LEGENDES - FOLKLORE - ÊTRES IMAGINAIRES - PEUPLES
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 CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS

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Yaelle
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MessageSujet: Re: CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS   CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 I_icon_minitimeDim 18 Aoû - 11:53

L’HORLOGER DE LA RUE DES GRANDS-DEGRES


CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 56071-horloge



En l’an 1465, un artisan venu d’Orient nommé Oswald Biber ouvrit boutique rue des Grands-Degrés, entre Seine et Maubert, où n’étaient en ces temps que masures bancroches, venelles mal falmées, mendiants et pauvre peuple. Parmi ces gens de rien des tribus de gitans campaient au bord du fleuve. Ils faisaient commerce de crasseuses magies dans des chariots multicolores, au lieu-dit le Pont-aux-Bûche où la Bièvre tombait en Seine. Ces Bohémiens lisaient l’avenir dans les mains des gens, les yeux des enfants, le sable remué d’un bâton hésitant. On ne les aimait pas. Ils étaient d’enfer.



CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 100535-tableau-nicolas-regnier
Nicolas Régnier (1591-1667) - La Diseuse de bonne aventure, vers 1626 -  Huile sur toile, 127 x 150 cm Paris, musée du Louvre
http://lakevio.canalblog.com/archives/2012/11/25/25641719.html


Seul Oswald Biber entretenait avec eux des relations de bon voisinage. C’est pourquoi sans doute les dévotes du quartier se signaient sur son passage et l’accusaient à mi-voix de détenir de malfaisants secrets. D’autant qu’il exerçait un métier peu commun en ce siècle, et vaguement inquiétant. Il était horloger. Il fabriquait des machines à compter les heures. Il jouait (trichait peut-être) avec le temps.

Les quelques nobles qui fréquentaient assidûment son échoppe voyaient tous les matins leurs rides s’effacer, leur teint se raviver, leur corps reprendre force. Les vieillards s’en revenaient à l’âge mûr, les quinquagénaires à leur jeunesse et les chauves au beau temps des chevelures drues. Les années, pour eux seuls, s’écoulaient à l’envers. Par quel diable de miracle ? On murmurra qu’Oswald Biber avait construit des horloges à rebrousser les jours. il suffisait d’inscrire au cœur de la machine le nom de qui voulait revenir en arrière. A chaque battement l’homme rajeunissait. Biber en vérité errait hors des chemins ordinaires du monde, aux confins indécis de l’art et de la science. Il finit par s’y perdre.



CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 275913-cadran-dhorloge
https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article12512



Un jour, ses clients familiers vinrent cogner ensemble à sa porte vitrée. L’angoisse les rongeait. Ils étaient tous fringants, vigoureux, jeunes, beaux. Ils voulaient le rester. Ils supplièrent Biber de faire en sorte que les aiguilles de leurs pendules reprennent le chemin ordinaire du temps.

«Impossible » leur répondit le savant horloger. « Je n’ai pas ce pouvoir ».

Les autres protestèrent. Ils poussèrent Biber au fond de sa boutique, à force de prières.

« Rajeunir plus avant nous est insupportable », dirent-ils. « D’autant qu’à ce train-là nous ne savons que trop le jour de notre mort. Il sera celui de notre naissance ».

Maître Oswald s’obstinna.

«  Je ne peux rien pour vous. Ne soyez pas ingrats. Sans moi vous seriez vieux, décrépits ou défunts, à l’heure où je vous parle ».

Les tricheurs temporels ne l’écoutèrent pas.


CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 316040-horloger



« bonhomme » , dirent-ils, tout à coup menaçants, «nous vous connaissons tous depuis bientôt vingt ans. Osez donc nous apprendre pourquoi le temps ne semble pas avoir prise sur vous »

Biber leur répondit :

« Messieurs, je fus instruit par un sage Vénitien qui ne m’a pas révélé tous ses secrets mais m’a offert, au terme de son enseignement, une pendule dont les aiguilels tournent un jour vers la droite, un jour vers la gauche. Je vieillis d’un jour, je rajeunis d’un jour. Je suis éternel.. »

Ces paroles dites, il chassa les importuns.

Quelques semaines plus tard, dans l’atelier de la rue des Grands-Degrés, on retrouva pêle-mêle entassés parmi les pendules fracassées et des machineries éparses une dizaine de cadavres. On reconnut les clients de Biber revenus en force chercher l’horloge unique, l’Eternelle. Ils ne l’avaient pas trouvée. Un intenable effroi les avait alors aveuglés. Ils s’étaient battus. Les mécanismes qui gouvernaient leur destin n’avaient pas résisté à leurs débordements. A l’instant où s’étaient arrêtées leurs montres, ils étaient tombés foudroyés, pareils à des pantins sans maître.

On les jeta dans un charnier où, dit la chronique, « la terre était si pourrissante que leurs corps s’y consumèrent en neuf jours ». quant à Oswald Biber, il ne reparu point. Sa maison demeura quelque temps fermée, puis un autre horloger, venu on ne sait d’où, s’établit dans ses murs. Quelques vieux habitants du quartier prétendent qu’en notre siècle, vers la fin de la dernière guerre, l’héritier supposé d’une longue lignée d’artisans y réparait encore des montres. Il s’appelait Cyril. C’était un homme sans âge, discret, tranquille, inaltérable. Un soir, comme à son habitude, il ferma son échoppe. Il n’y revint jamais. Dieu seul sait où il est, par ces temps qui galopent.

http://e-dition.net/horloger-de-la-rue-des-grands-degres/
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MessageSujet: Re: CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS   CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 I_icon_minitimeDim 18 Aoû - 11:56

LE FANTÔME DU PUITS D’ARIANE


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Le 15 février 1831, le peuple de Paris, près de fièvre émeutière, descendit dans les rues, envahit quelques cours trop nobles à son goût et entre autres palais pilla l’archevêché. Au cours de cette sombre fête de vénérables armoires furent renversées par les fenêtres. Des milliers de feuillets s’éparpillèrent au vent jusqu’à la Seine proche, qui les emporta. La plupart disparurent, et parmi eux des parchemins précieux quelque-uns, échoués au hasard des berges, furent recueillis. On découvrit ainsi, consignée sur trois pages séparées d’un cahier d’archives secrètes, l’étonnante histoire que voici.


Un beau jour de juillet au carreour d’Ariane, qui était en ce temps-là l’angle des actuellles rues Pierre-Lescot et de la Grande-Truanderie, une jeune fille nommée Agnès Hellebic se jeta dans un puit par désespoir d’amour. En vérité c’était à tort qu’elle s’était crue abandonnée de l’homme qu’elle aimait. Il est paroifs de ces malentendus assassins sur lesquels Dieu même ne peut que pleurer.


CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 314608-Agnes-Hellebic
Agnès Hellebic


Quand l’amoureux apprit la nouvelle, il accourut en grande hâte et chercha partout sa bien-aimée. Les gens du voisinage lui dirent que des archers étaient venus et qu’ils avaient porté son corps, sans la moindre cérémonie funèbre, au charnier des Innocents. Elle avait quitté le monde en état de péché, elle ne méritait donc ni messe ni respect. Le malheureux fiancé, errant parmi les visages consternés, implora longtemps la pitié du Ciel. La nuit venue, il divaguait encore, inconsolable, appelant son Agns au carrefour désert.

Alors il l’aperçut qui venait dans la brume. Son pas semblait à peine effleurer le pavé. Elle était telle qu’il l’avait laissé la veille, avec sur ses épaulles le même châle bleu. Un sourire infiniment mélancolique traversa son regard tandis qu’elle lui ouvrait les bras. Il la serra contre lui. aussitôt l’envahit une torpeur épaisse. Quand il se réveillat, il se vit affalé contre la margelle du puits. Le jour se levait au bout de la ruelle. Il se senti content, apaisé, sans souci.

Dès lors, il ne vécut que pour ces nuits étranges. Car tous les soirs elle revint. Tous les soirs son fiancé l’attendit au carrefour, tous les soirs elle lui apparut au bord des ténébres, et tous les soirs, à peine leurs mains jointes, le monde autour d’eux s’effaça. Au matin l’homme reprenait vie, l’âme à peine embrumée par une ivresse allègre. Ainsi passèrent huit semaines, jusqu’au triste crépuscule où personne ne vint. Le lendemain soir il attentit encore. Quatorze nuits, il espéra, courant aux moindres bruits de l’ombre, puis il finit par se convaincre que le fantôme d’Agns s’était défait comme une image de songe, et désormais il ne vint plus au carrefour d’Ariane que de temps en temps, sans espoir.

Or, un soir d’orage, comme il allait s’endormir sous les tuiles du toit où il avait son lit, une voix soudaine et péremptoire dans le tréfonds de son esprit lui ordoonna d’aller sans retard au rendez-vous nocturne. Moins qu’à demi vêtu il sortit sous la pluie. Il allait retrouver enfin sa bien-aimée, son cœur à chaque pas ne disait que son nom. Il ne vit personne, pourtant, sur le pavé ruisselant. Comme il faisait le tour du puits, il trébuvha contre une corbeille d’osier. Il se pencha. Sous un tas de chiffons gigotait un enfant, un nouveau-né pâlot au regard bleu semblable au souvenir d’Agnès.

L’histoire, par malheur, ne finit pas ici. Car qui était, de fait, cet avorton malsain né d’un père vivant et de mère défunte ? Selon l’obscur savoir des prêtres exorcistes, un rebut de l’enfer, un démon, un incube. On le jeta au puits, sans penser un instant qu’il aurait la vie dure. Il eut des rejetons. Il prolifra tant que Jacques de Gondi, évêque de Paris, dut un jour se résoudre à clamer l’anathème au bord de la margelle. Il s’avérait urgent de renvoyer l’incube et sa progéniture à leurs limbes premières. Ils étaient désormais trop nombreux et puissants. Leurs armées faisaient peur. Ils s’étaient incarnés dans des bêtes immondes : des rats, les fameux rats du ventre de Paris dont la sournoise audace n’a d’égale, ici-bas, que la folie des hommes
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MessageSujet: Re: CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS   CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 I_icon_minitimeDim 18 Aoû - 12:09

MOUTONNET, APPRENTI DU DIABLE



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1085 – Tout Paris – Rue d’Aligre – Le marché (XIIème arrt.)


Sous le palais de Justice de Paris était autrefois l’une des innombrables portes de l’enfer. Peut-être, d’ailleurs, y est-elle encore. C’était en tout cas devant elle, selon de respectables rumeurs, qu’assassins et voleurs passés par le bourreau attendaient les démons chargés de les conduire à leur nouveau logis. Satan la franchissait parfois en sens inverse, quand l’envie lui venait de humer l’air du monde. Ce jour-là, justement, il était de sortie. Il s’était mis en tête d’aller recruter un domestique sur le marché d’Aligre où les chômeurs du temps venaient tous les matins proposer leurs services aux marchands de légumes.

Voilà donc le Cornu, habillé en bourgeois, déambulant parmi les étalages, là volant une pomme, là faisant trébucher un vieux dans le ruisseau, là soufflant sur le feu d’une basse querelle. Comme il jouait ainsi à semer ses misères, il aperçut un jeune homme qui baguenaudait, le nez au vent. Il avait l’air naïf comme un santon de crèche. Le diable lui fit signe.

« Je cherche un bon valet », dit-il « Es-tu mon homme ? »
« Pourquoi pas ? » , lui répondit l’autre. « Topez là, monseigneur ».
« Quel est ton nom ?
« Moutonnet ».

Ils s’en allèrent ensemble, bras dessus bras dessous jusqu’au Palais de Justice dont les hauts murs en ce temps plongeaient en Seine. Là, le diable empoigna soudain son compagnon par le col de sa veste et le tire dans l’eau. Avant même que l’innocent ait eu le temps de se sentir mouillé il vit s’ouvrire devant lui une porte de fer et se trouva assis, aussi sec qu’ébahi, sur une chaise basse, dans un coin de cuisine aux fourneaux flamboyants. Une vieille femme le regardait tristement, les mains croisés sur son tablier. Satan était près d’elle.

« Dame Mathusalem » , lui dit-il, l’air content, « je viens de recruter un nouveau marmiton. Son nom est Moutonnet. Veuillez donc l’instruire. Bon chagrin ! »

C’était là son salut coutumier. Dès qu’il s’en fut allé, dame Mathusalemn courut fermer la porte, revint, les bras au ciel, gémit :

«Mon pauvre enfant, sais-tu qui est ton maître ? Le diable. il m’a prise à son service, comme toi, il y a de cela quelques siècles. Je suis, hélas, nouveau si bonne cuisinière qu’il ne me délivrera jamais. Si tu veux revoir le soleil des vivants, écoute mon conseil : prends bien soin de ne rien apprendre. Sois incompétant, c’est ta seule chance ! »

Elle sourit enfint, le prit par les épaules.

« Allons » , dit-elle encore, «  ne te désole pas. Je vais te révéler un important secret que j’ai surpris un jour dans cette détestable demeure ».

Et sortant de sa poche une tabatière d’argent :

« je te la donne. Quand tu seras revenu sur Terre, fais-toi marchand de petite feraille et répands sur ton étalage quelques pincées du tabac magique que contient cette boite. Tous les objets poudrés prendront aux yeux des gens l’apparence de l’or ».
« Grand merci, vieille femme » , répondit Moutonnet.

Passèrent trois semaines. Chaque midi sonné le diable ouvrit la porte, passa son nez pointu par l’entrebaillement et demanda des nouvelles de son valet. Dame Mathusalem lui dit obstinément :

« Il ne vaut rien qui vaille. Il n’est même pas capable de gratter une carotte ».

Au dernier jour du mois Satan perdit patience. Il saisit en grognant Moutonnet par la nuque, le traîna jusqu’au seuil de l’enfer et le jeta dehors.

Aussitôt le gaillard se découvrit assis comme au sortir d’un songe dans un chariot de choux, en plein marché d’Aligre. Il s’en fut tout dispos parmi les ménagères et les cris des marchands, ramassa ça et là quelques menues babioles, les étala sur une couverture, les saupoudra de tabac magique, et attendit. Vint à passer par là un ministre du roi. Il fit halte, ébloui, devant le pauvre étal.

« Ces merveilles », dit-il, « sont dignes de figurer dans la chambre haute de Notre Majesté régnante. Jeune homme, suivez-moi. La gloire vous attend. »

Moutonnet fut conduit dans les salons du Louvre. On l’invita à dénouer son baluchon sur une table de marbre, ce qu’il fit, le dos rond et la mine craintive. Le roi vint dans la salle, majestueux comme un chapon confit. Avec lui s’avança la princesse sa fille. Elle était aussi belle que le soliel levant le jour de l’Ascension. A l’instant il l’aima.

« Quelle splendeur ! » s’écria le Couronné, voyant les clous rouillés répandus devant lui. «J’achète çi et ça, et ceci, et cela. Bref, je veux tout, l’ami ».

Moutonnet répondit en tremblant des genoux :
«Sire, je suis honnête, et dois vous avouer que ces menus objets ne sont que des rebuts de décharge publique ».

Il lui conta son aventure et lui confia le secret de sa tabatière. Le roi l’écouta passionnément.

« Ô poudre mirifique ! » dit-il, la main au cœur (et sa voix résonna sous les plafonds voûtés). «Quoi, elle donnerait à la moindre ferraille l’apparence de l’or ? Voilà ce qu’il me faut pour restaurer l’Etat. Moutonnet mon ami, je veux ta tabatière ».
« Elle est à vous, Seigneur, si vous donnez son prix ».
«Quel est-il ? » dit le roi.
« votre fille en mariage ».

Le marché fut conclu. La princesse embrassa Moutounet sur la bouche. Ils vécurent au chaud comme des œufs couvés.


http://e-dition.net/moutonnet-apprenti-du-diable/
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MessageSujet: Re: CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS   CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 I_icon_minitimeDim 18 Aoû - 20:54

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• Le basajaun (créature)
• Le dragon des Arbailles
• Le Basajaun et le blé
• Le BasajEaun et les vachers
• L’âge du diable
• Les mouches de Mendiondo
• Les deux muletiers
• La ceinture enchantée
• Les laminak (créature)
• L’homme et la couleuvre
• Le lac de Biarritz
• La lagune d’Arbeiza
• La nappe, l’âne et le bâton





CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 518682-biarritz
Le Rocher de la Vierge à Biarritz au soleil couchant
(c)HERVÉ LAHM

https://www.sudouest.fr/2015/08/13/en-images-vos-plus-belles-photos-du-pays-basque-episode-2-2095987-4018.php
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Le BasaJaun




CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 460282-basajaun
https://fr.wikipedia.org/wiki/Basajaun



Signification du nom:
Le nom Basajaun signifie "seigneur sauvage", tandis que le nom Basaandere signifie "femme sauvage".


Caractéristiques:
Le Basajaun, de basa = sauvage et jaun = seigneur, serait bien bâti, d'environ 2 à 3 mètres de hauteur, ses cheveux rouge foncé atteindraient ses genoux, il serait très agile, fort, velu, avec des caractéristiques animales. Étant des génies ruraux, les Basajaunak "voient" au-dessus des forêts et de toutes créatures sauvages, et sont également considérés comme les protecteurs des troupeaux : si l'orage survient, un Basajaun criera pour avertir le berger; ils empêchent aussi les loups d'approcher les troupeaux.

Dans d'autres récits populaires, ils seraient les premiers à avoir cultivé la terre : les êtres humains obtinrent le droit de cultiver la terre lorsqu'un jour un homme gagna un pari contre un Basajaun, il aurait alors volé les graines que le Basajaun était en train de semer, et serait revenu vers les siens pour leur enseigner comment produire la nourriture. Ils feraient également figure de premiers [ecf6ce]forgerons[/color], de premiers  [ecf6ce]meuniers[/color]. Autrefois, ils se servaient d'une scie encore inconnue des  [ecf6ce]Basques[/color], dont la lame présentait la forme d'une feuille de  [ecf6ce]châtaignier[/color]. Ils sont l'archétype des  [ecf6ce]Jentilak[/color], peuples d'avant le christianisme, détenteurs de secrets, chassés par la nouvelle religion. Le Basajaun est arrêté et perd tout pouvoir devant les signes religieux : le son des cloches, les croix, les chapelles...



CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 749707-basa-jaun-2
https://www.pinterest.fr/joeloyhenart/basque-mythology/


Habitat:
Les Basajaunak (pluriel basque) vivent dans les montagnes du Pays Basque. Ils élisent domicile dans le sol, confectionnant des sortes de renfoncements nommés des "citernes". Celles-ci sont si vastes qu'elles font penser à d'immenses châteaux.

Particularités:
Les Basajaunak sont excessivement rapides à la course. Pourtant, ils doivent s'appuyer sur un bâton. Les empreintes qu'ils laissent dans la neige sont facilement reconnaissables. En effet, on y distingue un pied d'homme à côté d'un pied de cheval. Ils sont parfois dotés d'un oeil unique, situé au milieu de leur front.
Les enfants naissant de l'union d'un Basajaun et d'une humaine se nomment des "hachkos".

Les Basaandere:
Les Basaandereak (pluriel de Basaandere), compagnes des Basajaunak, ont pour habitude de rester à proximité de l'entrée des citernes, ou près des fontaines. Elle y passent des heures à peigner leur chevelure, tout en gardant un oeil sur leurs vastes trésors. Il est pratiquement impossible de voir de près l'une de ces créatures, car dès que l'on s'en approche, elles disparaîssent comme par magie.

Comment s'en débarasser ?:
Il y a deux moyens de se débarasser d'un Basajaun :
• Soit on lui propose une devinette, ou un jeu d'esprit. Ils adorent les énigmes, mais leur manque de perspicacité les force à réfléchir si longtemps que leurs victimes ont tout le temps de s'enfuir.
• Soit on éventre Herensuge (prononcer hérréneshougué), le serpent à sept têtes qui les protège. Un lièvre s'échappera de son ventre, et il faut le saisir par les deux oreilles. Du ventre du lièvre s'envolera une colombe qu'il faudra tenir jusqu'à ce qu'elle ponde un oeuf. Avec cet oeuf, il faut heurter le front du Basajaun afin qu'il s'écroule à terre, mort.


Spéculation:
D'après l'arrivée des premiers Basques (vers environ 40 000 ans av. J.C.) et le recouvrement avec le peuple indigène d'alors, les Néanderthaliens (environ 200 000 à 40 000 ans av. J.C.), certaines spéculations ont été émises, selon lesquelles les histoires sur les Basajaunak tireraient leur origine de la rencontre des proto-Basques avec les Néanderthaliens en voie d'extinction (voir la note ci-dessous).

Note:
En contradiction notamment avec le fait que les Basajaunak auraient donné l'agriculture aux Basques, phénomène arrivé au Néolithique et totalement étranger aux Néanderthaliens


source : wikipedia
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MessageSujet: Re: CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS   CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 I_icon_minitimeDim 18 Aoû - 21:08

Le dragon des Arbailles


CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 535036-dragon-des-arbailles


Près d’Ahuski se trouve la grotte d'Azalegi. Autrefois y demeurait le "herensuge". C'était un serpent à sept têtes. Avec son haleine, il aspirait jusqu'à lui le bétail de la montagne et le mangeait.

CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 463375-ahuski
Ahuski – source : http://www.coupdecoeurbasque.fr/randos/spip.php?article17


Le fils d'un comte de Zaro, d'Alzay, le tua.
Il écorcha un jeune taureau et remplit sa peau de poudre et d'allumettes. Il la cousit, prit un cheval et s'avança avec cette peau-là jusqu'à la partie supérieure de la grotte. Et là se mit à siffler. Puis, quand il se rendit compte que Herensuge commençait à se secouer et à bouger, il jeta la peau. Le serpent aspira la peau avec son haleine et l'avala.

Le comte, alors, retourna en arrière. Et il vit Herensuge en flamme volant à travers les airs vers la mer. En passant par-dessus un bois, celui-ci faucha la cime des hêtres. Le comte mouru de peur. Herensuge ne reparut plus jamais.

(Recueilli en 1937)
N.B. Une variante raconte que lorsque le Serpent eut avalé la peau de vache, il explosa et fit s'écrouler sur lui la caverne d'Azalegui.

Bibliographie : Légendes et Récits populaires du Pays Basque -
Jean-François CERQUAND - Editions Aubéron
Dictionnaire Illustré de la Mythologie Basque -
José Miguel de BARANDIARAN, traduit et annoté par Michel Duvert - Editions ELKAR
Extraits issus d'un travail de recherche de l'association LAUBURRU. Michel
DUVERT - Claude LABAT - LAUBURU BP 314 64103 BAYONNE cédex
http://abarka.free.fr/index.php?page=Legendes&lang=Fr


CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 L-22



Le Basa Jaun et le blé


CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 31960-autun
Autun – source : https://www.clubrural.com/que-ver/guipuzcoa/ataun

Un jour, à Ataun, San Martinico rendit visite au Basa Jaun dans sa caverne. Il était volontairement chaussé très grand pour la circonstance. Quand il vit là, tous ces gros tas de blé, il fit un pari avec le Basa-Jaun: à voir qui, d'un bond, traverserait tous ces tas sans toucher un seul de leur grain.

Le Basa-Jaun passa facilement par dessus; mais San Martinico tomba en plein au milieu de l'un d'eux, ce qui remplit de blé ses abarkak (chaussure traditionnelles de berger). Puis il prit congé du "Seigneur sauvage" et se dirigea vers la vallée.
Mais très vite le Basa-Jaun se rendit compte que San Martinico emportait des grains de blé dans ses chaussures. Il lança dans sa direction son arme de jet, une hache. Celle-ci se planta dans le tronc d'un châtaignier, au lieu-dit Mekolalde à San Gregorio d'Ataun, à plus d'un kilomètre de la grotte de Muskia. Elle ne put atteindre San Martinico qui, pour lors, s'était encore plus éloigné, mais il ne savait pas comment l'utiliser.


Du fond de sa grotte le Basa-Jaun se mit à chanter:
"si les hommes avait su cette chanson ils en auraient tiré profit;
quand bourgeonne la feuille on sème le maïs,
quand elle tombe on sème le blé.
Pour la Saint Laurent, on sème le navet".



Un homme qui passait par là entendit la chanson. Alors San Martinico sema les grains de blé en automne et récolta ainsi la première fois cette céréale dont la culture se répandit ensuite à travers le monde entier.
tiré du" Dictionnaire illustré de mythologie basque "
de Jose Miguel de Barandiaran - Editions Elkarlanean

http://abarka.free.fr/index.php?page=BasaJaunBle&lang=Fr[/center]
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MessageSujet: Re: CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS   CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 I_icon_minitimeDim 18 Aoû - 21:34

Le Basa Jaun et les vachers


Autrefois, il y avait à Estérençuby, sur la frontière d'Espagne, quatre vachers, l'un desquels était un jeune garçon. Lorsqu'ils étaient endormis, dans leur cabane venait se chauffer BASAJAUN , le seigneur sauvage. Et quand il s'était chauffé, il mangeait de leur nourriture. Les bergers recevaient un pain et d'autres mets, et en laissaient un morceau tous les soirs, la part de BASAJAUN.

Une nuit, voyant que la part n'avait pas été faite, le petit garçon dit :
- Où avez-vous mis la part de BASAJAUN ?
- Donne-lui la tienne si tu veux, lui répondirent les autres.

Le garçon laissa sa part sur la planche habituelle. Le seigneur sauvage arriva comme à l'ordinaire. Après s'être chauffé, il mangea la part du petit garçon. Bien réchauffé et repu, il partit, emportant les vêtements des vachers, sauf ceux du petit garçon.
Cette nuit-là, il neigea très fort. Le lendemain matin, les vachers, ne trouvant pas leurs vêtements, dirent au garçon :

- Va chercher nos vêtements.
- Moi ? Non.
- Va, nous t'en prions.
- Quelle récompense me donnerez-vous ?

Ils avaient une mauvaise génisse et la lui promirent.
Le garçon part, et en arrivant à la citerne où était le seigneur sauvage, il cria :
- BASAJAUN, donnez-moi les vêtements de mes camarades.
- Tu ne les auras pas.
- Je vous en prie, donnez-les moi ; ils m'ont envoyé les chercher.
- Que te donne-t-on pour ta peine ?
- Une mauvaise génisse.
- Prends-les donc, et prends aussi cette baguette de coudrier. Marque ta génisse et donne-lui cent et un coups, le cent unième plus fort que les autres.

Le garçon fit ce qu'avait dit BASAJAUN. Il donna à sa génisse cent et un coups, et après un court espace de temps, la génisse lui produisit un troupeau de cent et une belles bêtes.

Bibliographie : Légendes et Récits populaires du Pays Basque -
Jean-François CERQUAND - Editions Aubéron
Dictionnaire Illustré de la Mythologie Basque -
José Miguel de BARANDIARAN, traduit et annoté par Michel Duvert - Editions ELKAR
Extraits issus d'un travail de recherche de l'association LAUBURRU. Michel
DUVERT - Claude LABAT - LAUBURU BP 314 64103 BAYONNE cédex
http://abarka.free.fr/index.php?page=BasaJaunVachers&lang=Fr



CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 L-22



L'age du diable


Il y avait une fois un pauvre charbonnier qui avait tant d'enfants qu'il ne pouvait les nourrir, quelque peine qu'il se donnât. Un jour qu'il était occupé à son travail, il vit arriver près de lui un vieux, vieux homme qui, après l'avoir regardé longtemps, lui demanda enfin, avec un semblant d'intérêt, s'il était bien content de sa position.

-«  Comment pourrais-je l'être ? dit le charbonnier. J'ai beau suer et peiner après ce maudit fourneau, du matin au soir et souvent du soir au matin ; malgré tout, ma femme et mes enfants, dont je ne sais le compte, souffrent de la faim ».

Le vieux, prenant un air doucereux, dit au charbonnier:
- « Laborieux et honnête comme vous paraissez, vous méritez d'être plus heureux, je le vois bien. Or, j'ai désir de vous être agréable et je vous promets autant d'argent que vous en pourrez porter, à une seule petite condition : c'est que vous me disiez mon âge, d'ici à huit jours ».

Le charbonnier aussitôt accepta. Toutefois, la réflexion lui venant ensuite, il jugea bon de parler du marché à sa femme. La femme du charbonnier n'était pas sotte :
-«  Ne t'inquiète pas, dit-elle à son mari ; à la huitaine, je trouverai moyen de connaître l'âge de ce vieux ».

La semaine écoulée, le charbonnier et sa femme vont à la forêt. Arrivée auprès du fourneau à charbon, la charbonnière se dépouille de ses habits, se frotte de miel et se met à barboter dans une barrique pleine de plumes, apportée là à cette intention. Le vieux arrive à l'heure marquée et il voit sortir de la barrique une bête fantastique, ni quadrupède ni oiseau, et gambadant devant lui, avec toutes sortes de grimaces et de gestes extraordinaires. Il s'étonne et sans y penser :

-«  Voilà neuf cent ans bien comptés que je suis au monde, et je n'ai jamais rien vu de pareil ».  

La-dessus, la femme emplumée disparait, et le charbonnier, d'un air fin, vient prendre le bras du vieux et lui dit à l'oreille :
-« Vous, vous avez neuf cent ans. »  
- « Je ne puis le nier , dit le vieux, et tu as gagné ton sac d'or ».  

Le sac étant pesant, et le charbonnier, sa femme et tous ses enfants, quelqu'en fût le nombre, n'eurent plus à souffrir de la faim.
tiré de "légendes & récits populaires du pays basque"

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CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 L-22


Les mouches de Mendiondo


CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 240510-lutin



Le maître de la maison Mendiondo était un grand fainéant et pourtant la besogne était toujours plus vite terminée chez lui que chez les voisins. En une seule heure de la matinée, la pairie, au dessous de la maison, se trouva fauchée ; un dimanche, pendant la messe, fut scié tout le froment d'un champ. Les voisins étaient fort étonnés parce qu'ils ne voyaient jamais chez lui aucun ouvrier. Sa femme aussi se méfiait. Or, un dimanche, avant de se rendre à la messe, elle le vit de loin cacher quelque chose dans une broussaille. Elle y alla, curieuse de savoir ce qu'il y avait mis, et y trouva un étui. Elle l'ouvrit et il en sortit dix mouches. Les mouches voltigent à ses yeux, à ses oreilles et bourdonnent:

-" Zer egin ? zer egin ? zer egin ? (quoi faire? quoi faire? quoi faire?)
Épouvantée, la femme leur dit:

-" Rentrez bien vite dans le trou".

Les mouches aussitôt rentrent dans l'étui. La femme le ferma et le remit en place. Elle s'empressa de raconter à son mari ce qui lui était arrivé, et le mari avoua que c'était les mouches qui faisaient le travail de sa ferme. A partir de ce moment, quelque besogne que la femme leur donnât, elle était faite en un moment. Un jour qu'il n'y avait rien à faire, les mouches tourmentaient la femme en disant:

-" Lan ! lan ! lan !
(travail !travail !travail !)
Elle leur donna un crible:

-" Allez, leur dit-elle, remplissez d'eau la barrique vide qui est dans la cave. Vous prendrez l'eau dans le canal du moulin, et vous la transporterez dans le crible en montant par la prairie qui est au dessus de la maison".
En un instant cela fut fait et les mouches étaient encore là, harcelant la femme et bourdonnant:

-" Lan ! lan ! lan ! (travail ! travail ! travail !) A bout de patience, elle dit à son mari:
-" Quelle merveille est-ce que ces mouches ! Il faut absolument nous en défaire.
-" Oui, répondit le mari, mais nous devons à chacune payer ses gages
-" Donnez leur, dit la femme, les dix oies qui sont un peu au dessus de la maison. En même temps, les oies s'envolèrent avec des cris bruyants vers les nues et les mouches de Mendiondo ne reparurent plus.
tiré de "légendes & récits populaires du pays basque"
de Jean François CERQUAND Editions Aubéron



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Les deux muletiers

CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 499897-mules


Comme bien souvent dans ce monde, il y avait deux muletiers. Chacun d'eux avait sept mulets. Ils allaient au marché avec leurs mulets chargés. Ils font un pari, et celui qui perdrait devait perdre ses sept mulets. L'un gagne le pari, mais à bon droit, car il avait trompé l'autre. Néanmoins, celui-ci lui donne ses sept mulets. Celui qui avait perdu était père de famille et chargé d'enfants. Il ne savait que faire ni comment revenir chez lui, tant il avait de peine de ce qu'il lui était arrivé. Que fait-il ? Pour aller chez lui, il devait passer par un certain pont. Il se décide à passer la nuit sous ce pont. A minuit, il entend des voix. C'était les sorcières qui arrivaient au sabbat. L'une faisait fusta et l'autre husta. Elles se mirent là à danser au son du tambourin. Quand elles eurent bien joué, l'une dit:

-" La maîtresse de telle maison est malade depuis sept ans, et on n'a pu la guérir, quoi qu'on ait fait; mais on ne la guérira qu'après avoir trouvé à la porte de l'église, sous une pierre, un morceau de pain bénit qu'un crapaud tient dans sa bouche, et après l'avoir fait manger à cette dame."

Notre muletier avait bien écouté ce qu'avaient dit les sorcières. Dès qu'elles furent parties, il se rend à sa maison. Il ne dit point à sa femme qu'il a perdu les mulets. Il s'habille un peu et part. Il va, va, va, jusqu'à ce qu'il ait trouvé la maison de la dame malade. Il y arrive et demande si on veut bien lui donner l'hospitalité; il dit qu'il est en voyage et prie qu'on le laisse demeurer là quelques jours. On lui dit que oui. Il apprend qu'ils ont la dame malade et qu'ils ont essayé de tout sans pouvoir la guérir. Notre muletier leur dit:

-" Voulez-vous que je la voie, moi aussi ? Peut-être ferai-je quelque chose !"
On le fait entrer. Il examine bien la dame et lui dit:

-" Vous souvenez-vous qu'il y a sept ans vous jetâtes dédaigneusement à la porte de l'église un morceau de pain bénit ?"

Elle lui dit que oui

-" Eh bien ! depuis lors un crapaud tient ce morceau de pain bénit à la bouche, et vous ne serez guérie qu'après l'avoir mangé."

Le mari part tout de suite avec le muletier. Comme l'avait dit ce dernier, ils trouvent sous une pierre ce crapaud avec son pain. Ils le lui prennent et l'emportent à la maison. On le nettoie bien, et on le donne à manger à la maîtresse de la maison, et celle-ci fut guérie à l'instant. Pensez leur joie ! Comme ils étaient très riches, le mari dit au muletier de demander tout ce qu'il voudrait et qu'il l'aurait. Le muletier lui répond qu'il serait bien content s'il avait sept mulets, parce qu'il en a perdu autant. Le maître de la maison lui dit que sept mulets ce n'est rien pour lui, et il lui donne sept beau mulets, et en outre sûrement assez d'argent pour en acheter au moins sept autres. Notre muletier était bien content. Comme il n'était pas fier, il recommença son commerce. Il voyait souvent l'autre muletier qui lui avait volé ses mulets; mais ce dernier n'était pas plus heureux avec ses quatorze mulets. Il leur était arrivé une maladie, et ils se trouvaient réduits à quatre. Bientôt il ne lui en resta plus aucun. Il vint trouver l'autre muletier et lui demanda comment il avait fait pour avoir autant de mulets. qu'il en possédait auparavant. L'autre lui dit:

-" Voilà, sous tel pont, j'ai appris comment je retrouvais mes mulets; toi aussi, tu y apprendra quelque chose sans doute."
Notre homme y va. A minuit arrivent les sorcières à grand bruit, au son du tambour et du tambourin. Elles étaient très contentes toutes, et se mettent à faire un tour de danse. Puis l'une dit:

-" La maîtresse de telle maison a été guérie; il doit y avoir quelqu'un qui vient ici pour écouter ce que nous disons; il faut que nous cherchions sous ce pont."

Elle y vont toutes et trouvent notre muletier, qui ne savait où se cacher. L'une le frappe, et l'autre le pousse. Après l'avoir ainsi ballotté, elles le jettent à l'eau, et là finit notre muletier trompeur. L'autre, au contraire, vécut riche et heureux au milieu de sa famille. Je vivais alors dans une petite maison, près de ce pont, et tous les soirs j'entendais les gémissements du muletier fantôme.
extrait de "contes populaires et légendes du Pays Basque"
les presses de la renaissance PARIS.
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La ceinture enchantée

CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 181913-grotte-de-sare
Grotte de Sare
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lamina_(mythologie)

En ce temps là les lamiñak qui habitaient la grotte de Sare tinrent conseil pour aviser aux moyens de montrer la vanité du pouvoir des prêtres. Leur décision prise, une lamiña s'adressa à un homme, son voisin, et lui dit:
-" Va vers le curé de Sare et dis lui, de notre part, qu'il vienne sans faute à la grotte, parce que nous voulons nous entretenir avec lui".


CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 919230-dessin-fillette
http://tierra-leyendas.blogspot.be/2011/01/el-pastor-de-kortezubi.html

Le pauvre homme, intimidé, se rend au logis du curé de Sare et lui dit:
-" Monsieur, je viens de la part des lamiñak de la vieille grotte, vous dire que vous alliez les trouver et qu'elles veulent absolument s'entretenir avec vous".
-" J'irai sans faute", répondit le curé, et aussitôt il se mit en route.

Mais la vertu du curé fit une telle peur aux lamiñak qu'elles s'enfoncèrent toutes dans leur trou et qu'aucune n'osa l'attendre. Il s'en retourna donc tranquillement chez lui sans avoir vu une seule lamiña. les lamiñak imaginent alors un autre stratagème. Elles reviennent à leur messager:
-"Qu'était-ce que cet homme vêtu de noir, disent-elles, qui était ici tout à l'heure ? Voici: tu lui porteras cette ceinture de soie de notre part, et tu lui diras qu'il s'en ceigne jusqu'à ce qu'elle soit usée".

L'homme, obéissant, va trouver de nouveau le curé et lui dit:
-" Monsieur, je viens encore à vous de la part des lamiñak; et voici une ceinture de soie qu'elles vous envoient pour la porter jusqu'à ce qu'elle soit usée.
-" Avez-vous mesuré la longueur de cette ceinture de soie, demanda le curé.
-" Non monsieur.
-" Eh bien ! Vous connaissez le châtaignier qui est près de la grotte. Allez et mesurez combien de fois la ceinture en fera le tour".

L'homme s'en va, toujours obéissant, et déroule la ceinture autour de l'arbre. Mais, comme il arrivait au bout, voilà que tout d'un coup l'arbre et la ceinture disparaissent et l'homme demeure là, ne pouvant rien comprendre et stupéfié.
tiré de "légendes & récits populaires du pays basque"
de Jean François CERQUAND Editions Aubéron

CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 20bf70fd


Les Laminak :  sont des petits lutins très lais, poilus, ayant soit des pieds palmés, soit des pattes de chèvres et possédant une grande force. Se sont le plus souvent des femmes qui vivent généralement sous des ponts ou dans des grottes.

CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 982691-llaminak-1
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lamina_(mythologie)

Les laminak sont toutefois des êtres bienfaisants qui sont performants dans la construction d'imposants bâtiments (tours, ponts, églises...). Cependant, les Laminak ne terminent jamais leurs constructions, il manque toujours une ou plusieurs pierres à leurs édifices. Les Laminak possèdent des trésors qui récompensent les humains, mais si un humain venait à voler un de ces objets, les Laminak couvriraient son champ de pierre jusqu'à ce qu'ils récupèrent leur bien.

CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 463798-groupe-de-laminak
Les laminak, bâtisseurs de ponts. Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Lamina_(mythologie)

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L'homme et la couleuvre


CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 456438-couleuvre


A Ormazarreta dans la montagne d'Aralar un berger avait été faire paître ses brebis. Il trouva le petit d'une couleuvre qui lui paru être un joli animal et il l'emporta dans un sac. Il lui apprit à boire du petit-lait.
Ainsi, tous les jours à la même heure, la jeune couleuvre venait boire le petit-lait.

Durant l'hiver les bergers descendent dans leurs maisons. Mais le berger de Ormazarreta, quand il remontait au printemps venait avec un sifflet et la couleuvre revenait comme avant. Puis le berger vendit ses brebis et ne monta plus à Aralar.
Pourtant, une fois, il remonta à San Miguel de Aralar et en passant par Ormazarreta il dit à ses amis :
"- Je peux faire sortir un monstre ici ".

lls commencèrent à se disputer et il sortit le sifflet et siffla, alors apparut une énorme couleuvre. Le berger s'approcha pensant qu'elle ne lui ferait rien, mais quand la couleuvre vit qu'il n'y avait pas de petit-lait, elle l'entoura de la tête aux pieds et l'étouffa.
(Recueilli par J.M. de Auzmendi en 1923 à Ataun)
Bibliographie : Légendes et Récits populaires du Pays Basque -
Jean-François CERQUAND - Editions Aubéron
Dictionnaire Illustré de la Mythologie Basque -
José Miguel de BARANDIARAN, traduit et annoté par Michel Duvert - Editions ELKAR
Extraits issus d'un travail de recherche de l'association LAUBURRU. Michel
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Le lac de Biarritz


CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 726512-lac-de-biarritz
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Certaines fois, à l'entrée de la nuit, le seigneur et saint Pierre, par là quelque part, du coté de la négresse, à Biarritz, toc, toc, toc, frappèrent à la porte d'une pauvre maison et ils demandèrent le logement pour la nuit. Certes on les accueillait; et on les fit entrer. Le seigneur Jésus demanda s'ils pouvaient avoir à manger, ne serait-ce qu'une bouchée. Et ces pauvres gens lui avouèrent qu'ils n'avaient rien à donner.

-" Fouillez dans la huche à pain.
-" Bien volontiers, seigneur. Mais hélas ! nous savons à quoi nous en tenir sur notre huche à pain. Voyez..."  
Et ces gens demeurèrent stupéfaits: ils voyaient la huche... bondée de pains jusqu'au bord... Ils tombèrent à genoux devant le seigneur Jésus. Et le seigneur Jésus, alors, demanda s'ils pouvaient avoir un lit, car ils étaient bien fatigués tous les deux.
-" Un lit, oui, de très grand coeur.... mais, nous n'aurions pas de draps à vous donner.  
-" Voyez encore une fois.  
-" Oh ! seigneur, nous savons bien le compte de nos draps.  
-" Voyez tout de même..."  
Et ou il ne devait pas y en avoir un seul, ils découvrirent des draps en quantité. Les pauvres gens en demeuraient tremblants. le seigneur Jésus leur dit alors:
-" Nous avions frappé à toutes les maisons du voisinage, demandant le gîte pour la nuit... personne ne nous l'a offert que vous. Cette nuit, vous entendrez bien du bruit; ne vous en effrayez pas du tout. Nous serons là pour vous protéger."  

CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 332314-biarritz-lac


Et ils s'en allèrent tous au lit... Le lendemain, emportées par les eaux, toutes les maisons du voisinage avaient disparu, et disparu également tous leurs habitants. La maison qui avait recueilli le seigneur Jésus et saint Pierre fut la seule à demeurer debout.... S'il vous arrive d'aller jamais du coté de la négresse, vous la verrez encore là-bas, au bord du grand lac crée par la pluie, durant cette nuit terrible.
extrait de "contes populaires et légendes du Pays Basque"
les presses de la renaissance PARIS.


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La lagune d'Arbeiza




CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 492721-aarbeiza
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Dans le village navarrais d'Arbeiza, il y avait dans des temps anciens un magnifique palais habité par de très riches seigneurs. Ils étaient si peu charitables et avaient un si mauvais fond, que lorsqu'ils voyaient un mendiant s'approcher de leur porte ils excitaient leurs chiens contre lui.
Une de leur servante, très charitable, compatissait aux malheurs de ces pauvres et souffrait de les voir ainsi traités.

CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 662801-dessin-dune-tour


un jour, un miséreux vint à la porte. La servante le vit et pris un récipient d'eau. Faisant mine d'aller à la fontaine et s'approchant du pauvre, elle lui donna un morceau de pain.

Le pauvre lui conseilla de quitter cette maison; il lui dit qu'il allait s'y abattre un châtiment exemplaire.
Elle abandonna donc le palais et ce dernier, avec ses seigneurs et leurs biens, disparut sous terre. A sa place apparut un lac.

tiré du" Dictionnaire illustré de mythologie basque "
de Jose Miguel de Barandiaran - Editions Elkarlanean
http://abarka.free.fr/index.php?page=Legendes&lang=Fr


CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 L-22



La nappe, l'âne et le bâton




CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 529571-photo-maison

En d'autres temps, dans une maison, il y avait trois fils. Un jour, l'aîné dit sa mère :

-" Mère, faites vite les petits pains, que je m'en aille ensuite faire fortune".

La mère fait les petits pains, et le fils s'en va par monts et par vaux. Tandis qu'il s'en allait ainsi, sur le bord d'une rivière il rencontre le Seigneur Jésus et Saint-Pierre. Le Seigneur Jésus l'appelle et lui dit :

-"Dis, jeune homme, est-ce que, en échange d'une récompense, tu nous passeras de l'autre côté ?"
- Mais certainement !

Et notre jeune homme les transporta donc de l'autre côté. En récompense, alors, le Seigneur Jésus lui donna une nappe et lui dit : Tiens, prends cette nappe. Toutes les fois que tu auras faim ou soif, il te suffira de dire :

-" Nappe, étends-toi !"
et, sur cette nappe, aussitôt, tu auras tout le boire et le manger qu'il faudra. Enchanté d'avoir déjà fait fortune, le jeune homme reprend aussitôt le chemin de la maison. Et il allait, il allait toujours.



CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 58655-table-pic-nic
https://www.paperblog.fr/690918/terrine-de-saumon-au-poireau-pique-nique-d-un-soir-au-jardin-anglais/


Le soir, il parvient à une auberge. En allant se coucher, il confie la précieuse nappe aux gens de l'auberge et leur dit :  je vous en prie, ne vous hasardez pas à dire à cette nappe :
- "Nappe, étends-toi !"
- Que non, bien certainement !"

Mais le jeune homme était à peine couché, que les hôteliers disaient à la nappe :
-" Nappe, étends-toi !"

Et aussitôt, brist , brast (comme par enchantement), sur la nappe s'alignèrent des aliments et des boissons à n'en pas finir ! Je laisse à penser l'effarement de ces gens ! Le lendemain, à peine se fut-il éloigné de l'auberge que notre garçon, du reste absolument affamé, étendait la nappe sous un arbre et disait :

-" Nappe, étends-toi !"
Mais il eut beau dire, il eut beau répéter, la fausse nappe demeura dégarnie. Et le pauvre garçon, tout hébété de douleur, s'en retourna chez lui sans avoir fait fortune. Bien vite après, le deuxième fils à sa mère:

-" Mère, les petits pains; que je m'en aille ensuite faire fortune".
La mère fait les petits pains, et le fils s'en fut par routes et par chemins. Au bout de la même rivière, lui aussi il rencontre le seigneur Jésus et Saint Pierre. Le Seigneur Jésus le hèle :

-"Dis, jeune homme, est-ce que, en échange d'une récompense, tu nous passeras de l'autre côté ?".
Le Seigneur Jésus, alors, pour le récompenser, lui fit don d'un âne, en lui disant :

-" Tiens, prends cet âne. Chaque fois qu'il t'arrivera d'avoir besoin d'argent, dis à cet âne : "Au travail, mon âne ! et cet âne, aussitôt, te donnera de l'or par ruisseau".

CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 598701-ane
http://magnolias.centerblog.net/rub-animaux-anes-.html

Notre homme, enchanté d'avoir fait fortune, prend aussitôt le chemin de retour. Le soir, il parvient lui aussi à la même auberge que son frère. Et, s'en allant au lit, il confia l'âne, en disant :

-" De grâce, n'allez pas dire à cet âne : Au travail, mon âne !"
- "Que non, certes !"

Mais, le jeune homme était à peine couché, que les hôteliers dirent à l'âne :
-" Au travail, mon âne !"
Et voici que l'âne ne s'arrêtait plus de leur faire de l'or par ruisseau. Et grand fut l'effarement de ces gens. Sur-le-champ, ils troquèrent cet âne contre un âne en tous points semblable, et puis, bien silencieusement, ils s'en vont au lit. le lendemain, aussitôt qu'il se fut éloigné de l'auberge, notre garçon dit à l'âne :

-" Au travail, mon âne !"
Mais, toute révérence gardée, l'âne, par ruisseau, lui fit de cette autre chose (que vous devinez bien). Et notre homme, navré de n'avoir pas fait fortune, s'en revint chez lui tout déconfit.
Vite après, le troisième fils dit sa mère :

-" Mère, faites vite des petits pains. C'est mon tour d'aller faire fortune".
La mère fait les petits pains, et le fils s'en fut par routes et par chemins. Au bord de la même rivière toujours, il rencontre, lui aussi, le Seigneur Jésus et Saint-Pierre. Le Seigneur Jésus le lui ayant demandé, il les transporta tous deux de l'autre côté. Et le Seigneur Jésus, en récompense, lui remit un bâton :

-" Frappe, Maria, frappe ! et ... tu verras ce que tu verras".
Bonjour et merci bien ! pour le soir, notre garçon était rendu à l'auberge même où l'on avait pillé ses deux frères. En allant au lit, il dit aux hôteliers :

-" Serrez-moi, je vous prie, ce bâton, jusqu'à demain matin. Mais dans votre intérêt, gardez-vous bien de lui dire : Frappe, Maria, frappe !" [/b]
-" On s'en garderait, certes !"


CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 346708-un-baton
https://aikido-fegersheim.org/node/54



Mais à peine le garçon était-il couché, que les hôteliers prenaient le bâton et lui disaient :
-" Frappe, Maria, frappe ! Ah ! bien oui !"
Voici que le bâton, à l'instant même, frappe kisk , frappe kask , s'acharnant après les choses et les gens, menaçant de tout briser. Et les hôteliers de gémir aussitôt, Aïe ! par ici, Atch par là. Impossible absolument d'arrêter le bâton. Il frappait, il frappait toujours ! Si bien que, à la fin, notre garçon se lève à ce tapage. Affolés, les hôteliers hurlaient :

-" De grâce, nous vous en prions, arrêter le bâton ! Et nappe, étends-toi ! Au travail, mon âne ! tout cela vous sera rendu !"
Notre garçon dit :

-" Arrête, Maria, arrête !"

Et arrêta ainsi le bâton. Puis, juché sur Au travail, mon âne, la Nappe étends-toi sous le bras, Frappe, Maria, frappe à la main, il s'en revint à la maison. Avec sa mère et ses deux frères, il vécut riche, Dieu sait combien de temps ! Et, bien s'ils vécurent, bien ils durent mourir.
tiré de "légendes basques" de Jean Barbier aux Editions Elkar (1983)
http://abarka.free.fr/index.php?page=Legendes&lang=Fr[/b][/color][/color][/center]
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MessageSujet: Re: CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS   CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 I_icon_minitimeLun 19 Aoû - 10:44

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L’Anjou bleu, une terre de légendes et de mystères

Anjou insolite. D'un fantôme qui hanterait un château à une pierre « magique », plongée dans ce territoire, au nord du département, riche en lieux et en histoires pas ordinaires.
L'histoire
Des légendes, il y en a partout. Et, pour cela, l'Anjou bleu n'est pas en reste. Petit florilège, non exhaustif, des légendes et curiosités du coin.

https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/lanjou-bleu-une-terre-de-legendes-et-de-mysteres-1494057


CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 2v8gykw


• Le fantôme de Raguin
• La Pierre Frite
• La maison des Fées
• La branche verte
• La fontaine de Saint-Hélier



CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 67104-BANNIERE-ANJOU
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MessageSujet: Re: CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS   CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 I_icon_minitimeLun 19 Aoû - 10:46

Le fantôme de Raguin

CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 845204-chateau-de-ragin
http://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu/chateau-du-raguin_b.JPG


Le château de Raguin, à Chazé-sur-Argos est connu pour son style Renaissance et ses élégantes tourelles. Un drame s'y est déroulé.
La légende raconte qu'un seigneur de Raguin vivait dans la hantise d'être trompé. Sa femme était d'une beauté rare. Un peintre fit son portrait. Il lui demanda de poser nue. Le seigneur la soupçonna d'infidélité.
Une colère effroyable monta en lui. Il tua les amants à coup de poignard. La légende raconte que, depuis cette tragédie, la dame de Raguin erre dans les couloirs et les sous-bois du château.


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Le château de Raguin, à Chazé-sur-Argos, abriterait, aujourd'hui encore, un fantôme...
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/lanjou-bleu-une-terre-de-legendes-et-de-mysteres-1494057


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La Pierre Frite

Un menhir de schiste de 5,50 mètres s'élève à la limite des communes d'Armaillé et de Saint-Michel-et-Chanveaux. Et, cette pierre aurait des pouvoirs : s'y frotter pour récupérer tonus et dynamisme.



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La pierre frite, entre Armaillé et de Saint-Michel-et-Chanveaux, redonnerait tonus et vitalité. |
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/lanjou-bleu-une-terre-de-legendes-et-de-mysteres-1494057

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La maison-des-fées


C'est en fait un dolmen composé de cinq pierres. Quatre comme support et une autre pour la toiture. Il est situé sur la route de Saint-Denis-d'Anjou, à quelques centaines de mètres de l'église.

CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 188995-dolmen
https://monumentum.fr/dolmen-maison-des-fees-pa00109186.html


La légende raconte qu'il aurait été édifié par des fées. D'où son nom. L'édifice reste un lieu sacré pour les habitants de Miré.
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/lanjou-bleu-une-terre-de-legendes-et-de-mysteres-1494057

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La branche verte
Le tronc mort d'un vieux hêtre s'élève à La Prévière. Cet arbre attirait, autrefois, les foules. En effet, durant l'hiver, alors que tous les autres arbres perdaient leur parure, ce vieil hêtre gardait une branche toujours verte.

CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 739945-la-branche-verte
http://shenandoahdavis.canalblog.com/archives/2015/10/18/32789817.html

Cela deviendra un lieu de pèlerinage. Les personnes atteintes de fièvre y trouvaient, dit-on, la guérison immédiate.
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/lanjou-bleu-une-terre-de-legendes-et-de-mysteres-1494057


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La fontaine de Saint-Hélier


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http://www.sic-candeen.fr/petit-patrimoine-bati/


A Challain-la-Potherie se trouve une fontaine de tuffeau édifiée en 1865. Elle abrite, dans une niche, une statuette de Saint-Hélier.
La légende raconte que le pays d'Anjou souffrait d'une terrible sécheresse. Alors, une femme vint en ce lieu pour trouver de l'eau. Il n'y en avait pas.
En rebroussant chemin, la femme croisa un cavalier. Elle lui raconta son histoire et lui dit de retourner à la fontaine. L'homme fit jaillir de l'eau. Son nom était Saint-Hélier.
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/lanjou-bleu-une-terre-de-legendes-et-de-mysteres-1494057
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MessageSujet: Re: CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS   CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 I_icon_minitimeLun 19 Aoû - 10:57

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• Le vieil orme de Biscarosse
• Le château de la Reine des fées





CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 318216-QUITAINE
Credit photo : Philippe Roy
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MessageSujet: Re: CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS   CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 I_icon_minitimeLun 19 Aoû - 11:06

Le vieil orme de Biscarosse


CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 7188-orme-1
Photo de l’Orme par Emmanuelle Doare



Dans les Landes à Biscarosse, se trouve  un orme près de l’église du village; remarquable par son âge avec ses 600 ans; remarquable aussi car c’est un survivant de la graphiose, terrible maladie fongique apparue au début du 20e siècle qui décima une grande partie de la population d’ormes.

CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 273090-orme-2
Photo de l’Orme par Emmanuelle Doare


Cet arbre est légendaire dans tout le pays en raison d’un étrange phénomuène : une couronne de fleurs apparait sur le tronc au même endroit tous les ans. Il est mort en 2010.


La légende:

Vers 1450, une jeune bergère, Adeline, fut injustement accusée d’avoir trompé son fiancé Pierre avec un officier anglais dont elle avait repoussé les avances. Pour ménager l’occupant, le conseil des anciens la condamna à être exposée nue, pendant une journée, sous l’arbre de la justice. Au coucher du soleil, elle mourut de honte et de chagrin. Le lendemain, on vit fleurir, sur le tronc de l’orme, à l’endroit où la malheureuse avait la tête, une couronne de fleurs blanches semblable à celle des jeunes mariées. Depuis, tous les ans au printemps, une couronne blanche fleurit au même endroit.



CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 19081707175222443816363021
http://francelegendes.doomby.com/pages/legendes-d-aquitaine.html


CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 19031509541922443816160541


Le château de la Reine des fées (Girondes)

En contemplant les restes de l’effondrement d’un dolmen, à Saint-Ciers-de Canesse, non loin de Blaye, vous serez loin de vous imaginer l’histoire qu’abrite cette ruine; vous vous trouverez, en réalité, devant ce qui fut, jusqu’au XIXe siècle, l’entrée du château des Fées.

On prétend que nul homme ne s’y serait aventuré sans y perdre la vie…Nul homme, en dehors d’un pasteur. Fuyant la tyrannie de son maitre, il se serait réfugiée dans le repaire et y aurait alors découvet une grotte faites d’ossements humains! La cavité était  également empruntée par de mauvais génies, dont Timer, le plus redoutable d’entre eux, était le chef. A peine eut-il pris conscience de l’horreur du spectacle, que le jeune pasteur fut transporté dans une salle magnifique, brillant de mille éclats : il se trouvait alors dans la demeure des Fées.

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La reine, Fréa, vint à lui pour lui annoncer son sort: il serait offert à Timer, qui le dévorerait vivant. Et nul ne saurait espérer un autre sort, à moins de prendre possession de l’oeuf des serpents – dont le contact serait fatal au génie. Troublée par le courage du pasteur, qui jura d’accomplir la mission, Fréa lui fit don d’une bague qui le rendrait invisible aux yeux des reptiles. Grâce à ce talismant, il put retourner dans la caverne et s’emparer de l’oeuf des serpents.

Après avoir vaincu timer en le touchant avec l’oeuf, le pasteur l’enchaina pour l’éternité, et vécut une longue et heureuse vie avec la reine des Fées.

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MessageSujet: Re: CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS   CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 I_icon_minitimeLun 19 Aoû - 17:31

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• Les sabbats de la Planchette
• Le loup de Malzéville
• Le Four des Fées




CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 19081911431722443816365051
Thionville
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MessageSujet: Re: CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS   CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 I_icon_minitimeLun 19 Aoû - 17:34

Les sabbats de la planchette

Près d’Entre-Deux-Eaux, le hameau de la Planchette est demeuré fameux dans le merveilleux populaire; il paraiti que les sorciers d’antan y tenaient leurs ébats nocturnes. Ces sabbats de la Planchette font encore le thème de moult contes et défraient les veillées d’hiver; au temps des sorciers, vivait, non pas à la Planchette, mais entre Mandray et Entre-Deux-Eaux, un brave homme, vieux garçon, simple.

Il était seule en sa chaumine, cultivant un coin de terre qui lui donnait le vivre, il lui fallait si peu, car il allait la plupart du temps dans les fermes voisines, à la journée, en qualité de manoeuvre. Un soir, il revenait de Saint-Die assez tard; c’était un hiver précoce; déjà une blanche et légère couche de neige couvrait la terre et confondait les prés, les sentiers et les raies; notre homme perdit son chemin et se trouva à la lisière de la forêt sans apercevoir la trouée de la sente.

Il s’engage cependant hardiment sous bois, mais à peine a-t-il fait quelques pas, qu’il aperçoit sur la neige un cercle lumineux, et bientôt au centre du cercle, un jeune damoiseau princièremnet vêtu qui avait un air méphistophétique, si ce n’était pas Messire Belzébuth en personne.

Le pauvre homme ahuri restait là les bras ballants, les yeux écarquillés. Sans lui donner le temps de se remettre ni surtout de se signer, le diable, car c’était bien lui, l’interpelle et lui propose certaine poudre à laquelle, lui, simple  manant pourra s’élever à la puissance, à la richesse, au bonheur. Que donnerait-il en retour.? Signer un papier qu’on lui présente. Le paysan est méfiant, surtout quand il s’agit de signer; aussi notre homme se gratte la tête; il a reconnu le diable, et les deux lignes d’écriture rouge ne lui disait rien qui vaille. Inutile de lire, il devine bien ce que cela dit; il refusera mais poliment.


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Comme il a la conscience tranquille, il revient vite de sa stupeur et tout paysan qu’il est, il veut se montrer plus habiel que le diable:

“Vous m’offrez , lui dit-il, la richesse, le bonheur et une certaine puissance pour me venger de mes ennemis, c’est bien, Messire, seulement je ne me connais point d’ennemis, oncque ne fis et ne ferai mal au prochain. La richesse non plus ne me chaut, j’ai le vivre, rien ne me fait envie. Quant au bonheur, il habite sous mon toit; je suis content de mon sort, offrez-moi autre chose et si cela me va nous verrons votre papier”.
Satan se récria:  “tu es en effet ou trop madré ou trop bête pour devenir sorcier”.

Le paysan riposta: “C’est donc brevet de nécromancie que vous voulez me faire signer, alors vous êtes le diable en personne, Messire?”
Un épouvantable ricanement qui résonna dans toute la forêt, secouant les arbres lui répondit d’abord; puis le diable reprit, se rengorgeant:
 “Me prendrais-tu pour un menu hennequin? Mon pouvoir auquel tu veux te dérober, te prouvera sous peu que si jusqu’ici tu n’as pas eu d’ennemis, désormais tu en trouveras sur ton chemin; maintenant tu vas connaitre qui je suis et jusqu’où va ma suzeraineté, regarde”.

Et Satan lui montrait la prairie qui s’étendait devers la futaie une ronde d’hommes et de femmes sarabandant par danse vraiment fantastique et infernal.
 “Vois donc ceci, c’est le sabbat, proclama le diable,   c’est mon royaume,  tous ces gens sont miens, tous sorciers. Ils m’attendent pour festoyer, n’en es-tu pas?”
En un clin d’oeil il fut au centre de la ronde infernale. Le manant resta coi, étrange et ébaubi. La ronde sabbatique tournoyait par-devers lui et il y reconnaissait mainte figure.

Enfin, il entendit Satan qui le dénonçait à ces mécréants.
 “Vous êtes dévoilés ce soir, disait-il,  demain vous serez par lui dénoncés à l’officialité; courez devant et le dénoncez d’abord comme scélérat entaché de larcin; je vous aiderai par artifices”.

Puis tout disparut et s’évanouit, notre homme se retrouva dans le silence de la nuit à l’orée du bois. Se signant et grelottant de froid et de peur, il regagna sa chaumière, mais toute la nuit il trembla, croyant sans cesse voir et entendre la musique et la danse infernales. Le lendemain matin, les archers du bailli venaient l’arrêter; il était accusé d’avoir volé dix mètres de toile et une bourse garnie chez le tabellion de Saint-dié qu’il avait quitté la veille, à la nuit. Et par le fait, cachés sous son lit on trouva les dix mètres de toile et sous son traversin la bourse en question. Qui les avait transportés là?

Le pauvre homme savait bien que c’était la vengeance de Satan. Il se laissa trainer devant le tribunal et conta son aventure. Peut-être aurait-il trouvé créance, n’étaient les pièces à conviction qui l’accablaient de leur témoignage. Heureusement il avait ouï le Malin et savait que tout ceci était dol et sortilège. Il fit un grand signe de croix sur la bourse et sur la toile; et alors on vit les mètres de toilet omber, se déchirer et devenir un tas de feuilles sèches de la forêt et la bourse ne contenir que des caillous encore couverts de neige.

Les vrais sorciers, ses accusateurs, furent tous arrêtés, jugés et brûlés par le bailli du Val. C’est de ce moment que cessèrent les sabbats de la Planchette et c’est depuis cette époque aussi, parait-il, que l’on dit d’un homme ignorant ou simple d’esprit : il n’est pas sorcier! (D’après “La vallée de la Meurthe”, paru en 1905).


Sources:
http://www.france-pittoresque.com
http://www.ombres-et-lumieres-du-moyen-age.net
http://www.lesmouettesontlaparole.aceboard.fr

http://francelegendes.doomby.com/pages/legendes-de-lorraine.html
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MessageSujet: Re: CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS   CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 I_icon_minitimeLun 19 Aoû - 20:26

Le loup de Malzéville



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http://legende-et-realite.blogspot.be/2008/03/la-lgende-du-loup-de-malzville.html


Le soleil illuminait la chambre de ses rayons. Un ciel radieux! Ce premier jour du printemps avait tout pour devenir une magnifique journée. Tout! Mais ce n’était hélas pas assez. Comment profiter de ce splendide beau temps, en effet, en restant cloîtrée du matin au soir dans sa chambre?

Jeanne ne put retenir un coup d’oeil envieux par la fenêtre. Que n’aurait-elle pas donné pour gambader librement dehors!

A seize ans, Jeanne était déjà une jolie fille. Sa chevelure retombait souplement sur ses épaules, grande et svelte, depuis toujours ses suivantes n’avaient eu de cesse de vanter sa beauté. Elle était bien faite, voilà tout, gâtée par la nature, c’était ainsi qu’elle se voyait. Au sortir de l’adolescence, elle n’était plus à présent une enfant. Son regad se porta sur la tapisserie qu’elle s’obligeait à tisser depuis l’aube. Son visage se voila d’un miroir de tristesse. Elle en avait assez de se morfondre ainsi au fond de sa chambre du palais ducal.

La région nancéenne était, disait-on, riche en merveilles. Quel ennui alors de rester dans le palais quand tout à l’extérieur lui hurlait de venir! Elle y était cependant bien obligée. En ces murs, la parole de son oncle avait force de loi. Son oncle, le duc… Craignant pour la sécurité de sa nièce, il lui avait simplement interdit de sortir de l’enceinte du palais.

L’éclat de la fenêtre n’en finissait plus d’attirer le regard de la jeune fille. Jeanne se laissa captiver docilement. Une fraction de seconde suffit. Aussitôt sa décision fut prise.

Ma pauvre Jeanne de Vaudémont, tu ne vas tout de même pas moisir ici jusqu’à la fin du jour! Tu es grande à présent. Assez pour décider quoi faire de ton quotidien en tout cas!

Quelques minutes plus tard, elle était dehors. Elle s’arrêta un instant et inspira profondément. Quel bonheur que de respirer le bon air frais de Nancy! Elle traversa la cité et, bientôt, en sortit. Elle marchait avec une joie indescriptible, croisant champs et bosquets. Les paysans interrompaient leur labeur pour la regarder passer. Sa tenue de soie ne laissait aucun doute sur son identité. Sans doute, sûrement même, y aurait-il au moins un mouchard pour aller trahir sa “fugue” aux oreilles de son oncle. Pour l’heure, elle ne s’en préoccupait guère. De tels instants de liberté valaient bien de se faire discuter.

Les regards la suivaient tandis qu’elle avançait. Elle y était accoutumée. Il y eut un paysan, un seul, qui fut assez hardi pour lui adresser la parole. Ses mots sonnaient comme un avertissement.

“Prenez garde, Ma Dame, prenez garde au loup qui rôde dans le bois de Malzeville”.

Elle ignora le conseil. La tristesse et la morosité qui l’accompagnaient à longueur de temps dans sa chambre du palais l’avaient abandonnés. Elle n’allait pas bouder son plaisir en écoutant les sornettes d’un fermier. Oh, elle ne doutait pas que ses intentions fussent bonnes, mais elle ne l’écouterait pas, voilà tout.

D’un pas confiant, elle entra dans la forêt. Les piaillements des oiseaux, le bruissement du vent dans les feuilles, les feuilles qui chantaient sous son pas, tout la comblait de ravissement. Peu à peu la végétation se fit plus dense. Comme elle s’enfonçait dans le bois, elle se sentit de moins en moins rassurée. Elle n’avait pas peur, seulement avait-elle perdu un peu de sa confiance. Elle envisagea bien, plusieurs fois, de rebrousser chemin. Mais elle n’en fit rien.

Le soleil perçait à grand peine le feuillage épais des arbres, le bois était donc sombre alentour. Au moment où elle s’apprêtait àfaire demi-tour, pour de bon cette fois, un craquement retentit derrière elle.

Comme elle se remémorait la mise en garde du paysan, elle sentit ses entrailles se serrer. Un instant, l’effroit la gagna. Un loup! Elle n’avait même pas la force de crier. La terreur la tenait paralysée.

Lentement, presque au ralenti, elle se retourna, le regard épouvanté. Nulle trace de loup. Devant elle se trouvait un homme. Sans doute aurait elle pu se sentir rassurée. Mais ce ne fut pas le cas. Bien au contraire. Elle se surpris à se dire qu’elle aurait préféré avoir affaire au loup.

L’homme était grand. Sa forme massive et ses larges épaules ne laissaient nulle place au doute : cet individu là avait été entrainé au combat. Un chevalier ou un noble vraisemblablement. Néanmoins, les haillons qui le couvraient des hanches au col et ses bas troués semblaient hurler le contraire.

Jeanne croisa alors le regard de l’étrange nouveau venu. Elle n’y vit que haine et jubilation. L’homme, sale et hirsute, afficha un sourire cruel et l’interpella bientôt.

Sa voix ne reflétait en rien son aspect repoussant. Un timbre chaud et autoritaire…Ses paroles en revanche étaient aussi effrayantes que son allure.

“Ne me reconnais-tu pas ma petite Jeanne? Je suis Arnaud de Dieulouard. Le duc m’a banni il y a peu. Ne te souviens-tu pas de moi? C’est mon jour de chance à ce qu’il semble. Si ton oncle veut revoir sa chère petite nièce préférée, il lui faudra payer! Jusqu’alors tu resteras ma prisonnière”.

Il accompagna ses mots d’un rictus mauvais.
Il esquissa alors un pas et tendit son bras pour saisir violemment celui de la jeune fille. Jeanne ne put alors s’empêcher de crier.

Comme un écho à son hurlement, une ombre fit irruption derrière son agresseur. Arnaud n’eut pas le temps de bouger qu’une lourde masse sombre s’abattit sur lui. Un énorme loup venait de se jeter sur lui. Le banni tenta de se défendre. Un combat s’engagea alors entre l’homme et le loup. Peu après, un beuglement de douleur résonna à travers le bois de Malzeville. Arnaud de Dieulouard venait de rendre l’âme, terrassé par le loup.

Comme l’animal se tournait vers elle, Jeanne, encore tétanisée par la violence et la soudaineté de la scène, sentit la tête lui tourner. Puis elle perdit connaissance et s’effondra par terre, au milieu de la mousse et des feuilles d’arbres. Inconsciente.

Elle fut réveillée par un souffle chaud et sec qui lui courait sur le visage. Levant la tête, elle s’immobilisa aussitôt en comprenant que la masse chaude quelle sentait à sa gauche n’était autre que le loup. Que faire? Elle se sentit hésiter, à moitié paniquée. S’enfuir en courant? Le loup aurait tôt fait de la rattraper et de lui faire la peau. Mais finalement, si le loup lui avait voulu du mal, ne l’aurait-il pas déjà fait?

L’animal la regardait paisiblement. On ne sentait dans son regard ni cruauté ni violence. La jeune fille retrouva alors un semblant d’assurance. Encore quelque peu hésitante cependant, elle avança la main, l’approchant lentement de la fourrure du loup. l’animal ne semblait pas prêt à lui bondir dessus d’un instant à l’autre, mais paraissait au contraire paisible. Presque amical. Le juste mot devait être protecteur. Il m’a sauvé la vie!, songea la jeune fille.

Doucement, elle caressa alors avec force délicatesse le pelage du loup. l’animal se laissa faire sans broncher. Serain. Il se mit bientôt à ronronner tandis que Jeanne venait se blottir contre le flanc de son sauveteur inattendu.


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Les hommes du duc la trouvèrent une heure plus tard, endormie aux côtés du loup. ils découvrirent bientôt la dépouille sans vie du banni de Dieulouard. L’oncle de Jeanne ne lui servit ce soir là ni remontrances ni reprimandes. En l’honneur de ce loup qui avait sauvé Jeanne, le duc fit ériger une chapelle. Une sorte d’offertoire que surplombait une tête de loup sculptée. La chapelle de la Gueule du Loup. la chasse fut dès lors interdite dans le duché nancéen. Le loup du bois de Malzeville méritait au moins cela…


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Auteur : Thomas Motti
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MessageSujet: Re: CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS   CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 I_icon_minitimeLun 19 Aoû - 20:35

Le four des fées


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C’était au temps où le bon roi Louis, neuvième du nom, régnait sur le beau pays de France. Sa domination, si douce aux Français de France, ne s’étendait pas jusque là-bas, aux confins d’Alsace, de Lorraine et de Franche-comté, dans ces rudes contrées d’où l’on aperçoit la ligne bleue des Vosges.

Rudes contrées, oui, en vérité, que ces montagnes aux sommets arrondis et ces vallée de la Moselle, de la Moselotte et de la Vologne ! La « Houille blanche » , fournie par les rivières vosgiennes au cours rapide et aux cascades écumantes, n’avait pas encore été utilisée par notre industrieuse civilisation et le grand empereur Charlemagne aurait pu, comme jadis, faire de longues randonnées de chasse à travers les sombres et noires forêts de sapins descendant en amphitéâtre jusqu’au fond des étroites vallées.

Au bord des rivières, de misérables chaumières entourées de quelques arpents d’un terrain rocailleux où poussaient péniblement le sarrazin, l’orge et l’avoine avec lesquelles serfs et vilains fabriquaient le pain noir et l’épaisse bouillie qui constituaient à peu près leur unique nourriture.

Deux paysans chargés de famille, Diaude et Joson vivaient chichement dans une petite bourgade des bords de la Haute-Moselle, au pied du ballon de Servance, non loin de l’endroit où la chaine des Faucilles vient rejoindre celle des Vosges. Diaude et Joson n’étaient pas des serfs, mais des vilains. Nous ne voulons point dire par là qu’ils étaient riches, ou tout au moins à leur aise. Non par vilains, nous entendons simplement de pauvres laboureurs, propriétaires de leur chaumière et de quelques bouts de terrain péniblement défrichés, à peine suffisants pour les faire vivoter, eux et leur maisonnée.

Et, quand ils avaient acquitté les impôts dus à Monseigneur le Duc Ferri, la dîme prélevée par Messire l’abbé du chapitre de Ramonchamp, les nombreuses corvées exigées par l’intendant du seigneur féodal, le sire du Ménil, il leur restait tout juste de quoi ne pas mourir de faim. Quiches et queugnets n’étaient donc point leur lot. Ils ne connaissaient ces succulentes friandises que par oui-dire, pour en avoir entendu parler par les hommes d’armes de Monseigneur le duc de Ferri, les jours de ripaille et grande beuverie.

Or donc, par une matinée de printemps de l’an 12.., Diaude et Joson, pieds nus, vêtus de cottes rapiécées et de chausses trouées, s’en allaient labourer leur champ avant d’y semer l’orgis, mélange d’orge et d’avoine. Ils cheminaient lentement, n’échangeant que de rares paroles, comme il convient à de pauvres vilains accablés de soucis, songeant avec inquiétude si, pendant l’été prochain, une querelle entre Monseigneur le duc Ferri et Monseigneur Thibaut de Champagne n’amènerait point par là quelque bataille, dont le plus clair résultats pour eux serait là destruction de leurs récoltes et, peut-être, l’incendie de leur chaumière.

Arrivés au pied du Haut-de-Lochère, ils se séparèrent et commencèrent leur tâche. Le terrain était rocailleux, crevé çà et là d’énormes roches. L’araire, primitif, avec son soc de bois, l’attelage, composé d’une vache étique et d’un âne poussif, n’avançait qu’à grand renfort de cris et de coups d’aiguillon. Néanmoins, les sillons se creusaient, et, de temps en temps, lorsque les hasards du labourage les ramenaient ensemble à l’extrémité du champ, Diaude et Joson s’arrêtaient un instant , s’assayaient sur les mancherons de l’araire, rabattaient le capuchon de leur cotte, s’essuyaient le front du revers de leur manche, et, tout en considérant la besogne faite, échangeaient quelques réflexions, coupées de longs silences. Puis, chacun se remettait au travail.

Cependant, le beau soleil de printemps, s’élevant sur l’horizon, avait dissipé les brumes matinales et commençait à darder de chauds rayons. Çà et là, sur les flancs des Ballons, on voyait courir des amas de vapeurs blanchâtres, s’élevant, s’abaissant, s’arrêtant, se confondant parfois avec les fumées bleuâtres des chaumières de la vallée. Ce spectacle grandiose, toujours nouveau, laissait indifférents nos laboureurs.

Tout à coup, Diaude, ayant terminé un sillon, s’arrêta et se mit à examiner un endroit précis de la montagne. C’était autant qu’on pouvait en juger à cette distance une excavation assez profonde, creusée en plein rocher, à quelques huit cents mètres d’altitude.

Les gens d’alentour, crédules, prétendaient que cette excavation était hantée, et que fées et sorcières s’y donnaient rendez-vous tous les samedis soirs pour y passer la nuit en sabbats, danses et festins. Personne n’aurait voulu se hasarder dans cet endroit qu’on appelait, en se signant, le « Trou des Fées ».

Notre ami Diaude était convaincu de la toute-puissance des fées, sorcières, diables et sotrés de toute espèce. Qu’y avait-il donc de si remarquables en ce moment au « Trou des Fées » pour occuper si attentivement Diaude et le distraire de son ingrate besogne ?

C’est que, précisément de ce Trou, semblaient s’échapper des flocons de fumée, qui, disons-le, n’étaient que des nuages très bas ou des brouillards montant du fond de la vallée. Mais l’âme simpliste de Diaude préférait leur attribuer une origine surnaturelle.

Il interpella Joson :
« Eh ! Compère ! M’est avis que Mesdames les Fées sont à cette heure au Trou »
« oui-da, compère. Et qui te fait causer ainsi ? » dit Joson.
« Ne vois-tu pas la fumée s’échapper du Trou ? Il faut donc que Mesdames les Fées y soient, et comme l’heure du diner approche, ce doit être leur cuisine qui se fait à cette heure ». répondit Diaude.
Joson incrédule : « Mais, grand dadais, les fées ne mangent point. Elles n’ont besoin de cuisine. La fumée que tu vois n’est que du brouillard ».
« Non compère. C’est bien de la fumée, et de la fumée de bois, encore. C’est sûrement Mesdames les Fées qui font cuire leur pain pour leur dîner. Et je leur souhaite de grand cœur un bon appétit ».
Joson, raillant : « Oui, niais que tu es, et elles vont pour sûr t’en envoyer un morceau » et il éclata de rire.
« Ris tant que tu voudras, Joson. C’est mon idée et on ne me l’ôtera pas de derrière la tête. Si cependant Mesdames les Fées, puisqu’elles ont toute puissance, daignaient m’envoyer mon dîner, je les remercierais humblement et ne les oublierais point dans mes prières du matin et du soir ».

Puis, tous deux se remirent à labourer. Joson, narquois, se moquant intérieurement de la naïveté de Diaude, celui-ci, au contraire, peu rassuré, se demandant avec inquiétude quel présage de nouveaux malheurs pouvait être cette fumée surnaturelle qu’il remarquait pour la première fois.

Ils tracèrent un sillon en silence. Arrivés à l’extrémité de leur champ, ils firent faire demi-tour à l’attelage pour continuer leur besogne. Mais, avant que le soc de l’araire eût entamé la terre dans la nouvelle direction, ils s’arrêtèrent, ébauhi. Ah ! C’est qu’il y avait de quoi et combien, même avec l’esprit plus cultivé ou plus pondéré, auraient été aussi ahuris que nos laboureurs.

« Miracle, miracle ». En effet, miracle il y avait. Le souhait exprimé quelques instants auparavant par Diaude était exaucé. Dans le dernier sillon tout frais creusé, Diaude et Joson virent - à chacun le sien, n’est-il pas vrai ? - un maginfique « queugnet » doré, appétissant comme une quiche sortant du four, long comme le brochet servi à la table de Monseigneur Ferri le jour du Vendredi-Saint, un vrai queugnet lorrain, enfin !

Et d’où pouvait venir si belle friandise, sinon de Mesdames les Fées, qui l’avaient cuit en même temps que leur pain et l’offraient gentiment aux pauvres laboureurs ?

Mais que faire de ce queugnet, qui certainement était enchanté, étant pétri par une fée, cuit dans un four chauffé sans bois ni charbon, et apporté sans page ni varlet ? Et Diaude et Joson ne furent encore ici du même avis.

« Puisque Mesdames les Fées ont la gentillesse de nous envoyer notre dîner, m’est d’avis d’en profiter et de le manger en leur adressant notre plus grand merci » dit Diaude
« N’es-tu point fol, ami Diaude, de vouloir manger du gâteau enchanté ? tu ne sais donc point que les fées ont accointance avec Messire Satant, et le moindre morceau de ce queugnet va te rendre possédé ».
« Que nenni, Joson, Mesdames les Fées sont trop honnêtes pour vouloir faire misère au pauvre monde que nous sommes. Et s’il leur a plu de nous envoyer le beau queugnet-là, ce n’est point certes pour nous faire arriver malheur. Quant à moi, je vais tout uniment m’asseoir une petite minute et manger un morceau de queugnet. Je prendrai soin de mettre de côté le restant et de le remporter tantôt chez nous, pour que la femme et les petiots en aient leur part ».

Ayant ainsi parlé, Diaude s’assit, tira son couteau de sa poche, se taille une maîtresse part dans le queugnet et plaça le reste du gâteau sur une roche bien propre, pour en faire goûter le soir à toutes sa maisonnée. Et il se mit à manger, lentement, en silence, avec respect, comme il convient lorsqu’on savoure une friandise rare, surtout lorsqu’elle provient d’une source aussi miraculeuse.

Point convaincu, Joson ne se décidait pas à imiter son compère. Que d’idées contradictoires se heurtaient à ce que moment dans sa cervelle obtuse ! D’abord, les moqueries qu’il avait adressées à Diaude et à Mesdames les Fées, lui rendaient le queugnet suspect et lui faisaient redouter une vengeance. Ensuite, craignait-il, comme il l’avait dit tout à l’heure, que le gâteau, vu son origine, ne le fit réellement devenir « possédé ». Enfin, la vue de Diaude mangeant à belles dents et d’un air fort satisfait, l’excitait et aiguisait sa faim. Que faire ? Allait-il se laisser tenter ?

Une idée baroque lui vint. Il coupa deux morceaux du queugnet , en présentat un à sa vache, l’autre à son âne. Les animaux flairèrent longuement cette nouvelle nourriture qu’ils ne connaissaient point, puis, sans se faire prier plus longuement, saisirent les morceaux et les avalèrent goulûment. Mais, à peine avaient-ils terminé ce menu repas, que la vache poussa un long et sourd meuglement, l’âne lança un hi-han désespéré, et vache et âne tombèrent morts à l’endroit même où Joson les avait arrêtés.

A la vue de ce désastre si prompt et si imprévu qui le ruinait complètement, Joson se mit à pleurer à chaudes larmes, devant les cadavres de ces animaux qui lui avaient rendu tant de service. Il regrettait amèrement les railleries dont il avait accablé naguère Mesdames les Fées et Diaude lui-même. Mais trop tard, hélas ! Les fées s’étaient cruellement vengées de ses sarcasmes !

Diaude s’approcha, et ne voulut point ajouter à la douleur de Joson par d’inutiles, mais mérités reproches.
Cependant il ne put s’empêcher de lui dire : « Ami Joson, Mesdames les Fées sont personnes fort civiles, mais dont il ne faut se moquer. Elles ont toute puissance et s’en servent parfois pour aider et soulager ceux qui les honorent et les craignent, mais aussi n’entendent ni railleries ni balourdises ».

Joson baissa la tête et ne répondit pas. Et, de ce jour, le « Trou des Fées » devint le « Four des Fées ».

La puissance de Mesdames les Fées fut considérablement accrue par cette aventure dans toute la région, leur pouvoir fut reconnu sans conteste, mais personne ne s’avisa jamais plus de leur demander son dîner.
D’après un article de H. Lebrun paru dans la revue « Le Pays Lorrain » en 1912.


http://aufildesmotsetdelhistoire.unblog.fr/2010/08/07/le-four-des-fees/
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MessageSujet: Re: CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS   CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 I_icon_minitimeMar 20 Aoû - 11:31

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• La fosse au dragon de Mézières ( Ardennes)
• La Peûte-Bête d’Aujeurres (Haute-Marne)





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http://www.mes-ballades.com/51/paysages-de-la-marne-51-en-region-grand-est-en-france.htm


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MessageSujet: Re: CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS   CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 I_icon_minitimeMar 20 Aoû - 11:37

La fosse au dragon de Mézières (Ardenne)



Tous les Macériens (noms des habitants de Mézières, avant sa fusion avec Charleville en 1966) connaissnet la Fosse au Dragon, écrit par Paul Hanrion en 1894. C’est un trou, dans le lit de la Meuse, situé au sud du faubourg de Saint-Julien, derrière la maison qui porte l’enseigne du Beau Séjour, poursuit-il. La rivière est en cet endroit assez profonde et les tourbillons nombreux qu’elle y forme ont causé souvent la mort de baigneurs imprudents: de là une mauvaise réputation qui remonte à plusieurs siècles. Mais d’où vient ce nom de Fosse au Dragon? La légende nous le dira.

Un des treize chanoines du chapitre de l’église collégiale de Mézières, qui vivait vers la fin du XIIe siècle, s’était épris, dit-on, d’un amour terrestre pour une nonne d’un couvent voisin d’Annociades Célestes. L’annonciade ne sut y rester insensible; mais Dieu punit terriblement les coupables. La nonne donna le jour à un petit monstre, qui, en grandissant, devint un dragon d’une méchanceté sans pareille. Il dévorait les enfants et les jeunes filles, et rendait la ville déserte pas ses hurlements et par l’odeur empoisonnée qu’il dégageait. On résolut de l’enfermer, afin de pouvoir l’enchainer plus facilement. Prêtres et chevaliers sortirent par la porte Saint-Julien en longue procession à la rencontre de la bête; un saint évêque s’avança intrépidement et l’aspergea d’eau bénite. On enferma le monstre vaincu dans une cave, mais on jugea plus prudent de le faire périr; on le traina à grand’peine hors de la ville et on le précipita dans la Meuse. Il fit de vains efforts pour s’échapper, et, en se noyant, il creusa le gravier du fleuve de ses longues griffes. Depuis lors, il y a en cet endroit, un trou qui prit le noms de Fosse au Dragon, et dont on n’a jamais, parait-il, pu trouver le fond.


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C’est l’une des variantes de la légende. L’histoire était connue depuis fort longtemps; elle a dû être maintes fois modifiée et amplifiée par l’imagination populaire. Une autre version a été conservée par dom Ganneron, chartreux du Mont-Dieu, dans ces Centuries de l’estat ecclésiastique du pays des Essuens (1640). Ce récit est curieux; aussi le reproduisons-nous en entier.
“- Il arriva autrefois qu’un chanoine de ladite église (Eglise collégiale de Mézières, fondée vers 1190 par Manassés VI, comte de Rethel et son fils Hugues), homme curieux des secrets de la ntaure, voulut expérimenter que deviendrait, un ver de terre qui pourrait vivre longuement. Il en enferma un dans une petite fiole, lui donnant aliment convenable pour sa sustentation. Quand il le vit grossir et que la fiole ne le pouvait plus contenir, il le mit dans une bouteille, et à mesrue qu’il grossissait, il le transportait de vase en vase, de plus grand en plus grand. Enfin il devint si gros, qu’il fut contraitn de le mettre en un tonneau; mais comme sa curiosité ne se bornait point, voulant en avoir le passe-temps jusqu’au bout, il fit faire une cage de fer en sa cave où il le mit; mais telle épreuve lui coûta la vie et la perdition de la ville, pour l’infection de l’air qui s’en allait suivre. Car, comme ce ver était devenu dragon, jetant feux et flammes, le pauvre chanoine fut contraint d’en raconter l’histoire à ses amis pour tirer conseil d’eux, comme il se devait délivrer le malheur qui le menaçait et toute la ville.

“- Conclusion fut prise de le tirer de la cave et de le jeter dans la rivière de Meuse. Cela fut aisé assez dire, mais Dieu sait si ceux qui eurent charge de le trainer avec sa cage sur le pont, eurent belle peur d’être infectés de l’haleine de ce dragon.
On trouve donc invention de le tirer et de le mener à la vue du monde sur le pont, d’où il fut précipité dans la rivière, en laquelle, après avoir fait quelques sauts et virevoltes, il s’alla enfin noyer à quelque espace de là; depuis quoi, on ne le vit plus, et le peuple remarqua fort bien la place où il fut abîmé.


“- Voila, se dira quelque Aristarque, un beau petit conte qui sent le papin des enfants du Rethelois et les élans de quelque vieille édentée de Mézières. Je l’ai cru ainsi auparavant, mais depuis que des gens honorables et personnes religieuses me l’ont assuré ainsi, j’ai changé de croyance. On fait annuellement une procession à Mézières, au lieu où ledit dragon fut abîmé, qu’on appelle la procession des jambons, à cause que chaque écclésiastique doit avoir pour son assistance et distribution un jambon, selon les termes de la fondation. Cette histoire aussi est dépeinte aux vitres de l’église, et dit-on que le chanoine s’enfuit, craignant la fureur du peuple”.





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http://silipion.kazeo.com/la-fosse-au-dragon-de-meziere-france-a121933256


L’usage de fournir ce jambon est constaté notamment en 1764, dans le bail de la cense de Saint-Julien à Pierre Lacatte (Archives départementales des Ardennes). La procession se faisait après le mardi de la Trinité et c’était le fermier de cette cense qui le donnait au doyen de Mézières.

Comme on le voit, précise Paul Henrion, un des vitraux de l’église rappelait aux habitants de Mézières la légende du dragon, qui avait fourni matière au grand vitrail, placé derrière le maitre-autel. Le bombardement de 1815 l’avait laissé intact : il fut détruit en 1870. On a replacé dans la fenêtre flamboyante qui surmonte la porte de la sacristie, au sud de l’abside, tous les débris qu’on a pu retrouver. Ces débris, provenant de tous les anciens vitraux de l’église, ont été réunis de manière à occuper toute la fenêtre. Ils se présentent aucune unité et sont placés pêle-mêle. En haut et à gauche de ladite fenêtre, on voit un fragmetn, bien petit, de la superbe verrière. Du dragon, il ne reste qu’un morceau d’environ 8 centimètres de hauteur sur 10 de largeur. Le monstre a la face grimaçante: on dirait qu’il possède une tête de singe: la partie antérieure du corps est verte; ce qui en reste est jaunâtre. Il est encastré dans un panneau représentant un évêque, levant le bras comme pour bénir ou jeter de l’eau sainte; à côté de l’évêque on a rassemblé un arbre couvert d’oiseaux, une tête de chien et un grand lévrier jaune, qui faisaient peut-être partie du vitrail primitif.
(D’après “Revue d’Ardenne et d’Argonne” paru en 1894)
Source : http:// universparalleles. Forumactif.net

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MessageSujet: Re: CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS   CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 I_icon_minitimeMar 20 Aoû - 11:42

Le Peûte-Bête d’Aujeurres (Haute-Marne)





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Fontaine et lavoir d’Aujeurres
Crédits: G. P. LEDOUX  -  http://chemindeleau.com/Fontaine-de-la-Peute-Bete.html#18/47.74076/5.18405


Le charmant petit village d’Aujeures était si paisible qu’on disait y côtoyer des divinités. Seuls les loups troublaient parfois la joie des habitants, mais on s’en accomodait. Un jour, pourtant, le calme fut rompu et on regretta bien vite les canidés: une bête colossale, à en juger par la puissance de son rugissement et par les marques de ses griffes, vint répandre la terreur. On croisa bientôt sa silhouette dans les airs, car la bête volait!

Ainsi les habtiants devaient-ils restreindre leurs déplacements car la bête avait fait siennes les forêts et rivières, et les pertes animales, mais aussi humaines se multipliaient! On décida de faire construire une fontaine sur la place du village, car il fallait bien alimenter en eau champs et familles. On l’inaugurerait et ce serait un grand moment!

Mais la bête ne sembla pas insensible aux festivités des Hommes et les préparatifs suffirent à l’attirer à l’intérieur du village. Pour la première fois, les villageois purent voir l’ennemi: le Démon!

Malheureusement, les lavandières, toutes occupées à leur tâches, n’eurent pas le temps de fuir. La mort les tenait! La plus jeune, celle qui justement semblait particulièrement intéresser la Bête, se mit à prier Saint Georges, dont la statue ornait le village. Et le courageux saint entendit l’appel: le cavalier divin, sur son cheval de flammes, arriva en sauveur pour terrasser le démon. Sa lance traversa la gueule de la bête avant de se transformer en tuyau. Ainsi, on voit encore, trônant au milieu de la fontaine, la bête figée, dont la gueule, fendue par la lance, verse l’eau.




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Auteur: Elodie Leteissier, auteur de “Carla et les OxOs”
Source : www.tourisme-langres.com

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MessageSujet: Re: CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS   CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 I_icon_minitimeMar 20 Aoû - 12:42

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• Les Dames Vertes
• La légende du cimetière de Chamblay





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Entre-Roches ( Doubs) / David Cesbron Région Franche-Comté
http://fc.bourgognefranchecomte.fr/la-franche-comte.html
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MessageSujet: Re: CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS   CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 I_icon_minitimeMar 20 Aoû - 17:09

Les Dames Vertes



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http://contepourenfants.over-blog.com/2016/04/les-dames-vertes.html


Les“Dames Vertes”, très nombreuses dans le Jura, sont une variété de fées propres aux eaux et lieux humides. Elles s’ébattent au crépuscule près des sources et des étangs, dans les sentiers forestiers ou les grottes. Vêtues d’une longue robe verte, elles sont toujours très belles et séduisent ceux qui les rencontrents.
Parfois bienveillante et redresseuses de torts, elles veillent sur les enfants égarés et secourent les malheureux. Mais le plus souvent elles sont agressives et violentes: il leur arrive d’égarer ou noyer les voyageurs, ou de les faire courir ou voler toute la nuit jusqu’à épuisement.



CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 19081707175022443816363015


Il s’en trouve dans 5 communes du Jura:
*** Chavéria, dans la Grotte de la Touaille
*** Gigny, dans le Baume de Gigny: voici ce qu’écrivait le docteur Gaspard, natif du village de Gigny:
“Il ya une dame verte dans mon pays natal. Mon enfance a été bercée de contes de la dame verte; et je ne sais combien j’ai connu de gens qui l’ont vue ou qui l’ont entendue passer près d’eux. Quelles sont les faneuses qui n’ont pas occasion d’en parler, lorsque l’on fauche la grande prairie, surtout le près des Roses, et du côté des grottes! Elle et ses compagnes s’y réunissent. On pourrait juger de leur multitude par l’étendue qu’elles foulents ensemble, lorsque l’on voit les herbes et les épis s’incliner sous leurs pieds légers. Cette réunion de femmes divines sur le territoire de Gigny a pu paraitre assez remarquable à nos ancêtres pour avoir motivé l’imposition de ce nom: Gyné, gynaicos en grec signifient femme, et Giniacus est le nom latinisé de Gigny” (Roger Mignot, 1984, les Fées franc-comtoises, Dole, p.75-76)

*** les Nans, dans la Grotte de Fontaine Noire:
“Cette dame taciturne et triste sait semontrer gracieuse à l’occasion. Elle aime se promener près della Fontaine Noire qui coule au bas de la montagne. Lorsque des personnes étrangères la rencontrent, ils la saluent avec respect, mais se sauvent apeurée lorsqu’ils se rendent compte que c’est la dame verte du château de la Berne.
Une couturière du nom de Françoise Petit, du village de Supt, la rencontra dans sa vie, plusieurs fois sur son passage, et plus particulièrement à proximité de la Fontaine Noire. Finalement, terrifiée, elle renonça à habiter aux Nans et quitta définitivement la région”
(Roger Mignot, 1984, Les Fées franc-comtoise, Dole,, p.74)

*** Polignyn, dans la Grotte de la Dame Verte:
Habitat d’une Dame verte, qui ne sort que pour prévenir les habitants des dangers qui les menacent.
(Gabriel Gravier, 1982, Franche-Comté, pays des légendes, tome II, p.171/ Franck Mouchot, 1999, La grotte de la Dame Verte, in Patrimone polinois, n°14, p.59-61)

*** Pont-d’Héry, dans la chambre de la Dame Verte (ou grotte de la Côte Bernard)
“Sur le mont conique présidant à la naissance de la Furieuse et de son étroite et verdoyante vallée, l’ancien château de Vaux-Grillet a laissé quelques vestiges. C’est près des ruines de ce castel que, selon Rousset, se tenait une dame verte. Elle prenait un malin plaisir à entrainer à sa suite les voyageurs attardés, à les faire marcher à travers les forêts, les broussailles et les ronciers, jusqu’à ce que leurs vêtements fussent réduits en lambeaux. Pour Désiré Monnier – dont Charles Thuriet et Louis Martin ont repris la version – la dame verte habitait dans les bois d’Andelot, au bout des Côtes-Bernard. Elle y avait une grotte, appelée Chambre de la Dame Verte. Elle fréquentait la fontaine d’Alon, proche des Champs-Chrétiens. Des gens de Thésy, d’Aresches, d’Andelot, et probablement d’autres villages de la région de Salins, avaient assez souvent rencontré cette dame verte. Pourtant son souvenir serait sans doute oublié aujourd’hui si l’aventure de Jean  Badaud n’était venue en quelque sortee l’immortaliser.
“C’était vers 1800, Badaud, de son véritable nom: Cousin, demeurait à Andelot. Âgé de 50 à 55 ans, il n’était donc plus un jouvenceau. Mais allez donc empêcher la sève de monter dans un vieil arbre! Alors qu’il revenait vraisemblablemnt de Salins, iù il avait acheté des étoupes, notre bonhomme rencontra la dame verte. Celle-ci, occupée à remettre sa jarretière, montrait donc une jambe au galbe plein d’éloquences. Manquant d’une retenue que l’attitude de la dame ne pouvait guère lui inspirer, Badaud s’empressa d’offrir son aide, et peut-être même suggéra-t-il une promenade forestière:

- Descendons à l’ombre du bois,  la belle, descendons à l’ombre du bois.
Feignant d’accepter l’invitation, la fée prit le bras de son admirateur et l’entraina, légère et moqueuse, à travers les taillis, les buissons, les marais, les fondrières. Bientôt fatigué d’un tel manège, notre homme demanda grâce. Mais la dame verte continuait sa marche, comme si lle n’entendait rien.

Nous l’avons vu, Badaud rapportait avec lui des étoupes, c’est-à-dire de la filasse tirée du chanvre ou du lin, et destinée à la quenouille des fileuses. Un bras cooupé à tenir le paquet d’étoupes sur son épaule, l’autre solidement serré sous celui de la dame verte, notre pauvre homme avait perdu tout envie de batifoler, d’autant que sa compagne l’entrainait dans sa course endiablée en chantant, ironique, ce refrains monotone :

- Filons tes étoupes, mon ami; filons tes étoupes.


Ils les filèrent si bien que, partout sur leur passage, elles restaient accrochées aux branches des arbrfes, aux épines des haies et des buissons. Quand la dame verte daigna le laisser en paix et s’éloigner, notre pauvre homme était fourbu, certes, mais il ne possédait plus le moindre morceau d’étoupe. On devine l’accueil “triomphal” que dut lui réserver sa femme à son retour au logis.
Badaud avait-il vendu ses étopes pour boire, ou après boire. Les avait-il perdues.?”
“dans le Val-d’Héry, on évoquait autrefois l’aventure du Petit Poulet, qui, plus téméraire que notre homme d’Andelot, avait poussé l’audace jusqu’à oser prendre la taille de la dame verte.
Si l’on en croit Camille Aymonier, “les femmes de Pont-d’Héry racontent volontiers cette histoire à leurs maris, aux environs de l’âge ingrat!”

(gabrile Gravier, 1982, Franche-Comté, pays des légendes, tome II, p.155-156)
Sources : http://juraspeleo.ffspeleo.fr et Wikipédia.fr
http://francelegendes.doomby.com/pages/legendes-de-franche-comte.html



CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 23jla8o



Légende du cimetière de Chamblay


Désiré Monnier raconte qu'une femme de Chamblay passa un jour près du cimetière du village pendant la nuit, là où apparaissait le cheval Gauvin :

« Cette femme, bien connue par son caractère aventureux et résolu, ayant vu paître cette belle bête qui ne lui paraissait appartenir à personne de sa connaissance, s'approcha d'elle, la flatta de la main, la trouva docile et gentille : elle pensa donc pouvoir l'enjamber pour l'amener à son écurie. Quand le cheval-fée la sentit sur son dos, il donna à sa cavalière une légère idée de son mérite, en faisant des évolutions sans nombre sur la plage voisine du port. Tout allait parfaitement; la chambléisienne était ravie de sa trouvaille; elle galopait sans secousse, elle volait comme avec des ailes, tant et si bien qu'elle s'oubliait dans ces délicieux exercices d'équitation. Jamais elle ne s'était vue si forte en ce genre. Tout à coup, par un brusque retour de fortune, son noble palefroi lui fit enfin comprendre qu'elle s'était mal à propos confiée à lui : le coursier s'élança dans la Loue, comme s'il voulait lui donner une dernière preuve de son talent; et, quand il fut arrivé au beau milieu de la rivière, il disparut sous elle et la laissa en conséquence tomber dans le courant le plus profond. Elle ne se sauva de cette noyade que d'une manière miraculeuse, qui n'a pas été racontée; mais on sait qu'elle mourut en 1836, et l'on est maintenant persuadé que c'est des suites de sa frayeur. »
Désiré Monnier, Traditions populaires comparées

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cheval_Gauvin#Légende_du_cimetière_de_Chamblay[/color]
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• La légende du château de Castelbouc (Lozère)
• La légende de Sainte Enimie (Lozère)
• Le bœuf volant de Saint Ambroix (Gard)
• La légende du drac de Beaucaire (gard)





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La légende du château de Castelbouc



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https://www.lozere-tourisme.com/patrimoine-culturel/PCULAR048V506M4N/detail/gorges-du-tarn-causses/chateau-et-village-de-castelbouc



Tous les seigneurs, tous les hommes valides sont partis à la Croisade, en l’an 1096. Seul Raymond à voulu rester aux bords du Tarn (Lozère) dans son castel (château en occitan). Un jour de printemps, il descend au bourg, un essaim de femmes l’entoure:

“Ah! Nous sommes si tristes. Filles sans nos galants, épouses sans nos hommes!”

Raymon en est attendri et son château devient un lieu de réconfort pour toutes ces esseulées.

Une vieille femme le prévient :
“il use la bête et la crève, tout finira mal.Lui, pourtant continue”.Mais un soir, pareil à un flambeau “qui jette sa dernière flamme, dans un effort suprême et douc, il rendit l’âme”. La nuit suivante, la vieille femme vit un grand bouc planer au-dessus des rochers du manoir: l’âme de Raymond réincarnée dans ce bouc. Depuis lors, on entend, la nuit, sur ces sommets où le donjon crevé porte au front des armures, un bêlement suivit  par d’étranges murmures. Et le château a pris le nom de Castelbouc.


CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 166770-tete-de-bouc



Sources: www.sffworld.com et www.sunfrance.com
http://francelegendes.doomby.com/pages/content/la-legende-du-chateau-de-castelbouc.html



CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 2d9614h




La légende de Sainte Enimie



CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 420128-statue-enimie
Statuette d'Énimie (église de Sainte-Enimie)
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89nimie


Vers la fin du VIe siècle aprèsJ.C., Clotaire II (roi des Francs), régne sur une lointaine contrée du nord du pays. le souverain à deux enfants: Enimie et Dagobert. L’éclatante beauté de la jeune princesse mérovingienne suscite bien des convoitises parmi les nobles du Royaume. La vertueuse princesse, mariée à Dieu, refuse fermement les prétendants que son père lui impose. Elle implore le Seigneur de lui venir en aide afin de conserver sa pureté. Dieu l’exauce, et lui inflige la lèpre, terrible maladie qui défigure la princesse.


CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 900230-ste-enimie
http://focus.tv5monde.com/legendesfrancaises/legende-princesse-enimie/


Enimie est enfin débarréssée de ses prétendants et peut consacrer sa vie au Seigneur. Cependant, devant le désarroi et les remords de ses parents, et face à cette maladie qu’aucun medecin ne peut guérir, la jeune princesse implore à nouveau l’aide de Dieu. Un ange messager apparait et lui dit :
“rends-toi avec ton escorte dans la lointaine province de Gévaudan, dans un lieu appelé Burlatis. Les bergers te guideront vers une source dont l’eau guérira les plaies de ton corps”.

La princesse et son escorte se mettent en route. Après un long et pénible chemin, le cortège royal atteint enfint Burlatis. Enimie baigne son corps meurtri dans l’eau froide et bleue de Burle et guérit par miracle.



CONTES ET LEGENDES DE DIFFERENTES REGIONS - Page 4 890035-image-blue
http://www.mystika-zone.com/pages/contes-et-legendes/legende-de-sainte-enimie.html


Sur le chemin du retour, la maladie réapparait. Ce n’est qu’après un troisième bain qu’elle comprend son destin: rester à jamais dans cette région pour évangéliser les populations.

Elle mène une vie solitaire et accomplit de nombreux prodiges. Elle est nommée abbesse par l’Evêque Ilère et fonde un couvent mixte au village. D’après la légende, Enimie et Ilère ont combattu le Drac, incarnation du diable. Le chaos du Pas de Soucè est le reflet de cette lutte. Elle passe la fin de sa vie retirée dans une grotte (aujourd’hui l’Ermitage).

Après sa mort vers 628, son frère Dagobert, devenu roi, ramène ses reliques à la basilique Saint-Denis. Mais grâce à une ruse de la princesse, ce sont les reliques de sa filleule, elle aussi prénommée Enimie, qui reposent auprès des rois de France.

Les reliques de la princesse sont conservées à l’Ermitage jusqu’en 1970, date à laquelle elles furent volées.

Un pèlerinage a lieu chaque année à l’Ermitage, pour célèbrer la patronne du village (1er dimanche d’octobre)



Source: www.sainte-enimie.fr
http://francelegendes.doomby.com/pages/content/la-legende-de-sainte-enimie.html
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