qui se mit à marcher devant lui, et qui tantôt le précédait, tantôt revenait vers lui et le caressait avec sa queue.

Quand Jean Foucault arriva avec son conducteur à l'endroit où était l'assemblée, les matous étaient assis tranquillement, car le chat avait dit à haute voix à ses confrères : « Laissez passer Jean Foucault »



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La femme aux deux chiens (Penvénan,22)



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Ceci se passait au temps où les toiles de Basse-Bretagne étaient renommées entre toutes. Il n’y avait pas alors, à Penvénan ni aux alentours, de fileuse qui filât aussi fin qu Fant Ar Merrer, de Crec’h-Avel. Tous les mercredis, elle allait à Tréguier vendre son fil. Un mardi soit elle se dit :
- « Il faudra que demain je sois sur pied de bonne heure »
Elle se coucha avec cette préoccupation.

Au milieu de la nuit, elle se réveilla et fut étonnée de voir qu’il faisait déjà presque clair. Elle se leva en grande hâte, s’habilla, jeta sur ses épaules son paqueet d’écheveaux et se mit en route.
Arrivée au pied de la montée qui mène vers Croaz-Ar-Braban, elle fit rencontre d’un jeune homme.

Ils se bonjourèrent mutuellement et cheminèrent côte à côte jusqu’à la croix. Là le jeune homme prit Fant Ar Merrer par le bras et lui dit :
- « Arrêtons ici ».
Il la poussa dans la douve, contre le talus, et se plaça devant elle comme pour la protéger.


A peine se furent-ils ainsi rangés de la route, que Fant entendit venir un bruit épouvantable. Jamais elle n’avait ouï fracas pareil. Il y aurait eu, à la file, cent lourdes charrettes lancées au galop, qu’elles n’auraient pas fait plus de train.
Le bruit approchait, approchait.
Fant tremblait de tous ses membres. Néanmoins, elle chercher à voir ce que ceci pouvait être.

Une femme passa dans la route, courant à perdre haleine, elle allait sivit qu’on entendait palpiter les ailes de sa coiffe, comme si c’eusent été deux ailes d’oiseau. Ses pieds nus touchaient à peine le sol ; il en pleuvait des gouttes de sang. Ses cheveux dénoués flottaient derrière elle. Elle agitait les bras, en des gestes désespérés, et hurlait lugubrement.

C’était une plainte si angoissante, que Fant Ar Merrer en avait froid jusque sous les ongles.

Cette femme était poursuivie par deux chiens qui semblaient se disputer entre eux à qui la dévorerait.
De ces chiens, l’un était noir, l’autre blanc. C’étaient eux qui faisaient tout le vacarme. A chacun de leurs bonds, les entrailles de la terre résonnaient.
La femme fuyait dans la direction de la croix.
Fant Ar Merrer la vit s’élancer sur les marches du calvaire. A ce moment le chien noir était parvenu à la saisir par le bas de sa jupe. Mais elle, se précipitant, étreignit l’arbre de la croix et s’y tint cramponnée de toutes ses forces.

Le chien noir disparut aussitôt, en lâchant un aboir terrible.
Le chien blanc resta seule aurpès de la malheureuse et se mit à lécher ses blessures.

Le jeune homme dit alors à Fant Ar Merrer :
- [b]« Vous pouvez maintenant continuer votre route. Il n’est que minuit. Ne vous exposez plus à voir ce que vous avez vu. Je ne serai pas toujours là pour vous protéger. Il y a des heures où il ne faut pas être sur les chemins. Quant vous arriverez à Kervénou, entrez dans la maison qui est là. Vous y trouverez un homme en train de mourir. Passez le reste de la nuit à réciter près de son chevet les prières des agonisants et ne sortez de cette maison qu’à l’aube. Quant à moi, je suis votre bon ange. »




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Les lavandières moqueuses



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D’après une légende populaire, des lavandières à l’ouvrage un jour de la fête de la Vierge, se moquèrent d’une mendiante qui s’avançaient vers elles. Battoirs et langues menainet grand bruit. Le chien des lavandières s’en prend à la mendiante, se précipitant sur elle tout en aboyant de colère.

Mais l’inconnue s’arrêta et ses loques tombèrent. D’un coup, elle respendissait comme un soleil, et avec un regard sévère, d’une voix cinglante, elle s’adressa aux moqueuses :
- « Femmes, vous serez punies et vous aboierez à l’avenir, vous et vos filles, comme votre chien ta l’heure aboyant après moi ».

A ces mots, la mendiante disparut, et les laveuses trop tard reconnurent en elle la Vierge Marie.




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Le menhir de Bormouïs et le meunier de Saint-Salomon



QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 19020510400822443816109164
Menhir de Crifol, Carnac, 56



Aucun monument mégalithique n’a été signalé jusqu’à ce jour à Guern. Seule le chanoine Mahé dit qu’ « on montre en cette commune un peulvan d’environ 12 pieds, que le génie exterminateur n’a pas encore renversé ; mais il le sera tôt au tard ».
Plus heureux que nos devanciers, nous avons exploré quatre menhirs, un petit cromelch ou cercle de pierres, sur lequel nous avons relevé des cupules et des écuelles, et une pierre à bassin.

Le menhir de 4 mètre de hauteur, mentionné par le chanoine Mahé, se trouve près du village de Keravail, à 2 kilomètres au nord du bourg. Il parait qu’on a trouvé autrefois des fragments de poteries et des cendres au pied.

A quatre kilomètres au Nord-Ouest du bourg, à deux kilomètres dans la même direction du menhir précédent, sur le sommet de la montagne escarpée dite Bormouïs, en la commune de Kerhiec, à 500 mètres de la chapelle et du village de Saint-Salomon, un jour, en explorant la lande, nous avons eu la bonne fortune de découvrir un menhir qui, par sa situation sur un point élevé et tout à fait pittoresque, domine tout le pays d’alentour et semble regarder les menhirs de Saint-Etienne, en Malguénac.

Vue de loin, ou du bas de la montagne, cette pierre, énorme et de forme bizarre, prend la figure d’un géant accroupi, à la tête monstrueuse enfoncée dans les épaules. Au claire de lune, l’illusion est complète. Orientée exactement Est-Ouest, les rayons du soleil levant viennent s’y reposer. On raconte différentes légendes à son sujet ; voici celle relative à son origine :

Un jour, il y a cela des ans et des ans, le meunier de Saint-Salomon, homme avare, riche et orgueilleux, résolut d’entourer sa propriété d’un mur par la mettre à l’abri des indiscrets et des voleurs. Mais ce n’était pas chose aisée que de transporter des pierres sur la colline de Saint-Salomon ; aussi, les maçons du pays se montrèrent-ils très exigeants pour un tel travail. Courroucé, à bout d’expédients pour arriver à ce qu’il désirait, et ne voulant pas leur céder, le meunier se décida à traiter le marché avec le diable. le démon se montra bon enfant. Il consentit à bâtir le mur gratis, en échange de la fille du meunier. Le bonhomme se gratta l’oreille, mais, en rusé compère, il accepta, espérant bien jouer un bon tour à messire Lucifer.

- « Affaire conclue, lui dit-il, à la condition que le mur soit terminé avant que le coq n’ait chanté »
- « Rien ne m’est plus facile », répondit le démon, ravi de son marché.

Et aussitôt, il se mit à l’œuvre, travaillant comme un bon diable qu’il était. Les pierres s’entassainet tant et si bien qu’il n’en manquait plus qu’une seule pour finir le mur. Et, sur la lande de Bormouïs, le diable portait à pleine brassée un bloc énorme destiné à terminer la clôture, quant, tout à coup, le chant du coq retentit aigu et lugubre à son oreille.

C’était la bonne du meunier qui, malicieuse, avait pris le coq et l’ayant plongé dans un seau d’eau l’avait fait chanter. Aussitôt dépit et furieux, le démon planta la pierre à l’endroit où il était, y laissant profondément incrustée la forme de ses bras et de ses mains. De là le nom de Pierre du Diable.
- Bulletin de la Société polymathique du Morbihan, 1902.



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La pierre des nains (Locminé, Lamballe, 22)



QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 19020510400822443816109162


Un gars de Locminé se trouvant à la foire de Lamballe, perd sa blague à tabac, un sac superbe en peau de veau marin, cadeau de sa douce amie.
Il cherche d’abord, puis interroge ses amis et connaissances, et ne reçoit pas la moindre nouvelle de la pauvre blague. Fort ennuyé, il court consutler un chercheur de pain nommé Bernic, qui passait pour un sorcier, et celui-ci, à tort ou à raison, lui dit que si sa blague est perdue pour lui, elle ne l’est pas pour tout le monde, parce que c’est Guériau le faucheur au père Bompoil, qui la lui a dérobée.

Notre gars n’en demande pas davantage, il fait présent d’une pièce de dix centimes au mendiant, et court aussitôt accuser Guériau de l’avoir volé.
Celui-ci se défent comme un beau diable, il appelle le gars :
« menteur ! »
Le gars l’appelle :
« voleur ! »

Bref, la querelle va dégénérer en bataille, quand une commère s’avise de parler de la Pierre des Nains.
Cette Pierre des Nains est un peulvan à moitié détruit, qui jouit de la propriété de faire découvrir les voleurs.
- « A la Pierre des Nains » , s’écrie le gars.
- « A la Pierre des Nains » , répète Guériau

Toute la foule se précipite derrière les deux paysans qui continuent à s’injurier jusqu’au moment où ils arrivent à la pierre. On se range en cercle autour du peulvan, et les deux gars restent seuls au milieu. Guériau fait un signe de croix, et s’avance tout près de la pierre en disant :
« Pierre, si je suis un voleur, déclare-le hautement en dansant, mais si je suis innocent, je t’ordonne de ne pas bouger »

Après cette invocation, il fait trois fois le tour du monument celtique, recommence un grand signe de croix, et les deux bras croisés sur la poitrine, se précipite de toute sa force contre la pierre.
«Il est innocent », cria la foule, « car la pierre n’a pas bougé ».

Et le gars fut obligé de lui faire des excuses, de reconnaitre qu’il s’était trompé en l’accusant.


Ce fait se reproduit très fréquemment chez nos Bretons ; ils aiment à consulter les pierres celtiques, les sources, les eaux de certaines fontaines placées sous l’invocation de saints ou de saintes pour retrouver les objets perdus ou volés, pour reconnaitre les vertus et les défauts des personnes et des choses, et certes, ces épreuves qu’ils aiment à faire subir ne sont pas autre chose qu’un reste des superstitions qui faisaient regarder comme infaillibles les arrêts émanant du jugement de Dieu
- Comte d’Amezuil, Récits bretons, 1863.



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LA FILLE AU LINCEUL


Il ne faut pas se moquer des morts

C’était aux environs de Morlaix, dans un endroit dont je ne sais le nom. Il y avait une auberge tenue par un homme et sa femme. Comme domestique, ils n’avaient qu’une jeune servante, fille de joyeuse humeur, prompte à rire et à se moquer.

Un soir, deux jeunes hommes de la contrée vinrent s’attabler à l’auberge. Ils invitèrent à boire avec eux l’hôtelier, sa femme et la servante. On causa d’abord, comme entre gens de connaissance, puis quelqu’un proposa une partie de cartes, qui fut acceptée. Quand on joue, le temps passe vite.


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Les deux jeunes gens furent désagréablement surpris d’entendre tout à coup sonner onze heures. Ils avaient bien une lieu de chemin à faire pour rentrer chez eux, et mauvaise route.

- “sapristi!” dit l’un d’eux, “nous allons nous trouver dehors à une heure peu chrétienne…Que penses-tu, Jacques?”
- “ oui, Franch” , répondit l’autre,  “il n’est pas bon de battre les sentiers, à pareille heure. Pour ma part, je ne suis pas rassuré du tout”.
- “eh bien!” , intervient l’aubergiste, “pourquoi ne restez-vous pas coucher?”

La servante de se récrier aussitôt. Elle se souciait probablement d’avoir encore à dresser un lit, avant de gagner le sien.

- “Je voudrais voir pareille chose!” , dit-ellle, sur un ton de moquerie acerbe. “Comment! Vous êtes deux, vous êtes l’un et l’autre à la fleur de l’âge, vous avez la mine prospère, le poing robuste et vous n’osez pas voyager de nuit! … En vérité, vous avez eu, jusqu’à ce jour, la réputation d’être les plus fiers du pays à la lutte, mais je vois bien maintenant que vous n’en avez que la réputation.”
- “ A la lutte”, repartit Jacques, “on se mesure avec des vivants. Ceux-là, je ne les crains pas”.
- “ C’est donc des morts que vous avez peur? Vous nous la baillez belle! Soyez tranquilles! Les morts sont bien où ils sont. Ce n’est pas eux qui viendront vous chercher chicane”.
- “Cela s’est vu plus d’une fois” , dit Franch
- “ “Oui dans les histoires de commères!”
- “Ne parlez pas ainsi, Katic” , prononça la cabaretière que l’incrédulité de sa servante scandalisait. ”Vous nous porteriez malheur”.
- “Moi” , reprit la jeune fille, “Grâce à Dieu, je n’ai pas de ces peurs stupides. Je marcherais dans un cimetière avec autant d’assurance que sur un grand chemin, et à toute heure de la nuit aussi bien que de jour”

Les deux jeunes hommes s’exclamèrent d’une commune voix :

- Cela se dit, mais quand il s’agit de le faire…”
- “ “Tout de suite, si vous voulez !”  riposta Katic, dont l’amour-propre fut piqué. “ “Tenez, le cimetière n’est pas loin, puisqu’il n’y a que la route à traverser. Gageons que je fait trois fois le tour de l’église, en chantant et sans presser le pas”.
- “malheureuse” , dit la cabaretière, “vous voulez donc tentez l’Ankou?”
- “ “Non, je veux simplement montrer à ces deux imbéciles que moi, qui ne suis qu’une femme, j’ai plus de “tempérament” qu’eux.”
- “Nous tenons le pari, répondirent Jacques et Franch, peu flattés de se voir traiter ainsi d’imbéciles. “nous tenons le pari, quoi qu’il advienne”.
- “ “suivez-moi donc, tous, vous resterez sur les marches de l’échalier du cimetière. De là, vous jugerez, et il n’y aura pas de tricherie possible”
- “Pour moi, je ne sortirai point” , dit la cabaretière. “Ce que vous allez faire est contre la loi de Dieu”.
Son mari, lui accompagna les deux jeunes hommes.
Tous trois grimpèrent les marches de l’échalier qui menait au cimetière, et ils demeurèrent là, en dehors, tandis que Katic, la servante, franchissait l’échalier et s’acheminait vers l’église par l’allée de sable, entre les tombes.

Dans la nuit claire, la lune montait. Arrivée près de l’église, Katic se mit à en faire le tour, en marchant du pas des gens dans une procession. On entendait sa voix, pure et fraiche comme une eau de source, qui chantait le joli cantique :

- “ “Ni ho salud, Rouanès ann Elé… (Nous vous saluons, Reine des Anges)

Elle fit ainsi le tour de l’église une première fois, puis une seconde.


QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 19020510400722443816109161
Église de Morlaix  
https://histoiresdemorlaix.wordpress.com/2016/06/01/les-vieilles-murailles-de-morlaix-en-1678/


L’aubergiste dit aux jeunes hommes :

- “elle a désormais gagné son pari. Allons boire une chopine, en attendant qu’elle revienne”.

Ils rentrèrent à l’auberge.

Katic cependant commençait le troisième jour. Comme elle passait devant le porche, elle vit la porte de front large ouverte. Elle glissa un coup d’oeil dans l’intérieur de l’église. Le catafalque était au milieu de la nef, ainsi qu’aux jours d’enterrement ou de messe funèbre, et, sur le catafalque, un linceul était étendu. A l’entour, les cierges brûlaient, dans les grands chandeliers d’argent. Katic pensa aussitôt :
- “Jacques et Franch, dépités, ont imaginé me faire peur. Ils ont allumé les cierges et jeté un drap blanc sur le catafalque.
La voilà de prendre le drap, d’achever son tour, et de revenir à l’auberge.

- “ “Tenez” , dit-elle, “ “je vous rapporte votre drap. Je ne suis pas aussi facile à épouvanter qu’un moineau”.

L’aubergiste et les deux jeunes homems se regardèrent entre eux, persuadés que Katic avait perdu la tête.

- “ “ Oh ne faites pas les étonnés” , reprit-elle. “ “C’est vous qui avait jeté ce drap sur le catafalque et c’est vous qui avez allumé les cierges. On ne m’attrape pas avec de la glu”.

- “Katic” , dit l’aubergiste, “non seulement nous n’avons pas été à l’église, mais nous ne sommes même pas entrés au cimetière”.

- “Vous verrez que ceci tournera mal!” , fit, de son lit la maitresse de maison, qui était allée se coucher. “Couchez-vous près de moi Katic, et demain si vous m’en croyez, vous vous rendrez au confessionnal”.

L’aubergiste emmena les deux jeunes hommes dans leur chambre; katic partagea le lit de sa maitresse. Elles ne dormirent ni l’une ni l’autre. Chaque fois que Katic essayait de tirer les draps à elle, des mains invisibles la découvraient. Elle commençait à regretter son équipée. Elle attendait le jour avec impatience. Dès qu’il parut, elle se leva et courut à l’église. Le recteur était dans la sacristie, entrain de revêtir son aube pour la première messe.

- “ “Monsieur le recteur” , supplia-t-elle, “ “Veuillez me confesser sur le champ”.

Le prêtre la fit agenouiller dans la sacristie même. Elle lui confia, sans omettre aucun détail, tous les évènements de la nuit.

- “A quelle heure, ma fille”  demanda-t-il, “avez-vous remarqué que le porche était ouvert?”
- “ “Il pouvait être minuit ou proche”.
- “trouvez-vous donc au même lieu, ce soir, à minuit. Vous apporterez le linceul, et vous aurez soin de vous munir d’une aiguille et d’une pelote de gros fil. Vous étendrez le linceul sur le catafalque…”
- “ “Je n’oserais jamais, Monsieur le recteur”.
- “il le faut ma fille. Vous verrez un mort s’allonger sur le linceul…”
- “Oh!”
- “Vous l’y envelopperez aussitôt et vous l’y coudrez…”
- “Je n’oserais jamais, Monsieur le recteur, j’aime mieux mourir…”
- “ Ne dites pas cela, Katic. Si vous mouriez maintenant, vous seriez damnée. Il ne fallait pas oser hier, vous n’auriez pas à oser aujourd’hui. D’ailleurs, prenez courage, vous ne serez pas seule, je vous assisterai”.
- “Merci, Monsieur le recteur”.
- “Vous tacherez de coudre très vite, très vite. Quand il ne vous restera plus que trois ou quatre coutures à faire, vous direz assez haut, pour que je vous entende : “j’ai fini!”.N’oubliez pas cette recommandation, c’est essentiel”.
- “ “je vous obéirai de point en point, Monsieur le recteur”.

Un peu avant minuit, Katic était dans l’église. Comme la veille, le catafalque occupait le milieu de la nef, et, dans les grands chandeliers d’argent, les cierges se consumaient.

- “ “Mon Dieu ! mon Dieu!” murmura la pauvre fille, “ “donnez-moi force et courage”.

Elle déplia led rap qu’elle rapportait et le dispoa proprement sur le catafalque. Alors, seulement, elle s’aperçut que ce drap était vieux, qu’il sentait le moisi et que les ver serpentaient en guise de fil dans la trame. Il ne fut pas plutôt déployé que Katic vit venir un cadavre à demi pourri. Elle le vit se hisser jusqu’à la plateforme du catafalque et se coucher dans le linceul. Katic, de relever les coins de la toile, et de coudre, de coudre. Le recteur était là, enfermé dans son confessionnal, qui attendait. Il demandait de temps en temps :
- “Approchez-vous de la fin, Katic?”
- “ “Pas encore”,  répondit-elle

Tout à coup, elle s’écria :
- “ “J’ai fini!”
- “Dieu vous fasse paix!”  prononça le prêtre.
Et il s’esquiva de l’église. Sur le seuil, il se retourna et dit :
- “Maintenant c’est à vous et au mort de vous expliquer seule à seul”.

Il est dans l’ordre que le jour se lève, même sur les pires choses. Lorsque, le lendemain mati, le bedeau vint sonner l’angélus, il trouva le catafalque au milieu de la nef, quoiqu’il fût certain de l’avoir rangé la veille, dans un des bas-côtés. A l’entour gisaient les membres en lambeaux d’un pauvre jeune corps. Les dalles étaient maculés de sang. Il en avait jailli des éclaboussures jusque sur les chapiteaux des piliers.

Le bedeau courut au presbytère. Il conta au recteur ce qu’il venait de voir.

“Dieu soit loué!”  dit le prêtre. “allez annoncer à ses patrons que Katic est morte, mais en même temps affirmez-leur de ma part qu’elle est sauvée”.
source : extrait de La Légende de la Mort d’Anatole Le Braz



http://www.dark-stories.com/la_fille_au_linceul.htm


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Les fées de la Butte aux Guenas (Bain-de-Bretagne, 35)


QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 19020510400822443816109163


La Butte aux Guenas est située dans la commune de Bain, près du village du Tertre, non loin du bois de la Marzelière.

Des fées y demeurent, dans les entrailles de la terre. Au matin, au soleil levant, avant que les bonnes gens soient aux champs, étendre sur le versant du coteau pour les faire sécher, les pièces d’or et d’argent qu’elles fabriquent dans leurs demeures souterraines.

Un jour, elles furent surprises par deux hommes qui regardèrent avec convoitise, ces trésors.
- “Prenez-en”, leur dirent les fées.

L’un d’eux, en emplit les poches, mais l’autre, plus gourmand, s’en alla bien vite chercher un cheval et une charette. Quand il revînt, les fées n’y étaient plus, elles avaient caché leurs richesse sous les pierres de la butte.
- Adolphe Orain, Conte du pays gallo, 1904


http://celtijima.skynetblogs.be/archive/2012/05/24/les-ffes-de-la-butte-aux-guenas.html
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CHATEAU DE TRECESSON



QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 19020511004222443816109170
http://www.broceliande-vacances.com/a-decouvrir/magies-et-legendes/sites-legendaires/chateau-de-trecesson


Histoire

Le château de Trécesson est déjà mentionné comme demeure des seigneurs de Ploërmel et Campénéac, dès le VIIIe siècle. La famille de Trécesson est connue depuis le XIIIe siècle, son premier représentant connu fut le chevalier Jean de Trécesson dont le petit-fils fut connétable de Bretagne au XIVe siècle. La tradition attribue la construction à la fin du XIVe siècle mais il est plus vraisemblable que le château, dans son état actuel, date de la fin du XIVe siècle ou du début du XVe siècle. Il aurait été bâti par Jean de Trécesson, chambellan du duc Jean IV de Bretagne.

C’est en effet vers 1440 que la dernière héritière du nom de Trécesson se marie avec Éon de Carné. Ce dernier et son fils François relèvent le nom de Trécesson et entreprennent la transformation/reconstruction du château. La demeure restera propriété de la famille Carné-Trécesson jusqu’en 1773 où la dernière porteuse du nom, Agathe de Trécesson se marie avec René-Joseph Le Preste de Châteaugiron qui en devient propriétaire. En 1793, il vend le château à Nicolas Bourelle de Sivry, payeur général des guerres. Celui-ci passe ensuite par héritage aux de Perrien de Crenan, puis aux Montesquieu et enfin aux Prunelé. La famille de Prunelé habite toujours le château.

Légendes et petite histoire

Plusieurs légendes sont liées au château. La plus connue est celle de la dame blanche, mais il y a aussi celle du Curé sans tête, un fantôme qui rôderait dans les prairies autour du château près du calvaire qui borde la D312, celle des Joueurs fantôme' et celle du Manoir du Pied d’Ânon. Pendant la Terreur, en juin 1793, le député girondin Jacques Defermon (dit Defermon des Chapelières) ayant signé une protestation contre l’exclusion des Girondins est obligé de s’enfuir et vient se réfugier dans le château. Il y resta caché plus d'un an.

Dame Blanche



QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 19020511004422443816109175
http://legrimoire.sitego.fr/les-lieux-magiques.htm


La légende de la dame blanche est relatée dans un volume de la revue Le Lycée armoricain en 1824. Les faits se seraient déroulés entre 1740 et 17605. À l'époque où le château appartient au bon seigneur M. De Trécesson, dont la seule intolérance concerne le braconnage, des braconniers opèrent de nuit sur ses terres. En embuscade dans le parc du château, l'un de ces braconniers guette sa proie. Il entend du bruit et se cache sur un arbre. Une voiture attelée de deux chevaux noirs s'avance lentement et à petit bruit. Le cortège s'arrête non loin du braconnier et il distingue plusieurs hommes munis de bêches et de pioches. Ils se mettent a creuser une fosse, au pied de l'arbre où il est caché. Au même moment, deux gentilshommes sortent de la voiture et en font descendre avec violence une jeune dame richement parée, vêtue d'une robe de soie blanche. Sa tête est couronnée de fleurs, elle tient un bouquet, il s'agit d'une jeune fiancée. Elle supplie ses frères de lui laisser la vie, en vain. Ils répondent qu'elle a déshonoré la famille et n'en fait désormais plus partie. La fosse est achevée, et la jeune femme y est précipitée, puis enterrée vivante. Quand la voiture disparaît, le braconnier n'ose pas porter secours à la femme et rentre chez lui pour raconter à son épouse ce qui vient de se passer. Elle l'invective pour sa lâcheté, et tous deux trouvent M. de Trécesson, afin de lui raconter ce qui est arrivé. Les portes du château sont fermées, il faut attendre longtemps avant qu'on accepte de leur ouvrir. M. de Trécesson est au lit, il s'habille à la hâte et ordonne de les faire entrer. Les deux époux exposent le motif qui les amène. M. de Trécesson s'inquiète et donne ordre à ses gens de courir à l'endroit que le braconnier indique. Cependant, ces démarches ont pris du temps, et déjà le jour commence à paraître. La tombe est ouverte et lorsque le visage de la jeune dame paraît à découvert, elle pousse un long soupir puis tombe morte. M. de Trécesson lui fait rendre les honneurs funèbres, mais personne ne parvient à connaître les raisons du sort cruel réservé à la femme. M. de Trécesson orne la chapelle du Château de la robe nuptiale, du bouquet et de la couronne de fleurs de la jeune fiancée. Ils seraient restés exposés jusqu'à la Révolution française5.(6Cependant en page 12 de ses mémoires intitulées "Archives de la famille Maufras Du Chatellier", Armand Du Chatellier atteste de la présence de la robe en 1881).
Depuis, la dame blanche apparaîtrait sur les toits du château de Trécesson les soirs de pleine lune. Cependant, il n'existe aucun témoignage direct connu pour attester de la présence de ce fantôme près du château.



Joueurs fantômes



QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 19020511004322443816109171
http://francelegendes.doomby.com/pages/content/le-mysterieux-domaine-de-trecesson.html


La légende des Joueurs fantômes s'attache à une pièce particulière du château, une chambre du deuxième étage au bout d'un couloir, réputée hantée. Un invité du château dit un jour vouloir y dormir pour tester son courage, mais il lui est impossible de trouver le sommeil. Vers minuit, il voit deux valets puis deux gentilshommes joueurs de cartes s'installer à une table de jeu dans la chambre. L'un d'eux brandit une arme. L'invité du château finit par s'endormir et le lendemain, il trouve un tas d'or sur la table de jeu. Il se dispute la trouvaille avec le châtelain propriétaire de Trécesson, l'affaire allant jusqu'à un procès (imaginaire) au Parlement de Bretagne.


Manoir du pied d’Ânon


La légende du manoir du Pied d’Ânon est une nouvelle fois une histoire de jeu. Le marquis de Trécesson se rend à Versailles et s'adonne à sa passion du jeu, au point de perdre absolument toutes ses possessions, le château, le domaine et les métairies. Persuadé qu'il ne lui reste plus rien, il est sur le point de « se faire sauter la cervelle » quand son valet de chambre lui dit « il vous reste le manoir du Pied d'Ânon ». En réalité, il s'agit d'une misérable cabane de bois accrochée à un rocher, si insignifiante que le marquis l'a oubliée. Il joue le Pied d'Ânon, gagne et finit par retrouver toutes ses possessions


https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Tr%C3%A9cesson
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Les légendes du château de Trécesson



Le château de Trécesson en Campénéac est le cadre de cinq légendes. La plus connue et la plus ancienne d’entre elles est celle de La Mariée de Trécesson publiée pour la première fois en 1824 dans le Lycée armoricain. Trois autres légendes collectées au 19e siècle s’y déroulent. Une dernière est publiée en 1932.


Un cadre propice à l’inspiration


De nombreux auteurs ont souligné la beauté crépusculaire du château de Trécesson, et son apparence qui se prête aux rêveries romantiques. Parmi eux, le Marquis de Bellevüe :
Tout dans ce château prête au merveilleux : ses murailles de schiste rougeâtre, rongés de lichens et tapissés de lierre ; son isolement au milieu d’un pays sauvage, au bord de la mystérieuse forêt de Brocéliande, les hautes collines hérissées de rochers qui l’encadrent ; la masse de son porche et de ses tours se reflétant dans un étang aux eaux dormantes ; tout prédispose l’imagination à recueillir avec émotion les légendes que l’on raconte sur ce manoir, et qui ont inspiré à l’envi les prosateurs et poètes. L’œil croit apercevoir partout des revenants et des fantômes ; et l’oreille est grande ouverte pour écouter les récits merveilleux, qu’au ronflement monotone d’un rouet, à la lueur mourante d’un feu d’ajoncs se consumant fumeux dans l’âtre immense, une vieille femme vous raconte à voix basse, d’une voix sans inflexion et sans timbre, comme une voix d’outre-tombe...BELLEVÜE, Xavier de, « Château de Trécesson, histoire, seigneurs, légendes », Revue Morbihannaise, Vol. 17, 1913, p. 5-32.


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La légende de la nourrice


L’auteur anonyme de la légende de la Mariée de Trécesson évoque succinctement la légende de la nourrice de Trécesson :
Ce château, il y a soixante ou quatre-vingts ans, était habité par M. de Trécesson, si connu par son attachement pour sa nourrice, et dont vous avez vu l’histoire grossièrement peinte sur les murs de la grande galerie.ANONYME, « Le château de Trécesson », Le Lycée Armoricain, Vol. 4, 1824, p. 5-9, Voir en ligne.

Il faut cependant attendre une soixantaine d’années et la mort d’Armand René du Châtellier (1797-1885), apparenté aux propriétaires du château de Trécesson pour connaitre cette légende. C’est dans l’éloge de ce membre de la Société Polymathique du Morbihan et fondateur de l’Association bretonnepar Gustave de Closmadeuc (1828-1918) qu’on en découvre la teneur :

On gagne Ploërmel avec peine et énormément de fatigue. Puis le père et le fils s’embarquent dans une carriole couverte d’une bâche en toile. Ils s’en vont au château de Trécesson, en Campénéac, où habite un oncle des du Chatellier. Ils restent huit jours dans ce manoir délabré du XVIe siècle, écoutant, à chaque repas, les récits interminables d’une vieille cousine sur les histoires d’autrefois et les légendes du château de Trécesson. Une d’elle avait trait à un jeune seigneur de Trécesson « qui, au moment de s’éloigner de sa famille, était conduit par la nourrice au-delà du pont-levis et qui, rendu à une certaine distance, quand la nourrice allait le laisser prendre son essor, se retournait subitement, et revenait, à son tour, conduire la nourrice vers le château, sans pouvoir se séparer d’elle, et sans que celle-ci, de son côté, renonçât à faire la conduite à son jeune seigneur, qui derechef reprenait le pas vers le château, la nourrice repartant encore du pont et du vieux donjon, sans pouvoir se décider à abandonner le jouvenceau aux hasards de l’inconnu. » Naïve légende dont l’écho bourdonnait encore dans le souvenir du vieillard, à l’âge de 88 ans, et qu’il nous a racontée !CLOSMADEUC, Gustave Thomas de, « Éloge de M. du Châtellier », Bulletin de la Société Polymathique du Morbihan, 1885, p. 71-92, Voir en ligne. page 74

Cette légende est mentionnée par le marquis de Bellevüe — BELLEVÜE, Xavier de, « Château de Trécesson, histoire, seigneurs, légendes », Revue Morbihannaise, Vol. 17, 1913, p. 5-32. —.

QUELQUES CONTES ET LEGENDES DE BRETAGNE - Page 2 19020511004322443816109173


La légende des abeilles

Le marquis de Bellevüe est le premier auteur à mentionner une légende concernant l’attrait des abeilles pour le parfum des anciennes châtelaines de Trécesson. Il en a donné une première version orale aux membres de la Revue de Bretagne et de Vendée le 10 septembre 1905 :
Le soir M. le marquis de Bellevüe donne lecture de fraîches légendes. La première est intitulée : la légende de Trécesson. Auparavant l’auteur fait l’historique du château de Trécesson, superbe échantillon de l’architecture féodale du XIVe siècle, baigné par un étang. Là, on raconte que les abeilles étaient attirées par une odeur mystique qui, au bout d’un certain temps, les faisait tomber mortes sur le pavé de la salle. Puis nous frissonnons au récit de la mort de cette jeune mariée enterrée vivante, et dont on voyait, avant la Révolution, le voile sur l’autel de la chapelle de Trécesson. M. de Bellevüe nous narre cette légende en une délicieuse poésie fort délicatement écrite et qui est très applaudie. Vient ensuite la légende de l’Homme Rouge de Baraton, dont on aperçoit la silhouette la nuit à une fenêtre du château, recouverte d’un pourpoint rouge. Cette curieuse légende admirablement contée dans une jolie pièce en vers qui est fort goûtée de l’assistance.LAIGUE, René de, « A travers la Bretagne », Revue de Bretagne, Vol. 42, 1909, p. 312-327, Voir en ligne. page 326
Il en a par la suite donné une courte version écrite dans son article sur l’histoire de Trécesson paru en 1913.
[...] si le matin ou le soir, on ouvre les fenêtres donnant sur les douves, des abeilles en nuée se précipitent dans les appartements, comme attirés invinciblement par une odeur mystérieuse, relent du parfum de toutes les châtelaines, fleurs d’antan dès longtemps fanées, qui s’épanouissaient jadis dans ces murs : parfum persistant mais morbide, car, au bout de quelques instants, les abeilles tombent mortes de l’avoir respiré.BELLEVÜE, Xavier de, « Château de Trécesson, histoire, seigneurs, légendes », Revue Morbihannaise, Vol. 17, 1913, p. 5-32.


La légende du Pied d’Anon

C’est aussi au Marquis de Bellevüe que l’on doit la plus ancienne mention de la légende du « Pied d’Anon », nom donné à un rocher des landes surplombant Trécesson.
C’est aussi l’aventure d’un seigneur de Trécesson, qui dut la fortune, l’honneur et peut-être la vie, au petit rocher du Pied d’Anon, le plus élevé des rochers de la lande de Lambel, au milieu des buttes qui domine à l’est, l’avenue de Trécesson. Ce seigneur était un joueur enragé ; une nuit, dans les salons de Versailles, il avait perdu successivement tous ses châteaux, toutes ses fermes, tous ses bois ; il était totalement ruiné, et il quittait désespéré la funeste table où venait d’être dévorée sa fortune, quand il se souvint qu’il possédait encore là-bas en Bretagne, sur une lande aride dominant ses châteaux de Trécesson et Bernéan, un mauvais rocher valant à peine un écu six livres. Il joua, gagna, gagna encore, et peu à peu rentra dans la possession de tous ses biens. Le fier manoir de Trécesson était sauvé par le pauvre rocher du Pied d’Anon : « on a souvent besoin d’un plus petit que soi ».BELLEVÜE, Xavier de, « Château de Trécesson, histoire, seigneurs, légendes », Revue Morbihannaise, Vol. 17, 1913, p. 5-32.

Charles le Goffic l’a évoquée à son tour en 1932—  LE GOFFIC, Charles et DUPOUY, Auguste, Brocéliande, Rééd. 1995, Terre de Brume, 1932. [Pages 76-77] —.


La légende de la chambre des revenants


Une cinquième et dernière légende est mentionnée par Charles Le Goffic en 1932. Elle met en scène des revenants jouant aux cartes dans une chambre du château.
[...] La chambre aux revenants. Cette chambre que j’ai visité sans malencontre - mais c’était en plein jour, - se trouve au premier étage, au bout d’un couloir donnant sur d’autres chambres, un peu isolées par conséquent. On la disait hantée : aussi n’y couchait-on guère. Un invité, esprit fort, proposa ou accepta d’y passer la nuit. Il faut dire que le château, qui n’est point maigre d’apparence, ne contient pas autant de pièces qu’on pourrait croire, d’abord parce que chacune d’elle est spacieuse, ensuite parce qu’elles occupent, sauf la place du couloir au premier étage, toute la largeur du principal corps de logis. Notre homme donc se couche. Mais impossible de sommeiller, tant la tempête hurlait dans les cheminées et secouait les vitres. Vers minuit, s’ouvre une porte jusque là invisible, donnant sur une escalier dérobé, et voici s’avancer deux valets aux mains de lune, portant des flambeaux et une table à jeu. Suivent deux gentilshommes. Il s’assoient, ils entament une partie de carte. Un peu ému, mais non affolé, l’invité saisi son pistolet et vise les joueurs. Il dut s’endormir ensuite. Comment fit-il pour avoir sommeil ? L’histoire ne le dit pas. Elle dit seulement qu’à son réveil, tout avait disparu... sauf la table et,sur cette table l’enjeu, composé d’une respectable pile de louis d’or. Or, oyez cette suite édifiante : l’esprit fort reconnait de bon cœur que la chambre n’a pas volé son nom, et qu’on y revient, en effet ; mais il réclame comme son dû la pile de louis abandonnée par les joueurs fantômes. Protestation énergique du châtelain, et finalement procès au Parlement de Bretagne. La tradition veut que les pièces (celles du procès, et non de la pile.) soient encore aux Archives de Rennes. Pas aux Archives Départementales, où l’éminent archiviste de l’Ille-et-Vilaine, M. Bourde de la Rogerie, a fait inutilement des fouilles, mais peut-être à celle du Palais de justice. Je crois entendre un psychiatre, ayant en main la clef des songes, m’assurer qu’il est superflu d’aller remuer ces paperasses, et que rien n’est plus explicable qu’une telle vision.LE GOFFIC, Charles et DUPOUY, Auguste, Brocéliande, Rééd. 1995, Terre de Brume, 1932. [Page 75-76]


Cette légende est à nouveau publiée en 1967 sous le titre L’étrange procès de Trécesson.
C’est un nid de légendes, dont celle de la chambre aux revenants vaut par la cocasserie de sa conclusion. Une des chambres du château avait la réputation d’être hantée. Un esprit fort manifesta le désir d’y passer la nuit. Le châtelain l’invita donc, et l’homme, une fois au lit, souffle la chandelle et s’endort. Mais vers minuit, il est brusquement réveillé par un bruit insolite et il voit une porte s’ouvrir, laissant passer deux valets en livrée, l’un portant des flambeaux, l’autre une table à jeu. Puis, deux gentilshommes pénètrent à leur tour dans la chambre, prennent place autour de la table sur laquelle ils posent des pièces d’or, et entament une partie de cartes. L’invité, surpris, mais non effrayé, saisit son pistolet qu’il avait dissimulé sous son oreiller et tire sur les joueurs-fantômes. Que s’est-il passé ensuite ? La légende dit seulement qu’au petit jour, l’homme constata que tout avait disparu, sauf la table à jeu et la pile de pièces d’or. Il reconnut volontiers que la chambre était hantée, mais il réclama comme son dû l’enjeu abandonné par les joueurs. Le châtelain s’éleva contre cette prétention et, finalement, le Parlement de Bretagne fut saisi du litige qui donna lieu à un procès.WEITZMANN, Henri, Légendaire de la Bretagne : les légendes, l’histoire, les hommes, Hachette, 1967.[pages 150-151]

Jacky Ealet est l’auteur d’un article sur les légendes de Trécesson. Il y reprend les légendes de Trécesson précédemment citées, dont celle de la chambre aux revenants.— EALET, Jacky, « Trécesson, château des légendes », in Brocéliande ou l’obscur des forêts, Collectif, La Gacilly, Artus, 1988, p. 53-55. —

La seconde légende nous fait pénétrer à l’intérieur du château, dans la très inquiétante « chambre aux revenants ». Son nom le dit assez, la pièce est habitée de présences étranges et tout le monde la redoute. Pourtant un soir l’un de convives qui s’est bien moqué des croyances qu’on lui a rapportées se fait fort d’y passer la nuit. Il est minuit, l’invité est au lit, un pistolet à portée de la main, lorsque la porte s’ouvre sans bruit, livrant passage à deux gentilshommes silencieux qui s’installent devant la table de jeux et engagent une partie. Les mises vont bon train, mais devant l’indifférence des joueurs, l’hôte menace, brandit son pistolet et tire par deux fois. Stupeur ! De cadavres point ; les deux gentilshommes se sont évaporés, ne laissant sur la table que les pièces d’or accumulées. L’histoire dit qu’un interminable procès s’engagea devant le Parlement de Bretagne, le sire de Trécesson revendiquant à son invité la possession du magot : une fortune loin d’être fantomatique si l’on en croit les développement judiciaires de l’affaire.EALET, Jacky, « Trécesson, château des légendes », in Brocéliande ou l’obscur des forêts, Collectif, La Gacilly, Artus, 1988, p. 53-55.



http://broceliande.brecilien.org/Les-legendes-du-chateau-de-Trecesson



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